WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Réinsertion sociale des enfants sortis des forces et groupes armés et construction de la paix: analyses des approches organisationnelles

( Télécharger le fichier original )
par Justin SHERIA NFUNDIKO
Université Officielle de Bukavu - Licence 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.1.SECTION PREMIERE PRECISION CONCEPTELLE.

Un concept ne porte pas généralement la même signification dans toutes les sciences. C'est à ce titre que chaque discipline ou science clarifie le sens qu'elle accorde à tel ou tel autre concept.

groupes armés, enfants sortis des forces et groupes armés, paix, conflit, et guerre, organisation. Cette précision est faite en vue de rendre plus compréhensible notre thématique.

I.1.1. Intégration

Pour asseoir le sens de ce concept, dans notre étude, nous nous inspirons du sens que lui confère C.D. ECHAUNDEMAISON, pour qui c'est un état ou un processus d'insertion d'individus ou des groupes dans un ensemble (collectivité, société) acquerrant ainsi un minimum de cohésion.23

L'auteur note que ce processus est à double face parce que les individus ou les groupes concernés adoptent à des degrés divers les règles, les us et coutumes de la collectivité. Parallèlement la collectivité les intègre comme membres à part entière. Il s'agit là, en effet, d'un processus d'acculturation ou de réintégration sociale.

Cependant, l'acceptation n'est pas forcément fonction du degré d'assimilation des intéressés : il peut y avoir rejet de l'autre imaginairement perçu comme asocial, dangereux, bizarre,...indépendamment de ses caractéristiques. L'auteur va plus loin en montrant que la sociologie ménage une place importante au phénomène d'intégration dans plusieurs théories. Chez Durkheim, l'intégration est la garantie du fonctionnement même de la société, son insuffisance entraîne l'anomie, l'égoïsme e les suicides.24

Dans cette étude nous voudrions comprendre comment les actions mal orientées des organisations en faveur des enfants sortis des forces et des groupes armés pourraient pousser ces derniers des actions anomiques.

Chez Talcott PARSONS, l'intégration sociale est l'un des quatre impératifs fonctionnels de tout système d'action25 .Or ces impératifs fonctionnels ne peuvent être étudiés séparément. Ils sont en interaction qu'on ne peut analyser l'un sans l'autre. Les quatre systèmes entretiennent entre eux des rapports d'interdépendance et de complémentarité, de sorte que l'analyse de chacun des systèmes doit toujours prendre en considération l'existence des trois autres, qui constituent son « environnement ».26

23 C.D.ECHAUNDEMAISON, Dictionnaire d'économie et des sciences sociales, Paris, Ed.Nathan, 1986, PP .71-72.

24 E.DURKHEIM, cité par Echaundemaison, Op.cit, P.72

25 T.PARSONS, cité par ECHONDEMAISON, Idem, p.72

26 Guy ROCHER, Introduction à la sociologie, t2 l'Organisation sociale, Paris, HMH, 1968, P .206

Pour Raymond Boudon, le terme d'intégration n'a pas de sens bien fixe et défini en sociologie. Dans le langage courant, il peut désigner un état de forte interdépendance ou de cohésion entre les éléments ou bien le processus qui conduit à cet état. De plus, on l'applique soit au système social soit au rapport individu système social.27 Cette dernière application, poursuit l'auteur , est trop laxiste, mais elle semble être adaptée à notre objet car, il s'agit d'une intégration des individus, c'est-à-dire les enfants sortis des forces et des groupes armés grâce aux actions dont ils bénéficient de la part des organisations(BVES, LAV, CELPA, RECOPE).

Paraphrasant Emile DURKHEIM , Raymond BOUDON dit que le système social est intégré, dans la mesure où ses membres possèdent une « conscience collective », partagent les mêmes croyances et pratiques, qu'ils sont en interaction les uns avec les autres et se sentent voués à des buts communs avec les autres membres de leurs communautés.

Plusieurs auteurs ont opéré chacun une distinction des formes d'intégration.

Luckwood distingue « l'intégration sociale » de « l'intégration systémique » en montrant que le la première concerne les relations consensuelles ou conflictuelles entre les acteurs sociaux et la seconde concerne les composantes d'un système social. Il donne l'exemple de l'antagonisme de classes pour la première et la contradiction entre les rapports de production pour la seconde forme d'intégration.

D'autres auteurs distinguent les formes suivantes d'intégrations : l'intégration personnelle, l'intégration psychologique, l'intégration économique et l'intégration politique.

> L'intégration personnelle se dit de l'individu qui rassemble en son moi unitaire toutes les multiples influences qui s'exercent du dehors.28Elle est l'aptitude de l'enfant sorti des forces combattantes à s'adapter aux conditions de vie du système.

> L'intégration psychologique se dit de l'état d'une personnalité dont les diverses composantes sont en harmonie, sans tension, complexe, fixation et rejet.29 La personnalité de l'enfant joue un rôle déterminant dans son intégration à part les actions des organisations de la réinsertion sociale.

> L'intégration politique désigne les processus qui visent à faire accepter à des groupes ou à des Etats, des institutions, un pouvoir, une façon d'agir, de sentir

et de voir la maniere de faire, d'agir de voir et de sentir et de voir d'un groupe plus vaste ou d'une société plus vaste.30

Cette forme d'intégration est traduite à travers le programme national de désarmement, démobilisation, et de réintégration des ex combattants traduit à travers le cadre opérationnel pour enfant sortis des forces et groupes et groupes armés mis en place par le gouvernement de la République démocratique du Congo pour orienter les actions de désarmement, démobilisation, de réinsertion des enfants ex combattants en RD congo.

> L'intégration économique fait appel à un processus de coopération et de mise en commun tendant à développer autant que possible l'économie par une meilleure utilisation des ressources, par une organisation rationnelle de la population et des échanges en vue de relever sensiblement le niveau de vie, but de toute activité économique.31il est question de comprendre si les activités génératrices de revenu ainsi que l'apprentissage des métiers dont bénéficient les enfants ex soldats de la part des organisations permettent à ces derniers de s'intégrer dans les structures socio-économiques à Bukavu et ses périphéries et par de là au Sud Kivu.

A ce concept d'intégration, est rattaché celui d'insertion qui vient du latin « inserere », signifiant introduire, trouver sa place dans un ensemble. Du point de vue social, l'insertion signifie que les individus concernés ont accès à l'emploi, au logement, à la protection sociale. Ce concept s'oppose à celui de marginalisation et à la ségrégation qui suppose l'exclusion.32 Le concept de réinsertion est inclus dans celui de réintégration qui comprend les notions d'assimilation ainsi que d'accommodation des individus dans un groupe donné. Dans le cas d'espèce, il s'agit de la réintégration des enfants sortis des forces et des groupes armés.

Pour Yvan CONOIR et Gérard VERNA, la réintégration comprend une phase de réinsertion et la réintégration à court terme.

La réinsertion est à court terme et inclut la période initiale du retour des forces combattantes au foyer ou de l'arrivée de l'enfant dans un centre d'accueil transitoire. Durant cette période, les objets ménagers sont fournis, des aliments sont fournis à l'enfant lui permettant de s'installer .La réintégration est un processus plus long ; son objectif est d'introduire l'ancien combattant dans sa famille dans la vie civile et, éventuellement, lui permettre d'atteindre l'autonomie financière en

30 J.GREMOND et GELEDAN, Dictionnaire économique et social, Paris, Hatier, 1990, P .216

31 M .NORRO, cité par A.COHEN, la déviance, Gembloux, Duculot, 1971, PP.151- 160

32 Lexique de sociologie, Dalloz, Paris ,2OO5, p .129

participant à des activités productives. Ce processus compte deux éléments:l'élément social et l'élément économique.33

Les principes de paris définissent la réinsertion des enfants soldats comme étant un processus permettant aux enfants d'opérer leur transition vers la vie civile es assumant un rôle positif et une identité civile acceptés par leur famille et leur communauté dans le cadre d'une réconciliation locale et nationale. La réinsertion est durable lorsque les conditions politiques, juridiques, économiques et sociales dont dépendent la survie, la subsistance et la dignité des enfants sont réunies. Ce processus vise à garantir aux enfants la possibilité jouir de leurs droits, parmi lesquels l'éducation formelle et non formelle, l'unité de la famille, les moyens d'une existence digne et le droit d'être à l'abri du danger.34

Pour ce qui est de notre travail, la réinsertion désigne ce processus qui consiste à aider les ex combattants et dans le cas précis, les enfants à s'adapter à la vie civile et à adhérer aux activités civiles après une période passée dans une force combattante.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand