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La consultation des réseaux culturels au sein de l'Agenda culturel européen

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par Marie-Véronique Lecomte
Institut d'études européennes Paris 8 - Master professionnel politiques et gestion de la culture en Europe 2010
  

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III. PERSPECTIVES ET EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT DES RESEAUX AU SEIN DES PLATEFORMES.

1-UN ROLE STRATEGIQUE DIFFICILE QUI DEMANDE UNE CERTAINE ADAPTATION DE LA PART DES RESEAUX

Les recommandations des réseaux culturels au sein de l'Agenda se font par le biais d'une stratégie délicate pour renforcer les initiatives culturelles de l'Union européenne en les insérant minutieusement dans les politiques européennes. Le vocabulaire que les réseaux doivent utiliser dans les recommandations n'est pas pleinement celui des acteurs culturels sur le terrain s'ils veulent qu'elles soient acceptées par les politiques de l'UE. L'idée de faire appel aux réseaux culturels est donc une bonne initiative et ce système de plateforme a certes un grand potentiel et mérite d'exister. Mais, en réalité, il n'est pas évident pour tous les réseaux culturels de s'engager dans l'Agenda. En définissant les réseaux culturels, il y a toutes sortes de réseaux à différentes échelles. Certains réseaux qui travaillent sur le terrain ont été consultés, c'est le cas du réseau `In Situ'25 par exemple. Les réseaux participent à des réunions, sans être des chercheurs, alors qu'ils seraient intéressés pour entrer dans ces réflexions à temps complet. La plateforme serait une bonne initiative, mais elle n'est pas a daptée aux réalités du terrain. Ils n'ont pas le temps de s'occuper de ces questions car ils travaillent beaucoup dans l'urgence sur des contenus opérationnels.

25 Lieux publics, Centre National de création des arts et de la rue a pour mission l'accompagnement des artistes de toutes disciplines qui font de la Ville, le lieu, l'objet et le sujet de leurs créations. Lieux publics pilote IN SITU, plate-forme de soutien à la création d'Ïuvres à l'échelle européenne, avec Valladolid (Espagne), Graz (Autriche), Anvers (Belgique), Glasgow (Ecosse) et Sotteville-lès-Rouen (France). Chaque année, trois projets singuliers sont créés autour d'une spécificité européenne.

Ils sont compétents sur des questions de dispositifs de soutien à la création, mais ne se sentent pas assez expérimentés pour parler de sujets concernant l'influence de la culture sur la société européenne. Ce n'est pas un niveau de réflexion auquel tous les réseaux sont habitués. Or, pour la plateforme, il s'agit de réaliser une feuille de route contenant de grands principes comme le `Dialogue Interculturel', `l'accès à la culture', `les industries créatives'. Il faut une capacité à les traduire dans un Agenda politique, à les intégrer aux textes de lois qui existent, à adresser tel ou tel sujet, telle ou telle demande aux institutions. Ce travail nécessite d'être réalisé par des personnes compétentes qui ont une certaine expertise pour faire la médiation entre l'artiste et l'Europe. Ce sont souvent des coordinateurs, délégués ou des secrétaires généraux de réseaux culturels qui participent à l'Agenda. De plus, 90% de la plateforme de la société civile est constituée lobbyists basés à Bruxelles 26

de qui sont

comme des fonctionnaires de la commission, spécialisés dans ces questions de politique culturelle et donc loin des réalités du terrain. Certains réseaux culturels peuvent se sentir perdus face à des spécialistes performants au niveau des institutions européennes. En 2009, ÇIn Situ È étaient les seuls opérateurs de terrain. Or, ils ne se sentent pas en capacité de contribuer à l'agenda et sont loin des réalités économiques de l'Europe.

D'autres réseaux, comme Culture Action Europe, IETM,É sont eux, davantage spécialisés dans les politiques culturelles et arrivent à contribuer pleinement à ces plateformes. Néanmoins, certains doutes persistent sur les stratégies de l'Union européenne: ÇJ'ai publiquement exprimé mon hésitation car, je n'étais pas sure que les trois domaines politiques choisis (dialogue interculturel, accés à la culture et

26 D'après une interview de Jean-Sebastien Steil du 12 mars 2010, coordonateur In situ, et participant aux reunions de l'Agenda européen pour la culture.

industries culturelles et créatives) étaient les plus appropriés pour l'Art. Cependant, j'ai cru et crois toujours que c'était une stratégie politique extremement intelligente de Quintin 27

part

la dÕOdile . (Parce que la culture sera toujours un secteur trés

faible da ns la politique de l'Union européenne et des programmes, comme il a une base légale trés limitée dans le Traité et certainement pas un budget important et il y a toujours le risque que si des compressions budgétaires sévères doivent etre faites, la culture serait parmi les premiers secteurs à dispara»tre ...) de toute façon, la vue officielle de l'IETM devait le soutenir et encourager les autres à le soutenir également. »28

C'est dans ce sens que les réseaux culturels sont forts, ils ont cerné les enjeux et sont prêts à s'investir dans des questions très larges qui englobent d'avantage de questions que celles de leurs propres activités, des centres d'intérêt de leur nation. Ils font l'effort de s'adapter aux règles européennes pour espérer un réel investissement de la part de l'Union européenne qui perdurerait à long terme malgré les crises que les sociétés traversent.

Mais pour avoir une stratégie mieux définie, on pourrait imaginer discerner les différents niveaux de réseaux. Créer un nouveau mot dans le vocabulaire des réseaux pour mieux déterminer leur champ d'activité réel car comme on le disait dans la définition des réseaux, il y a toutes sortes de réseaux culturels. C'est

27 Odile QUINTIN a rejoint en 1971 la Commission européenne, of elle occupe depuis des fonctions à haute responsabilité. Depuis le 1er janvier 2006 elle est Directeur Général de la DG Education et Culture à la Commission européenne. Elle est à ce titre particulièrement investie dans la promotion à la fois de la diversité culturelle et linguistique, et de la mobilité et la participation active des citoyens européens.

28 Mary Ann DeVlieg, secrétaire générale de l'IETM

pourquoi Jean-Sebastien Steil pense que « Face à l'émergence de « professionnels » des dossiers européens qui ont parfois un manque de connaissance des besoins réels sur le terrain, on pourrait imaginer transformer certains réseaux en polycentres européens composés de plusieurs structures européennes qui travailleraient à long terme sur les contenus européens, les projets de coopérations culturelles. Ils auraient une mission claire et un poids important dans la réalisation de projets transnationaux à fort impact sur le territoire local. »29. Et pour remédier au probléme des acteurs culturels qui ne se sentent pas assez compétents pour émettre des recommandations directes à la Commission, « La commission pourrait envisager de faire travailler des sociologues des politiques culturelles qui iraient au contact des acteurs culturels avec un questionnaire et celui-ci remonterait aux institutions ».30

Un questionnaire a déjà été réalisé par ADCEI31 en 2009 en vue dÕengager un débat public sur la portée de lÕAgenda. CÕest un projet qui a reçu le soutien de la Commission européenne et qui a réuni neuf forum régionaux qui ont rassemblé des citoyens, des professionnels de la Culture et des décideurs de différents pays. Un

29 D'apres l'interview de Jean-Sebastien Steil, coordonateur In situ, Lieux public, et participant aux reunions de l'Agenda européen pour la culture.

30 D'apres l'interview de Jean-Sebastien Steil, coordonateur In situ, Lieux public, et participant aux reunions de l'Agenda européen pour la culture.

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Association pour le Développement Culturel Européen et International. Cette association a pour but de promouvoir et de développer tout projet ou toute activité culturels soutenant ou participant à la construction européenne, d'une part, et les échanges et activités culturels entre l'Europe et le reste du monde, d'autre part. Elle a également comme fonction de permettre la mise en place de relations privilégiées entre les milieux de la Culture et d'autres domaines tels celui de l'Education populaire, de la JeunesseÉ Pour ce faire, elle mene toute étude, organise toute manifestation, informe, forme et assiste tout opérateur, et ce tant au niveau local, territorial, national, européen qu'extra- communautaire .

grand forum s'est tenu à Montpellier en Juin 2009 afin de discuter sur les conclusions des débats ayant émergés de ces rencontres. Les conclusions ont été rédigées dans un document de synthèse qui a été transmis à la Commission européenne32. ADCEI a pris une très bonne initiative qui a permis de donner la parole a de nombreux acteurs culturels. Néanmoins ce questionnaire n'a pas été connu de tous et sur 23 975 questionnaires diffusés, seuls 742 ont répondu entièrement au questionnaire et 972 de manière incomplète. De méme sur 12 880

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invitations envoyées pour les forums, 1554 citoyens se sont réellement impliqués . Nous pouvons alors nous demander si les acteurs culturels se sentent vraiment impliqués dans ces questions? Néanmoins cette structure n'a pas les outils des sciences sociales. Et puis elle est subventionnée par l'Union européenne et cette étude n'a pas été réalisée directement par la Commission européenne. Le laboratoire de Grenoble, par exemple, mène de nombreuses études sociologiques sur les politiques culturelles européennes. Ce sont des professionnels comme ceux qui travaillent dans cette structure qui pourraient impulser un nouveau mode d'étude auprès du secteur culturel. On pourrait aussi penser à une commission d'expert ou à une commission d'universitaires, ou d'acteurs sociaux qui élaboreraient un rapport sur la question pour faire émerger les propositions des acteurs du terrain.

32 La place de la culture dans l'Europe de Demain, Document de synthèse, Euromedinculture citoyenneté 2009.

33 D'après les chiffres issuant de la place de la culture dans l'europe de demain, document de synthèse, euromedinculture citoyenneté 2009

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille