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Protection de l'environnement et commerce international

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par Cheick Oumar TOURE
Université de Limoges - Master droit international et comparé de l'environnement 2008
  

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Paragraphe II: La conférence ministérielle de Doha et le nouveau plan d'action

En 2001, dans le cadre de la quatrième Conférence ministérielle de l'OMC, les membres ont lancé un nouveau programme de négociations, d'analyses et d'activités aux fins d'appliquer les accords existants: le Programme de travail de Doha pour le développement

A Les grandes lignes du programme de Doha

1 Questions environnementales devant être négociées

Le paragraphe 31 de la Déclaration de Doha énumère trois questions devant être négociées. Celles-ci font partie de l'engagement unique, c'est-à-dire de la liste des éléments sur lesquels un accord doit intervenir avant que l'ensemble des résultats des négociations de Doha puisse être considéré comme final.

- La relation entre les règles de l'OMC existantes et les « obligations commerciales spécifiques » énoncées dans les accords environnementaux multilatéraux (AEM). L'expression « obligations commerciales spécifiques » n'est pas définie mais correspond pour beaucoup de personnes aux mesures expressément autorisées par les AEM (un grand nombre d'AEM établissent seulement des objectifs, permettant aux pays de décider eux-mêmes quelles sont les mesures les plus susceptibles d'en faciliter la réalisation). Le mandat de négociation est restreint, portant uniquement sur les frictions entre les parties à un AEM, alors que le potentiel de conflits entre les parties et des tiers est beaucoup plus élevé.

- Des procédures d'échange de renseignements régulier entre les Secrétariats des AEM et les Comités de l'OMC compétents, ainsi que les critères pour l'octroi du statut d'observateur aux AEM. Il semblerait intuitivement évident, par exemple, que le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique devrait participer ou être, à tout le moins, présent lors de l'examen par l'OMC de certaines questions liées aux ADPIC. Néanmoins, les progrès sur cette question ont été difficiles étant donné qu'elle s'inscrit dans une problématique plus globale pour l'OMC, à savoir trouver des façons plus constructives d'interagir avec les autres régimes internationaux.

- La réduction ou, selon qu'il sera approprié, l'élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires visant les biens et services environnementaux. Il existe, ici, des possibilités d'obtenir des avantages économiques et environnementaux, mais le défi consiste à définir ce qui doit être entendu par « biens et services environnementaux ». Ainsi, un véhicule écoénergétique -- ou tout bien qui est préférable aux autres biens de sa catégorie -- est-il un bien environnemental? Le cas échéant, qui fixe les normes et qui en assurera la gestion au fil du temps? Un bien fabriqué d'une manière qui respecte l'environnement est-il un bien environnemental?

Ces trois points représentent un programme ambitieux. Pourtant, aucun d'entre eux ne pose le genre de conflits d'intérêts économiques qui dominent ordinairement les négociations commerciales et, actuellement, le Cycle de Doha.

Ainsi, il est probable que les solutions à ces questions environnementales se dégageront seulement lors du règlement des questions les plus conflictuelles.

Les négociations sur le paragraphe 31 sont menées dans le cadre de sessions extraordinaires du Comité du commerce et de l'environnement, marquant une transition importante pour celui-ci, qui passe de « dernier salon où l'on cause » à un cadre de négociation.

2 Autres questions environnementales mentionnées dans le programme de Doha

- Le paragraphe 32 de la Déclaration de Doha énumère trois points, tirés du mandat originel du CCE, devant faire l'objet d'un examen.


· Effet des mesures environnementales sur l'accès aux marchés et avantages pour l'environnement de l'élimination des distorsions des échanges. Ces questions font partie du programme du CCE depuis son lancement et il est difficile de voir qu'elles pourront un jour devenir des questions de négociation. Elles témoignent d'une suspicion profondément enracinée d'un grand nombre de pays en développement selon laquelle les mesures environnementales sont utilisées comme obstacles au commerce et de la conviction selon laquelle l'élimination des barrières à leurs exportations peut offrir des avantages tant économiques qu'environnementaux.


· Les « dispositions pertinentes » de l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Elles pourraient inclure les travaux sur les exceptions pour le brevetage des formes de vie. Le rapport entre l'Accord sur les ADPIC et la Convention sur la diversité biologique est couvert dans une autre partie de la Déclaration.

· Prescriptions en matière d'étiquetage à des fins environnementales. Jusqu'ici, les discussions ont surtout porté sur les façons dont les prescriptions en matière d'étiquetage environnemental pourraient constituer des obstacles déloyaux à l'accès aux marchés.

- Questions environnementales mentionnées dans d'autres domaines de négociation. Deux domaines de négociation (faisant partie de l'engagement unique) font expressément mention des questions environnementales:

· Sous le titre « Règles de l'OMC » (paragraphe 28), la Déclaration de Doha traite des subventions non agricoles, demandant que soient clarifiées et améliorées les disciplines de l'OMC concernant les subventions aux pêcheries. Cette question a des répercussions évidentes pour l'environnement et, en fait, les intérêts environnementaux ont grandement contribué à sa mise à l'ordre du jour.

· Dans le cadre des négociations sur les ADPIC (paragraphe 19), la Déclaration de Doha préconise un examen des rapports entre l'Accord sur les ADPIC et la Convention sur la diversité biologique, indépendamment de tout examen au titre du paragraphe 31 des négociations sur l'OMC et les AEM.

B Les travaux du CCE conformément au programme de Doha

Depuis la Conférence ministérielle de Doha, tenue en novembre 2001, les travaux ont été scindés en deux volets distincts : i) le volet de négociation (paragraphe 31 de la Déclaration ministérielle de Doha), traité dans le cadre de la Session extraordinaire du Comité du commerce et de l'environnement, et ii) les travaux ordinaires du Comité du commerce et de l'environnement, menés dans le cadre de sa session ordinaire.

1 Travaux du CCE dans le cadre de session extraordinaire

- L'état des négociations

Dans le cadre du Cycle de Doha, les négociations dans le domaine du commerce et de l'environnement visent à renforcer les interactions entre ces deux domaines. Aux termes du paragraphe 31 du mandat de Doha, les négociations portent sur trois secteurs:

§ 31 i) la clarification de la relation entre les règles de l'OMC existantes et les obligations commerciales spécifiques énoncées dans les accords environnementaux multilatéraux (AEM). Les positions des membres de l'OMC divergent encore fortement. La majorité d'entre eux souhaitent se limiter à des recommandations prônant la coordination à l'intérieur des pays et l'échange d'expériences relatives au niveau international. Les autres veulent un résultat ambitieux, comprenant des principes généraux, des règles d'interprétation et une meilleure prise en compte des questions environnementales dans le cadre de la procédure de règlement des différends de l'OMC.

§ 31 ii) l'amélioration des procédures d'échange d'informations entre les Secrétariats des AEM et de l'OMC, ainsi que les critères pour l'octroi du statut d'observateur aux Secrétariats des AEM. Les négociations en sont à un stade avancé. Depuis juin 2007, les membres sont d'accord sur la manière d'établir un échange d'informations régulier et flexible ainsi que sur

les critères à remplir pour que les Secrétariats des AEM obtiennent le statut d'observateur à l'OMC.

§ 31 iii) la réduction ou, selon les cas, l'élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires visant les biens et services environnementaux. Adoptant une approche pragmatique, plusieurs pays ont proposé une liste de 153 produits environnementaux à libéraliser en priorité; les Etats-Unis et l'UE ont établi en parallèle une liste de 43 produits «respectueux du climat». La majorité des membres de l'OMC souhaite, dans un premier temps, établir une définition de portée générale pour les biens environnementaux. Or il se révèle difficile d'arriver à un consensus en la matière, raison pour laquelle les négociations sont actuellement bloquées dans ce secteur.

2 Travaux du CCE en session ordinaire

En 2007 les travaux du CCE ont été organisés conformément au mandat énoncé au paragraphe 32 de la Déclaration ministérielle de Doha. Le Comité a aussi poursuivi son analyse des autres questions inscrites à son programme de travail conformément au paragraphe 33 et 51

Ainsi à sa réunion du 2 mai 2007, examinant dans le cadre du paragraphe 32 i) l'effet des mesures environnementales sur l'accès aux marchés, le CCE a articulé son débat autour de deux notes du Secrétariat donnant des informations générales sur: i) les travaux réalisés au Comité OTC et au Comité SPS au sujet des notifications et des préoccupations commerciales spécifiques liées à l'environnement; ii) les conclusions d'études récentes reprises dans les Études de l'OCDE sur la politique commerciale (2005) et la Revue du commerce et de l'environnement (2006) de la CNUCED. Il y a également eu des débats sur la libéralisation du commerce des produits de l'agriculture biologique, et un certain nombre de pays en développement ont échangé des données sur leurs expériences nationales et régionales dans ce secteur. La CNUCED a informé le CCE de ses études et activités d'assistance technique récentes dans ce domaine, ainsi que des travaux du Groupe d'étude international sur l'harmonisation et les équivalences en agriculture biologique (ITF).( ) Au titre du paragraphe 32 iii) sur les prescriptions en matière d'étiquetage à des fins environnementales, un exposé sur le programme d'étiquetage des États-Unis intitulé "Energy Star" a suscité de l'intérêt.

Au sujet du paragraphe 33 sur l'assistance technique et le renforcement des capacités, la Norvège a présenté son Plan d'action pour l'intégration de l'environnement dans la coopération en matière de développement, qui soulignait que la majorité des fonds consacrés par la Norvège au développement serviraient à intégrer les principes du développement durable dans les politiques et programmes nationaux.

Toujours au sujet du paragraphe 33 sur le partage de données d'expérience en matière d'examens environnementaux, un Membre a informé le CCE qu'il menait un examen environnemental sur un accord de libre-échange. Le PNUE a donné un aperçu de ses activités portant sur l'évaluation intégrée des politiques liées au commerce. Le Secrétariat a établi une liste des examens environnementaux liés au commerce qui ont été menés ou qui sont en cours sous les rubriques Initiatives multilatérales de libéralisation du commerce; Initiatives régionales ou bilatérales de libéralisation du commerce; et Projets nationaux. Cette note contient également une brève description des discussions menées au Comité du commerce et de l'environnement (CCE) sur les des examens environnementaux effectués dans le cadre du point 2 de son programme de travail et, ultérieurement, du paragraphe 33 de la Déclaration ministérielle de Doha. Les Membres ont été invités à communiquer au Secrétariat tout renseignement complémentaire, de façon que cette liste puisse être régulièrement mise à jour.

Concernant le paragraphe 51, le Président a invité les délégations à poursuivre la discussion sur la note du Secrétariat concernant les aspects des négociations du PDD relatifs à l'environnement qui porte sur les thèmes liés à l'environnement traités dans les groupes de négociation chargés des questions suivantes: agriculture, accès aux marchés pour les produits non agricoles, règles, services et commerce et environnement.

Au sujet de la transparence des mesures commerciales appliquées à des fins de protection de l'environnement, le Comité a pris note de la note du Secrétariat sur la Base de données sur l'environnement pour 2004. En outre, il a pris note de la demande de statut d'observateur auprès du Comité présentée par le Secrétariat de la Convention de Bâle.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo