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Education environnementale des jeunes pour la protection des ressources naturelles de la réserve de biosphère de la Pendjari: cas de Tanongou et Batia (Bénin)

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par G. Stanislas Jules LANDJOHOU
Université d'Abomey Calavi- Bénin - Maà®trise en sciences et techniques des activités socio-éducatives option développement communautaire 2008
  

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5.2 De l'éducation environnementale des jeunes et de la promotion des activités génératrices de revenus.

L'éducation environnementale est une évidence pour tous les acteurs de la RBP. La DPNP l'a compris et a même initié des actions dans ce sens. A cet effet, elle a initié en collaboration avec l'Union des AVIGREF de la Pendjari, des séances d'animation pour les jeunes et les populations riveraines en général. Ces séances ont eu différents thèmes tels que : la biodiversité, la menace de disparition des espèces, le déboisement, le cycle de l'eau et autres. Le cadre d'animation desdites séances est souvent le milieu scolaire comme par exemple les écoles des villages riverains tels que Tiélé, Sépounga pour le projet pilote d'éducation environnementale des écoliers en 2007, et le CEG de Tanguiéta. De même, différents supports ou canaux sont utilisés. Ainsi, pour pouvoir atteindre la grande masse (les populations riveraines en général), des émissions de radiodiffusion ont été initiées sur la chaîne de Radiodiffusion de la localité, " la radio FM Tanguiéta". De plus, la sensibilisation sur la menace d'extinction de certaines espèces tel que le lycaon, passe par la réalisation des dessins de ces animaux sur les murs des écoles des villages riverains comme ce fut le cas des écoles primaires publiques de Sangou et de Tanongou que nous avions visitées.

Mais malheureusement ces activités n'ont pas connu de suite dans leur réalisation. Les dessins du Lycaon dans certaines écoles sont vieux et se déteignent déjà. Ce qui met en doute le suivi. En effet, ces activités ne se font plus. D'ailleurs, elles étaient menées de façon sporadique à en croire certains interviewés à cause de plusieurs facteurs comme les grèves en ce qui concerne le cadre scolaire. Heureusement, la DPNP reconnaissant la nécessité de l'éducation environnementale, réfléchit actuellement à la stratégie nouvelle à mettre en place

pour réaliser de façon efficace et durable l'éducation environnementale des jeunes. Car, plus qu'une nécessité, l'éducation environnementale des jeunes est une obligation pour la conservation des ressources naturelles de la RBP à en croire l'opinion des interviewés (cf. tableau I). En effet, dans le discours des uns et des autres, il apparaît l'idée selon laquelle les différentes actions d'éducation environnementale menées soit par la DPNP ou les AVIGREF envers les populations en général et les jeunes en particulier, sont insuffisantes. Ils souhaitent en conséquence l'initiation à nouveau de ces activités surtout à l'endroit des jeunes. Selon eux, les jeunes sont encore récupérables contrairement aux adultes qui ont acquis des habitudes difficiles d'abandon (en témoignent les nombreux cas de récidive de braconnage enregistrés malgré la co-gestion). Cependant, pensent les interviewés, on peut intensifier les actions de sensibilisation en leur direction. Cette position des acteurs confirme plus ou moins l'hypothèse selon laquelle l'éducation environnementale des jeunes n'est pas faite de façon efficace. La prise en compte de l'opinion des uns et des autres permet d'élaborer un plan d'éducation environnementale pour les jeunes autant qu'elle permet de dégager des activités de jeunesse génératrices de revenus et favorables à la conservation durable des ressources naturelles de la RBP.

Par ailleurs, la prise en compte des opinions des uns et des autres nous permet de savoir que l'action d'éducation ne doit pas être orientée vers les jeunes uniquement. Mais aussi vers tous les acteurs qui interviennent dans le système en l'occurrence les enseignants qui sont parfois complices de leurs anciens élèves devenus braconniers. Ceux-ci ne le savent peut être pas. Mais, un enseignant, en achetant la viande boucanée chez l'un de ces anciens écoliers ou élève dans l'espoir de pouvoir la revendre à Tanguiéta le week-end dans le but de se faire un revenu supplémentaire, participe indirectement à la dégradation de la faune. Il faudra attirer son attention sur cette pratique qu'il jugera simple parce que "tout le monde le fait". SADARGUES BROCHE (2004) pense que l'éducation environnementale est « ... par essence, interdisciplinaire. C'est une science de l'Homme qui doit être appréhendée par le savoir véhiculer par plusieurs disciplines. En particulier, elle s'appuie sur la compréhension scientifique. » (SADARGUES BROCHE, 2004). Elle ajoute que « comprendre pour agir en faveur de l'environnement constitue un des piliers de la démarche pédagogique à mettre en place pour une éducation à l'environnement » (SADARGUES BROCHE, 2004). Dans le Guide à l'éducation environnementale du programme de l'éducation environnementale du Corps de la paix, il est stipulé que « si chaque enseignant ou enseignante devient un acteur réel mais surtout actuel dans le drame environnemental, l'éducation environnementale

influencera le comportement des jeunes apprenants et apprenantes et les engagera dans des actions locales puis globales pour le bien-être de la communauté. » (Guide de l'éducation à l'environnement du Corps de la Paix). Autrement dit les enseignants doivent être de véritables éducateurs. Mais avant il faudra qu'ils soient eux aussi " éduquer". L'action d'éducation doit aussi être menée vers les enseignants car nous nous sommes rendu compte que l'aspect écologique de la RBP n'est toujours pas perçu par tous (cf. graphique n° 2).

L'éducation est importante parce qu'en réalité, les populations sont ignorantes de l'aspect écologique de la Réserve de Biosphère. L'éducation est davantage nécessaire surtout pour les jeunes parce que, ceux-ci sont encore réceptifs. Pour Ruth A. WILSON l'éducation environnementale doit « Commencer tôt, dès l'école maternelle car beaucoup d'attitudes et de valeurs sont taillées durant les premières années de la vie. » (WILSON, 1996). Pour elle, « les jeunes enfants qui développent du respect pour la Nature, le désire de la protéger et une sensibilité à sa beauté et à son mystère ont plus de chance d'avoir un comportement protecteur plutôt qu'un comportement destructif envers l'environnement naturel. » (WILSON, 1996). L'expérience de SADARGUES BROCHE (2004) avec des élèves de la classe du Cours Moyen 1 (CM1) et du Cours Moyen 2 (CM2) de l'école de Saint Cômes et Maruéjols de Montpellier est assez édifiante. Il s'agit en fait d'une expérience qui a montré comment une approche expérimentale des phénomènes environnementaux, dans le cas d'espèce de l'eau, pouvait permettre aux enfants de prendre conscience de l'importance et de la fragilité des relations d'interdépendance existant entre l'homme et son milieu.

En conclusion, il apparaît que l'éducation environnementale assortie de la promotion des activités génératrices de revenus est une combinaison possible pour la conservation durable des ressources de la RBP. Cette solution est analogue à celle préconisée par l'ONG CCDD pour la réhabilitation de la Réserve de Faune de Santchou. Selon cette ONG en effet, « la Réserve de Santchou est en plein déclin (...) à cause de la grande ignorance des populations, une ignorance dont elles ne sont nullement responsable. » (CCDD, 2OOO). Pour d'abord sensibiliser sur la situation, et ensuite inverser la tendance, elle préconise la mise en oeuvre d' « un programme de sensibilisation et d'éducation environnementale à tous les niveau ». (CCDD, 2000).

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