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Contrainte au développement du secteur privé et pauvreté en RCA

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par Janvier NGAWEN
Université de Yaoundé II Soa - DESS en gestion de la Politique Economique 2009
  

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SECTION I : le rôle des secteurs privé-public et l'importance des PME

Bien qu'il soit de plus en plus admis que le secteur privé devrait être responsable au premier chef de la production de biens et de services, cela ne signifie pas pour autant que le secteur public n'apporte plus aucune contribution au développement soutenable. Donc le secteur public est maintenant en particulier appelé à instaurer des conditions propres à permettre le développement d'un secteur privé efficace et compétitif.

Cependant il est largement admis que les PME constituent la cheville ouvrière du secteur privé, quel que soit son niveau de développement, et apportent une contribution non négligeable au développement économique en général et au développement industriel en particulier. Si les PME apportent au développement une contribution particulièrement importante, quelles sont les principales raisons ?

Nous montrerons dans cette section le rôle des secteurs public et privé, tout en se demandant pour quelles raisons principales les petites et moyennes entreprises apportent au développement une contribution particulièrement importante.

1.1. Le rôle des secteurs public - privé et les raisons des PME

Il s'agit, notamment de distinguer le rôle du secteur privé de celui du secteur public, mais aussi de dégager les raisons fondamentales contributives des petites et moyennes entreprises au développement.

1.1.1. Le rôle des secteurs public et privé

Le secteur privé est surtout composé de ménages et d'entreprises produisant une multiplicité de biens et de services. Etant bien développé, le secteur privé englobe des prestataires de services juridiques, financiers, comptables et autres. Il s'agit, notamment d'une vaste gamme d'institutions auxiliaires, associations professionnelles, chambres de commerce et d'industrie, laboratoires de métrologie, bureaux de normalisation et organisations apparentées qui soutiennent les entreprises et leur fournissent différents types de services d'appui.

Bien au contraire, le secteur public continue de jouer un rôle essentiel, mais changé, en facilitant et en encadrant le processus de développement, notamment du secteur privé. Le secteur public est maintenant en particulier appelé à instaurer des conditions propres à permettre le développement d'un secteur privé efficace et compétitif. Pour ce faire le secteur public doit créer un environnement porteur, mettre en place l'infrastructure matérielle nécessaire et l'infrastructure non matérielle : la promotion d'un cadre institutionnel adapté, dont des services d'appui aux entreprise.

1.1.2. Les principales raisons des PME

Dans le secteur privé, les petites et moyennes entreprises (PME), y compris les micros entreprises, ont un rôle particulièrement important à jouer. Il est largement admis que les PME constituent la cheville ouvrière du secteur privé, quel que soit son niveau de développement, et apportent une contribution non négligeable au développement économique en général et au développement industriel en particulier.

Si les Petites et Moyennes Entreprises apportent au développement une contribution particulièrement importante, les principales raisons en sont les suivantes:

1.1.2.1. La main-d'oeuvre nombreuse et la répartition plus équitable des revenus

Les PME font appel à une main-d'oeuvre plus nombreuse et tendent à contribuer à une répartition plus équitable des revenus que les grandes entreprises. Elles jouent un rôle important en créant des emplois et en atténuant ainsi la pauvreté et offrent souvent des débouchés raisonnablement bien rémunérés à des travailleurs venant de ménages pauvres et à des femmes n'ayant guère d'autres sources de revenu.

1.1.2.2. La répartition plus rationnelle des ressources

Les PME contribuent dans les pays en développement à une répartition plus rationnelle des ressources. Elles tendent à adopter des méthodes de production à forte intensité de main-d'oeuvre, qui correspondent mieux à la dotation en ressources de pays en développement où la main-d'oeuvre est abondante et le capital rare.

Dans la mesure où ces entreprises exercent leur activité sur des marchés peu structurés, le prix des facteurs de production utilisés et le prix de leurs produits traduisent aussi mieux le coût d'opportunité pour la collectivité que les prix pratiqués par les grandes entreprises.

1.1.2.3. Les systèmes économiques dynamiques et flexibles

Les PME concourent à la mise en place d'un système de production intégré. Elles aident à absorber les ressources productives à tous les niveaux de l'économie et contribuent à la mise en place de systèmes économiques dynamiques et flexibles, dans lesquels les entreprises petites et grandes sont étroitement liées.

Du point de vue géographique, les PME tendent aussi à être mieux réparties sur le territoire national que les grandes entreprises, appuyant le développement et la diffusion de l'esprit d'entreprise et des compétences correspondantes, et aidant à réduire les inégalités économiques entre les zones urbaines et rurales.

Comme les PME constituent un segment majeur du secteur privé, et que leurs caractéristiques et possibilités spécifiques les distinguent des grandes entreprises, leur contribution au développement du secteur privé doit retenir une attention spéciale.

1.2. l'importance des PME

Dans bon nombre de pays, le développement du secteur privé s'est toujours soldé par un essor économique remarquable. La petite et moyenne entreprise est non seulement reconnue comme moteur de croissance économique mais également comme facteur clé dans le secteur privé. Alors les caractéristiques spécifiques des petites et moyennes entreprises(PME) sont libellées ainsi:

> la petite taille d'activité, la centralisation et personnalisation de la gestion autour du propriétaire-dirigeant ;

> la stratégie intuitive ou peu formalisée et la forte proximité des acteurs dans un réseau régional ;

> Le système d'information interne simple et peu formalisé et le système d'information externe simple basé sur les contacts directs;

> La capacité d'innover rapidement pour s'adapter au marché ;

> etc.

Retenons que les environnements politique et macroéconomiques centrafricains sont encore peu favorables au développement des petites et moyennes entreprises et oeuvrent pour sa croissance et sa compétitivité. En l'occurrence, l'opérationnalisation du Programme Cadre Intégré Renforcé(PCIR) et de l'Aide au Commerce Equitable n'ont pas été mises à l'écart.

En somme, les PME participent de manière remarquable non seulement à la création d'emplois en passant par l'innovation et l'adaptation au système économique, mais également à la création de la richesse productive. Mais les économies d'échelle et les économies du champ (notoriété et diversification) sont les deux principales raisons d'existence des petites et moyennes entreprises.

De nos jours, les expériences au niveau mondial montrent que les petites et moyennes entreprises(PME) sont les sources à la croissance économique et garant à la cohésion sociale.

SECTION II : les enjeux en termes de la richesse productive et des emplois du secteur privé centrafricain

Réduire la pauvreté implique de faire davantage pour répondre aux besoins et maximiser l'apport des entreprises d'exploitations agricoles familiales et de travailleurs indépendants qui exercent une activité informelle dans un pays très pauvre donné.

L'importance du secteur privé n'est plus discutable de nos jours. Il est important au bien - être économique des collectivités locales et de la nation toute entière.

Dès lors, l'analyse portera sur une méthode explicative du marché d'emploi dans la première sous-section et du marché des biens et services de l'économie centrafricaine dans la seconde sous-section.

2.1. Les enjeux en termes de création des emplois

Dans la mesure où le secteur privé est source de création de la richesse sociétale, il serait indispensable d'aborder dans cette sous-section son importance et le volume d'emplois générés ces dernières années.

2.1.1. La création d'emploi et ses caractéristiques

Les petites et moyennes entreprises sont des industries faisant appel à une forte quantité de main d'oeuvre et utilisent des techniques de production relativement simples, ce qui convient à l'abondance de la main d'oeuvre et à la rareté des capitaux dans la plupart des pays en voie de développement. Elles fournissent également une très large part des emplois disponibles aux femmes, aux jeunes et aux immigrés venus de la zone de conflit militaro-politique.

2.1.2. L'analyse de l'offre et de la demande du secteur emploi

La description du marché d'emploi centrafricain s'articulera autour de l'offre et de la demande selon le secteur public et le secteur privé surtout formel.

2.1.2.1. Du côté de l'offre du secteur emploi

Le Gouvernement, malgré la tension de trésorerie très difficile par le biais du Département de la fonction publique a organisé un concours d'intégration à partir duquel 1500 personnes ont été retenues en 2007. Seulement 478 personnes ont été intégrées en 2008 dont 30% des femmes contre 70% des hommes. Ce qui porte à environ 17.000 agents et fonctionnaires centrafricains en 2008 et estimé à 17729 en 2009 avec l'intégration des 1022 restantes.

Néanmoins, dans le secteur privé l'accentuation des effets pervers de la crise financière et économique mondiale surtout sur les sociétés d'exploitations forestières du pays dénote une baisse croissante d'offre d'emploi. Entre 2008 et 2009, les offres d'emplois domiciliés au niveau de l'Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l'Emploi (ACFPE) sont passées de 1075 personnes à 732 personnes, soit une baisse de 32%.

En effet, le tableau suivant nous retrace l'évolution de l'offre d'emploi des secteurs public et privé en République Centrafricaine entre 2007 et 2009.

Tableau n°2 : Evolution de l'offre d'emploi des secteurs public et privé

 

2007

2008

2009

Secteur public

16. 522

17.000

17.729

Secteur privé

1.265

1.075

732

Total

17.787

18.075

18.461

 

Source : MPECI, note de synthèse macroéconomique et sociale 2009.

Il ressort de tableau ci-dessus que le secteur privé formel ne crée pas davantage d'emplois par rapport au secteur public et même du secteur privé informel pour des raisons de faible incitation et du cadrage du salaire d'efficience.

Ce qui veut dire que dans cette économie, l'Etat reste le seul pourvoyeur d'espoir chez la population jeune car l'emploi public est plus sécurisé que l'emploi privé. Au contraire, le secteur privé moderne n'emploie que 21.200 personnes environ sur une population active estimée à 3.981.000 personnes en 200511, soit un taux de 0,53%.

En effet, le profil de l'emploi en RCA est caractérisé par une hypertrophie du secteur tertiaire qui représente plus de la moitié des emplois salariés. Cependant on note une forte tendance des offres d'emploi à caractère temporaire et ne nécessitant ni connaissances particulières, ni adaptation exécutées par la main-d'oeuvre non qualifiée surtout dans le domaine humanitaire et bien d'autres secteurs d'activité.

De même, un regain des offres pour les professions intermédiaires, le personnel de vente et les professions intellectuelles et une hausse sensible de recrutement dans les Branches d'Activités : Services collectifs et Action Sociales, Communication, Transports et Entreposages.

2.1.2.2. Du côté de la demande du secteur emploi

Au niveau du secteur privé, du point de vue de la demande, plus de 6 620 demandeurs d'emploi ont été enregistrés au niveau l'Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l'Emploi(ACFPE) contre 7543 en 2008, soit une baisse d'environ 12,2%.

Par ailleurs, pour appuyer les jeunes demandeurs d'emploi, l'ACFPE a mise en place un mécanisme pour faciliter l'acquisition de l'espérance professionnelle par le biais du Contrat d'Insertion en Entreprise Professionnel (CIPE). L'agence subventionne pendant 6 mois le stage du demandeur d'emploi auprès d'une entreprise/société. Au terme du stage, l'entreprise peut le confirme une fois satisfaite de sa prestation.

11 MCI, Unité de Gestion de projet, note technique sur la stratégie sectorielle commerce et secteur privé, 2007- 2008.

Durant l'année 2009, 62 stagiaires contre 84 en 2008 ont été placés en CIPE, et sur 35 qui ont fini leur stage, 28 d'entre eux ont été embauchés (soit un taux de placement de 80%).

Dans le cadre du renforcement des capacités des demandeurs en matière de recherche d'emploi, au cours de l'année 2009, 1656 demandeurs d'emploi contre 1462 en 2008, soit une hausse de 13,3% ont été formés en technique de Recherche d'Emploi (TRE) et 1656 jeunes chômeurs ont été occupés et rémunérés dans le cadre du programme des Travaux à Haute Intensité de Main d'cEuvre (THIMO) à Mongoumba et Bangassou, 23 apprentis sont placés auprès des structures d'accueil dans les filières de tôlerie, peinture auto et coiffure dans le cadre du programme d'apprentissage.

D'après les données statistiques de l'enquête auprès des ménages ruraux et urbains réalisée en 2003, le rapport de dépendance économique est moins élevé en milieu rural(0,64) qu'en milieu urbain(1,19). Cette situation justifie un niveau d'engagement plus élevé dans l'activité économique en milieu rural qu'en milieu urbain. De surcroit les actifs en milieu urbain sont pour la plus part occupées dans les micros et petites entreprises individuelles et privées.

En somme, du point de vue social et en raison de la capacité d'embauche restreinte du secteur privé moderne, les Petites et Moyennes Entreprises(PME) sont des sources de création d'emplois inestimables. Notons que cette situation de faible capacité d'embauche du secteur privé moderne doit pousser la population jeune et féminine a développé une culture d'entreprenariat et de création d'entreprise.

