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Education environnementale des jeunes pour la protection des ressources naturelles de la réserve de biosphère de la Pendjari: cas de Tanongou et Batia (Bénin)

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par G. Stanislas Jules LANDJOHOU
Université d'Abomey Calavi- Bénin - Maà®trise en sciences et techniques des activités socio-éducatives option développement communautaire 2008
  

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1.2. Etat de la question.

La Réserve de Biosphère de la Pendjari est le deuxième Parc National de la République du Bénin après la Transfrontalière du W (RBT / W). Avec la gestion participative, les populations riveraines bénéficient de centaines de mille de francs par an par le biais des Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faunes (AVIGREF) ; ce qui leur

permet de réaliser de micro-projets de développement. En dépit de ces avantages et « malgréles multiples patrouilles, déguerpissements et arrestations d'hommes, le braconnage et la

transhumance bien que réduits continuent » (SINSIN & KASSA 2002 ; EL-HADJ ISSA, 2005) « contrairement aux espérances de classement » (KOUDENOUKPO-BIAO, 2002 ; ELHADJ ISSA, 2005). C'est dans ces conditions que nous nous sommes poser la question de savoir s'il n'est pas nécessaire d'éduquer surtout la génération montante à la protection des Réserves de Biosphères d'autant plus qu'apparemment, personne n'en parle encore véritablement ou du moins pas assez .

En effet, lorsque l'on s'intéresse à l'étude des Réserves de Biosphère, on se rend compte de l'existence d'une littérature abondante, abordant des thématiques aussi variées que diverses. Au nombre de celles-ci, nous pouvons évoquer la " gestion", la "conservation", la "participation des populations riveraines à la gestion", la "réserve de biosphère et le développement local", "l'importance socio-économique des réserves de biosphère", etc. A ce propos, évoquons ici quelques auteurs béninois. Il s'agit notamment de ABDOULAYE (1982) qui s'est intéressé à « La contribution de la faune au développement socio-économique de la République du Bénin ». Dans son étude, il arrive à la conclusion que la faune sauvage « [...] constitue pour notre pays un immense trésor. Sa prise en main comme secteur économique pour notre développement ne serait pas une illusion ». Il montre par ailleurs l'importance et l'apport du tourisme basé sur la faune à notre économie. Il démontre enfin la capacité de celui-ci à engendrer un développement économique.

A sa suite et comme pour rester dans le même sillage que lui, FADJEBE (1985) a aussi axé son étude sur « L'impact des parcs nationaux et zones cynégétiques sur l'économie nationale en république du Bénin ». Son objectif étant de voir la contribution des réserves fauniques et des activités cynégétiques à l'économie béninoise, il est arrivé à la conclusion que les Parcs sont d'énormes sources de richesse pour le Bénin. Il préconise l'élaboration et la mise en oeuvre d'une bonne stratégie de leur gestion, soutenu par le gouvernement.

SIDI & SIRA (1995), ne dérogeront pas à la règle. Ils s'intéressent à une « Etude socio-économique pour la mise en oeuvre d'un projet de chasse villageoise dans la zone de Siri ». Ils aboutissent à la conclusion qu'il y a un manque d'enthousiasme de la part des populations de la zone de Siri pour la mise en oeuvre d'un tel projet. En effet, il y a une grande dépendance des populations vis à vis des ressources naturelles. Ils notent cependant une pauvreté extrême, un faible développement des ressources humaines et la mauvaise impression qu'ont les populations des forestiers à cause des répressions dont elles sont victimes.

S'intéressant justement au « Rôle de la chasse dans le développement durable en rapport avec une politique d'aménagement des Aires Protégées : cas de la zone cynégétique de la Djona », DEMBA DIALLO (1998) conclu que la chasse peut être un facteur de développement durable pour le Bénin. Elle peut également intervenir dans l'aménagement du territoire et la gestion de l'espace protégé ou non, pour la mise en place concrète d'une

politique nationale de l'environnement. Il propose pour la concrétisation de ses idées, la création d'une association des chasseurs de la zone.

Comme pour répondre à la préoccupation de DEMBA DIALLO (1998), quatre ans après, NATTA (2002) s'intéresse à « La gestion participative des Aires Protégées au Bénin : étude de cas des AVIGREF des villages riverains au parc national W ». Il conclut que l'expérience des AVIGREF a été peu concluante dès le début de l'expérience parce que les pisteurs étaient insuffisants ; ce qui ne permettait pas un quadrillage entier du Parc. Les populations locales se sentent par ailleurs privées d'une partie de leurs terres cultivables, de pâturage et de viande de brousse.

Enfin, KARIM N & Coll. (2005) reviennent sur « L'importance socio-économique de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du W (RBT / W) : cas de la zone d'Alfakoara ». L'objet de cette étude était de contribuer de manière générale à la conservation et à la gestion rationnelle des ressources de la Réserve de Biosphère Transfrontalière du W. De façon spécifique, il s'agissait pour eux d'identifier les différentes ressources convoitées par les populations de la zone d'Alfakoara, évaluer les intérêts socio-économiques liés à la gestion de la Réserve, déterminer les rôles que jouent les populations dans la conservation de ces ressources et enfin, proposer des améliorations des intérêts socio-économiques. Ainsi, ils arrivent à la conclusion que les populations d'Alfakoara sont pauvres et utilisent les ressources du parc pour s'alimenter, s'abriter ou se soigner, nourrir leurs animaux domestiques, fertiliser leur sol, etc.

Par ailleurs, des auteurs contemporains ont également abordé la question des Réserves de Biosphère. Dans leur grande majorité ils se sont intéressés aux aspects économiques, conservateurs de la faune et de la flore. Ils abordent également l'éducation environnementale de même que la gestion des parcs notamment celle dite participative qui paraît la mieux adaptée de nos jours parce qu'impliquant les populations au processus. Par exemple, RUTTEN (2002) s'est intéressé aux pasteurs Massaïs du Kenya et s'est posé la question de savoir si l'écotourisme n'est pas un nouveau revers pour ceux-ci. Il dénonce le fait que quel que soit le type de gestion mise en oeuvre, les populations riveraines sont de toute façon les derniers bénéficiaires même si l'on fait croire qu'elles en sont les premiers. Il peint à cet effet la situation du Kenya depuis les temps coloniaux jusqu'à l'apparition de l'écotourisme.

RIERA & ALEXANDRE (2007) font un rappel historique de la création des Parcs et un point des différents textes conventionnels. Leur objectif est de mettre à la disposition des pratiquants du domaine des réserves naturelles et de la protection de la nature, un outil efficace de gestion. LAI Q. (2003) montre que la participation des populations à la gestion des Réserves de Biosphère est déterminante et très importante. Il présente à cet effet, les expériences de la Chine en la matière.

MICHELOTTI (2005) quant à lui présente la situation de la Réserve de Biosphère de la ceinture verte de Sao Paulo qui, victime de son succès, accueille de plus en plus de visiteurs. Alors, un projet de formation au tourisme est initié et vise à sensibiliser les jeunes à la fragilité de leur environnement tout en les sortant de la pauvreté.

Enfin, parlant précisément de l'Education Environnementale, évoquons Sauvé & Coll. (2003) qui se sont intéressé aux propositions internationales au sujet de l'Education Relative à l'Environnement (ERE). Leur article s'intitule « Environnement et développement : la culture de la filière ONU ». En effet, considérant l'importance et l'influence internationale des conférences et documents de l'UNESCO-PNUE en raison de leur impulsion à la légitimation, à l'institutionnalisation, et au développement de l'éducation relative à l'environnement, considérant également le fait que les propositions qui en émanent agissent encore en tant que balises pour concevoir et mettre en oeuvre des programmes et des projets dans les différentes régions du monde, ils ont jugé nécessaire d'examiner la teneur de ce discours formel et d'en engager une discussion critique. Ainsi, ils entreprennent l'analyse de la teneur des propositions internationales au sujet de l'Education Relative à l'Environnement. Les principaux résultats auxquels ils sont parvenus montrent que dans les propositions internationales liées à l'Education Relative à l'Environnement, l'éducation est généralement considérée comme un instrument au service de la protection de l'environnement. L'environnement à son tour, est généralement associé à un ensemble de problèmes, de gestion des ressources, que le développement permettra de résoudre. Quant au développement, il est lui-même mal défini ou encore, il est principalement associé à une croissance économique soutenue. Par ailleurs, ils mettent en lumière certains éléments qui sont généralement négligés dans les propositions internationales. Il s'agit en effet de points de vue complémentaires ou divergents. Leur étude s'avère particulièrement pertinente au regard des réformes éducatives qui s'opèrent actuellement dans de très nombreux pays.

BA (1998), abordant également la question dans le volume 1 de la Revue Education Relative à l'Environnement (1998 -1999), présente les questions fondamentales qui se posent au Sahel en matière de recherche en éducation environnementale. Dans son article intitulé « La recherche en éducation environnementale. Interrogations au Sahel », il met d'abord en relief les situations particulièrement graves du Sahel en ce qui concerne les défis environnementaux qui ont pour noms : désertification, croissance démographique accélérée, pollution, manque d'hygiène, assainissement déficient, non accès aux ressources naturelles etc. Il évoque ensuite le vaste mouvement qui s'est développé dans ce pays en faveur de l'éducation environnementale autant en contexte non formel que formel avant de déboucher sur les recherches-actions qui ont été mené dans l'optique d'apporter des réponses satisfaisantes quant aux biens fondés des options envisagées ou des hypothèses formulées. Puis il débouche sur la littérature existante relative à l'éducation environnementale au Sahel. Celle-ci montre que des efforts de réflexions ont été fait dans plusieurs domaines. Il s'agit par exemple de la définition des concepts, les approches méthodologiques, etc. Selon lui, toutes ces questions doivent être clarifiées en vue de favoriser la vulgarisation de l'éducation environnementale. Il expose enfin les centres d'intérêts au Sahel et les termes dans lesquels se posent les questions. A cet effet, il évoque la variation sensible (parfois importante) dans la définition explicite du concept d'éducation environnemental, les politiques et stratégies en éducation environnementale, les questions relatives à l'éducation et au système éducatif, la gestion de l'environnement. Il aboutit à la conclusion :

