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Pauvreté et grossesse des adolescentes au Cameroun

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par Sandrine NANKIA DJOUMETIO
Institut Sous-Régional de Statistique et d'Economie Appliquée -ISSEA - Ingénieur d'Application de la Statistique 2010
  

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Deuxième partie : Cadre empirique et analyse de données

Chapitre 3 : ANALYSE DESCRIPTIVE ET PROFILS DES ADOLESCENTES

Ce chapitre a un double objectif : présenter la population d'étude, à travers la description une à une des variables utilisées d'une part, et explorer les facteurs pouvant influencer simultanément la survenance d'une grossesse chez les adolescentes d'autre part. Pour ce faire, nous ferons tout d'abord l'analyse univariée des variables. Et par la suite l'analyse bivariée sera faite dans le but, d'une part de découvrir les éventuelles relations entre la variable dépendante (grossesse_ado) avec chacune des variables explicatives et d'autre part de mettre en exergue le niveau de vie des adolescentes ayant une grossesse. Enfin, l'analyse factorielle sera utilisée pour un essai d'explication multidimensionnelle de la survenance des grossesses chez les adolescentes au Cameroun et ainsi ressortir le profil des adolescentes ayant connu ou non l'événement étudié, tant chez les « pauvres » que chez les « non pauvres ».

3.1 Présentation des variables et analyse univariée

Rappelons que la population étudiée est l'ensemble des filles de 15 à 19 ans extrait de la base des données de l'Enquête Démographique et de Santé au Cameroun en 2004 (EDSC-III, 2004).

3.1.1 Variable dépendante de l'étude : grossesse des adolescentes

L'étude vise à expliquer un événement de la vie de l'adolescente. Il s'agit de la survenance d'une grossesse à cette étape de la vie. Une adolescente sera dite « grosse » lorsqu'elle attend un enfant au moment de l'enquête.

Sur les 2 634 adolescentes enquêtées, 1 471 ont déjà eu un rapport sexuel soit 55,85 %. On constate que sur ces 1 471 adolescentes sexuellement actives 22,37 % ont une grossesse au moment de l'enquête et plus de la moitié (51,87 %) ont répondu avoir déjà été enceinte28(*).Ces chiffres montrent l'ampleur du phénomène de grossesse chez les adolescentes.

Tableau : Répartition de la population sexuellement active selon la survenance d'une grossesse dans la vie.

Enceinte actuellement

Fréquence

Pourcentage (%)

Non

1142

77,63

Oui

329

22,37

Avoir déjà été enceinte

Fréquence

Pourcentage (%)

Non

708

48,13

Oui

763

51,87

Ensemble

1471

100,00

Source : EDSC-III, 2004

3.1.2 Autres variables liées à l'étude

Le choix de ces variables nous a été inspiré par la littérature et par le contexte propre au Cameroun.

3.1.2.1 Identification sociodémographique et culturelle de l'adolescente

L'importance de ces variables réside dans le fait qu'elles peuvent conditionner le comportement des adolescentes sur l'événement étudié. Il s'agit de : l'âge au moment de l'enquête, le niveau d'éducation, l'ethnie, la religion, le milieu de résidence actuelle et le milieu de résidence pendant l'enfance de l'adolescente (le tableau récapitulatif des variables liées à l'identification socioculturelle de l'adolescentes se trouve en annexe A, tableau A.1).

L'âge de la fille constitue tant sur le plan biologique que comportemental une variable importante. Au moment de l'enquête, 41,31 % des adolescentes avaient entre 15 et 16 ans révolus. Comme nous allons le voir plus tard c'est à cette tranche d'âge que la majorité des premiers rapports sexuels ont lieu (80,83 %) et représente près de la moitié de la population étudiée (45,14 %). Seulement 18,72 % des adolescentes au moment de l'enquête étaient entrain de sortir de la zone des grossesses à risques, c'est-à-dire étaient âgées de 19 ans.

L'instruction est une variable qui est presque toujours utilisée dans les études concernant la sexualité. En effet, d'après EVINA EKAM (1990), elle joue un rôle important dans la transformation du milieu socioculturel et agit aussi sur le comportement des individus. On constate que seulement 13,05 % des adolescentes sont sans niveau d'instruction et presque la moitié d'entre elles ont franchi le cap du primaire et étaient donc au moins au secondaire (48,90 %).

En tant que lieu de production de modèles socioculturels auxquels s'identifient les individus, l'ethnie est un des éléments importants à prendre en compte dans l'étude de la fécondité et de bien d'autres phénomènes démographiques dans les PVD. D'après EVINA EKAM (1990), elle a aussi une influence sur toutes les variables de comportement « nataliste » et d'autres variables comportementales. Le Cameroun comporte plus de 230 ethnies qui rendent compte de sa diversité culturelle. D'après le rapport EDSC-III29(*), ces ethnies pourraient être reparties en 9 grands regroupements. Des données que nous disposons, il ressort que notre population est principalement constituée de trois groupes. Le groupe des Bamiléké/Bamoun vient en tête et représente 25,25 % des adolescentes enquêtées. Il est suivi de très près par le groupe des Béti/Bassa/Mbam qui en représente 24,79 %. En troisième position nous avons le groupe Adamaoua-Oubangui (10,82 %). Les autres 6 groupes ethniques représentent 39,14 % des adolescentes.

« La religion véhicule un certain nombre de valeurs et de normes qui régissent la vie des fidèles sur le plan comportemental, physiologique et psychique » (Akoto E, 1985, P. 185 cité par EVINA EKAM (1990)). La religion sera donc par conséquent une variable importante à prendre en compte. Dans l'ordre croissant de leur importance dans la population enquêtée, les filles de religion catholique sont majoritaires (39,60 %) et sont suivies de près par celles de religion protestante30(*) (37,28 %). Les musulmanes quant à elles représentent 16,63 % de la population enquêtée. Les « Autres religions » qui sont essentiellement constituées des animistes et des « sans religions » constituent 6,49 % des adolescentes.

En ce qui concerne le milieu de résidence actuelle, plus de la moitié des adolescentes enquêtées vivent en milieu urbain (53,57 %) et s'agissant du milieu de résidence pendant l'enfance de la fille, il influencerait nécessairement la vie sexuelle future. En effet, les us et coutumes et les comportements acquis pendant l'enfance vont influencer la vie génésique de la femme, à travers sa nuptialité et des attitudes limitant ou favorisant la promiscuité sexuelle par exemple. Ainsi, 17,12 % des filles enquêtées ont passé leur enfance dans les capitales (Yaoundé et Douala) et 23,37 % dans les petites villes. Mais c'est au village que la majorité des filles ont vécu pendant leur enfance (51,37 %) et seulement 7,78 % dans les grandes villes (hormis Yaoundé et Douala).

* 28 _ Il s'agit des adolescentes ayant déjà donné naissance à un enfant et celles qui sont enceinte au moment de l'enquête.

* 29 _ Chapitre 3, PP.37.

* 30 _ Y compris les nouvelles religions réveillées.

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