2.2. Les enjeux en termes de création de la richesse productive

Pour montrer que le secteur privé est moteur de la croissance économique, nous ferons l'analyse des différentes composantes de la demande : les consommations finales, les investissements et des exportations nettes et bien d'autres par comparaison entre le secteur privé et le secteur public.

2.2.1. Les différentes approches définitionnelles

D'une manière théorique, le Produit Intérieur Brut (PIB) est l'évaluation monétaire de la somme des valeurs ajoutées créées en une année par toutes les entreprises nationales et étrangères, implantées sur le territoire d'un pays. En d'autre terme, il est égal à la somme en valeur de la consommation privée, de l'investissement, des dépenses de l'État, des variations des stocks et des exportations nettes (Exportation - Importation).

De même en économie, on distingue la consommation finale non productive des ménages, aboutissement du processus de production, de la consommation intermédiaire productive des entreprises, qui correspond à l'utilisation de biens, machines et outils nécessaires à la production d'autres biens.

Par ailleurs, l'investissement12, est la part de la richesse destinée à accroître la production, par l'accroissement ou le renouvellement des capacités productives. De telle manière que la nature de l'investissement est fonction de l'agent économique qui le réalise. Ainsi, pour un particulier ou un ménage, l'investissement peut prendre la forme d'acquisition d'actifs financiers (actions ou obligations), ou de biens de consommation durables, notamment des maisons ou des voitures.

Néanmoins l'investissement, ou « la formation brute de capital », correspond, dans la comptabilité nationale, à un accroissement du capital fixe, c'est-à-dire un accroissement des moyens de production (les usines, les machines, les équipements logistiques et du capital humain qui englobe la main-d'oeuvre qualifiée et instruite disponible).

L'épargne est une partie du revenu qui n'est pas consacrée à la consommation. Autrement dit l'épargne est un stock de ressources que l'on met de côté en renonçant au plaisir que pourrait procurer son utilisation immédiate, pour préparer une consommation future, donc une satisfaction future. En principe, plus le niveau d'épargne est élevé, plus les entreprises peuvent avoir accès à des financements bon marché qui leurs servent à augmenter leurs capacités de production et à produire

12 B. Dia KAMGNIA - TOUNA MAMA, « le comportement d'investissement privé au Cameroun : un resserrement de la contrainte financière ? », les cahiers du SISERA, janvier 2002, P 8-10.

davantage en distribuant ainsi plus de revenus à leurs salariés et à la collectivité. Il est donc indispensable pour la République centrafricaine face à la monté croissante de la pauvreté d'avoir une bonne mesure de cette variable.

Enfin, les exportations nettes 13 se définissent comme la différence entre la valeur totale des exportations et des importations d'un pays à une période déterminée. Donc le solde de la balance commerciale indique la place du pays dans la Division Internationale du Travail, ses spécialisations et sa compétitivité.

En résumé, la croissance économique est la clé d'une répartition plus équitable des richesses et d'une participation de larges couches de population à l'économie de marché. Afin que nous montrions la place du secteur privé dans la croissance économique, il s'avère nécessaire d'analyser l'évolution des composantes de la demande globale telles que la consommation finale, l'investissement, les exportations nettes et sans oublier les échanges extérieurs de la République Centrafricaine.

2.2.2. L'évolution de la composante de la demande globale

L'économie centrafricaine a évolué en 2009 dans un contexte international difficile marqué par le ralentissement de la croissance mondiale. Cette situation a entrainé un ralentissement de la croissance économique expliqué par la baisse de productions dans les secteurs forestier et minier, privant ainsi l'Etat des ressources nécessaires au financement des activités du Document Stratégique de la Réduction de la Pauvreté (DSRP, 2008-2010).

Ainsi, selon les dernières estimations, le Produit Intérieur Brut (PIB) à prix courant, a atteint 95625 milliards de FCFA en 2009 contre 670,7 milliards FCFA en 2004, soit une croissance en valeur de 42,6% sur cette période (cf. annexe n°10).

13 M. AMANG A BITEGNI, « Cours d'Introduction à la balance des paiements », GPE-Yaoundé II Soa, Septembre 2010.

Il ressort de cette étude que l'analyse du Produit Intérieur Brut(PIB) du côté de la demande, indique que l'évolution de l'activité économique entre 2004 et 2009 s'est essentiellement reposée sur le dynamisme de la consommation finale privée et des investissements privés.

2.2.2.1. Au niveau de la consommation finale

L'analyse de la consommation finale totale montre qu'elle a augmenté entre 2004 et 2009, en passant de 718,7 milliards à environ 930,4milliards de FCFA. Cette situation de hausse est imputable principalement à la consommation finale privée. De telle manière que l'évolution de la consommation finale privée trouve ses facteurs explicatifs pour ces trois dernières années par :

> l'impulsion apportée aux revenus des ménages à travers la réduction de la dette sociale de l'Etat avec notamment le paiement partiel des arriérés de salaires dus aux fonctionnaires et agents de l'Etat sur la période 1986-1996 ;

> les recrutements effectués dans les secteurs prioritaires « Education, Santé et Sécurité » ;

> le versement de subventions effectué aux producteurs de coton.

Malgré les différentes réformes et des actions gouvernementales d'amélioration du climat des affaires, on observe que l'évolution de cette consommation finale privée reste encore très faible pour tirer la croissance et comparé à certain pays membre de la sous-région CEMAC comme le Cameroun et le Gabon et bien d'autre qui ont connu un niveau de croissance significative.

En ce qui concerne la consommation finale publique, elle s'est inscrite en baisse de 26,1% entre 2004 et 2009, reflétant ainsi les efforts entrepris par les autorités pour maîtriser les dépenses publiques, notamment en ses composantes dépenses courantes.

Le tableau ci-dessous permet de constater cette évolution des consommations finales publique et privée en République Centrafricaine dans un environnement politique et macroéconomique plus ou moins favorable au développement du secteur privé.

Tableau n°3 : l'évolution des consommations finales publique et privée de 2004-2009

 

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Publique

57,0

61,2

52,5

50,9

30,8

42,1

Privée

611,7

638,8

701,2

764,0

836,4

888,3

Total

718,7

700,0

753,7

814,9

867,2

930,4

 

Source : Autorités de la RCA et estimation des services du FMI, FRPC, 2009.

Il faut ajouter également que l'amélioration des consommations finales publique et privée en RCA s'explique d'une part par la stabilité politique et institutionnelle, entraînant la reprise des activités économiques dans certaines zones du pays et d'autre part par les résultats efficaces et efficients de diverse réformes des administrations menés par le Gouvernement après les élections libres de 2005.

Citons, la politique de bancarisation des agents et fonctionnaires de l'Etat et l'harmonisation des procédures d'exécution des dépenses avec la mise en application à la direction du budget d'un outil de gouvernance des finances publiques: le Cadre des Dépenses à Moyen Terme(CDMT)14 constituent des exemples.

14 Par définition le Cadre des Dépenses à Moyen Terme(CDMT) est une nouvelle forme d'approche dans la gestion des dépenses publiques qui vise à transformer la budgétisation d'un processus se concentrant sur une seule année fiscale en un procédé qui prend en compte les effets à long terme des dépenses.

2.2.2.2. Au niveau des investissements

Entre 2004 et 2009, les investissements bruts ont augmenté en passant de 45,6 milliards à 101,4 milliards sur cette période. Dans ce contexte, ces investissements ont joué un rôle essentiel d'amortisseur de choc au niveau de l'activité économique en raison de l'importance des dépenses d'équipements des principaux agents économiques : les entreprises et les ménages.

Tableau n° 4: l'évolution des investissements public et privé de 2004-2009

 

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Public

18,8

37,0

37,8

31,2

32,6

35,4

Privé

26,8

32,0

40,2

50,1

58,2

66,0

Total

45,6

69,0

78,0

81,3

90,8

101,4

 

Source : Autorités de la RCA et estimation des services du FMI pour la FRPC, 2009.

Les investissements privés ont joué un rôle plus modéré dans la consolidation de la croissance économique dans la mesure où ceux-ci ont plus pâti des effets comprimant de la crise mondiale. L'arrêt du renouvellement des outillages dans les entreprises d'exportation liées à la fermeture de certaines scieries est une évidence de cette croissance ralentie dans les efforts d'investissements privés.

Toutefois, l'acquisition de nouveaux cheptels et la reprise des investissements dans le domaine de l'immobilier, de l'agro-industrie, de la téléphonie mobile ont finalement contribué à faire croître le volume des investissements de 101,4 milliards dont 65% des investissements privés contre 35% des administrations publiques en 2009.

Cependant concernant les investissements publics, le volume enregistré s'est inscrit en hausse de 35,4 milliards à fin 2009 contre 18,8 milliards en 2004. Cette évolue mitigée s'inscrit dans un contexte marqué par des difficultés de mobilisation de ressources extérieures pour le financement de certains investissements publics.

Faute de quoi, la faiblesse moindre des investissements privés est due i) au déficit permanent d'infrastructures matérielles pour la fourniture de services essentiels dans les domaines énergétique, routier et hydraulique, ii) des ressources humaines de qualité, iii) de l'informalité croissante des secteurs d'activité et iv) d'un certain nombre des difficultés ou obstacles institutionnels.

Toutes ces contraintes montrent que l'investissement privé reste encore très faible pour soutenir la croissance économique et créer de l'emploi (cf. annexe n°7).

2.2.2.3. Au niveau des exportations nettes et des

échanges extérieurs

Nous avons défini plus haut les exportations nettes comme étant la différence entre les exportations et les importations des biens et des services d'une économie nationale donnée sur une période déterminée. Le tableau suivant met en exergue l'évolution des exportations nettes de la RCA.

Tableau n°5 : l'évolution des exportations et des importations de 2004-2009

 

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Exportations

70,8

67,3

82,3

85,2

96,7

104,9

Importations

164,4

124,2

141,8

160,8

173,4

180,5

Exportation nette

-93,6

-56,9

-59,5

-75,6

-76,7

-75,6

 

Source : Autorités de la RCA, et estimation des services du FMI, FRPC, 2009.

Dans ces cinq(05) dernières années l'augmentation des importations, soit une progression d'environ 45%(2005-2009) est expliquée par la hausse significative des volumes des importations des principaux produits de consommation courante, des biens d'équipement, au renchérissement des prix à l'import du fait des difficultés de transport et les services qui ont connu une augmentation sur cette période.

Du reste au niveau de la demande extérieure, les exportations de biens et services en valeur ont connu une baisse non négligeable. Cette situation est imputable, d'une part, à la baisse du volume des principaux produits d'exportation, notamment les grumes, le diamant et le café et d'autre part, aux effets de la dépréciation du Dollar face à l'Euro.

Finalement les exportations nettes se sont soldées par une situation déficitaire chronique sur cette période. Ce qui explique la mauvaise place de la République Centrafricaine dans la Division Internationale du travail, de ses spécialisations et enfin de sa compétitivité tant au niveau sous régional, régional et international.

D'où la nécessité pour le pays de diversifier les produits d'exploitation agricoles et bien d'autres créneaux porteurs comme : i) les filières agricoles et horticoles ; ii) les filières basées sur les ressources animales : élevage et pêche et iii) l'artisanat (production, art et services).

Par ailleurs, la demande extérieure nette s'était traduite par un déficit plus ou moins remarquable. Cette situation a obéré la croissance économique sous le double effet de la baisse des exportations et de la forte progression des importations de biens et services consécutive à la reprise des activités économiques.

En conclusion, le commerce extérieur centrafricain est fortement impacté par le taux de change fixe lié au mouvement de la monnaie européenne, euro rattachée au Franc CFA. Dans cette situation l'économie perd en compétitivité parce que les exportations deviennent plus chères. Or il est meilleur que si la monnaie (l'euro) à laquelle est rattachée à la monnaie nationale(le FCFA) se déprécie, alors l'économie devient plus compétitive.

Tellement que les exportations de la République Centrafricaine(RCA) sont libellées en dollars alors que les importations sont en euro, nous pensons que l'arrimage du FCFA à un panier de devises : l'euro, le dollar et les monnaies des principaux partenaires à l'importation et à l'exportation des biens et des services s'avère nécessaire.

2.2.3. Les autres facteurs explicatifs

L'appréciation de la place du secteur privé dans la vie économique d'une nation s'explique également à travers les épargnes, mais aussi du volume des crédits sur l'économie.

Par définition, l'épargne est un stock de ressources que l'on met de côté en renonçant au plaisir que pourrait procurer son utilisation immédiate, pour préparer une consommation future, donc une satisfaction future. Par conséquent, elle constitue un préalable à l'investissement, car selon les économistes interventionnistes, c'est l'épargne qui finance les investissements.

Ainsi, les données du rapport n°09/43 des services du Fonds Monétaire International(FMI) dans le cadre de la troisième revue de l'accord triennal au titre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance(FRPC, février 2009) en RCA, indiquent que la variation du niveau des épargnes publiques est plus significative à la baisse par rapport au secteur privé entre 2004 et 2009.

Le tableau ci-dessous permet de montrer cette évolution des épargnes intérieures brutes entre le secteur public et le secteur privé.

Tableau n°6 : l'évolution des épargnes publique et privée de 2004-2009(en milliards de FCFA)

 

2004

2005

2006

2007

2008

2009

Publique

-13,4

-20,7

8,5

14,0

40,5

43,0

Privée

15,4

33,5

10,8

-8,2

-26,4

-18,2

Totale

2

14,8

19,3

5,8

14,1

24,8

 

Source : Autorités de la RCA et estimation des services du FMI, FRPC, 2009.

Entre 2004 et 2009, les épargnes ont augmenté de 22,4 milliards de FCFA. Cette hausse est plus proportionnelle au niveau privé dans les trois premières années. Toutefois dans les trois dernières années, on a observé une désépargne. Cette situation s'explique par la montée de l'inflation et des faibles revenus des ménages.

Comme en RCA, la grande majorité de la population vit des activités agricoles qui contribuent en plus à la formation du Produit Intérieur Brut(PIB) alors l'apport d'intrants au secteur agricole et le traitement à la valeur ajoutée et la commercialisation des produits agricoles sont des éléments importants du développement du secteur privé du pays.

C'est pourquoi, la stratégie de la réduction de la pauvreté relative au développement du secteur privé centrafricain doit s'appuyer sur la mise en valeur des principaux créneaux porteurs.

Une expansion globale du secteur privé ne sera possible qu'à certaines conditions dont le secteur public est responsable et sur lesquelles les entreprises peuvent compter : une administration publique performante, des politiques ouvertes et efficientes qui facilitent la vie économique, le bon fonctionnement des marchés de biens et du travail ou encore la disponibilité de services financiers et d'autres prestations destinées aux entreprises, sont au moins aussi importants ; des infrastructures économiques et sociales satisfaisantes, une main- d'oeuvre formée et qualifiée.

Nonobstant les multiples possibilités qu'offre le secteur privé par le biais des petites et moyennes entreprises centrafricaines, des obstacles ou contraintes majeurs subsistent.

Le rôle du secteur privé dans la croissance économique et la réduction de la pauvreté est reconnu en République Centrafricaine à l'instar des autres pays de la sous-région, en raison de son apport plus ou moins important à l'économie nationale, à travers différents documents de politique économique ou sectorielle.

Ainsi, les contraintes majeures qui limitent l'investissement privé se situent donc au niveau microéconomique et macroéconomique et concernent :

> les environnements propres à la culture d'entrepreneuriat ou d'entrepreneur > les contraintes socioculturelles et psychologiques (coutumes et traditions) ; > le déficit en infrastructures (routes, énergie, hydrauliques) ;

> les insuffisances incitatives dans l'environnement des affaires et bien d'autres.

En effet, le secteur privé en général, et particulièrement les petites et moyennes entreprises renferme des contraintes de natures diverses.

Dès lors, dans cette deuxième partie, nous identifierons les principaux créneaux porteurs et les conditions d'efficacité d'un secteur privé (Chapitre troisième), et nous nous limiterons à analyser certaines des principales contraintes microéconomique et macroéconomiques (chapitre quatrième) permettant de proposer une stratégie de croissance accélérée pour réduire la pauvreté relative au développement du secteur privé centrafricain.

CHAPITRE TROISIEME:
LES CRENEAUX PORTEURS ET LES CONDITIONS D'EFFICACITE
D'UN SECTEUR PRIVE.

L'analyse de la Petite et Moyenne Entreprise du type familial nous permet de dégager quelques opportunités de créneaux porteurs. Ces derniers sont réalisés à partir des filières d'activité.

Alors, une filière est une manière d'ordonner et de disposer des activités en tenant compte des relations matérielles et/ou logiques qu'on observe entre ces activités économiques. Cette filière passe par la production, la transformation et la commercialisation qui est une chaîne de création de richesse et d'emploi divers.

Néanmoins, d'une manière générale, le secteur privé a besoin d'un « environnement porteur » qui permet à ses entreprises de fonctionner d'une manière efficace, ainsi que d'institutions et politiques spécifiques favorisant son développement.

Dès lors, nous identifierons les groupes de grappe, générateurs de valeur ajoutée dans la première section et les plus importants de ces facteurs d'efficacité seront analysés dans cette deuxième section de notre travail.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway