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Mouvements de résistance et culture politique au Sud-Kivu. Mise en évidence des fondements idéologiques et des actions revendicatrices.

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par Philippe KAGANDA MULUME-ODERHWA
Université officielle de Bukavu - Diplôme d'études supérieures en sociologie politique 2009
  

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1.2.2.2. Conceptualisation de l'étude

En ce qui concerne les concepts clés qui forment le sujet de cette recherche, il faut souligner que l'occasion n'est pas indiquée pour superposer les définitions élaborées en sociologie, science politique ou philosophie. C'est plutôt une manière d'apporter un entendement précis se rapportant à cette recherche et inscrit dans le cheminement théorique choisi en vue de construire un cadre conceptuel opérationnel.

Le concept de mouvement de résistance mérite une précision sémantique et conceptuelle. Nous aurions pu utiliser les termes « Mai-Mai », milices ou milices Mai-Mai(23). Mais celui de « Mouvement de résistance » nous semble une catégorie opérationnelle adaptée au concept de « mouvement social » que Alain Touraine définit comme suit :

« Ne sont caractérisés comme véritables mouvements

sociaux que ceux qui dépassent les simples

23 Dans son étude déjà citée plus haut, AMURI MISAKO emploie le concept milice pour désigner selon lui ce type des forces armées ou combattantes privées, comportant des empreintes ethniques/tribales marquées et prétendant exprimer leurs aspirations et revendications par l'action violente faute d'espace démocratique pour les modes conventionnels de participation politique.(p.20) Il y fait dériver le concept de « milicianisation » considérée comme la mise en relief de l'activisme des groupes interethniques ainsi que leurs actions se déployant dans le cadre des terroirs ou espaces locaux par rapport aux groupes politiques dominants qui sont en lutte et qui, par conséquent, tentent de les aligner pour leur donner une signification politique et leur assigner un rôle dans l'ordre institutionnel établi ou à établir. Aussi, il reprend la définition de milice proposée par Kate Mengher : « Les milices sont des instruments créés pour satisfaire des besoins sociaux, mais qui finissent par servir des causes totalement différentes dans la mesure où elles se retrouvent phagocytées par d'autres sociales (...) les milices doivent être perçues non pas comme le fruit des cultures perverses mais plutôt comme le produit des cadres institutionnels pervers ».

revendications d'un groupe ou d'une classe pour mettre en cause la domination établie et viser le contrôle du développement >>(24).

Ou encore :

« L'action collective par laquelle un acteur de classe

lutte pour la direction sociale de l'historicité >>(25).

Située dans le prolongement tourainien mais globalisante et

opérationnelle, l'appréhension de François Chazel semble rejoindre notre

propre considération. Elle entend par mouvement social :

« Une entreprise collective de protestation et de contestation, visant à imposer des changements d'une importance variable dans la structure sociale et/ou politique par le recours fréquent, mais pas nécessairement exhaustif, à des moyens non institutionnalisés >> (26).

Dans cette étude, les mouvements de résistance sont des entreprises collectives sous forme des groupes sociaux intégrées ou non créés au sein des communautés pour s'opposer voir empêcher un ordre socio-politique existant à un moment donné en utilisant des moyens non institutionnels.

En effet, ils sont des entreprises collectives car relevant de l'action collective. Entant que groupes sociaux, ils sont le produit des communautés mais dont l'intégration peut ne pas être acquise définitivement. Ils sont des acteurs collectifs porteurs des projets, rationalités propres et idéologies. A leur sein, les motivations et inspirations individuelles s'agrègent et se désagrègent par le jeu des statuts et rôles sociaux pouvant conduire à des contradictions internes. Comme acteurs, ils mobilisent des ressources diversifiées - rationnelles ou

24 A. TOURAINE, Cité par J. ETIENNE et Alii ; Op. Cit., p.284.

25 Ibidem, p.287.

26Ibidem, p.285.

non - qui soutiennent leurs actions protestataires à l'endroit de la société politique.

Par ces considérations, nous pensons avoir donné un élargissement conceptuel à la notion de mouvement social de conception tourainienne dans la mesure où elle s'étend sur un nouveau contexte socio-historique et tient compte d'un processus d'intégration de l'acteur pour l'efficacité des actions sociales. Ainsi conçus, les mouvements de résistance obéissent aux valeurs téléonomiques (27) et aux principes (28) de tout mouvement social.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld