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La lecture intertextuelle de l'ivrogne dans la brousse d'Amos Tutuola

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par Ukize Servilien
Université de Montréal - Maitrise 2008
  

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CHAPITRE III

LES PRATIQUES INTERTEXTUELLES DANS
L'IVROGNE DANS LA BROUSSE

3.1. La réécriture des héros mythiques antiques

Dans L'ivrogne dans la brousse, les allusions à la mythologie grecque sont nombreuses. L'auteur s'en inspire fortement et l'intègre dans son texte par des procédés de transformation et d'imitation. Dans le domaine de l'intertextualité, il s'agit d'une production du texte à partir de textes préexistants que l'écrivain se met à recréer en cherchant à son tour le caractère esthétique de son oeuvre.

Dans le cas des relations hypertextuelles, le phénomène de l'imitation fait intervenir celui de transformation, en ce sens que transformer un texte suppose une part d'imitation qui exige par contre que l'on en assimile le style. Chez Tutuola, les modifications importantes s'opèrent essentiellement sur les mythes d'Orphée et d'Héraclès. Ici et là apparaissent aussi les légendes d'Ulysse et d'Europe. La plupart de ses modifications sont d'ordre sémantique, parce que, si l'on se réfère à la typologie de Genette, on constate qu'il s'agit d'une intervention au niveau du sens ou de la forme qui transforme l'hypotexte. L'auteur réécrit, en les transposant, ces récits antiques, aux récits recueillis par les grands auteurs de la mythologie.

Pour mieux analyser les pratiques hypertextuelles décelables dans le roman de Tutuola, nous allons poser comme hypotexte ou texte premier les extraits des textes de la mythologie, et comme hypertexte ou texte second le roman L'ivrogne dans la brousse. En posant ce roman comme hypertexte, nous partons de la seule hypothèse que le mythe existe depuis que l'homme existe ; il est le récit fondateur de l'histoire des hommes. De

là, nous dirons par anticipation que le roman, qui constitue le corpus de notre étude, retravaille les récits mythiques.

3.1.1. Le mythe d'Orphée

Le roman de Tutuola revisite allègrement la mythologie grecque, notamment le mythe d'Orphée. Ce prince de Thrace, poète musicien, est le fils de la muse Calliope. Son génie était tel qu'il charmait même les bêtes sauvages. Descendu aux Enfers pour chercher Eurydice, Orphée charma les gardiens du séjour infernal et obtint son retour dans le monde des vivants. Mais il ne devait pas retourner ses regards vers elle avant d'avoir franchi le seuil des Enfers. Orphée oublia la condition imposée par les dieux et perdit Eurydice pour toujours.

Dans son roman, Tutuola emprunte ce thème de la descente aux Enfers qui est le propre des récits antiques. Orphée, mais aussi Ulysse, Héraclès, Thésée, Énée et Psyché sont parmi les rares à avoir entrepris de leur vivant le chemin périlleux et réservé à quelques rares élus. La descente de l'Ivrogne a pour but d'arracher un malafoutier au monde des morts. Les deux héros sont donc comparables presque point par point.

Ils ont tous deux perdu les êtres qui leur étaient chers. Eurydice est à Orphée ce que le malafoutier est à Père-Des-Dieux. Leurs conditions de disparition ont des points de ressemblance. Eurydice, «accompagnée d'une troupe de Naïades, se promenait au milieu des herbages, elle périt, blessée au talon par la dent d'un serpent.144» De même, le malafoutier est mort dans la nature, précisément dans la palmeraie : « [U]n dimanche soir,

144 Ovide, Les Métamorphoses, Paris, Gallimard, 1992, p. 320.

68 mon malafoutier se rend à la plantation pour me tirer du vin de palme, mais, comme il était en train d'en tirer, il tombe d'une façon imprévue et meurt de ses blessures au pied du palmier.» (IB : 10)

Le héros-narrateur participe lui-même à l'enterrement de son malafoutier : « Les deux amis qui m'avaient accompagné à la plantation et moi, nous creusons alors au pied du palmier, là où il était tombé, un trou pour lui servir de tombe et nous l'enterrons là [...]» (IB : 10). Orphée, triste, ne tarde pas non plus à ensevelir sa femme bien-aimée : « [Il] enterra Eurydice, et, avec elle, toutes ses chansons gaies.145» Depuis, la vie sans Eurydice devient intenable pour le musicien chanteur qui se met à errer par le monde :

[A]près sa longue marche, il décida de descendre sous terre, dans le monde inférieur où s'étendait l'ombre de la mort [...]. Orphée voulait convaincre les dieux des Enfers de lui rendre son Eurydice, de lui permettre d'enfreindre la loi de la mort en la laissant revivre sur terre.146

De la même manière, l'absence du malafoutier ne laisse aucun moment de répit à son maître. Le sens de sa vie s'en trouve bouleversé. Comme Orphée, il décide d'aller à sa recherche jusque dans la Ville-desMorts : « Un beau matin, [...] je quitte la ville natale de mon père pour découvrir où pouvait bien se trouver mon défunt malafoutier.» (IB : 11)

Après sept mois de voyage à travers la brousse, Père-Des-Dieux atteint l'autre monde où il croise un vieillard qui « n'était pas réellement un homme, [mais] un dieu, et il était avec sa femme» (IB : 12). Ce dieu (le vieillard) peut être facilement assimilé au souverain des Enfers, le dieu

145 Eduard Petiska, Mythes et légendes de la Grèce antique, Paris, Gründ, 1971, p.21.

146 Ibid.

69 Hadès, que rencontre Orphée après sa longue marche : « Au milieu de ce royaume, assis sur un trône noir, on pouvait voir le roi du monde souterrain, l'impitoyable Hadès. Perséphone, [sa femme], était à ses côtés.147»

Hadès et Perséphone sont très émus, charmés par le chant d'Orphée qui leur raconte son amour pour Eurydice et la mort qui l'avait fauchée en pleine jeunesse. Et pour cause ! Les effets de sa musique, même sur les éléments de la nature, sont connus de tous :

Il s'accompagnait avec une lyre et chantait si merveilleusement que personne ne pouvait résister à sa musique. Les oiseaux euxmêmes l'écoutaient en silence et les animaux quittaient la forêt pour le suivre. Le loup trottait à côté de l'agneau, le renard suivait le lièvre, sans qu'aucun animal cherchât querelle à un autre. Même les serpents quittaient leurs trous et les pierres s'écartaient pour faire un chemin devant Orphée. Ses chansons arrêtaient les cours des rivières et les poissons sortaient de l'eau pour l'écouter. Les hommes riaient ou pleuraient, selon que son chant était gai ou triste. Ils oubliaient tous leurs soucis. Les dieux, attirés eux aussi par la voix d'Orphée, se rendaient en suivant la Voie Lactée aux endroits où il chantait. De même les naïades quittèrent les vagues dès qu'elles entendirent les sons mélodieux.148

Tutuola s'approprie presque entièrement cette scène en parlant des êtres bienveillants que sont Tambour, Chant et Danse, des musiciensdanseurs dont la musique fait tout bouger, voire les morts :

[L]orsque Tambour se met à jouer de lui-même, tous les gens morts depuis des centaines d'années se lèvent et viennent regarder jouer Tambour ; et, lorsque Chant se met à chanter, tous les animaux domestiques de cette nouvelle ville, les animaux de la brousse, serpents, etc. y compris, sortent pour voir Chant en personne ; mais, lorsque Danse commence à danser, les êtres de la brousse tout entière, les esprits, les êtres des Montagnes, et aussi ceux de la rivière , viennent dans la ville voir qui dansait. Quand ces trois compagnons commencent à jouer et à danser en même temps, tous les habitants de la ville, tous les gens qui étaient sortis de leur tombeau, les animaux, les serpents, les esprits et les autres

147 Ibid., p. 22.

148 Eduard Petiska, op.cit., p. 21.

créatures sans nom, se mettent à danser ensemble avec ces trois personnages. (IB : 95)

L'auteur exprime ici, par procédé d'allusion, la puissance incommensurable de la musique. Il s'agit d'un emprunt thématique : le thème de la musique. C'est avec cette musique magique que Chant est mort tombé dans une rivière : « [Il] chante jusqu'à ce qu'il tombe inopinément dans un grand fleuve et nous ne l'avons plus jamais revu» (IB : 96). Ce fleuve peut être le Hebros qui charrie la tête de l'aède et sa lyre, après l'enterrement de son corps par les Muses : « Sa tête, arrachée par les Ménades, flotta avec sa lyre au fil des eaux du fleuve Hebros jusqu'à la mer, où elle atteignit l'île de Lesbos.149»

Après maintes supplications dans le royaume des morts, l'Ivrogne a pu trouver son malafoutier qui, pourtant, ne peut pas rentrer avec lui, « parce qu'un mort ne pouvait vivre avec les vivants et que leurs caractères ne sont pas les mêmes» (IB : 114). Le fils de Calliope, insistant auprès des souverains des Enfers, retrouve aussi son épouse. Cependant, il ne rentre pas avec elle, non « parce qu'un mort ne pouvait vivre avec les vivants », mais parce qu'il n'a pas honoré la consigne du dieu Hadès :

Orphée du Rhodope obtient qu'elle lui soit rendue, à la condition qu'il ne jettera pas les yeux derrière lui, avant d'être sorti des vallées de l'Averne ; sinon, la faveur sera sans effet. Ils prennent, au milieu d'un profond silence, un sentier en pente, escarpé, obscur, enveloppé d'un épais brouillard. Ils n'étaient pas loin d'atteindre la surface de la terre, ils touchaient au bord, lorsque, craignant qu'Eurydice ne lui échappe et impatient de la voir, son amoureux époux tourne les yeux et aussitôt elle est entraînée en arrière ; elle tend les bras, elle cherche son étreinte et veut l'étreindre elle-même ; l'infortuné ne saisit que l'air impalpable. En mourant pour la seconde fois elle ne se plaint pas de son époux

149 Eduard Petiska, op.cit., p. 24.

71

(de quoi en effet se plaindrait-elle sinon d'être aimée ?) ; elle lui adresse un adieu suprême, qui déjà ne peut qu'à peine parvenir jusqu'à ses oreilles et elle retombe à l'abîme d'où elle sortait.150 Ainsi rentre bredouille Orphée, tandis que Père-Des-Dieux reçoit

de son malafoutier un oeuf à conserver jalousement et qui lui servira à obtenir tout ce dont il aura besoin :

[I]l me donne un OEUF. Il me dit de le garder aussi précieusement que de l'or et que, si je retourne chez moi, je n'ai qu'à le garder dans une boîte, et cet oeuf me servirait à obtenir tout ce que je désirais au monde. (IB : 114)

Il apparaît clairement que les deux histoires entretiennent une parenté presque directe. L'univers diégétique demeure le même, bien que le dénouement soit un peu différent. Il s'agit dans les deux récits, rappelons-le, d'un manque à combler, de la perte d'éléments précieux et irremplaçables qui conduisent à la descente dans l'au-delà. Quoique le héros de Tutuola ne rentre pas avec son malafoutier, l'oeuf qu'il reçoit de ce dernier le remplace très valablement. La mission qu'il s'est assignée est couronnée de succès, alors qu'Orphée se heurte à un échec cuisant.

À côté des emprunts thématique et diégétique, il est aussi possible de parler d'emprunt actantiel. Les deux héros sont en quête d'un objet de valeur dont chacun est l'unique bénéficiaire ; destinateur et destinataire se confondent. Du point de vue narratologique, c'est à travers l'intermédiaire d'un narrateur extrahétérodiégétique que nous connaissons le malheur d'Orphée, tandis que les aventures de l'Ivrogne sont exposées par un narrateur intrahomodiégétique.

150 Ovide, op.cit., p. 322.

En somme, le texte de Tutuola se présente comme une transformation du mythe d'Orphée, transformation qui appelle la transposition comme pratique hypertextuelle. Quant aux pratiques mimétiques, il s'agit d'un pastiche dans le sens où l'entend Genette : «l'imitation d'un style [écriture et vision du monde] dépourvue de fonction satirique.151» Il est donc question de pastiche de genre, ici le mythe comme genre oral. La vision du monde est bien partagée dans les deux récits : l'homme n'est pas un être qui disparaît pour de bon ; la mort lui sert de tremplin pour accéder à l'autre-monde et la vie continue dans l'au-delà.

3.1.2. Père-Des-Dieux ou le héros « aux douze travaux »

Le premier individu que rencontre le héros de L'ivrogne dans la brousse au cours de son périple est un vieillard, ou plutôt un dieu. Celui-ci lui fait la promesse de lui dire où se trouve son malafoutier à condition qu'il remplisse deux travaux : d'abord, « aller chez son forgeron personnel qui habitait dans un endroit mystérieux ou bien dans une autre ville, et de rapporter juste la chose qu'il avait dit au forgeron de faire pour lui » (IB : 12-13), et puis, « aller chercher Mort chez lui et de le ramener dans le filet.» (IB : 14)

Ce second travail n'est pas sans rappeler le dernier des douze travaux152 accomplis par le héros grec, Héraclès, au profit d'Eurysthée, son

151André Lamontagne, op.cit., 1992, p.34.

152Pour expier le meurtre de son épouse Mégara et de ses enfants, Héraclès (identifié avec l'Hercule latin) dut exécuter les douze travaux (travaux d'Hercule). Ainsi: il étouffa le lion de Némée; il tua l'hydre de Lerne; il prit vivant le sanglier d'Erymanthe; il atteignit à la course la biche aux pieds d'airain, de Cérynie; il tua à coups de flèches les oiseaux du lac Stymphale; il dompta le taureau de l'île de Crète, envoyé par Poséidon contre Minos; il tua Dyomède, roi de Thrace, qui nourrissait ses chevaux de chair humaine; il vainquit les

73 cousin, roi de Mycènes, qui lui recommande de descendre dans les profondeurs pour lui ramener Cerbère, le chien gardien des Enfers.

En envoyant Père-Des-Dieux chercher Mort, le vieillard croyait qu'il ne reviendrait pas : « [Il] pensait que Mort me tuerait si j'allais chez lui, parce que personne ne pouvait revenir s'il allait chez lui» (IB : 18-19). De même, Eurysthée voulait faire périr son cousin dont il enviait la gloire en lui demandant d'aller enchaîner le terrible Cerbère :

Ce chien à trois têtes gardait l'entrée du monde des morts. Il laissait entrer les ombres des défunts mais ne permettait à personne de ressortir. Eurysthée fut très fier de sa nouvelle idée : jamais Héraclès n'avait eu à accomplir de travail aussi dangereux.153

Néanmoins, grâce à sa ruse, le héros d'Amos Tutuola a réussi à ramener Mort sur sa tête, comme Héraclès, grâce à sa force, a pu ramener Cerbère sur terre entre ses mains. C'est bien ce dernier exploit qui lui a permis de recouvrer sa liberté : « [Eurysthée] cria à son cousin [...] de ramener le chien où il l'avait trouvé et de ne plus se présenter devant lui.154» Quant à l'Ivrogne, la promesse n'a pas pu être honorée, « parce que [le vieillard] lui-même et sa femme s'étaient enfuis précipitamment de [leur] ville.» (IB : 19)

Comme on le voit, les extraits ci-haut font preuve du plagiat thématique de la part de Tutuola, qui emprunte à la mythologie le thème du départ à la capture de la mort. Cerbère n'est-il pas la mort même ? Les transformations en régime sérieux qu'il opère ne manquent pas d'inscrire la

Amazones; il nettoya les écuries d'Augias en y faisant passer le fleuve Alphée; il combattit et tua Géryon, auquel il enleva ses troupeaux; il cueillit les pommes d'or du jardin des Hespérides; enfin, il enchaîna Cerbère.

153 Eduard Petiska, op.cit., p. 75.

154 Ibid.

74 présence du mythe d'Héraclès dans son roman, comme nous le montrent toujours les extraits suivants :

Eh bien, va dans les profondeurs et rapporte-moi le chien des Enfers, Cerbère.155

Il me dit d'aller chercher Mort chez lui et de le ramener dans le filet. (IB : 14)

Dans sa rage, le chien se jeta sur son adversaire. Celui-ci écarta les jambes et serra le monstre entre ses mains. L'animal se secoua en essayant désespérément d'avaler un peu d'air. Mais le jeune homme ne desserra pas son étreinte tant que la bête infernale ne fut pas matée. Puis, il remonta avec elle sur la terre.156

[Mort] tombe dans le trou. Alors, sans plus de façons, je l'enroule dans le filet et je le mets sur ma tête et je m'en vais vers la maison du vieillard qui m'avait dit de lui ramener Mort. Tandis que je le transportais sur la route, il faisait tous ses efforts pour s'échapper ou me tuer, mais je ne lui en donne pas la possibilité. (IB : 18)

Le peuple de Mycènes s'enfuit à la vue d'Héraclès, tirant derrière lui sa proie maudite. À ce bruit, poussé par la curiosité, Eurysthée sortit de son palais. Voyant le monstre à trois têtes, il se mit à trembler d'effroi. Il rentra précipitamment au palais, claqua la porte avant de la verrouiller soigneusement et cria à son cousin à travers ce rempart de ramener le chien où il l'avait trouvé et de ne plus se présenter devant lui [...]. Il rendit l'animal aux Enfers.157

Quand j'arrive devant la maison du vieillard, il se trouvait à l'intérieur, alors je l'appelle et lui dis que je ramenais Mort qu'il m'avait dit de ramener. Mais aussitôt qu'il m'entend dire que j'avais ramené Mort et qu'il le voit sur ma tête, il est absolument terrorisé et il est pris de panique [...], alors il me dit de le reporter (Mort) chez lui immédiatement et il (le vieillard) retourne en hâte dans sa maison et se met à fermer toutes ses portes et toutes ses fenêtres, mais [...] je jette Mort par terre devant sa porte [...] et Mort s'échappe. Le vieillard et sa femme se sauvent alors par les fenêtres et tous les gens de cette ville s'enfuirent également de terreur et ils laissent en plan toutes leurs affaires. (IB : 18)

155 Eduard Petiska, op.cit., p.75.

156 Ibid.

157 Ibid.

75

Les fragments ci-haut présentent deux récits comparables aussi bien sur le plan thématique que diégétique. Dans L'ivrogne dans la brousse, l'auteur reprend le mythe d'Héraclès dont il modifie légèrement le dénouement. En effet, si Héraclès rend Cerbère aux Enfers, Mort, lui, s'échappe et manque d'endroit stable où habiter ; d'où sa présence partout dans le monde. C'est un dénouement bien voulu par Tutuola, qui tente une explication de l'omniprésence de la mort dans le monde, touchant ainsi à l'une des fonctions essentielles du mythe, son caractère étiologique : expliquer l'origine des choses et des institutions.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon