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Les enjeux de l'établissement de la zone tampon du Parc national des Virunga à  Kahunga face à  l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. Le cas spécifique du 7ème objectif

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par Patient POLEPOLE
Institut supérieur de développement rural / ISDR Bukavu - Licence 2011
  

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0. INTRODUCTION GENERALE

0.1. ETAT DE LA QUESTION

Des conflits interminables, tirant leur origine du mode de gestion et de l'accès aux ressources naturelles depuis plusieurs siècles, se sont intensifiés au Congo comme dans beaucoup des pays ailleurs même du continent Africain depuis l'avènement de l'ère moderne. Subséquemment, des nombreux chercheurs des domaines diversifiés s'y sont intéressés depuis plusieurs décennies.

Cependant, lorsque plusieurs auteurs se mettent à mener une étude autour d'un même thème, ils n'aboutissent pas toujours aux mêmes résultats car ne visant toujours pas les mêmes buts scientifiques, n'établissant toujours pas les mêmes hypothèses et n'aboutissant de ce fait toujours pas aux mêmes résultats du fait de la disparité de leurs objectifs, de leurs méthodologies de travail et des cadres spécifiques dans lesquels ils évoluent.

En orientant notre étude sur la problématique de la gestion d'aires protégées vis-à-vis des Objectifs du Millénaire pour le Développement surtout l'atteinte de l'objectif N°7, nous sommes lucide que des nombreuses études ont déjà été réalisées dans ce cadre et nous ne sommes de ce fait pionnier de la recherche scientifique sur cette problématique.

Ainsi, il nous est avéré indispensable de consulter dans la mesure du possible la littérature existante sur cette problématique dont :

La multiplication des conflits ruraux, avec leur corollaire de violences ouvertes est un thème d'une brûlante actualité en Afrique sub-saharienne. Les médias et les analystes qui se sont intéressés à la question n'ont pour la plupart du temps retenu que les aspects politiques ou ethniques comme causes de ces conflits. Or les causes profondes de ces conflits sont inhérentes aux modes d'accès ou d'utilisation des ressources naturelles comme la terre, l'eau, les pâturages, les forêts, les mines, les sources énergétiques (Gorel Harouna, 2003). L'auteur indique que la solution ne viendrait que de la participation communautaire dans la gestion durable des ressources naturelles de leur terroir.

Un trou d'horizon sur les conflits qui prévalent actuellement au PNVi et qui constitue du fil à retorde pour sa conservation sont d'ordre externe et interne (iisd, 2006).

Les conflits externes à l'ICC sont liés :

a. A l'accès aux ressources naturelles par les communautés périphériques : bois, poissons, viandes ;

b. Au manque de partage des revenus produits par le parc au profit des communautés ;

c. A la déprédation des cultures par les animaux du parc ;

d. A l'occupation illégale des terres du parc sur base de l'intoxication politicienne (pêcheries illégales, cultures dans le parc) ; et

e. A la violation intentionnelle des limites du parc et refus de reconnaître les limites du parc conflits liés à la gestion des pêcheries ;

Quant aux conflits internes à l'ICCN ils sont liés aux:

A. causes historiques :

a. La dépossession des populations lors de la création et l'aliénation des terres en faveur de la conservation ;

b. prévalence de la répression comme moyen pour assurer la surveillance et la protection des ressources ;

c. manque d'un plan de gestion définissant les priorités pour le parc ;

d. manque d'un plan intégré d'aménagement du territoire : problème de gestion des zones réservées aux terres, aux villages, à la conservation (Kibumba, Rubare, Kiwanja,...)

B. causes conjoncturelles :

a. Le contexte politique instable et des turbulences ;

b. Le contexte de pauvreté et de faible revenu ;

c. La campagne d'intoxication politicienne ;

d. initiative de conservation communautaire trop ambitieuse mais moins engagée sur terrain.

C. acteurs des conflits qui sont :

a. Les gestionnaires de la conservation à travers leurs attitudes et comportements à l'égard des approches de résolution des problèmes: Comité de gestion ICCN,

b. La Direction provinciale de l'ICCN, Conservateurs et gardes ;

c. Les autorités politico administratives ;

d. Les chefs terriens et Bami (coutumiers) ;

e. Les responsables des groupements associatifs, ILD, ONG locales et syndicats paysans (exemple frappant de SYDIP) ;

f. Les politiciens en quête de positionnement ;

g. Les militaires et les groupes armés ;

h. Les communautés locales.

Il montre que tous ces acteurs interviennent par leur attitude, leurs déclarations ou leurs actions sur terrain.

D. Quelques conflits spécifiques sont :

a. l'envahissement des terres du Parc dans les zones de MAYANGOSE: incitation des gens à occuper le parc (PNVi-Nord) ;

b. l'occupation de KIROLIRWE/PNVi-Sud par les populations déplacées venues du Rwanda ;

c. l'occupation de KONGO au PNVi-Est avec l'appui des Maï-maï et certaines autorités coutumières ;

d. la mise en culture des terres du Parc sur l'escarpement KABASHA, TSHIABIRIMU, KIBIRIZI, RUBARE, DCR, etc.

e. la multiplicité des pêcheries légales dans les différentes baies et sur la côte Ouest du Lac Edouard.

La pression humaine sur le PNVi s'est aggravée à la suite de la matérialisation unilatérale des limites fixées par le décret de la création du Parc du 21/04/1925 et de ses extensions par les décrets du 06/07/1929 et du 06 Janvier 1936 (Ernest Bizimana, 2004). Pour la question de savoir comment gérer la zone tampon de Rubare sans qu'elle ne soit source de conflits tout en participant à la conservation du PNVi et au développement des communautés riveraines, l'approche de la gestion participative est proposée.

Ressources économiques potentielles à l'heure où le tourisme international se développe en valorisant particulièrement les grands sites naturels, mais ressource géopolitique également : les aires protégées offrent désormais aux Etats des opportunités de partenariats pour se positionner dans le nouveau système complexe des acteurs du développement. En parlant de la participation contre la décentralisation, ou de nouveaux espaces pour la «coutume», on évoque que depuis plus deux décennies la question se pose en termes non plus de compensations et d'aménagements, mais en termes d'association à la gestion comme garantie de la pérennité du processus de conservation. Cette nouvelle approche qui se traduit par l'expression Community-Based Natural Resources Management est prônée par l'Union internationale de conservation de la nature à partir de 1980 (World conservation strategy). Les innovations que représentent ces nouvelles approches peuvent être à l'avant garde des pratiques de gouvernance territoriale, en ce sens qu'elles associent organismes internationaux, services d'Etat et différents segments de la société civile (entrepreneuriat local et chefferie coutumière). Mais l'approche participationniste communautaire ne va pas sans poser également de sérieux problèmes. La source principale de ces problèmes vient d'une vision simpliste et idéalisée de la «communauté» considérée comme partenaire légitime d'une politique de gestion concertée. C'est ce que soulignent fort justement Agrawal et Gibbson (1999) qui montrent comment elle est souvent considérée comme une structure sociale homogène partageant des normes communes et consensuelles et constituant une petite unité spatiale. Sont ainsi ignorés les contradictions internes, les conflits d'intérêts et les imbrications socio-spatiales de différents groupes.

« La participation des communautés riveraines et la construction d'espaces transfrontaliers sont les priorités décrétées au niveau mondial pour la requalification des aires protégées et notamment les parcs nationaux. L'Afrique n'échappe pas à ces tendances, elle semble même en être à la pointe. C'est en Afrique australe qu'est née la Peace Park Fundation à l'origine du concept de Transfrontier Peace Park chargé de transformer d'ex no man's lands frontaliers et militarisés en instruments de construction d'une intégration régionale » (Frédéric GIRAUT et al., 2003).

L'objectif du parc national (APs) est de préserver cet environnement ou `'écosystème'' tout en accompagnant des sociétés qui sont à un tournant de leur histoire. Cet objectif combien louable est mis en cause par des principes des écologistes qui se basent sur des problèmes liés aux besoins des populations autochtones qui sont obligés d'y tirer leur survie. C'est ainsi que l'évolution des faits feront apparaitre progressivement quelques principes qui ressortent dans les revendications des autochtones que dans les textes internationaux (Alexis TIOUKA, 2008). Ces principes se résument comme suit :

o Toutes les aires protégées existantes ou futures doivent être gérées par et établies avec le plein respect des droits des peuples autochtones et des peuples nomades ;

o Les comités de gestion des aires protégées doivent contenir des représentants élus par les peuples autochtones ;

Ces deux principes se fondent sur des expériences observés en Inde, en Bolivie et en Colombie ; selon lesquels les systèmes autochtones garantissent les mieux la conservation des biodiversités ;

o De cette expérience va découler un troisième principe selon lequel on doit reconnaitre la manière ancestrale traditionnelle et collective de gérer les terres et territoires autochtones.

Dans son étude sur l'envahissement du DCR en tant que cause des différends entre population et parc ; et guidé eu cela par la question de savoir comment préserver ce qui reste du PNVi en arrêtant la progression de sa dévastation. Martin BAGURUGUMWE (2006) dénonce cette crise dans son introduction en montrant que malgré l'importance du PNVi, sa protection est rendue difficile suite à la désinformation, à l'ignorance et curieusement à la mauvaise volonté de certains individus qui exploitent abusivement ses ressources naturelles.

Il élucide comme facteurs influençant l'envahissement du domaine de chasse : la croissance démographique et les demandes en énergie et terres arables, la présence des réfugiers rwandais et non intégralité de patrouilles des gardes de parc (cas de Mulamule, Kahunga, ...), la présence des groupes armés et l'appropriation des terres du DCR par quelques leaders, et enfin le manque ou l'absence d'un pouvoir public.

Il propose la sensibilisation pouvant impliquer toutes les parties prenantes via l'approche de conservation communautaire comme solution durable.

Aristide KASSANGOYE dans sa présentation lors des 1ères Journées des Aires Protégées d'Afrique Centrale (Kinshasa, mai 2007), autour du thème  « Activité de conservation et vie des communautés locales », parle d'Accès des communautés locales à la propriété et fini par une question importante : « Face aux intérêts de conservation et de valorisation des aires protégées, les communautés des villages riverains et de l'intérieur des aires protégées devraient-elles bénéficier d'un droit de propriété ou d'un droit d'usage coutumier ? »

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld