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Pauvreté et accès aux soins obstétricaux au Tchad

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par Aristide NADJIOROUM NDINGADET
Institut de formation et de recherche démographiques (IFORD), Université de Yaoundé II au Cameroun - Diplôme d'études supérieures spécialisées en démographie (DESSD) 0000
  

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2.4.1 Le faible accès aux services de la santé de reproduction (SR)

Quant au personnel de santé qualifié, le pays compte un médecin pour près de 28 000 habitants et une sage-femme pour 9 000 femmes en âge de procréer (T&C, 2007). Des chiffres bien loin des normes de l'OMS qui recommande un minimum d'un médecin pour 10 000 habitants et une sage-femme pour 5 000 femmes en âge de procréer (T&C, 2007). De plus, ce personnel est inéquitablement déployé avec une forte proportion d'agents exerçant à N'djaména. A cela, s'ajoute un déficit en infrastructures et en personnel. La conséquence de cette carence à la fois structurelle et infrastructurelle est le faible accès des populations aux services de SR : 8 femmes sur 10 accouchent au domicile, pour la plupart sans assistance de personnel qualifié ; seulement 2 grossesses sur 10 ont eu des consultations prénatales complètes. En principe, tous les enfants de 12 à 23 mois sont censés avoir reçu les vaccins

8 Dépense Totale de la Santé

prioritaires du Programme de Vaccination Elargi (PEV), mais seuls 11% le sont ; tandis que 19% des jeunes tchadiens de cette tranche d'âge n'ont reçu aucun vaccin (EDST, 2004).

Ces indicateurs sont révélateurs du niveau de la pauvreté au Tchad. Cette pauvreté agrège d'autres facteurs tels que les aléas climatiques, l'insécurité, la mauvaise gouvernance, la dégradation de l'environnement, les conséquences socio-culturelles, etc. Mais les aspects liés à l'accès aux services de SR demeurent fondamentalement transversaux.

En général, le niveau élevé de la mortalité infantile et maternelle, comme la prise en charge inadéquate des cas de sida et de paludisme provient surtout d'un système national de santé montrant plusieurs faiblesses dont l'insuffisance quantitative et qualitative des services de santé et des ressources humaines. L'analyse normative montre que pour l'ensemble du Tchad, les besoins en personnel sont satisfaits à hauteur de 67,9% pour les médecins et à 50,9% pour les infirmiers. La situation des sages-femmes est encore plus critique. Seuls 23% des postes prévus sont occupés (Annuaires des statistiques sanitaires du Tchad, 2002). Les directions régionales de la santé du Lac, de Biltine et du BET ne disposent d'aucune SFDE (Sage-femme Diplômée d'Etat) pendant que 60% de leur effectif se trouve à N'djaména. Ce déficit ne se traduit que très lentement malgré le nombre de médecins et d'agents techniques formés chaque année notamment dans les institutions suivantes : la Faculté de Sciences de la santé de N'djaména, l'Institut Universitaire des Sciences et Techniques d'Abéché, l'Ecole Nationale des Agents de Santé et Sociaux (ENASS) à N'djaména.

Il y a une structure d'hospitalisation pour 165 000 habitants et 51 lits/places pour 100 000 habitants avec de fortes disparités entre les régions. Les effectifs du personnel qualifié de la santé sont limités. Une étude sur l'évolution des besoins en Soins Obstétricaux d'Urgence (SOU) réalisée en 2002 dans les hôpitaux du pays montre que seulement 42% de ces structures offrent la gamme complète des SOU. Le taux de césariennes, l'une des interventions-clés pour traiter les complications obstétricales, est de 0,54%, alors que la norme est de 5 à 15% (Annuaires des statistiques sanitaires du Tchad, 2004). La qualité des services constitue également un handicap : selon les normes, le taux de décès parmi les femmes présentant des complications obstétricales et prises en charge à l'hôpital doit être inférieur ou égal à 1%. La moyenne au Tchad est de 3,74% et les plus forts taux s'observent aussi bien en province (Doba : 6,96%) qu'à N'djaména (7,56%), (Annuaires statistiques sanitaires du Tchad, 2002).

Certes, le Gouvernement et les partenaires ont investi des efforts certains pour améliorer la santé de la mère et de l'enfant et le bien-être familial : entre 1994 et 2001, quelque 27,5 milliards de FCFA ont été investis dans le secteur de santé (Annuaires statistiques sanitaires du Tchad, 2003). Mais ces investissements, quoique importants en valeur absolue, restent en deçà des besoins qui sont énormes. Quelques indicateurs de disponibilité et d'accès aux services de SR permettent de mesurer cette situation. D'abord les structures sanitaires et les ressources humaines sont très insuffisantes : la couverture sanitaire théorique de 73,4% (avec 633 zones de responsabilité fonctionnelle) cache d'importantes disparités régionales. En outre, moins de 20 hôpitaux de district sur les 40 fonctionnels offrent des soins obstétricaux d'urgence complets pendant la grossesse ou l'accouchement (Annuaire des statistiques sanitaires du Ministère de la Santé Publique (MSP, 2003). Une femme, surtout en zone rurale, doit parcourir en moyenne 15 km pour accéder aux services de SR ou faire vacciner son enfant.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld