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Contextualisation et variation de la langue française dans l'écriture littéraire au Cameroun: le cas de l'invention du beau regard de Patrice Nganang

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par Simplice Aimé Kengni
Université de Yaoundé I - Maitrise en Lettres Modernes Françaises 2006
  

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5.1.2 La modalité interrogative.

La modalité peut être définie comme l'attitude ou le comportement qu'un individu adopte vis-à-vis de l'énoncé qu'il produit. En ce qui concerne les modalités d'énonciation dans le corpus, parmi lesquelles l'assertive ou affirmative ; l'exclamative ; l'injonctive et l'interrogative, nous avons retenu la modalité interrogative du fait qu'elle revêt un intérêt particulier.

En effet, plusieurs usages sont faits de cette modalité dans l'IBR, et ceux-ci s'illustrent par les bouleversements syntaxiques qu'ils entraînent. Syntaxiquement, la phrase interrogative est particulière du fait qu'elle est marquée par une inversion du sujet, et peut également à l'oral être marquée par une certaine intonation.

Dans l'IBR, cette modalité subit quelques bouleversements dus au non respect des règles qui sous-tendent la formation des questions.

5.1.2.1 L'absence du morphème interrogatif.

Certaines interrogations dans l'IBR sont construites sans morphèmes interrogatifs. Ceux-ci relayés par un trait intonationnel. L'intonation qui marque l'interrogation ici, reste ascendante ; et l'énoncé interrogatif ne diffère désormais de l'énoncé déclaratif que par la présence du seul point d'interrogation (à l'écrit) et de l'intonation ascendante (à l'oral).

Dans L'IBR, cette intonation est renforcée par les particules non et hein qui traduisent soit l'étonnement soit la moquerie. Celles-ci remplacent l'expression n'est-ce pas ?

96) Tu voulais faire non ? fais alors (p.56)

97) La retraite, ce n'est pas pour demain, hein ? (p.27)

98) Innocent [...] ? pourquoi pas d'ailleurs, c'est un bassa non ? (p.45)

La présence de ces particules ici traduit l'influence de l'oralité qui pullule notre corpus à plusieurs niveaux. Bien plus, celles-ci permettent de renforcer l'interrogation tout en laissant apparaître parfois un effet de surprise (exemple 96) une ironie (exemple 97) : ou un fait évident (exemple 98).

Par ailleurs, certaines interrogatives sont formées sans déplacement du morphème interrogatif.

5.1.2.2 La présence du morphème interrogatif in situ.

Pour former des questions, les langues utilisent généralement deux stratégies, soit en déplaçant le morphème interrogatif, l'envoyant ainsi en début de la phrase (proposition) ; soit en le laissant à la position de départ (in situ). Cependant, dans la langue française, le déplacement est facultatif dans certains cas pour des éléments qu'on appelle arguments (qui, que, quoi). Mais les autres éléments comme les adjoints référentiels (quand, où, combien...) et les adjoints non référentiels (comment, pourquoi...) doivent toujours être déplacés en français standard.

Les exemples relevés dans notre corpus se comportent plutôt comme des cas de non respect de la norme.

99) - On va faire quoi avec tout ceci alors ? Ici, c'est Chantal qui parlait, montrant au sol les parties de la vache que Boucher accumulait dans son sac en grommelant un peu. (p.88)

100) Ils t'ont donné combien ? Demanda Mana. (p.119)

101) Ce n'étaient plus seulement des regards, mais des paroles qui s'embrouillaient dans ses oreilles. Tu pars avec le cochon là ? (p.141)

102) Qu'est-ce qu'il y a ? [...] - Mon cochon a fait quoi. (p.141)

Ces exemples sont bel et bien construits en marges des prescriptions de la grammaire générative et transformationnelle (G.G.T.), qui auraient imposé un déplacement de tous ces pronoms interrogatifs en tête de phrase. Cependant, dans les langues locales camerounaises, ce déplacement est facultatif ; le morphème interrogatif peut être en tête de phrase ou peut rester in situ sans gêne.

Dans cette même foulée de construction insolite, certaines interrogatives dans L'IBR ne présentent aucun signe de ponctuation (le point d'interrogation) à l'écrit permettant de les identifier.

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