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Réformes financières et rentabilité du système bancaire des pays de la CEMAC

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par Bruno Emmanuel ONGO NKOA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies 2009
  

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SECTION 2 : LES MANIFESTATIONS ET LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE

Dans un premier temps les manifestations de la crise sont présentées et dans un second, ses conséquences.

I.2.1. LES MANIFESTATIONS DE LA CRISE BANCAIRE EN ZONE CEMAC

Cette crise s'est manifestée par un écroulement général du système bancaire, mais certains pays furent plus criblés que d'autres.

I.2.1.1. UNE VUE SYNOPTIQUE DE LA CRISE

A la veille de son éclatement, la situation devenait presque insupportable. Tous les signes montraient l'imminence d'un dénouement inévitablement douloureux.

- L'imminence de la crise

Tout allait bien dans les pays de la CEMAC jusqu'en 1985. La production du pétrole y augmentait, les prix en dollars étaient favorables et le dollar augmentait par rapport au franc CFA. De 1979 à 1985, les PIBs combinés du Cameroun et du Congo augmentaient de 10% par an et les recettes gouvernementales liées au pétrole décuplaient en franc CFA courant au Congo. Mais cette situation s'est brusquement retournée entre 1986 et 1989 : la production stagnait, les prix en dollars avaient brutalement chuté, avec notamment une baisse de 55% du prix du pétrole exprimé en dollar entre le dernier trimestre 1985 et le deuxième trimestre 1986 et le franc CFA était en forte hausse par rapport au dollar.

Avec ce bouleversement, les recettes publiques étaient en nette diminution. Au Cameroun par exemple, elles étaient passées de 63% en 1985/86 à 25% en 1992/9324(*). Ne pouvant plus emprunter ailleurs car devenus peu crédibles, les gouvernements ont sacrifié les dépenses non salariales et ont accumulé des arriérés de paiement. Impayés à temps, les fournisseurs du gouvernement devenaient incapables de rembourser aux banques.

- Les manifestations proprement dites

Le système bancaire au matin de la crise était caractérisé par de fortes tensions de trésorerie, l'accumulation des soldes déficitaires de gestion, ainsi que d'importantes créances douteuses et irrécouvrables25(*) (Nembot, 1997). Plus de la moitié des banques étaient en état de faillite réelle. Même les banques de développement qui bénéficiaient des fonds venant de l'extérieur pour assurer le financement des projets nécessaires au développement économique, n'ont pas résisté au désastre. Plusieurs d'entre elles s'étaient retrouvées en situation d'illiquidité totale (LeNoir, 1989). Leur rentabilité a drastiquement diminué comme l'illustre le graphique 1.2 ci-dessous.

Graphique 1.2. : Evolution des taux de rentabilité du système bancaire de la CEMAC

1990-1994

Source : construction par l'auteur à partir du rapport d'activité de la COBAC, 2002.

On constate dans l'ensemble une évolution négative de ce taux. Ce qui justifie le climat morose de la situation bancaire.

En résumé, la situation globale du secteur bancaire en 1990 était critique. Sur les 40 banques que comptait la zone, 9 avaient suspendu leurs activités ; parmi celles encore fonctionnelles, une seule respectait l'ensemble des normes réglementaires en vigueur ; 14 présentaient des équilibres précaires et 16 étaient totalement insolvables (Adam Madji, 2002).

Cependant, cette crise ne s'est pas manifestée de la même façon dans les différents pays de la zone.

* 24 Source World Bank Data 2005.

* 25 Au 31 décembre 1988, le système bancaire de la CEMAC a enregistré un déficit de 6011 milliards de franc CFA. Par ailleurs, la proportion des créances douteuses s'était considérablement accrue. Elle était de 24.65% pour le système bancaire camerounais.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus