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Développement d'un cadre institutionnel adapté à  l'intégration du secteur informel au Bénin: cas du commerce illicite des produits pétroliers à  Cotonou

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par Nicolas OLIHIDE
CNAM Paris (France) - MASTER RECHERCHE en Sciences de Gestion Option "Management : Spécialités Prospective, Stratégie et Organisation" 2010
  

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4.6.2 Degré de confirmation des hypothèses

1ère hypothèse : Plus l'actif du secteur informels se plaît dans sa situation, plus il est dans une situation favorable vis-à-vis des opportunités qui s'offrent à lui dans ce secteur.

Lorsque l'on exerce une activité et qu'on s'y plaît, l'on n'est pas tenté de l'abandonner de sitôt. Surtout si l'on est épanoui, on est dans une situation où l'on est prêt à saisir les opportunités qui surviennent. Donc plus l'on s'en sort bien dans un secteur plus l'on est favorable à y rester.

A partir de l'enquête réalisée sur l'ancienneté des distributeurs informels (tableau 3), 85,6% ont déjà fait 10 ans et 14,4% arrivent à faire plus de 11 ans. Ces résultats révèlent qu'au fur et à mesure que les acteurs durent dans cette activité, ils cherchent à abandonner au profit d'autres qui sont peut-être plus sécurisantes pour eux. Parfois ils laissent la main à leurs progénitures. Mais s'il y a une garantie sociale pour eux, ils n'abandonneront pas car cela fait partie des raisons évoquées pour expliquer les difficultés rencontrées dans l'exercice de leurs activités (tableau 17). Ainsi 33,3% pensent qu'ils sont souvent malades à cause de l'inhalation du gaz qui s'échappe de l'essence et 20% estiment qu'ils ressentent trop de fatigue.

Par ailleurs 55,6% souhaitent abandonner leurs activités parce qu'il n'y a pas de garanties sociales pour eux (tableau 22). C'est ce qu'ont aussi déclaré dans leur majorité lorsqu'ils ont été interrogés, les gérants des stations-service et les agents de l'Administration fiscale (tableau 22). D'ailleurs 34,6% des informels (tableau 26) ne trouvent aucun inconvénient à voir les acteurs formels à venir s'approvisionner chez leurs fournisseurs informels parce que, pensent-ils, les deux secteurs sont complémentaires et que cette situation leur permettra de bénéficier de certains privilèges auprès de l'Etat.

Les résultats obtenus montrent alors que les acteurs informels se plairaient dans leurs activités, s'il y a une garantie pour sécuriser leurs activités. Par conséquent, plus l'actif du secteur informel se plaît dans sa situation, plus il est dans une situation favorable vis-à-vis des opportunités qui s'offriront à lui dans ce secteur.

2ème hypothèse : Plus l'actif du secteur informel paye une contribution à l'administration, plus il s'occupe de façon stable dans son activité.

La « stabilité dans son activité » signifie que l'on exerce dans la même activité sans changer, c'est-à-dire on n'abandonne pas son activité pour une autre.

Les enquêtes réalisées montrent que tous les acteurs informels paient une contribution à l'Administration et plus particulièrement à la Municipalité (tableau 10). 65,5% ont déclaré avoir des obligations envers la Commune, lesquelles obligations varient d'un acteur à un autre et 34,5% des distributeurs informels, tout en reconnaissant payer quelque chose, n'ont pas voulu déclarer le (les) destinataire (s) de leur paiement. Ainsi 45,6% paient une taxe sur les ventes (tableau 11), 10% paient le droit de place et autres 10% paient un forfait journalier.

A partir de l'enquête réalisée sur l'ancienneté des distributeurs informels (tableau 3), 85,6% ont déjà fait 10 ans et 14,4% arrivent à faire plus de 11 ans. Ces résultats révèlent qu'au fur et à mesure que les acteurs durent dans cette activité, ils cherchent à abandonner au profit d'autres qui sont peut-être plus sécurisantes pour eux. Donc la contribution payée à l'Administration ne garantit pas que l'actif du secteur informel ne changera pas d'activité. Se référant à la 1ère hypothèse, si les conditions de stabilité sont réunies, il restera dans l'informel mais pas dans la même activité.

Par conséquent, plus l'actif du secteur informel paie une contribution à l'administration, plus il aura tendance à changer d'activité tout en restant dans l'informel.

3ème hypothèse : Plus l'actif du secteur informel s'installe dans son activité de façon durable, plus il renforce son occupation à travers un cadre institutionnel qui lui est adapté

L'informel est un pourvoyeur de l'économie nationale car 98% des entreprises au Bénin sont individuelles et évoluent dans le secteur informel. Par ailleurs, 66% des entreprises sont sous la responsabilité des femmes, toujours dans l'informel ; mais emploient essentiellement une main d'oeuvre masculine (56%). C'est une étude réalisée en 2008 et qui a porté sur 146.000 établissements et faite sur l'ensemble du territoire national du Bénin. Les pôles d'activités concernés sont le Transport, la Logistique et le Commerce. Ces établissements travaillent environ 6j/semaine et

11h/jour pour une grille salariale annuelle de moins d'un million de FCFA. 86% des travailleurs sont concernés par cette servitude.

Ces taux mirobolants échappent malheureusement aux recettes du trésor public pour la simple raison que le secteur n'est pas organisé et reste donc inconnu de l'Etat.

Cette étude révèle que le secteur informel a de beaux jours devant lui. 30% des distributeurs informels disent que la vente illicite des produits pétroliers ne disparaîtra pas de sitôt (tableau 20). Les raisons évoquées pour exercer dans l'informel varient d'un acteur à un autre (tableau 21). L'exercice dans l'informel est dû au fait que l'accès à la Fonction Publique est difficile (problème de parrainage des fonctionnaires) ; certains veulent fuir les formalités administratives ou les procédures sont trop complexes (problème de l'adaptation des textes aux réalités des acteurs informels). Il y a aussi le coût de formalisation et la petite taille de l'activité qui ne permet pas une imposition (tableau 29).

Ceux qui pensent qu'il faut abandonner cette activité sont ceux qui trouvent qu'il n'y a aucun moyen de bénéficier de financement (tableau 22).

Par contre 64,4% des distributeurs informels souhaitent se regrouper dans une association qui sera reconnue par l'Etat et 30% sont indifférents à cette idée de regroupement (tableau 24).

Nous constatons alors que si un cadre institutionnel est mis en place pour les acteurs informel, tous les problèmes ci-dessus cités trouveront un début de solutions. L'acteur du secteur informel se sentira en sécurité pour envisager sereinement tous les contours de son secteur d'activité en vue de sa contribution efficace au développement de son pays, et par conséquent pour son bien-être social, économique, culturel, etc.

Donc plus l'actif du secteur informel s'installe dans son activité de façon durable, plus il renforce son occupation à travers un cadre institutionnel qui lui est adapté.

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