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La protection de l'écosysteme forestier congolais: cas de la réserve naturelle d'Itombwe

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par Moussa RUBUYE MUSAFIRI
Universite Officielle de Bukavu - Licence en Droit 2008
  

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude sur la protection de l'écosystème forestier congolais : cas de la Réserve Naturelle d'Itombwe, notre préoccupation était tout d'abord de présenter l'écosystème forestier congolais, ensuite d'identifier les dispositions légales protectrices de cet écosystème forestier, avant de conclure enfin par une analyse de l'arrêté qui a crée la RNI. Ainsi, pour atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés au départ, nous avons réparti notre étude en trois chapitres.

Le premier chapitre a été consacré à la présentation de l'écosystème forestier congolais. Nous nous sommes efforcés de présenter de façon succincte la situation de l'écosystème forestier congolais. Les investigations ont révélé que la forêt congolaise constitue d'abord un véritable sanctuaire écologique au regard de la diversité d'essences qu'elle regorge, un puissant vecteur de croissance économique et un poumon vert gigantesque. Ensuite, elle est et restera un capital écologique et économique, un atout majeur pour le développement macro-économique et social des générations futures de notre pays. Exploitée dans l'optique du développement durable, la forêt congolaise peut contribuer à la réussite du programme de stabilisation et de relance économique voire de participer à l'amélioration des conditions de vie des populations et même à la protection de l'écosystème forestier. D'où la nécessité de développer une gestion forestière respectueuse de l'environnement et de l'équité sociale.

Le deuxième chapitre de ce travail a porté sur la gestion durable, qui est le nouvel atout pour la protection des forêts à travers certains mécanismes applicables à la conservation, à l'exploitation et à la mise en valeur des ressources forestières sur l'ensemble du territoire national. Lesdits mécanismes visent à promouvoir donc une gestion rationnelle et durable des ressources forestières de nature à accroître leur contribution au développement économique, social et culturel des générations présentes et futures. Mais hélas, le Code forestier demeure plutôt une réalité juridique que sociologique, en ce qu'il est méconnu tant de la part des agents forestiers chargés de le mettre en oeuvre que de la population qui vit de la forêt.

En effet, il appert que la gestion durable est la traduction du développement durable dans le contexte des forêts. A cet effet, la bonne gouvernance et la transparence sont des préalables à une lutte efficace contre la pauvreté et à une gestion durable de l'écosystème forestier congolais.

Le troisième chapitre, quant à lui, aura porté sur l'analyse de l'arrêté ministériel qui a crée la Réserve Naturelle d'Itombwe et cela, face à l'impératif de la protection forestière. Une bonne gouvernance dépend non seulement de la lutte contre la corruption, mais aussi de la sensibilisation et du pouvoir des communautés locales. Alors seulement, leur participation à l'élaboration du plan de zonage sera concluante.

Néanmoins, le moratoire, la révision de la légalité et le plan de zonage prévu dans le Code forestier ne sont ni appliqués, ni mis en oeuvre. Cela signifie que ces mesures n'ont encore rien fait pour empêcher les forestiers d'être de connivence et de renforcer les pratiques corrompues qui ont jusqu'à présent caractérisé la gouvernance du secteur. En conséquence, ces mesures n'ont pas réussi à protéger la forêt congolaise et à soutenir un vrai développement à travers la prise en compte des droits des populations locales.

En effet, la pression qu'exerce l'homme sur l'environnement provoque des conséquences inéluctables dont certains commencent à se manifester même ici chez nous. Le réchauffement climatique provoque paradoxalement non seulement les inondations mais davantage de sécheresses. C'est ainsi qu'en Afrique (Darfour et Niger), on connaît d'innombrables tragédies suite au manque de pluie et à la sécheresse. Trois facteurs demeurent donc à la base de cette nette modification de notre relation avec la terre, à savoir : la démographie, la révolution scientifique et technologique et notre propre état d'esprit.

A travers ce dernier facteur, nous tenons à amener les dirigeants de chaque Etat à prendre conscience. Nous faisons surtout allusion aux Etats-Unis d'Amérique, considérés comme le plus grand pollueur.

Dans le contexte qui est le nôtre, la R.D Congo, en classant le massif forestier d'Itombwe, veut certes protéger ses intérêts nationaux mais aussi ceux de toute l'humanité dans la contribution à la lutte contre les changements climatiques. Itombwe est considéré comme un haut lieu de biodiversité et cela attire la convoitise des exploitants et beaucoup d'autres personnes qui se hâteraient à y mener des activités d'exploitation minière, forestière ; l'agriculture sur brûlis et l'élevage.

C'est en vue de freiner ces ambitions qui précipiteraient l'épuisement de la biodiversité que se justifie l'urgence du gouvernement de classer le massif d'Itombwe comme réserve naturelle.

Malheureusement la procédure mise sur pied par le gouvernement pour atteindre cet objectif n'a pas rencontré les aspirations des communautés locales et par conséquent, l'acte de classement a été contesté suite aux irrégularités qu'il renferme ; il s'expose à la censure judiciaire pour vice de fond et de forme.

Ne respectant pas la politique actuelle de conservation qui veut que « l'homme soit au centre de toute stratégie de protection de l'environnement 52(*) » et piétinant les droits des communautés locales, nous pensons qu'il est urgent pour notre gouvernement d'amender l'arrêté ministériel n° 038/CAB/MIN/ECN-EF/2006 du 11 octobre 2006 portant création d'une réserve dénommée « Réserve Naturelle d'Itombwe (R.N.I) ». Cela exige le respect strict des prescrits de l'article 15 du Code forestier qui veut que dans chaque province, les forêts soient classées suivant la procédure fixée par décret du Président de la République. Le classement s'effectuera donc par arrêté du ministre après avis conforme du conseil consultatif provincial des forêts concernées, fondé sur la consultation préalable.

Notre travail étant une oeuvre humaine, ne peut être exempt d'imperfections, d'où nous restons ouvert à tous les apports et critiques bénéfiques.

* 52 P. KAREIVA et M. MARVIER, « Repenser l'écologie » in Pour la science, éd. Scientific American, Paris, 2008, pp. 36-45

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway