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Contextualisation et variation de la langue française dans l'écriture littéraire au Cameroun: le cas de l'invention du beau regard de Patrice Nganang

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par Simplice Aimé Kengni
Université de Yaoundé I - Maitrise en Lettres Modernes Françaises 2006
  

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3.2.2. Les substantifs connotés.

Les occurrences relevées sont les suivants :

11) Et qu'avait-il déjà vu, lui aurait-on dit, car voilà qui, quand il entrait dans le bureau du commissaire principal, « le garçon » s'entendait montrer la chaise de l'autre côté et dire : «assieds-toi Grand'' ( p.77)

12) mais fallait-il qu'avant son couronnement public sa néantisation lui soit signalée dans le secret des bureaux par la bouche d'un enfant oui, d'«un bébé'' (p.79).

Ces substantifs ont tous un usage connoté que leur impose le contexte camerounais dont l'IBR est une illustration.

De ce fait, l'adjectif substantivé Grand (article O + adjectif) employé ici par le commissaire principal a une connotation ironique. Il signifie quelqu'un de respectable, influent et qui cherche à le faire savoir à tout prix à travers un zèle ostensible. Il est ici mis pour le commissaire adjoint D. Eloundou dont les pratiques d'influence qu'il exerce sur son entourage sont connues de tous

Les lexèmes enfant et bébé sont utilisés dans cet exemple pour désigner une personne sans expérience, un mineur de rien du tout dont on ne saurait prendre en considération les prises de décisions. On le retrouve souvent dans les cas d'insubordination, lorsque le supérieur est moins âgé que son suppléant, comme c'est le cas dans l'IBR entre D. Eloundou (Commissaire principal adjoint) et son supérieur hiérarchique, celui-là qui n'a même pas l'âge de son fils.

Les changements dans la connotation sont enfin perçus dans le corpus à travers certaines expressions.

3.2.3. Les expressions connotées.

Nous avons relevé :

13) D. Eloundou [...] avait toujours fermé les yeux sur la vérité quand le tchoko touchait ses mains. (p.31)

14) Ils auraient su que l'adjoint allait être dans déjà moins de vingt-deux heures en retraite qu'ils auraient ri devant sa promesse de les libérer, les condamnés, car après tout eux aussi connaissaient bien le Cameroun.

15) Si et seulement s'il n'avait pas pris tous ces gens-là qu'elle lui jetait à la maison comme ses propres enfants, [...], il n'aurait pas eu à se faire mouiller la barbe par-ci par-là. (P.85).

16) Or y avait-il une possibilité de sinon quand soudain, dans les bureaux de la police un Doyen avait été mis « sans caleçon ». (P.81)

Tout comme le précédent relevé, nous avons ici des expressions dont seul le contexte permet de décrypter le sens qui est de loin celui proposé par les dictionnaires de référence.

Les expressions fermé les yeux sur la réalité (exemple 13) et faire mouiller la barbe (exemple 15) se situent tous deux dans le champ sémantique de la corruption que l'IBR présente comme l'une des tares majeures de la police camerounaise.

Le premier signifie laisser tomber une procédure judiciaire par complicité avec les prétendus coupables.

Le second lui, signifie se laisser corrompre en acceptant les pots-de-vin.

L'exemple 14 : connaissant bien le Cameroun signifie se méfiait. En réalité, il est généralement employé par ceux qui ont été victime d'un phénomène de corruption, d'une promesse non tenue ou de toute autre transaction n'ayant eu aucune issue favorable. Cette expression est donc perçue au Cameroun comme une mesure de prudence dans des situations douteuses. L'IBR présente ici le cas de certains prisonniers qui ont reçu la prétendue promesse d'être libéré par D. Eloundou

Enfin, l'expression avait été mis sans caleçon est une marque d'humiliation .C'est ici le cas du policier D. Eloundou qui vient d'être humilié par son supérieur hiérarchique qui n'a même pas l'âge de son fils. Celui-ci lui refuse désormais la direction de toute patrouille policière.

Toutes ces connotations montrent en fait le niveau de coloration sémantique du français dans l'IBR qui se présente comme un miroir de la société camerounaise dans le parler et la vie quotidienne. Outre ce phénomène, on constate dans ce corpus des processus de glissements de ses.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo