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Contextualisation et variation de la langue française dans l'écriture littéraire au Cameroun: le cas de l'invention du beau regard de Patrice Nganang

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par Simplice Aimé Kengni
Université de Yaoundé I - Maitrise en Lettres Modernes Françaises 2006
  

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4.4 Les emprunts.

Les linguistes classent l'emprunt parmi les procédés néologiques de forme qui s'imposent à la langue tout en enrichissant ses structures.

À cet effet, M. M. NGALASSO souligne que :

Les emprunts sont des éléments qui passent d'une langue à une autre, s'intègrent à la structure lexicale, phonétique et grammaticale de la nouvelle langue et se fixent dans un emploi généralisé par des usagers, que ceux-ci soient bilingues ou non.79(*)

Dans l'écriture littéraire camerounaise, ces emprunts sont souvent dus au fait d'un manque de correspondance entre le français et la réalité culturelle à décrire. Aussi permettent-ils aux locuteurs de puiser dans leur répertoire culturel des formes linguistiques plus propres à exprimer ce qui lui vient à l'esprit.

L'analyse de notre corpus nous a permis de relever deux types d'emprunt : l'emprunt aux langues locales camerounaises et l'emprunt au Pidgin english.

4.4.1 Les emprunts aux langues locales camerounaises.

Ces langues sont ici celles utilisées dans les différents groupes ethniques existants sur le territoire camerounais. Dans L'IBR, nous avons relevé le duala, le béti, le bamiléké et le fulfulde.

4.4.1.1 Le duala, le bassa et le béti.

Les langues duala et bassa sont deux langues parlées par les autochtones de la ville de Douala, bien que le bassa s'étende jusqu'à certaines zones du centre. Quant au béti, cette langue est parlée dans le centre et sud Cameroun.

Nous avons relevé les occurrences de ces langues dans notre corpus.

79) Car il faut bien reconnaître que c'est leur aide qui jeta D. Eloundou dans les mapans des sous-quartiers de Yaoundé. (p.34)

80) Une insulte rapide dans sa langue qu'il avalait avec une grosse salive, ilang et puis une course surprise dans le vide de cette cours qui s'ouvrait devant lui. (p.37)

81) Quand sa bouche, au lieu de dire son innocence, s'ouvrit plutôt pour continuer un ndolo l'amour. (p.49)

82) Elle jouait tellement à la mani nyanga que soudain l'adjoint au commissaire principal sentit se passer en lui cela qui depuis des années ne lui était pas arrivé. (p.53)

83) Ces policiers que l'on surprenait dans les bars du quartier, en train de danser le Makossa avec leur fusil. (p.74)

L'exemple (78) mapans relève de la langue bassa, et est le pluriel de lipan qui signifie brousse. Toutefois, dans ce contexte, ce lexème renvoie aux pistes tortueuses que l'on retrouve dans les bidonvilles de Yaoundé ou encore les sous-quartiers.

Les lexèmes ilang et nyanga sont empruntés à la langue beti. Ilang est une insulte grossière qui veut dire tes fesses ou ton cul.

Quant à nyanga, c'est un mot masculin d'origine beti-bulu-fang qui signifie élégance.

Les occurrences ndolo et Makossa sont d'origine duala. Le premier signifie amour et l'amour dont il s'agit ici est celui qui existe entre les amants.

Le second est une danse traditionnelle duala et qui aujourd'hui est comptée parmi les grandes variétés musicales camerounaises, répandues à l'échelle internationale. Il est utilisé ici pour dénoncer l'attitude de certains agents de police, qui supposés être en train d'assurer la sécurité dans la ville, sont plutôt en train de se livrer à l'alcool et aux danses oisives.

À côté de ces langues bantoues, l'IBR emprunte aussi les langues semi-bantoues et sahéliennes.

* 79 M. M. NGALASSO, « De Les Soleils des indépendances à En attendant le vote des bêtes sauvages : quelles évolutions de la langue chez Ahmadou Kourouma ? » in Littératures francophones :langues et styles, Paris l'Harmattan, 2001, p.166

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault