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Le sound design musical des lieux publics haut de gamme

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par Benoit REBUS
Institut International de l'Image et du Son - Master of arts, spécialité SON 2007
  

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3. Application actuelle en situation (constatations et propositions)

3.3 Acoustique des lieux

L'univers sonore se définit dans le cadre général d'une trilogie permanente.46

Cette trilogie associe en un ensemble inésaparable : un émetteur, un milieu de transfert, un récepteur.

Le rTMle de l'émetteur est d'organiser un message codé dans des termes qui lui appartiennent en propre (fréquence, intensité, séquence) avant de l'émettre dnas le milieu de transfert.

Le rTMle du milieu de transfert est d'accueillir ce message et de la transporter sans en conna»tre a priori le destinataire.

Le rTMle du récepteur est de capter le message (souvent mélangé à beaucoup d'autres), de l'extraire des messages indésirables par un filtrage et de se l'approprier.

Comme le milieu de transfert est ouvert à toute sollicitation, il porte une quantité de codes dont il n'a pas à assurer la mise en cohérence ni à se soucier de leur sens. De plus il fonctionne à «guichets ouverts» oü les récepteurs viennent chercher les messages qui les concernent.

Tous les codes d'acoustique sont liés au degré d'organisation de l'émetteur et du récepteur. L'émetteur peut être passif ou actif, suivant sa capacité à organiser son code au premier degré de décision. De même le récepteur a la possibilité de recevoir le message qui lui est destiné en l'acceptant sans nuance ou portant sur lui un jugement de valeur qui le raméne vers l'émetteur.

L'émetteur émet donc un code dans un notation fréquentielle donnée. Si le milieu de transfert est capable de le porter, ce code peut se présenter devant plusieurs récepteurs. Certains ne sont pas intéressés par cet envoi et ne réagissent pas. D'autres vont s'approprier tout ou partie du code selon leur pouvoir discriminant : tous les milieux parcoururs par une onde font du «tri sélectif» acoustique.

Dans l'exemple d'un espace clos, il y a appropriation du code sur ses fréquences spatiales propres, aux conditions imposées par la nature de son isolement (autre milieu de transfert : autre filtre), il y a alors maintient éventuel de ce code aux conditions de stationnarité imposées par la jonction des modes spatiaux et pariétaux du volume clos.

46 Marcel Val Acoustique architecturale, Dunod, 2002 52

La mise en harmonie de ces deux types de géométries, celle de l'onde et celle du milieu de propagation, s'appelle résonance. Une disharmonie entra»ne une opposition entre ces géométries et a tendance à annuler leur

énergie : c'est l'anti-résonance.

Un seul élément codé peut atteindre plusieurs cibles à la fois. Le lien de parenté entre un émetteur, un milieu de transfert et un récepteur tient dans leurs communes particularités : les fréquences. Tous les éléments de structure qui nous entourent dans notre vie quotidienne ont une vie acoustique latente. Cette vie acoustique se manifeste des qu'il existe une possibilité de rencontre entre deux fréquences de la même famille, l'une appartenant à la source provocante, l'autre appartenant à l'élément provoqué.

Fréquence et résonance

La perception de la fréquence et la notion qu'on peut en avoir sont résumées en général sous l'appelation de son ou de bruit. Celui-ci est chargé de porter globalement à l'attention de chacun l'existence d'une manifestation sonore ou vibratoire dont l'origine et le sens peuvent avoir un intérêt. Un jugement de valeur suit cette phase et l'on estime le son ou le bruit de nature musicale, désagréable, harmonieuse, faible, forte, stridente, etc.

La propagation naturelle du son dans l'espace est modifiées par la présence d'obstacles construits qui imposent des conditions à la forme de l'onde et ses limites. Celle-ci, qui traduit dans l'espace la géométrie de la fréquence, va devoir se conformer à d'autres géométries.

Les sons complexes (la musique par exemple), passent nécessairement par des réseaux stationnaires quand ils sont enclos dans un espace. Si un son comple émis dans une salle trouve une correspondance modale spatiale, il le signale par des «résonances».

Le son doit parfois quitter un milieu pour entrer dans un autre : l'impédance de chacun des milieux concernés (ou leur résistance) régle cet échange au cours duquel un élément de la plus haute importance appara»t : la phase. La phase régle la rencontre d'une onde avec n'importe qu'elle autre. Ainsi, la mise en vis-à-vis de deux milieux d'impédance trés éloignée l'une de l'autre (le béton et l'air, par exemple) va être à l'origine de réseaux stationnaires bien marqués. A la coupure de la source excitatrice, la durée de décharge de l'énergie présente dans ces réseaux est plus ou moins longue : on voit alors appara»tre le temps sous une autre forme, continue et non périodique : c'est le temps de réverbération.

Théoriquement une surface totalement réfléchissante «renvoie» un niveau sonore supérieur au niveau sonore incident, pour une fréquence pure.

(Si Pi la pression incidente est égale à Pr la pression réfléchie, la pression totale Pt sera égale à Pi + Pr. D'oü Pt = 2Pi donc Pt + 20 x (log2) = Pt + 6dB)

D'aprés cette équation, la membrane renverra tout niveau sonore incident majoré «seulement» de 2 à 3 décibels pour des sons complexes (voix, musiqueÉ). Mais elle peut restituer un niveau sonore réfléchi majoré de 5 à 6 décibels chaque fois qu'un son de fréquence pure lui parvient (sons musicaux isolés et accords sur modes).

Cette capacité à renvoyer dans l'espace d'oü ils viennent les niveaux sonores incidents «regarnis» d'une énergie sonore pouvant atteindre 3 à 6 décibels devient indispensable pour créer les conditions d'une acoustique «claire» (taux de compréhension de tout message, en tout point, égal ou supérieur à 95%).

Un espace clos, dans lequel le temps de réverbération Trm atteint des valeurs trés basses (inférieur ou égal à 0,5»), risque de devenir «sourd» par excés d'absorption quand il est traité avec un systéme absorbant couvrant tout le spectre fréquentiel.

D'oü l'intérêt des panneaux absorbants/diffusants qui d'abord prêtent main forte à l'absorption des fréquences basses (toujours difficiles à ma»triser) et libérent ensuite le «spectre utile» des fréquences moyennes et aigu`s. Des lors ils deviennent capables, par leur membrane, d'agir avec la qualité de directivité propre à la diffusion sans la confusion à la réverbération.

Conception et correction d'acoustique

Il est rare qu'un projet d'acoustique soit entiérement concu sur la base des calculs et des modélisations qui s'imposent pour le bâtir et qui permettent d'en garder la ma»trise permanente jusqu'à son point d'aboutissement.

Il est courant d'aborder un projet de lieu de musique en état d'élaboration avancé (voire même en phase de construction) et de devoir imposer en cours de route les contraintes inhérentes à la finalité même de l'ouvrage. Contraintes qui, ensuite, sont plus ou moins bien intégrées ou même comprises.

Il est habituel de faire face à des situations de fait c'est-à-dire figées dans une fonction et un usage précis auxquelles on désire ajouter d'autres fonctions et d'autres usages qui appartiennent à l'expression de la musique ou à des activités qui demandent des qualités spécifiques à l'acoustique (isolement, absorption, protection aux vibrations, etc.)

Dans ce cas il est indispensable de prendre possession des lieux par des séries de mesures et de sondages du bâti existant pour établir un diagnostic des choses en l'état aussi précis que possible. Ce à fin d'indiquer les limites de l'intervention et donc des résultats espérés compte tenu des hérédités diverses appartenant à l'ouvrage à aménager. Il existe des états antérieurs qui restent immuables quoiqu'on fasse.

S'il est toujours possible d'apporter dans un espace clos des modifications sensibles à l'aide de produits ou de systémes absorbants, il est utile de se demander si l'on doit changer le comportement acoustique d'un espace ou suggérer aux utilisateurs de cet espace de modifier l'exploitation qu'ils comptent en faire. Dans notre cas, il est délicat de poser ce genre d'interrogation puisque nous somme clairement dans un lieu qui ne se prête à priori pas à la musique puisque c'est un restaurant, un hTMtel, un concept-store... toutefois, il y a quand même des possibilités d'optimisation de ces espaces pour y diffuser de la musique. On en vient donc à une précaution esthétique : l'espace choisi convient-il au programme proposé ?

Une autre précaution préalable, d'harmonie, s'impose aussi : un espace clos majestueux demande de lui-même l'équilibre de l'oeil et de l'oreille. La réverbération naturelle des lieux doit pouvoir apporter à l'ou
·e la même sensation d'espace quà la vue.

Aménagement d'un lieu d'écoute

On a tendance à compliquer une situation, trés simple en soi, qui consiste à assurer la propagation d'un signal sonore issu d'un point d'un espace clos pour qu'il atteigne tout autre point de ce même espace sans perdre de sa substance (intégrité énergétique) et de son sens (intégrité spectrale).

L'air occlu dans cet espace est le vecteur porteur du signal. Les limites qui le circonscrivent lui retirent sa neutralité habituelle par l'ajout de résonances diverses ou par la manifestation d'une sorte d'inhibition créée par la mise en situation fréquente de matériaux absorbants de bonne qualité certes mais de quantité surabondante.

Le premier soucis de l'acousticien est de réduire la réverbération naturelle de l'espace clos en retirant tout ou partie du contact que l'air entretient en permanence avec ses limites.

Si l'on devait décrire le lieu de musique «idéal» on commencerait par tracer, sur la coupe longitudinale du projet, une parabole pour profiler correctement le plafond. Cette vaste paroi libre représente la piecce ma»tresse dans l'ensemble des dispositifs prévus pour une bonne écoute. A une condition : que cette parabole parte du lieu d'émission et atteigne le point d'écoute le plus éloigné sans interruption et que lui soient associées des parois verticales de qualités diffusantes au moins égales.

On part en général d'un volume de forme rectangle dont les rapports dimensionnels sont environ les suivants : longueur Lx, largeur Ly = 0,8 à 1 Lx et hauteur maximum Lz = moitié de la largeur Ly.

Le premier problème consiste à régler la réverbération naturelle du lieu.

Le deuxième problème consiste à régler la diffusion. Elle doit être comprise non comme un rapport réverbérant particulier mais comme un système de réémission local sur une bande de fréquences privilégiées (400 à 8 000 Hz).

Pour mettre en place ces solutions, le travail se partage entre l'acousticien et l'architecte. L'acousticien va imposer un dispositif d'absorbeurs (ou de résonateurs, parfois) dont le volume doit faire partie intégrante de l'ouvrage.

Il y a quelquefois des situations de conflit entre le projet d'architecture et les propositions apportées pour résoudre des problémes d'acoustique inhérents à la conception ou à la réalisation de ce projet. La mise en situation des principaux systémes absorbants demande un travail de synergie préalable associant l'architecte et l'acousticien.

Le secteur qui pose véritablement problème est celui de la correction acoustique. Car il fait appel en général à des solutions rapportées, visibles et peut-être envahissantes, qui se tiennent à distance de l'ouvrage et offrent souvent un degré d'intégration nul.

Voici quelques exemples :

Applications : le projet d'architecture et la correction acoustique

Il est vivement recommandé de faire au préalable à tout projet d'architecture une liste aussi détaillée que possible des moyens nécessaires à la réduction des temps de réverbération d'un espace clos. Il est particulièrement navrant de se trouver devant la situation suivante : à la réception d'un ouvrage on

demande la mise en oeuvre de corrections acoustiques «oubliées». Que de belles architectures camouflées par quelques faux plafond, efficace certes, mais rarement intégrable.

Il faut bien se dire que choisir une paroi c'est choisir une voix qui ne manquera pas de se manifester à la première sollicitation fréquentielle. Il est des voix très sonores et très indiscrètes !

Les quelques exemples qui vont suivre ont donné lieu à des réalisations. Ils n'ont que la prétention d'ouvrir une porte sur les possibilités infinies de création. C'est à l'architecture d'inventer et de réinventer les formes dont se pare l'acoustique et non l'inverse.

Rencontre avec Thomas TOULEMONDE (Impedance) Lundi 14.03.2007 // 20h

Montparnasse

Thomas TOULEMONDE est ingénieur chef de projet dans la société Impédance, qui est spécialisée dans l'acoustique. L'objet de cette rencontre était d'en apprendre un peu plus sur la relation entre un acousticien et un architecte. Comment travaillent-ils ensemble ? Comment l'acousticien trouve t-il sa place sur un chantier ? Quel est son droit de regard sur le projet global ?

Avant cela, on peut déjà se poser la question de savoir comment et pourquoi l'on fait appel à un acousticien. Un cabinet spécialisé répond à la demande du maître d'oeuvre qui doit intégrer de maniére plus ou moins conséquente le travail du traitement acoustique d'un lieu, en ce qui concerne le bâtiment. Nous n'évoquerons pas les autres domaines d'application liés à l'acoustique comme les machines, l'environnement ou l'industrie. Nous ne parlerons également pas des bâtiments du type logement car ici, on applique des recettes quasi-systématiquement, par conséquent ce genre de travaux n'est pas trés intéressant sur le plan du défi technique à réaliser.

En revanche lorsque Thomas TOULEMONDE me parle du travail que l'agence Impédance à réaliser au Flagship Louis Vuitton, il en parle avec passion ! Thomas est intervenu sur deux types de projets au sein du magasin, le traitement acoustique de l'Atrium, espace unique dédié aux malles qui ont fait la réputation de Vuitton et l'ascenceur Ç Your Loss of Senses È, oeuvre signée Olafur Eliasson éliminant tout stimulus sonore et lumineux.

Le défi de l'Atrium consistait à élaborer une acoustique se prêtant à la diffusion d'une composition de percussions aléatoires (élaborée par Guiom Huret), tout en paliant aux problémes liés à l'architecture particuliére. L'Atrium est en fait un puit de lumiére de 25 metres de haut débouchant sur une petite piece en demi-cercle. Le «puit» est constitué de centaines de tiges d'aluminium trés esthétique mais pouvant causer certains phénoménes de réflexion peu appréciables. Impédance a de plus élaboré des mini-caisses de résonnances recouvertes par des toiles peintes, doublées de laine de verre pour amortir ces résonances. Une entreprise périlleuse et complexe pour un résultat stupéfiant qui à l'écoute provoque des réactions inattendues chez le visiteur/auditeur qui n'arrive pas à distinguer l'origine de ces stimulis semblant «tomber» du ciel véritablement. Le second travail avec l'ascenceur Ç Your Loss of Senses È d'Olafur Eliasson, était d'isoler complétement l'environnement

sonore extérieur tout en respectant les multiples règlementations de sécurité des ascenceurs.

Là encore, le résultat est impressionnant, on pénètre dans cette pièce exigu` et on ressent instantanément un grand confort de quiétude de part l'aspect contonneu des matières nous entourant, y compris sous les pieds. Plongés dans le noir, la montée peut devenir rapidement engoissante mais l'esprit n'étant pas distrait, perturbé ou inquiété par des sons externes, on passe un moment étrangement agréable.

Tout cela pour montrer à quel point le métier d'acousticien est passionnant et nécessite des connaissances complètes et variées dans le domaine du bâtiment mais également dans celui du son et des sciences. Le facteur humain est également primordial dans la mesure ou l'on obtient ce que l'on désire faire, uniquement en imposant son point de vue, parfois de manière assez brutale, notamment lorsque le maître d'oeuvre ne veut pas entendre les recommandations élaborées. Problème rare mais existant auquel s'est retrouvé confronté plusieurs fois Thomas TOULEMONDE. Dans ce cas, il est obligé de faire signer une attestation le dégageant de toute responsabilité quant au résultat final de l'acoustique. Evidemment, une fois le lieu inauguré, les problèmes liés à l'acoustique ressurgisse vite et on doit alors travailler en s'adaptant fortement aux contraintes du chantier entamé.

Pour revenir à des magasins toujours haut de gamme, mais moins conventionnels, l'acoustique est bien moins élaborée dans la mesure ou aucun problème majeur n'est engendré par des avancées aussi poussées en matière de design. Dans la majorité des cas, l'acoustique est plutôt standard voire mauvaise puisque traitée selon le minimum acceptable. Encore une fois, les concept store, restaurants et autres hôtels, ne sont pas implicitement des lieux se prêtant à la diffusion de musique. Le fait est qu'on en trouve pourtant dans tous ces endroits précis ! Je pense donc qu'il est primordial de penser l'acoustique d'un lieu haut de gamme quel qu'il soit, à partir du moment oü de la musique va s'y propagée. Encore faut-il bien sur que la sonorisation soit digne de ce nom et qu'encore plus loin, le contenu soit intéressant. A défaut, la problématique globale de l'éthique musicale et technique du milieu haut de gamme ne sera respectée.

Dans l'absolu, en tant que sound designer, il faudrait avoir un regard entier sur la conception même du lieu. Un créateur d'atmosphère sonore ne peut se permettre d'arriver en dernier lieu, parce que l'on avait oublié de penser à la musique. Comme bien trop souvent, cette dimension est négligée et donc bâclée alors qu'elle est essentielle à la perception globale de l'image de marque d'une signature.

fait que les orateurs, comédiens ou e

Depuis, l'acoustique est devenue une pratique beaucoup plus complexe, faconnée par des mathématiciens, physiciens, informaticien et ingénieurs du son. En ce qui me concerne, j'aimerai exposer ici une problèmatique appliquée à la musique et sa diffusion d'un point de vue tout à fait pragmatique et moins scientifique, de l'ordre du ressenti et moins de la théorie rébarbative. L'idée étant de se mettre à la place d'un client se rendant dans un restaurant, magasin ou hTMtel haut de gamme ceci afin de relier cette réflexion avec le sujet de mon mémoire à savoir Ç le sound design musical de lieux publics haut de gamme È.

47 Decibel Consultants INC.

en toute place de l'amphithéâtre sans bien évidemment avoir recours à un quelconque moyen de diffusion électrifié. Pour résoudre ce problème, les ingénieurs imaginèrent des vases disposés sous les gradins posés à l'horizontal rempli d'un volume d'eau plus ou moins important créant de véritables enceintes acoustiques, au sens propre du terme.

Ç Différents paramètres tels que le niveau de bruit ambiant (NC), l'index d'intelligibilité de la parole (STI et RASTI), la définition (D 50), la réverbération (RT) permettent de quantifier ces exigences. L'atteinte de ces objectifs peut être assurée par un choix judicieux de matériaux de construction et de matériaux acoustiques sélectionnés en fonction du type de salle et de l'utilisation qui en est faite »47

Quand on vient à parler d'acoustique, il est bon de se rappeler que cette science est vieille de IV siècle avant J.C. Le théâtre d'Epidaure étant l'une des premières réalisation en la matière. En construisant les premières Ç salles de spectacles È antiques, les architectes de l'époque prenaient déjà en compte la notion d'acoustique. Leur problème à l'époque résidait dans le

Lorsque l'on concoit un bâtiment, la qualité acoustique est l'un des critères les plus importants pour des logements, mais en ce qui concerne des établissement moins portés sur la question, comme un concept store par exemple, cette phase de développement est effectuée avec moins d'attention. Pourtant les espaces de vente sont des endroits stratégiques pour les marques et leur clients, c'est l'endroit même ou ils commercent, il me semble donc important que le consommateur se sente bien et cela passe par la conception d'une acoustique particulière.

Notions basiques

ncore musiciens devaient être entendu

Voilà comment, moi j'aborde la question de l'acoustique des lieux :

Etat des lieux

Partant d'un constat rapide en visitant les magasins de mode du quartier de Saint-Germain-Des-Prés à Paris, je m'apercois que l'acoustique de ces lieux ne se prête pas à la diffusion de musique amplifiée. La diffusion aurait pu rattraper ce défaut, ou tout du moins le prendre en compte, mais malgré le certain positionnement haut de gamme prétendu de ces points de vente, la musique passe clairement au second plan avec un mode de diffusion médiocre. Quel dommage !! Je suis pourtant pertinemment convaincu que la qualité de diffusion de la musique (et je ne parle même pas de son contenu), est une composante essentielle dans la maniére dont le client percoit la marque. Partant du principe que la communication d'une entité commerciale passe par l'image, le texte et le son, pourquoi une marque de luxe investirait des milliers d'euros dans une prise de vue photographique et si peu dans le son ? Si l'on comparait l'investissement d'une marque dans l'image par rapport au son, c'est un peu comme si elle faisait ses shootings de présentation de produits avec un vulguaire appareil photo jetable manipulé par une secrétaire qui passait par là !

Propositions

Ainsi je pense qu'il y a un réel travail de sensibilisation à faire auprés des marques dites Ç haut de gamme È quant à cet aspect de leur communication. Il suffirait simplement d'intégrer une cellule spécialisée en acoustique musicale et architecturale qui travaillerait avec des concepteurs d'atmosphéres et d'ambiances qui auront été réfléchies, pensées, étudiées pour la marque en fonction de son crédo, de sa philosophie et de ses clients. De telle sorte que lorsque le client pénétre dans un des points de ventes, il sente une réelle différence en terme d'environnement sonore qui rompt nettement avec l'ambiance habituelle. Seulement alors, on pourra parler de véritable confort auditif propice à l'établissement d'une certaine sérénité, de bien être et de détente chez le client suggérant un meilleur potentiel d'envie d'achat.