- « qu'il y a bien une vision d'ensemble qu'il convient d'adopter au risques de retomber dans des approches parcellaires »,

- qu' « un diagnostic permettrait tout à la fois d'établir le profil des types de chercheur requis et les besoins de recherches pour faire avancer l'éducation environnementale »,

- que « afin d'assurer un plaidoyer pour l'environnement, il importe d'entamer des recherches sur les politiques, leurs mesures d'accompagnement et leurs éléments facilitateurs de projets pédagogiques. ». Il précise pour finir que « dans un effort de synergie régionale, les différentes interrogations passées en revue ont permis de démarrer un programme régional de recherche en éducation environnemental au Sahel (PREES) ».

AUDET (1994), s'est intéressée à l'exécution des programmes d'environnement et de développement durable. Dans son mémoire qui s'intitule « Education à l'environnement et tourisme, conception d'un modèle d'intervention en Sagamie, Québec », présenté comme exigence partielle pour l'obtention du grade de maîtrise en études régionales, elle aborde la

question du Développement tel que nous l'avons connu jusqu'à maintenant. Elle souligne que « le Développement dans son anarchie, sape les fondements même de notre patrimoine naturel ». Le leitmotiv et les conclusions de son document soulignent que le domaine touristique peut, dans son essence même, servir de soutien à un programme d'environnement et de développement durable. C'est pourquoi, dans un premier temps, elle a tiré d'écrits spécialisés une définition opérationnelle du développement durable et de son « outil de propagation, l'Education Relative à l'Environnement (ERE) ». Afin de bien cerner l'Education Relative à l'Environnement, elle a étudié différentes activités d'éducation à travers le monde et la façon avec laquelle elles étaient appliquées concrètement. Par la suite, elle a cherché à évaluer si l'activité "tourisme" telle que nous la connaissons dans les sites du patrimoine naturel qu'elle exploite correspondait aux principes de développement durable et à la diffusion de l'Education Relative à l'Environnement. Pour elle, en privilégiant ce secteur, cela nous permettait d'atteindre une population extrascolaire difficilement accessible dans les réseaux d'éducation habituels. Ensuite, elle s'est surtout attardée à définir comment elle pourrait concilier son approche actuelle avec le projet de l'Education Relative à l'Environnement. Dans cette optique, elle propose quatre sites touristiques comme cadre pour le développement d'un futur programme d'Education Relative à l'Environnement en Sagamie. Toutefois, elle précise que le terme régional n'implique pas de limite géographique à l'information transmise dans ce circuit. Selon elle, l'Education Relative à l'Environnement doit, au contraire, tisser des liens entre le déséquilibre de leur écosystème régional et celui que l'on observe dans d'autres parties du monde. Elle précise également que c'est parce que plusieurs spécialistes se sont penchés sur le "langage" et les moyens à utiliser dans le domaine de l'Education Relative à l'Environnement qu'elle a jugé important de terminer son analyse de la question par les différents moyens de bien véhiculer l'information. L'idéal d'un tel circuit touristique, dans sa volonté de changement, répondant aux préoccupations centrales de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement de 1992, elle a mis en évidence les 25 principes qui sont ressortis de l'Action 21 du Sommet de Rio. Précisons pour finir que son travail a été préparé en réflexion avec les différentes activités d'organismes, entre autres l'UNESCO, qui ont créé un moment d'arrêt (par exemple la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement qui s'est tenue à Rio de Janeiro en juin 1992) afin d'analyser le développement tel que nous l'avons connu jusqu'à maintenant.

En définitive, on note de façon générale l'existence de beaucoup de travaux sur les Réserves de Biosphère et l'Education Environnementale dans le monde. Il s'agit entre autres

des mémoires de maîtrise, de DEA ou même de doctorat, des articles scientifiques, des rapports de stage etc. Mais en ce qui concerne le cas particulier du Bénin, beaucoup de travaux ont été réalisé dans le domaine des Réserves de Biosphère, abordant des thèmes aussi variés que divers. Nous citons entre autres "l'importance socio-économique et le rôle que jouent les Réserves de biosphère dans le développement des villages riverains" par exemple. Par rapport à la gestion, ces travaux mettent l'accent sur "la gestion participative ou la cogestion" sans pour autant aborder de façon claire et précise le rôle des jeunes dans le processus de conservation et de gestion des ressources naturelles. Cependant, peu de travaux sur l'Education Environnement en général et celle des jeunes en particulier existent. De même, la plupart des documents sur l'éducation environnementale que nous avons consulté dans les cadre de ce mémoire, n'abordent la question sous un seul angle, celui de l'éducation à l'environnement en tant que moyen ou instrument de protection de la nature, de l'environnement entendu dans son sens général, comme tout ce qui nous entoure (eau, aire, sol, etc.). Peu de travaux en effet abordent le sujet sous l'angle d'instrument pour la protection et la conservation des Ressource Naturelles des Réserves de Biosphère. Et c'est justement ce que nous essayons d'aborder dans ce mémoire.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo