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Education environnementale des jeunes pour la protection des ressources naturelles de la réserve de biosphère de la Pendjari: cas de Tanongou et Batia (Bénin)

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par G. Stanislas Jules LANDJOHOU
Université d'Abomey Calavi- Bénin - Maà®trise en sciences et techniques des activités socio-éducatives option développement communautaire 2008
  

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5.3 De l'éducation environnementale pour la conservation des ressources naturelles de la RBP.

L'éducation environnementale tel que nous la concevons par rapport à la RBP, n'est pas seulement un enseignement à propos de l'environnement simplement. Cette éducation devrait aboutir à l'utilisation rationnelle des Ressources Naturelles de la RBP. Elle doit « former des jeunes citoyens, capables de développer une éthique des Ressources Naturelles » (BRLIN, 2002) de la RBP. Car si malgré les nombreux avantages de la co-gestion les populations riveraines continuent de s'attaquer aux ressources de la RBP cela signifie à notre avis que la participation simple des populations sans une conscience réelle des objectifs de conservation seule ne suffit plus. D'où la nécessité de penser à d'autres alternatives. Il est vrai que par expérience, la pauvreté justifie parfois les comportements ignobles et déplorables des populations. Il est aussi vrai qu'aujourd'hui par la gestion participative, les populations se rendent compte de l'importance économique de la RBP. Elles savent désormais que c'est un patrimoine commun à tous, qu'il faut sauvegarder parce qu'elles en tirent des profits directs. C'est d'ailleurs ce qui transparaît dans des réponses comme « ce parc est un don de Dieu », « c'est une réserve de faune et de flore. Et vous savez qu'actuellement la faune et la flore sont quelque chose de précieux surtout pour le tourisme, la chasse » ou encore, « le parc pour nous jeunes, c'est comme notre salaire. Nous n'avons pas de boulot, mais c'est ça qui nous rapporte de l'argent. Par exemple moi je suis un vendeur d'objets d'art aux touristes. Et pourquoi les touristes viennent ? C'est à cause du parc donc le parc est un atout » (extrait des interviews de terrain). Ces réponses à notre avis sont assez illustratives de la perception des jeunes par rapport au parc. Elles montrent en effet que les populations riveraines ne savent pas encore que la RBP a aussi un rôle capital, celui de la régulation écologique et de la préservation de la biodiversité. C'est en effet, l'avantage indirect et à long terme que les populations ne perçoivent pas encore et sur lequel il faudra attirer leur attention par une éducation adéquate. Cependant, elles semblent comprendre que les ressources naturelles sont des « biens publics imparfaits » (YELKOUNI, 2001), comme le traduit cette réponse : « depuis mon enfance, on pouvait voir les animaux dans les environs du village. Maintenant ce n'est plus le cas. Je me suis donc rendu compte qu'il y a diminution (...) je me suis donner pour sa protection. Puisque j'ai vu mes enfants doivent aussi voir ». Ils savent donc qu'il faut conserver les Ressources Naturelles pour des raisons culturelles et économiques. Mais saurait été mieux qu'ils sachent et soient vraiment conscients du rôle de la RBP en matière de régulation écologique et de biodiversité. Déjà il est heureux que les populations sachent que

les Ressources Naturelles sont parfaitement dans la catégorie des « biens en commun » (YELKOUNI, 2001). C'est-à-dire des biens dont l'usage n'exclut aucun agent économique mais entraîne une rivalité du faite de leur aptitude à se réduire voire disparaître, réduisant ainsi ou hypothéquant la consommation des générations futures. Mais il serait aussi bien qu'ils agissent en conséquence. C'est-à-dire qu'ils sachent que la satisfaction des besoins vitaux à travers la recherche de l'argent ne doit pas primer sur les objectifs de conservation des ressources naturelles. D'où la nécessité d'une éducation en la matière. Ces actions doivent surtout être orientées vers les jeunes de Tanongou et de Batia à cause de leur position stratégique drainant beaucoup de touristes ; entraînant du coup beaucoup d'activités de jeunesse. Il est important d'attirer leur attention sur le fait qu'ils doivent toujours avoir en idée la nécessité écologique de la préservation des ressources du parc. Il ne faudrait pas qu'ils pensent seulement aux retombés économiques qui les obligent à protéger aujourd'hui la RBP. Et s'ils trouvaient un jour une autre source de revenus ? Autrement dit si un jour, le parc perdait sa valeur socio-économique ? Que se passera t-il ? N'est-ce-pas qu'ils banaliseraient la RBP ? D'où la nécessité de leur montrer également la valeur écologique du parc. L'aspect économique seul ne suffit pas. Ils en sont d'ailleurs suffisamment conscients. C'est ce qui, nous semble t-il justifie actuellement leur intérêt pour les actions de conservation.

En définitive, il apparaît que l'éducation environnementale est nécessaire pour les jeunes des villages riverains de la RBP. Mais l'harmonisation des objectifs au niveau des différents acteurs qui interviennent dans la mise en oeuvre du processus s'impose. Car la perception des acteurs par rapport à la RBP n'est pas la même. C'est peut-être l'une des raisons qui expliquent l'échec des actions menées par le service de la promotion touristique et de l'éducation environnementale de la DPNP. A cela s'ajoute l'inexistence de programme d'enseignement bien établit sur des fondements d'ordre sociologique, didactique et épistémologique. Car en matière d'éducation environnementale, chaque peuple, quel qu'il soit, possède son style ou type d'éducation qui ponctue ses rites et ses valeurs. (HUBERT, 1962).

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery