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Capital investissement; logique, technique et pratique

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par Mohamed Amin MEHAL
Ecole Superieure de Banque - DSEB 2006
  

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SECTION 2 : Etude comparative entre le capital investissement et finance traditionnelle :

La banque dans son rôle d'intermédiaire financier entre les déposants de fonds et les demandeurs de capitaux doit prendre en compte un certain nombre de mesures lors de ces opérations d'octroi de crédit, telles que les règles prudentielles édictées par la Banque Centrale ; les taux d'intérêt, durée du prêt, échéancier de remboursement, garanties et/ou cautionnement, autant d'éléments contraignants pour une entreprise à la recherche de financement.

L'entreprise se trouve donc prise dans un étau, entre impossibilité d'obtenir des prêts bancaires et l'impossibilité d'accéder aux marchés financiers. L'entreprise peut ainsi rater l'occasion de développer son activité au moment voulu malgré des espérances de rentabilité importante et un risque certes existant mais souvent injustifié.

L'alternative est apportée par le capital investissement qui, au coté des banques peut favoriser la complémentarité entre l'économie des fonds propres et celle de l'endettement. Une complémentarité prometteuse dans une économie en expansion et notamment dans le domaine des technologies et de l'innovation.

Il est claire que ces deux modes d'intervention convergent quand à leurs objectifs de financement de projets et d'entreprises, mais divergent quand à leurs approches, leurs éléments d'appréhension et leurs critères d'éligibilité. Le capital investissement et le financement bancaire se retrouvent ainsi diamétralement opposés.

I. Le financement :

Le financement sous tous ses aspects sera notre premier point d'attache parce qu'il est le principal critère de distinction entre les deux puisqu'il définit les deux à travers leurs fonctions.

1) La nature du financement :

Le banquier à pour vocation première, l'octroi de crédits à court, moyen et long terme ,celle du capital investisseur est de prendre part au capital des entreprises financées par des fonds propres.

Le financement bancaire répond en général à des besoins momentanés de trésorerie ou à des financements de projets à effet de levier important, le capital investissement est un apport en capital et de gestion améliorant le ratio d'endettement(fonds propres /dette).

Le capital investisseur aussi bien que le banquier peut étendre son activité, à titre accessoire, aux activités de l'autre ; le premier peut octroyer des prêts et le deuxième peut faire des apports en capital.

2) La durée du financement :

Pour le capital investisseur la durée du financement est assimilée à celle nécessaire à la réussite du projet. La durée de financement dépend aussi des modalités de sorties elles même conséquentes du développement impondérable de l'entreprise.

Chez le banquier, la situation est tout à fait différente, car vu l'exigibilité des fonds qu'il emploie, le banquier est obligé de gérer au mieux sa trésorerie et d'expliciter la durée de financement dans le contrat de prêt.

3) Le retour sur investissement :

La plus-value qu'espère réaliser un capital investisseur peut être accompagnée de rémunérations tels que des dividendes inhérents aux actions ou des intérêt rattachés à des obligations, néanmoins elle conserve son caractère aléatoire, et dépend du moment, de la valeur de la cession de ses participations et du mode de sortie, il peut donc réaliser à ce titre des gains importants comme il peut enregistrer une perte sèche.

Le banquier s'assure du retour sur investissement, sous forme de taux d'intérêt que percevra le banquier en contre partie des fonds engagés, lors de la conclusion du contrat de prêt.

4) La garantie du financement :

Lors d'un financement classique, le banquier se protège d'un éventuel défaut de paiement, par la prise de garantie réelle (hypothèque ou gage) ou personnel (cautionnement), d'une valeur supérieure à celle du prêt. Le capital investissement se dit être un financement sans garantie, il se proclame associé de l'entreprise financée et n'exige de ce fait aucune garantie si ce n'est de rédiger un plan d'affaire qu'il compte mener à bien.

II. Ressources du métier ;

Les organismes de capital investissement puisent dans leurs fonds propres pour financer leurs métiers. Ces fonds sont mis à leurs dispositions soit par l'Etat soit par des investisseurs avertis pour gestion, ils revêtent un caractère de fonds propres car les organismes de capital investissement sont dégagés de toute responsabilité en cas de non retour sur investissement.

Par contre le banquier dispose de fonds collectés auprès du public en plus de ses fonds propres, il est donc tenu pour responsable en cas de non remboursement des prêts octroyés et est tenu de respecter un certain nombre de règles prudentielles édictées par la Banque Centrale.

III. La clientèle ciblée :

Le capital investissement cible en particulier les projets ou des entreprises à fort potentiel de croissance,. Les gros risques, que véhiculent les opérations qu'il réalise, ne lui permettent pas toujours de financer des affaires non prometteuses de fortes plus-values.

Le financement traditionnel assure un financement aux personnes solvables et aux entreprises bancables présentant un risque moindre et une rentabilité appréciable.

IV. La qualité de l'étude préalable au financement :

Là encore, les méthodes d'analyses et de prises de décisions s'avèrent complètement différentes.

Le capital investissement se base sur le busines plan, concept qui sera abordé plus en détail ultérieurement, cette approche atteste de la particularité de la philosophie du capital investissement. En effet, pour le capital investissement la réussite d'un projet ne dépend pas seulement des aspects financiers de ce dernier mais aussi de la capacité de ses hommes de mener à bien le projet.

Pour le banquier, il doit tout d'abord s'assurer de pouvoir récupérer sa mise initiale majorée par un intérêt, généralement annuel, payable à une date donnée. Il s'en dégage deux grandeurs financières principales ; le délai de récupération estimé par une analyse des cash-flow pouvant être générer par le projet, la solvabilité appréciée par une étude rétrospective des trois derniers bilans.

V. La gestion du financement :

La gestion du financement est sans doute l'un des aspects les plus distinctifs du capital investissement. Aussi vrai que le banquier est réputé être un intervenant passif, le capital investisseur va au delà du simple apport en fonds propres, il assiste l'entreprise dans sa gestion, cette contribution peut aller du simple rôle de conseil à celui de participation à l'administration.

VI. La mesure de la performance des investissements réalisés :

La mesure de la performance des investissements réaliser ne s'impose pas pour le banquier car celle-ci a préalablement été définie lors de la conclusion du contrat de prêt par l'application d'un taux d'intérêt.

Pour le capital investisseur, l'appréciation de la performance d'un investissement en plus de son suivi permanent est primordiale. Le capital investisseur dispose ainsi d'une panoplie de méthode pour mesurer la performance des fonds investis, celle du taux de rendement interne (TRI) est la plus utilisée.

Le TRI est de rendement annuel, défini comme le taux d'actualisation qui égalise les montants encaissés aux montants décaissés. C'est donc le taux d'actualisation qui annule la Valeur Actuelle Nette (VAN).

De par sa définition, le TRI s'applique aux flux de liquidité relatifs à des investissements qui ont fait l'objet de désinvestissements, c'est-à-dire aux participations des capital investisseurs qui ont fait l'objet de cession.

Il s'agira alors, de déterminer le taux d'actualisation qui égaliserait les montant encaissés par le capital investisseur (plus-value + dividendes reçus le cas échéant)) aux montants investis au départ (montant de la participation).

Exemple19 :

Si nous avons réalisé un investissement de 1000 dans une société quelconque et que nous n'avons encore reçu aucun dividende pendant trois ans. Si nous avions à vendre notre participation au bout de la quatrième année avec une valorisation de la société dix fois supérieure à celle retenue à l'entrée, le TRI de notre investissement se calculera comme suit :

- 1 000 + 10 000 / (1 + r) = 0

Avec ; r = taux de rentabilité interne TRI = 78 % « très élevé »

Les capital-investisseurs attendent en général un taux de rendement interne de 25 à 30 %.

Par extension, le capital investisseur peut également calculer un Tri sur des investissements encore en portefeuille, c'est-à-dire n'ayant pas fait l'objet de sortie, en considérant la valeur estimative générée par la valorisation de l'entreprise financée à la date de calcul.

Ces critères discriminants sont nombre de critères, non exhaustifs mais importants, qui permettent de faire abstraction des deux métiers l'un vis-à-vis de l'autre.

Ainsi, le métier de capital risque et celui du banquier se trouvent souvent diamétralement opposés, d'ou la nécessité d'une formation spécialisée inhérente au capital investissement, une nécessité sans laquelle le métier connaît de véritable difficultés de développement et notamment dans des pays voisins tels que le Maroc ou la Tunisie. Ce pourquoi l'Algérie a anticipé le lancement du capital investissement par l'organisation de formation à l'intention des cadres de banques et établissements financiers chez qui nous avons ressenti une véritable prise de conscience quand au rôle que pourrait jouer le capital investissement dans une économie telle que la notre même s'il affichent quelques réserves inhérentes à la maîtrise du métier.

19 PALLANCA -PASTOR Gildo et a., busines angel une solution pour financer les Start-up, Ed d'Organisation,Paris 2000, p. 48.

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