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Les migrations de populations dans la commune de Savalou: impacts socio-économiques

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par Lambert AGODO
Université d'Abomey Calavi - Maà®trise, Géo humaine et Economique 2009
  

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CHAPITRE VI : LES IMPACTS SOCIO ECONOMIQUES DES MIGRATIONS DE POPULATIONS SUR LE DEVELOPPEMENT DE SAVALOU.

Les mouvements de populations dans la commune de Savalou ont des impacts significatifs sur le développement. Ces impacts se font sentir dans les deux aspects de migrations qui se manifestent dans la commune. Il s'agit en fait des incidences liées à l'immigration d'une part et à l'émigration d'autre part.

6.1. La contribution de l'immigration au développement de la commune de Savalou

L'immigration des populations dans la commune de Savalou assure un avantage non négligeable à son développement.

6.1.1. La constitution des groupes socio- culturels.

L'avènement de la décentralisation au Bénin en 2002 a attiré la conscience des populations à la base à participer au développement de leur communauté. Ce nouveau système de développement qu'est la décentralisation, implique la participation des uns et des autres (autochtones et étrangers) au processus de développement de leur localité. Les populations s'organisent à leur niveau pour participer de façon effective à la gestion des ressources et des biens de leurs localités. De ce fait, les associations de développement de mettent en place au jour le jour et selon les affections. Toutes ces associations bénéficient du soutien des ressortissants des différentes localités et s'appui sur leurs expériences. Les migrants constituent donc une force incontournable pour le développement des localités d'origine ou d'accueil.

Les immigrants de la commune de Savalou comme tous autres immigrants investissent énormément dans la commune dans les secteurs divers. Il s'agit de l'immobilier, du commerce, des infrastructures communautaires... Dans la commune de Savalou, nous avons enregistré plusieurs réalisations des étrangers nationaux et internationaux qui rendre dans le processus de développement intégré de la commune. Ces étrangers après plusieurs années de services ou de travail injectent des bénéfices qu'ils ont dans la construction des maisons, des écoles, des hangars de marché, des puits et des routes et dans le social. Dans la commune, plusieurs cadres étrangers ont investi dans le commerce, la construction des cliniques, des écoles privées, d'unité villageoise de santé, d'églises.

6.1.2. Les transferts de technologie.

Les transferts des technologies constituent un aspect important des oeuvres des immigrants dans la commune de Savalou. En effet, sur le plan de l'agriculture, les fon d'Abomey ont apporté une technique de labour en billon qui est répandu sur toute la commune aujourd'hui. D'origine, les agriculteurs de la commune de Savalou en général et en particulier ceux de l'ouest pratique des labours bute et sur les poquets. Dès l'invasion des communautés Ifè par les métayers fon d'Abomey, le labour en billon est introduit et maîtrisé par les cultivateurs qui l'apprécient au labour en bute. Le labour en billon correspond en planches dans lequel les planches sont étroites et successives, le terrain ainsi labouré présentant un aspect bosselé. Les billons sont séparés les uns les autres par les dérayures. Le billons est constitué de deux bandes de terres adossées, exécutées à la houe ou à la daba. Le labour en butte initialement pratiqué par les populations de la commune de Savalou consiste en la confection de petits amoncellements de terre meuble constitué de plusieurs bandeaux de terres adossées autour d'un axe central. C'est la forme de labour qui offre à la plante le plus grand volume de terre dans les systèmes de culture tropicaux. Ce type de labour est réservé aux cultures à tubercules dont notamment le manioc et l'igname. Désormais les cultures d'arachide, du maïs, de mil, de sorgho et de niébé sont posées sur les billons et rare fois sur les butes. De plus les fon ont apporté un système défrichage plus rapide que celui pratiqué par les populations paysannes de la commune. Désormais, le défrichage se fait à l'aide d'un outil plus adapté et de façon plus rapide. L'usage de la houe pour le défrichage était le principe des cultivateurs de la commune, mais dès l'arrivée des fon dans la commune, il y a l'introduction de coupe coupe et d'un objet tranchant à manchette longue pour le défrichage. Ainsi au lieu d'une demi-parcelle défrichée par le cultivateur le plus rapide, c'est désormais une parcelle ou une et demi.

Les adja dès leur arrivée ont introduit la technique de production de « sodabi » à base du palmiste dans la commune. Alors une bonne partie des cultivateurs a pris l'habitude de produire de « sodabi » pour soi ou pour d'autres personnes dans le besoin.

L'immigration a aussi d'autres avantages qui concernent plusieurs variables dont notamment la sécurité alimentaire, les échanges commerciaux et la diversité culturelle.

6.1.3. La sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire est l'un des paramètres prédominants dans la caractérisation du développement des peuples. Elle se manifeste globalement par l'autosuffisance alimentaire dans la quantité et la qualité (disponibilité et diversité en denrées alimentaires cultivés).

Originellement, la région de Savalou s'est spécialisée dans les principales cultures vivrières telles que le maïs, l'arachide et l'igname. Aujourd'hui cette région est inféodée des cultures étrangères telles que le manioc, le niébé, le sorgho, le mil, etc. Ces nouvelles cultures devenues aujourd'hui vulgaires ont été introduites par les colons agricoles immigrants (du nord et du sud du pays).

Tableau V : les cultures vivrières introduites dans la commune de Savalou par les immigrants agricole

Cultures introduites

Auteurs de l'introduction

Niébé

Fon d'Abomey

Manioc

Adja

Sorgho et mil

Yom-Lokpa

Source : Travaux de terrain, 2008

Cette diversité des denrées alimentaires a amélioré à un moment donné les habitudes alimentaires des populations autochtones de Savalou qui ont pu combattre la malnutrition liée à la non variation des nourritures qui se résument essentiellement au maïs et à l'igname. Les agriculteurs ont introduit de différentes cultures dans les habitudes culturales ; ces cultures constituent un atout considérable pour la sécurité alimentaire dans la commune. C'est bien ici le cas du manioc considérablement cultivé par les agriculteurs immigrant dans la commune (voir photo 4).

Photo 4 : Champ de manioc d'un immigrant à Lahotan

Cliché AGODO octobre 2008

Par ailleurs l'adoption de ces cultures à large échelle par les populations de Savalou a conduit à la création d'un pôle d'échanges commerciaux avec les régions environnantes et même l'accès au marché nigérian grand consommateur des cultures vivrières. Aussi le développement de l'agriculture par les étrangers et les autochtones a-t-il permis la création des taxes communales dans les marchés et les principales artères les jours du marché. Ces taxes sont reversées alimentent la caisse de la commune pour le financement des projets et autres initiatives communautaires.

A cette diversité de production végétale, s'ajoute la production animale. Les principaux produits introduits sont les bovins, les ovins, les caprins, les porcins et la volaille. En dehors de la production de viande et de lait qui renforce la diversité alimentaire des populations, ces animaux venus de la région nord améliorent le format des espèces locales qui sont généralement de petite taille. En 2002, plus de trois mille (3000) têtes de bovins ont été enregistrées comme cheptel de la commune de Savalou. La commercialisation de ces bêtes renforce un tant soit peu la dynamique économique des populations qui pour des raisons diverses réduisent les emblavures culturales au profit de l'élevage ou du commerce de bovins ou caprins.

La figure N°13 montre la contribution des immigrants et autochtones dans la production de denrées alimentaires consommés dans la commune.

Figure 13: Participation relative des populations autochtones et étrangères aux produits alimentaires.

Source: enquêtes de terrain 2008

La figure montre que les immigrants fournissent 80 % des produits animaux (viande, lait, fromage, etc.) consommés dans la commune, seulement 20 % de ces produits sont générés par les autochtones soit une différence de 60 %. Par contre, les spéculations végétales produites majoritairement par les autochtones à hauteur de 70 % contre 30 % pour les immigrants, soit une différence de 40 %. On peut alors conclure que les immigrants sont très actifs dans la sécurité alimentaire de la commune de Savalou.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon