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Analyse de la rentabilité financière des centres de café dans la région de Baptiste-Belladere.

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par Pierre ANTOINE
Faculte d'Agronomie et de Medecine Veterinaire (FAMV) de l'Universite d'Etat d'Haiti (UEH) - Ingenieur-agronome 2011
  

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LISTE DES ANNEXES

Annexe A : Questionnaire d'enquête.

Annexe B : Quantité de café-cerise (par mois) en marmite enregistrée par les centres de traitement (campagne 2008-2009)

CHAPITRE I : INTRODUCTION

Le café figure parmi les principales cultures d'exportation du pays et constitue, par ailleurs, une source de devises importante. Il fournit à environ 2.4 millions de gens des emplois directs ou indirects (IRAM, AGRICOP, 2004 cité par CHANLATTE, 2009). Cette denrée, après une longue période de déclin avec la crise du marché conventionnel, est aujourd'hui prise en charge par les coopératives qui comblent, en effet, le vide créé par la faillite des maisons traditionnelles d'exportation occasionnée par ladite crise. Appuyées par des ONG ou des agences de coopération, ces coopératives sont dotées de centres de traitement qui sont le fruit de lourds investissements. Ces infrastructures (les centres) nouvellement mises en place dans le but d'améliorer la préparation du café aux fins d'exportation, redonnent une nouvelle allure à la production caféière qui reprend timidement sa place de culture de rente sur l'exploitation agricole.

Cette nouvelle forme d'organisation socio- économique du milieu rural haïtien dans les zones de production de café du pays, spécialement à Baptiste, attire les regards de nombreux observateurs sur les résultats réels, en termes de création de richesses, des investissements consentis. C'est dans le souci de porter des éléments de réponse aux différentes interrogations qui se posent autour des centres de traitement de Baptiste qu'il nous vient l'idée de faire la présente étude qui porte essentiellement sur leur rentabilité financière en tant qu'entreprises de production.

1.1.- Problématique

Le café constituait pendant longtemps la pierre angulaire de l'économie du pays et sa principale source de devises. Selon Paul MORAL (1961) cité par HARMEL (1995), il occupait, autrefois, plus de 90% de nos recettes d'exportation. Aujourd'hui, sa contribution aux recettes d'exportation est estimée à 4 684 801 dollars américains, ce qui ne représente que 3% de l'exportation totale du pays (ANDAH, 2007). Ce déclin marqué de l'industrie caféière, aggravé par le désengagement de la structure bancaire qui, d'habitude, finançait les maisons traditionnelles d'exportation va être à l'origine des changements profonds qui vont s'opérer au niveau de la filière café en Haïti. En vue de relever les nouveaux défis de ladite filière, la construction d'un certain nombre de centres de traitement du café est financée au profit des associations de producteurs de café, coopératives caféières et des réseaux d'associations sur l'ensemble du territoire national, notamment dans les zones1(*) de production de café. Aujourd'hui, le pays dispose de près de quarante (40) centres de traitement dont les tâches principales sont la préparation du café aux fins d'exportation (SAINT-DIC note de cours, 2009). Ne disposant pas d'assez de cadres pouvant faire des études diagnostic, des problèmes d'efficience quant à la productivité réelle de ces centres se posent à tous les niveaux.

Baptiste, localité de la commune de Belladère, située au département du Centre et zone de production caféière de grande envergure2(*), n'est pas exempte de ce problème. En effet, via un vaste programme d'amélioration de la production caféière et de renforcement organisationnel mené par ICEF de concert avec AVSF, cette localité a pu bénéficier durant ces 10 dernières années de sept (7) centres de traitement de café. En dépit d'importants investissements consentis par ces deux institutions pour la mise en place de ces centres, les résultats technico-économiques et financiers obtenus sont relativement insatisfaisants et ne se traduisent notamment pas par une amélioration des revenus perçus par les producteurs en amont de la filière (RAMOS et SAINT-DIC, 2009). La cessation de ristourne aux producteurs et la tendance de ces derniers à vendre leur café aux voltigeurs dominicains plutôt qu'aux centres puis le recours aux crédits avec de forts taux d'intérêts (30% par an actuellement contre un taux de 60% par an avant 2008), sont, entre autres, autant d'éléments négatifs qui attirent notre attention de chercheur à faire cette étude en vue de mettre à jour le niveau de rentabilité financière des centres.

L'agro-industrie caféière de Baptiste évolue dans un contexte de plus en plus dépendant du marché international, car la demande locale est faiblement rémunératrice par rapport aux prix de vente d'une marmite de café (surtout café triage) sur le marché local et ne peut donc rentabiliser les investissements consentis et les dépenses de production des centres. En ce sens, toute baisse de prix du café sur le marché international aura des conséquences néfastes sur le fonctionnement de l'industrie caféière qui verra son chiffre d'affaires diminuer, ce qui pourra entraîner, à très court terme, des bouleversements dans le flux de production des centres de traitement et peser lourdement sur le niveau de l'offre. Dans cette optique, la connaissance des différents segments de ce marché sur lesquels le café lavé est écoulé et du niveau de production des centres permettra de mieux cerner la problématique de la productivité de ces derniers. Dans cet ordre d'idées, il convient, pour nous, d'identifier l'ensemble des problèmes rencontrés tant au niveau du marché international et du marché local et de proposer des éléments de solution ou d'identifier les meilleures options pouvant nous aider à améliorer la productivité de ces centres de traitement. En ce sens, une analyse de la rentabilité financière de ces centres s'avère indispensable. Par ailleurs, le fonctionnement des centres vis-à-vis des marchés d'écoulement et le niveau de besoin en financement de ces derniers nous poussent à poser les questions suivantes :

1- Est-ce que les centres de traitement sont tous rentables financièrement ?

2- Est-ce que le café vendu sur le marché gourmet est mieux valorisé que celui vendu sur les autres segments de marché ?

La réponse à ces questions nous permettra de mieux cerner le problème des centres de traitement et de faire une évaluation de leur rentabilité financière. Entre autres, cette étude se révélera d'une importance capitale pour :

- les responsables des coopératives caféières, principaux acteurs de la filière-café qui sauront leurs faiblesses techniques et pourront agir ultérieurement en conséquence et, par ailleurs, elle constituera une véritable banque de données pour ces dernières.

- l'Etat haïtien qui comprendra mieux la problématique du marché du café et pourra prendre les mesures légales nécessaires pour faciliter la commercialisation de ce dit produit et améliorer le fonctionnement de l'ensemble de la filière.

- les ONG qui sauront comment orienter les fonds destinés à la filière

- d'une manière générale, toutes celles ou tous ceux qui interviennent d'une façon ou d'une autre dans la filière -café.

* 1 Voir le tableau 1 pour les principales zones de production caféières en Haïti P. 8.

* 2 Avec une production moyenne annuelle de l'ordre de 36,000 sacs de 60 kilos, Baptiste se situe en troisième position sur le plan national derrière Thiotte (64,000 sacs de 60 kilos) et l'Ouest (45,000 sacs de 60 kilos) (SAINT-DIC et RAMOS, 2009)

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