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Une approche de mesure du bien-etre des enfants et de la pauvreté des ménages au Congo

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par Anaclet Géraud NGANGA KOUBEMBA
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur Statisticien 2008
  

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Chapitre 4

PROFIL ET DÉTERMINANTS DE LA PAUVRETÉ

INFANTO-JUVENILE

Le chapitre est organisé en trois sections, lesquelles présentent des résultats supplémentaires de la recherche. La section 1 généralise les analyses descriptives faites au chapitre précédent et dresse un profil de pauvreté de la petite enfance congolaise. La section 2 exhibe une option économétrique pour appréhender les déterminants de la pauvreté des enfants. Il s'agit de l'estimation d'un modèle «probit » devant servir de prédiction du risque pour un enfant d'être pauvre étant donné certains facteurs associés ciblés. La section 3 enfin propose quelques suggestions des stratégies ciblées en vue de l'affermissement du bien-être des enfants, compte tenu des résultats escomptés et des carences décelées.

4.1 PROFIL DE PAUVRETE DE LA PETITE ENFANCE

Rappelons que, l'intérêt d'un profil de pauvreté réside assurément dans l'indication des manifestations essentielles de la pauvreté, en donnant une facette sur la façon dont elle varie d'une localité à une autre ou d'un groupe particulier de population à un autre. Dans la présente étude focalisée sur les enfants, il nous permet de formuler des stratégies en faveur du bien-être des enfants. L'élaboration d'un profil de pauvreté passe par cinq étapes : (i) le consensus sur l'approche conceptuelle, (ii) le choix d'un seuil qui sépare les pauvres et les non- pauvres, (iii) le choix des indicateurs spécifiques qui capturent le mieux les dimensions de la pauvreté, (iv) l'analyse de ces indicateurs et (v) la formulation des stratégies adaptées.

4.1.1 Indicateur composite de pauvrete (ICP)

L'ICP infanto-juvénile est construit sous un angle non monétaire axé sur les besoins de base et les droits socio-économiques des enfants, par opposition à l'approche monétaire. Une première ACM sur 18 variables/57 modalités et 4904 enfants s'est soldée par un échec dû au non respect par certaines modalités, de la propriété COPAF. La solution a nécessité l'isolement d'une variable, 10 modalités et 578 enfants. Notons que les modalités ont été apurées (triées) avec le critère de poids relatif inférieur à 2 %. Finalement, l'ACM

ayant permis la construction de l'ICP a porté sur 4326 individus actifs et 47 modalités de 17 variables actives. La liste des 17 variables vérifiant la COPAF est traduite par le tableau 4.1.

Tableau 4.1 : Tri-à-plat des 47 modalités pour 17 variables actives

15. Temps pour Approvisionnement en eau potable

10. Sanitaires WC1 - WC Moderne

W - WC Traditionnelle

WC3 - Sans WC

16. Indice taillepourâge (alimentation)

17. Iodation du sel EL1 - Sel OPPM

SEL2 - Sel <15PPM

SEL3 - Sel >15PPM

11. Nature du sol SOL1 - Sol Moderne

SOL2 - Sol Traditionnelle

SOL3 - Autre Sol

12. Nature du toit TOI1 - Toit Moderne

TOI2 - Toit Traditionnelle

TOI3 - Autre Toit

13. Nature des murs

14. Principale source d'eau potable

Variables Modalités actives

Source: Travaux de l'auteur/EDSC-I 2005

MUR1 - Murs Moderne

MUR2 - Murs Traditionnelle

MUR3 - Autres Murs

EAU1 - Citerne/Bouteilles

EAU2 - Robinet

EAU3 - Puits/For Salubres

EAU4 - Puits/For Insalubres

EAU5 - Autres Eaux

TEM1 - Surplace

TEM2 - >30mn

TEM3 - <=30mn

TAG1 - sévèremt malnutris

TAG2 - malnutris

Variables Modalités actives

1. Indicateur de Richesse du Ménage IRM1 - Plus pauvre

IRM2 - Pauvre

IRM3 - Moyen pauvre

IRM4 - Riche

IRM5 - Plus riche

2. Allaitement au sein ALL1 - Allaité

(maternelle) ALL2 - Non Allaité

3. Vitamine A VIT1 - Vitaminé A

VIT2 - Non Vitaminé A

4. Vaccination BCG BCG1 - Vacciné BCG

BCG2 - NonVacciné VBCG

5. Vaccination POLIO POL1 - Vacciné POLIO

(Poliomyélite) POL2 - NonVacciné POLIO

6. Vaccination DTCOQ DTC1 - Vacciné DTCoq

(Diphtérie/Tétanos/Coqueluche) DT - NonVacciné DTCoq

7. Vaccination ROUGeole ROU1 - Vacciné Rougeole

ROU2 - NonVacciné Rougeole

8. Gestion des sanitaires (type de lieu d'aisance)

9. Indice de peuplement du logement (Nombre de personnes par pièces)

GWC1 - WC Collectif

GW - WC Privé

IPL1 - ipl 0-1

IPL2 - IPL 2-3

IPL3 - IPL >3

L'on sait que l'inertie totale expliquée par la matrice soumise à l'analyse est égale au nombre moyen des 47 modalités divisé par les 17 variables actives, diminué d'une unité ; soit 1,7647. Sur le plan (1,2), la diagonalisation de la matrice analysée donne les valeurs propres respectives ë1 = 0,3106 et ë2 = 0,1466 . Le facteur 1 décrit 17,60 % de l'inertie

totale de la matrice de départ tandis que le facteur 2 en décrit 8,31 %. Cela signifie que le plan d'analyse (1,2) restitue environ 26 % de l'information contenue dans le nuage initial. Est-ce un taux de projection d'informations significatif ? Oui :

ü la faible part de la variance expliquée sur les premiers axes est une caractéristique de l'ACM qui donne généralement des mesures pessimistes de l'information extraite. En effet, l'inertie totale (somme des valeurs propres) dépend uniquement du nombre de variables et de modalités, et non des liaisons entre les variables : elle n'a donc pas de signification statistique47 ;

ü chaque axe absorberait une inertie de 1/46, soit environ 2 points, au cas où les modalités étaient indépendantes. Ainsi, le plan (1,2) choisi a un pouvoir descriptif des liaisons entre modalités, 13 fois plus grand.

47 Notons que, contrairement à cette inertie totale qui n'a pas de sens statistique, la somme des carrés des valeurs propres est un indicateur de liaison entre variables. Elle est d'autant plus élevée que les liaisons entre variables sont plus fortes [Lébart et al (1994), Benzécri (1973), Volle (1980)].

L'analyse de l'indicateur composite de pauvreté des enfants, va être facilitée par l'examen préalable des formes des graphiques résultant de l'analyse factorielle.

Figure 4.1 : Hypercube de contingence. Indicateur composite de pauvreté multivariée de la petite enfance

Source : I'auteur sur les donnée s de I'EDSC-I 2005

Quadrant 2

Quadrant 3

Quadrant 1

Quadrant 4

L'examen de la figure ci-dessus (appuyé par une visualisation de la représentation simultanée : figure 4.E.1, annexe E), montre que le nuage des enfants décrit en même temps que l'IRM et leur ICP, une trajectoire parabolique : c'est l' «effet Guttman». Il apparaît ici de façon mécanique, comme c'est habituellement le cas dans la plupart des variables échelonnées avec un ordre naturel (ici l'ICP et l'IRM). Cet effet, s'avère important dans l'étude des phénomènes périphériques, afin d'interpréter véritablement les axes. L'effet Guttman oppose, suivant la parabole d'une part les modalités extrêmes sur l'axe 1 et, d'autre part, les modalités extrêmes aux modalités moyennes sur l'axe 2, les points de rupture de la parabole méritant une attention particulière (Bry,1995, p.94). Cela étant, l'on pourrait assimiler l'axe 1 à un axe d'«extrême pauvreté/extrême richesse» et l'axe 2 à celui de «pauvreté intermédiaire». Le facteur 2 étant une fonction de second degré du facteur 1, la pauvreté infanto-juvénile impose une interprétation sur le plan (1,2). Ainsi, l'axe 1 oppose les deux extrémités de la parabole ; les enfants « extrêmement pauvres » à gauche (quadrant 3) aux enfants «extrêmement riches» à droite (quadrant 4). Cette opposition (encore hypothétique à cette étape) est telle que :

® les enfants «extrêmement pauvres» sont issus des ménages les plus pauvres. Faute de cela, il n'est pas étonnant que ces enfants habitent des logements traditionnels (toit en paille/chaume, sol en terre/sable/bois/planches, murs en d'autres matériels) et sont sans lieu d'aisance. De même, ils consomment de l'eau issue des puits/forages insalubres et sont exposés au risque de presque toutes les maladies cibles du PEV/C (Tuberculose, Polio, Diphtérie, Tétanos et Coqueluche). Ces résultats confirment les liens entre les variables croisées lors des analyses faites au chapitre 3. C'est pourquoi, l'on pourrait ajouter que de tels enfants sortent des ménages où la mère a un niveau d'instruction faible. Cela corrobore une des analyses faites par Ambapour (2007) traitant le cas spécifique des ménages congolais. Il appelle cette pauvreté liée au manque/faible d'accès aux infrastructures de base ; «vulnérabilité de l'existence humaine». Il ajoute que «c'est la pauvreté la plus perceptible et frappe surtout les ménages analphabètes»48. Somme toute, il est clair que le quadrant 3 illustre non seulement une pauvreté infanto-juvénile héritée des ménages (position de l'IRM), mais aussi une pauvreté en termes de manque d'accès aux besoins de base49 et en termes de violation de leurs droits socio-économiques50. Il s'agit-là des enfants des zones rurales, privées d'infrastructures de base.

(c) les enfants «extrêmement riches» sont issus des ménages les plus riches. Fort de cette liaison, il n'est pas non plus étonnant qu'ils disposent d'un cadre de vie agréable caractérisé par des logements modernes (murs en ciments/agglo/parpaings, etc.). Ils utilisent des sanitaires décents (chasse eau/fosses et latrines modernes), consomment de l'eau du robinet pour laquelle la durée moyenne d'approvisionnement n'excède pas une demi heure. Toutefois, ces enfants ne sont pas allaités au lait maternel et l'on sait que cela est tributaire des ménages où la mère a un niveau d'instruction élevé. Ce qui pourrait conférer au quadrant 4 le pouvoir descriptif d'une pauvreté non monétaire infanto-juvénile, en termes de privation de lait maternelle (pauvreté nutritionnelle).

L'axe 2 oppose les enfants appartenant aux deux premières catégories susmentionnées aux enfants en situation de pauvreté intermédiaire (le sommet et l'axe de symétrie de la parabole). Il ne reste donc plus qu'à décrire les quadrants 1 et 2. Ces quadrants concernent les enfants issus de parents pauvres, moyens pauvres et riches. Toutefois, il y a lieu de préciser que deux sous-classes opposées sembleraient naître dans cette catégorie : la sous-classe du

48 Ambapour S., 2006, «Pauvreté multidimensionnelle au Congo : une approche non monétaire », DT 13/2006, p.22.

49 Aménagement sanitaires, eau potable, logement et soins de santé.

50 Droit à des conditions de vie adéquates, droits économiques, droit à un accès équitable aux services publics de santé.

quadrant 2 dont le niveau de bien-être semble relativement plus bas que celui de la sousclasse abritant le quadrant 1.

® La sous-classe du 2ème quadrant concerne les enfants issus des ménages « pauvres ». Leur habitat est caractérisé par des murs traditionnels, des autres toits et des personnes dormant à plus de trois par pièce. Ces enfants sortent de ménages qui n'utilisent pas de sel iodé, sont privés de micronutriments à vitamine A ; sont donc malnutris bien qu'ils utilisent de l'eau provenant des puits/forages salubres, des citernes/bouteilles et des autres sources. Ils sont vaccinés contre les maladies cibles du PEV/C, exceptée la rougeole. Notons aussi que leurs WC sont de type traditionnel ou moderne collectif. En somme, cette sousclasse attribue à l'axe 2 le caractère descriptif d'une pauvreté en termes de cadre de vie non assaini et d'alimentation de basse qualité. C'est la tendance des enfants en zone « semirurale ».

(c) La sous-classe du 1er quadrant concerne les enfants issus de parents « moyens pauvres » et « riches ». Ils utilisent des sources d'eau autres que celles que l'on a déjà citées précédemment. L'habitat est relativement confortable avec toit et sol modernes. Ils sont vaccinés contre les maladies cibles du PEV/C excepté la rougeole et sont allaités dans les 1éres périodes de leur existence. C'est seulement en termes de désavantage pour la non vaccination contre la rougeole que leur pauvreté s'exprime. Nous assimilons ce type de pauvreté comme tributaire des enfants dont le milieu de résidence est relativement celui des grandes villes.

Il y a lieu de relever que cette description de classes reste encore moins rigoureuse, notamment en ce qui concerne le facteur 1. En effet, tous les individus décrits (au sens des modalités de leurs variables caractéristiques), ne contribuent pas de la même façon à la formation de cet axe. De même, tous ne sont pas bien représentés sur ce même axe. Les modalités qui ont le plus contribué à sa formation sont celles pour lesquelles la contribution (CTR) est au-dessus de la tendance centrale théorique autour de laquelle elle oscillerait si ces modalités contribuaient équitablement ; c'est-à-dire 2,12 % (100/47). Aussi, seules sont très bien représentées sur l'axe 1, les modalités dont le cosinus carré (CO2) avoisine 0,02 (1/47). Enfin, un autre élément d'aide à la pertinence des modalités est la valeur test (V.TEST). Elle édite les modalités les plus marquantes de chaque classe. Une modalité est significative si V.TEST est en valeur absolue supérieure à 2. Cela étant, les modalités de variables jugées rigoureusement interprétées (dites aussi «modalités bien photographiées»), sont récapitulées dans le tableau 4.2. Rappelons par ailleurs que la forme fonctionnelle des scores Ci (ICPi) est donnée au chapitre 3 [voir formule (1)]. Toutefois, les résultats ici donnés sont

générés automatiquement avec les procédures HOMALS Command de SPSS et COREM/CORMU de SPAD.

Tableau 4.2 : Scores, contributions, cosinus carrés et valeurs-test des modalités significatives sur l'axe 1

Variables/Modalités Score Ci CTR en % CO2 V.TEST

2. Vitamine A

Non vitaminé A -0.26 0.20 0.01 -5.3

10. Sanitaires WC moderne Sans WC

13. Nature des murs Murs modernes

Murs traditionnels

15. Temps pour approv. Eau > 30 minutes

<=30 minutes

1. Indicateur de Richesse du Ménage Plus pauvre

Pauvre

Riche

Plus riche

12. Nature du toit Toit moderne

Toit traditionnel

14. Principale source d'eau Robinet

Puits/Forages insalubres

11. Nature du sol Sol moderne

Sol traditionnel

- 1.12

- 0.81

- 1.45

- 0.68

- 0.99

- 0.27

- 1.33

- 0.67 0.82 1.21

1.18

0.77

0.33

0.62

0.73

0.30

11.20

11.20 2.40 3.90 6.60

4.60

8.70

2.60

5.70

7.60

1.10

1.20

6.80

9.10

6.20

9.60

0.51 0.10 0.17 0.28

0.29

0.19

0.63

0.63

0.48

0.48

0.42

0.42

0.55

0.52

0.08

0.08

- 46.7

- 21.0 27.2 34.6

- 28.5

- 52.2

- 45.8

- 41.8

- 47.2

- 18.5

35.4

51.5

45.8

43.4

48.7

19.0

Source : l'auteur sur les données de l'EDSC-I 200

Ainsi, l'on voit que 8 variables (17 modalités) seulement ont significativement contribué à la formation de l'axe 1 et sont bien ou relativement bien représentées sur cet axe. Ces 17 modalités contribuent ensemble pour 99 % à la formation l'ICP. Certaines modalités ayant contribué de façon prépondérante sont : les ménages plus pauvres (11 %) et plus riches (7 %), la non alimentation des enfants en micronutriment vitaminé A (0.2 %), les infrastructures sanitaires adéquats (7 %), les logements à sol, toit et murs traditionnels (respectivement 9 %,11 % et 6 %), l'eau insalubre (10 %) et le temps excessif pour s'approvisionner en eau (1 %). Dans cet esprit, les indications de l'ICP révélées par l'hypercube de contingence (figure 4.1) deviennent plus souples et l'opposition «enfants pauvres» contre «enfants riches » devient plus claire.

n D'une part, les enfants «pauvres» sont caractérisés par : (i) un cadre de vie précaire (parents «pauvres» ou «plus pauvres», logement indécent de type traditionnel), (ii) une carence de vitamine A, (iii) une absence de WC, et (iv) une consommation de l'eau provenant des puits et forages non protégés situés à des distances demandant plus de 30 minutes d'approvisionnement ;

n D'autre part, les enfants «riches» sont caractérisés par : (i) un cadre de vie décent (parents «riches» ou «plus riches», logement décent de type moderne), (ii) évoluent dans un environnement assaini, et (iii) des facilités d'accès à l'eau potable provenant des robinets qui ne leur coûtent que moins de 30 minutes d'approvisionnement. Néanmoins, ils sont

vulnérables et leur pauvreté est attribuable au manque d'allaitement maternel et à la faiblesse de la vaccination anti-rougeoleux.

D'une manière globale, l'examen combiné des résultats antérieurs et surtout de l'ICP, illustre trois types de pauvreté non monétaire infanto-juvénile au Congo. Une pauvreté héritée des parents (IRM, IPL, niveau d'instruction de la mère, qualité de logement, eau potable, type de WC), une pauvreté occasionnée par les paramètres communautaires ou environnementaux (couverture vaccinale, alimentation, allaitement, assistance à l'accouchement)51 et une pauvreté induite par les caractéristiques de l'enfant. Le problème qui reste, c'est le comptage et la répartition de ces enfants pauvres, ce qui ne saurait être fait à l'aide des indices de mesure de la pauvreté.

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