Evidemment cette étude serait plus ou moins approfondie en fonction du prestige de la marque, de son budget et de l'importance qu'elle veut bien y accorder ! On peut imaginer aller d'un simple consulting jusqu'au développement d'un concept trés abouti pour un magasin unique. Exemple : le flagship de Louis Vuitton sur les Champs Elysées. Un espace hors norme a été créé au sein même du magasin dénommé Ç Atrium È. Il s'agit d'un puit de lumiére de 25 metres de haut composé de 1900 tiges d'inox poli se reflétant dans un mur miroir évoquant un onirisme certain. Dans cet endroit il est clair que l'on ne va pas bêtement disposer deux enceintes et diffuser une musique Ç lounge È insipide qui ne différencierait alors en rien cet espace d'un autre. C'est pourquoi Guillaume Huret a développé via sa société Strategic Sound une véritable bande sonore unique, à base de bruitages acousmatiques aléatoires travaillant sur les silences et les temps de pause. Le visiteur est alors subjugué par une telle installation qui évoque pratiquement une Ïuvre de musée d'art contemporain. Evidemment il s'agit là d'une intégration quasiultime, mais la démarche est trés intéressante.

Une réflexion profonde est à envisager également sur l'intégration des supports de diffusion dans les points de ventes haut de gamme. La problématique est pourtant simple en apparence : quelles enceintes ? combien d'enceintes ? A quel endroit ? L'un des premiers barrages à ce travail d'intégration est le lieu en lui-même. En effet, on doit souvent faire façe à des endroits trés singuliers parfois protégés patrimoine historique ou alors trés fragile car d'une architecture trés travaillée. Dans ce cas, il est trés délicat d'intervenir, c'est d'ailleurs pour cela que dans ces endroits la diffusion sonore est souvent mauvaise.

Sans aller jusque là, je vais prendre l'exemple du Purple Bar, le bar de l'hôtel Hilton Arc de Triomphe ou je me produis réguliérement en tant que DJ. La première chose est que la diffusion fixe existante est insuffisante pour une prestation live, il s'agit d'enceintes encastrées de type 100 volts. Alors pour les soirs ou il y a un dj, la direction a décidé de louer un systéme de diffusion L.U.C.A.S HK Audio pas dutout adapté à l'usage d'écoute de musique dans un lieu cosy. La puissance disponible étant 100 fois trop importante pour ce type de soirée, le résultat est un son trés mal réparti car la diffusion ne se fait qu'en façade alors que le bar est tout en longueur (!) de plus, il y a un excés de basses fréquences désagréables pour les clients qui sont simplement venus boire un verre et pas danser jusqu'au bout de la nuit la tête martelée par un caisson de basse. Le second probléme est que l'on ne peut pas trouver de compromis dans la mesure ou les murs n'appartiennent pas à l'hôtel donc toute intervention de pose d'enceintes plus élaborée est proscrite. Voilà le genre d'inconvénient auquel on est confronté en travaillant avec des lieux prestigieux.

Pour revenir à la conception même d'espace acoustique, disons que dans le cas d'une marque qui communique sur des tons chaleureux, sombres et envoutants, on pourrait penser l'acoustique de leur espace de vente comme celle d'un studio d'enregistrement, c'est-à-dire complétement mat et trés peu réverbérante. En pénétrant dans le magasin et une fois la porte refermée, on se sentirait alors dans un cocon ou il fait bon vivre, dans un environnement à part dans lequel on oublierait ce qu'il se passe dehorsÉ dans ce cas précis l'acoustique serait loin d'être anodine et pourrait réellement servir le lieu en traduisant un univers propre et caractéristique appliqué à un esprit spécifique. Il suffirait ensuite d'intégrer un systéme d'enceintes de qualité quasi-studio pour pousser jusqu'au bout cette expérience sonore. Un gros travail est alors à effectuer en collaboration avec les architectes et décorateurs pour faire cohabiter tous ces esprits novateurs !

Relativisons

Après avoir évoqué les quelques idées du travail réalisable sur l'acoustique des lieux de commerce, il est important de relativiser mon point de vue par rapport à l'activité première des hôteliers, restaurateurs ou magasins de mode. Il est certain que mes convictions restent assez personnelles et ne posent aucunement problème à la majorité des clients, cependant je suis intimement persuadé que lorsque l'on est dans l'univers du luxe et du haut de gamme, ces notions peuvent trouver leur place car elles sont développées dans un esprit de confort pour le client. Si il y a bien une clientèle difficile à séduire et à surprendre c'est bien celle de ce domaine là, or le traitement de l'acoustique du point de vente entre dans les même composantes de séduction que le travail des lumières ou de la décoration. La limite de cette philosophie étant qu'en France, on se heurtre à un problème de culture fondamental qui n'accorde qu'une place infime à l'oreille et à l'écoute.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon