WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Effets de la dette extérieure sur la croissance économique: le cas du Gabon

( Télécharger le fichier original )
par Christian NDO
Programme de formation en gestion de la politique écomique, Univresité de Yaoundé 2 - DESS 2008
  

précédent sommaire

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Le Programme de Formation en Gestion de Politique Economique (GPE) de l'Université de Yaoundé II n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce rapport. Ces opinions doivent être considérées comme propre à leur auteur.

ERRATA

· Sigles et abréviations : par ordre alphabétique, DGCP et DSCRP se situent après COMILOG.

· Page 22, II, deuxième ligne : lire Incremental

· Page 35, II.4 : lire du Gabon

· Page 37, avant dernière ligne : lire ensuite

EXPOSE

Bonjour messieurs les membres du jury et merci de nous avoir accordé la parole. Nous tenons d'abord à nous excuser pour notre mauvaise voix due à la grippe depuis quelques jours. Cela étant, notre étude porte sur les effets de la dette extérieure sur la croissance : nous nous intéressons au cas spécifique du Gabon.

L'environnement économique des pays à faible revenu en général et le Gabon en particulier, fut marqué par une crise de la dette extérieure élevée qui de nos jours, continue à demeurer un obstacle majeur pour atteindre les Objectifs du Développement pour le Millénaire (ODM).

Cette crise de la dette extérieure élevée reste encore dans les débats des hommes politiques et de l'opinion publique à travers le monde comme étant l'un des principaux facteurs contribuant à restreindre ou limiter la croissance des PED. La croissance économique se définit comme étant une augmentation soutenue, pendant une période prolongée, de la quantité des biens et services que produit une économie. L'économie peut embrasser le champ d'une nation, ou d'une autre unité géographique, politique et sociale, telle qu'une région, une ville ou un groupe de population ; elle peut comprendre un groupe de nations ou le monde entier. Quant à la dette extérieure, elle est constituée de l'ensemble des engagements pris envers d'autres Etats ou Institutions financières étrangères. Ainsi, notre préoccupation dans cette étude consiste à répondre à la question suivante :

Quel est l'impact de la dette extérieure du Gabon sur les résultats économiques ?

Notre objectif général est d'évaluer les effets de la dette extérieure sur les performances économiques du Gabon. De manière spécifique nous cherchons à vérifier l'existence de la relation entre la dette extérieure et la croissance, d'une part, et à analyser la manifestation de l'effet d'éviction dans l'économie gabonaise, d'autre part. Pour ce faire nous retenons 3 hypothèses :d'abord la dette extérieure du Gabon a une relation non linéaire avec le taux de croissance du PIB, ensuite le paiement futur du service de la dette, en augmentant la probabilité d'un accroissement de la pression fiscale future, décourage l'investissement domestique et étranger et enfin le service très important de la dette extérieure, en évinçant les ressources destinées à l'investissement public moteur de la croissance, constitue un frein à l'activité économique. Notre approche méthodologique consiste à analyser l'efficacité des investissements financés par les ressources empruntées à l'aide des indicateurs de liquidité et de solvabilité. L'examen du ratio service de la dette sur PIB réel nous permet d'analyser l'effet d'éviction. L'analyse de la soutenabilité nous conduit à envisager trois scénarios de soutenabilité. La revue de la littérature relative à certaines études théoriques et empiriques nous permet de retenir l'existence d'une relation non linéaire entre la dette et la croissance. En effet, Hansen (2001), par exemple analyse l'impact de l'interaction entre l'aide au développement et la dette extérieure sur la croissance de 54 pays en développement en mettant en évidence l'existence d'une courbe de Laffer de l'aide. D'après lui, cet impact négatif de la dette serait assez important dans les pays dépendant fortement de l'aide extérieure et c'est le cas du Gabon.

Après avoir déterminé l'importance de l'endettement extérieur, avec des niveaux très élevés au cours de la période allant de 1995 à 2005 et les facteurs explicatifs liés essentiellement à l'étroitesse de l'assiette fiscale, à la mauvaise gouvernance à la détérioration des TDM et à la dévaluation du FCA en janvier 1994, nous sommes donc parvenus aux résultats suivants :

1°) La dette a un effet favorable sur la croissance. Sur ce point, nous sommes de l'avis de JP FOUDA OWOUNDI. La dette est nécessaire pour la croissance. En effet, il fait observer dans la revue de l'IRIS « repenser Bretton Woods, réponses africaines » qu'aucun des pays aujourd'hui considérés comme « riches » ne s'est développé sans capitaux. C'est ainsi que la dette extérieure du Gabon a servi à financer les infrastructures à hauteur de plus de 48 % notamment la route et la construction du Chemin de fer (Transgabonais) considéré comme un investissement public important. La dette a ainsi soutenu l'activité et favorisé un certain niveau de croissance (transport de grumes manganèse...).

2°) Le deuxième résultat important est l'effet défavorable de la dette extérieure sur la croissance du Gabon. Pour cela nous avons examiné l'allocation (affectation ou utilisation) des FINEX. Il ressort que la santé représente 9%, l'éducation 0,5% et l'agriculture 1,7%. Or, l'on sait que l'affectation accrue de la dette dans les domaines des infrastructures, de la valorisation des ressources humaines par les dépenses de santé et d'éducation et d'amélioration des services publics lorsqu'elles sont bien conçues et affectées de façon rationnelle, peuvent augmenter la productivité, créer les externalités positives du secteur privé et favoriser la croissance.

Cet effet défavorable sur les résultats économiques est également perçu à travers l'analyse de l'efficacité des investissements financés par les ressources empruntées. Pour étudier cette efficacité, nous utilisons le coefficient marginal du capital, désigné en anglais par Incremental Capital Output Ratio (ICOR). Il mesure le rapport entre l'investissement et l'augmentation de la production qui en résulte, sur une même période. Un ICOR négatif ou plus élevé reflète l'utilisation improductive ou inefficace des ressources. Cela suggère donc une faible productivité des investissements et un gaspillage des ressources. Par contre, un ICOR faible suggère une productivité élevée, une utilisation plus efficace du capital, puisqu'il faut investir moins pour obtenir une production supplémentaire équivalente. L'évolution de ce ratio entre 1990 et 2002 révèle une utilisation inefficace des ressources affectées à la réalisation des investissements publics. Sans compter que les prêts ont financé des projets qui ne sont jamais arrivés à terme. L'Etat s'est endetté pour réaliser des infrastructures économiques et sociales dont la rentabilité sociale n'est pas avérée et ces investissements ne génèrent pas des recettes publiques en tant que telles.

Par ailleurs, on observe un effet d'éviction de la dette. Il se manifeste à travers le ratio investissement sur PIB réel (moins de 14%) qui se situe en deçà du ratio du service de la dette (40%). Une augmentation du ratio du service de la dette sur PIB réel entraîne une diminution de l'épargne privée et publique et par conséquent de l'investissement public qui est le moteur de la croissance. (complémentarité et substituabilité)

Au regard de tous ces effets défavorables de la dette extérieure sur la croissance il nous a paru primordial d'analyser la soutenabilité de cette dette. L'analyse est faite à travers trois scénarios: le scénario DSCRP, le scénario OMD et le scénario tendanciel. Il ressort que la dette extérieure du Gabon est soutenable et pour renforcer la soutenabilité à LT nous formulons des recommandations de politique économique aux autorités gabonaises. Les actions à mener dans le cadre de cette politique devraient être axées sur 1°) les facteurs de l'endettement, 2°) la facilitation du service de la dette, 3°) et avant dernière action, la conversion des créances et enfin, la réforme du système de gestion de la dette publique avec la création d'une Agence de Gestion de la Dette Publique (AGDP) qui fonctionnerait selon des modalités bien précise et dans un cadre juridique et institutionnel bien défini.

Voilà, Messieurs les membres du jury les points saillants de notre étude et surtout les conclusions auxquelles nous sommes arrivés. Comme toute oeuvre humaine, ce travail comporte certainement des imperfections. C'est pourquoi nous sommes disposés à recevoir vos importantes remarques et questions afin de l'améliorer. Nous vous remercions !!

précédent sommaire






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo