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Prévision prospective du taux de change IATA (Association Internationale du Transport Aérien)

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par El Mehdi JEDDOU
Université Cadi Ayyad Maroc - Master spécialisé en management financier de l' entreprise 2010
  

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1.1.4. L'évaluation de la position de change et les techniques internes de couverture :

Les entreprises encourent un risque de change dès lors que la valeur de certains de leurs
créances ou de leurs engagements est affectée par les variations de taux de change. Le cas le
plus simple et le plus usuel est celui de créances et dettes libellées en devises étrangères : les

11 La taille d'une économie peut être si petite que des modifications de sa production ou de ses préférences relatives des biens « domestiques » ou étrangères n'exercent aucune incidence sur leurs prix relatifs. Dans ce cas, ces changement affectent son revenu national, mais pas nécessairement la valeur de sa monnaie. Dans notre analyse nous supposant que les prix relatifs, et par conséquent le taux de change sont affectés

avoirs perdent de leur valeur en cas de dépréciation de ces monnaies, l'endettement s'alourdit lorsqu'elles s'apprécient par rapport à la monnaie nationale.

L'internationalisation croissante des entreprises, la concurrence qui pèse sur les marges et l'instabilité des cours sur les marchés contribuent à renforcer l'importance que prend la gestion du risque de change dans la plupart des firmes. Cette gestion comporte deux aspects - en premier lieu, il faut déterminer avec précision la position de change de la firme, devise par devise. Nous verrons que cette évaluation soulève déjà des difficultés - en second lieu, il faut examiner les techniques de couverture utilisables. Nous présenterons dans ce chapitre les méthodes internes de couverture.

1.1.4.1. / 4011XXINICBdXBENIXeBEeBFICIge :

Une entreprise se trouve exposée au risque de change à plusieurs titres : du fait de son activité commerciale (particulièrement - mais non exclusivement - lorsqu'elle est libellée en devises étrangères), du fait également des investissements qu'elle a effectués à l'étranger et en raison enfin des opérations financières qu'elle a réalisées en devises. Il n'existe pas de définition uniforme de la position de change et l'exposition au risque de change peut être mesurée de plusieurs façons. Les entreprises disposant de filiales à l'étranger doivent convertir les états financiers (et notamment les bilans) de ces filiales dans la monnaie de la maison mère pour qu'ils soient intégrés dans les comptes consolidés du groupe ; cette conversion (ou consolidation) s'effectue en général au taux de change qui prévaut lors de la clôture des comptes. Les modifications de taux d'un exercice à l'autre induisent un risque de consolidation (1.1.4.1.1). Le risque de change économique (1.1.4.1.2) se définit plus largement comme celui que font subir des variations de cours à la valeur de la firme (telle qu'on la mesure par la valeur actualisée de ses cash flows) : ainsi, des modifications imprévues de taux de change peuvent relever le coût des approvisionnements, compromettre des débouchés et, plus généralement, affecter l'activité future voire la pérennité d'une entreprise. Enfin, le risque de transaction, le plus simple à évaluer, résulte du changement de la valeur de créances et de dettes dû aux variations de taux de change (1.1.4.1.3) ; ce risque nait tout particulièrement des opérations d'import-export. Les modalités de calcul de la position de change de la firme seront également exposées (1.1.4.1.4).

1.1.4.1.1. le risque de change de consolidation :

Bien qu'il existe plusieurs méthodes comptables de consolidation des comptes de filiales

étrangères, leur caractéristique commune est de convertir dans la monnaie de la maison mère les éléments du bilan des filiales susceptibles d'être affectés par des variations de taux de change, puis à calculer les gains ou pertes enregistrés au cours de l'exercice. Il y a perte de change en cas de diminution de la valeur, dans la monnaie de la maison mère, d'un poste d'actif (lorsque le cours de change a baissé entre les dates d'entrée et de sortie du bilan) ou augmentation de la valeur d'un poste de passif (si le cours de change est plus élevé à la date de sortie de bilan qu'à la date d'entrée). Des profits de change seront enregistrés dans des situations symétriques.

Deux méthodes principales de conversion sont utilisées qui se différencient sur les postes de bilan exposés et sur les gains ou pertes que l'on peut retenir et faire figurer dans le compte de résultat :

- Selon la méthode du cours de clôture, la plupart des postes du bilan des filiales libellés

en devises sont évalués en monnaie nationale au taux de change qui prévaut en fin d'exercice. Ainsi, la valeur des immobilisations, des stocks, des créances et des dettes... est convertie en monnaie de la maison mère au cours de clôture. La seule exception concerne le capital converti au cours historique (celui qui prévalait lorsque le capital de l'entreprise a été constitué). Dans la mesure où les conversions des différents postes du bilan ne s'effectuent pas au même taux, la création d'un poste spécifique « écart de conversion », créditeur ou débiteur, est nécessaire au rééquilibrage de l'actif et du passif ;

- Selon la méthode du cours historique, ces mêmes éléments sont convertis au taux de change qui était en vigueur lors de leur entrée dans le patrimoine de l'entreprise. Une exception là encore pour les actifs monétaires ainsi que les créances et les dettes qui sont convertis au cours de clôture. L'écart de conversion n'apparaît pas dans le résultat mais constitue, en fonction des vicissitudes monétaires, une charge ou un produit intégré au compte de résultat12. On ne s'étonnera pas de la divergence des résultats en fonction de la méthode utilisée13 : pour une même structure bilancielle, une variation de taux de change (par exemple, la dévaluation ou la dépréciation de la monnaie d'un pays dans lequel on possède une filiale) pourra se traduire, selon le cas, par une perte pour la firme ou par un gain. Il reste que ces

12 Le nouveau référentiel comptable international IFRS (International Financial Reporting Standards) applicable en Europe depuis le 1 janvier 2005 contraint désormais les entreprises cotées sur un marché organisé à faire figurer leurs actifs financiers et corporels (sauf exceptions) en fair value (ou juste valeur), l'objectif étant de donner au marché une information financière pertinente, fidèle à la réalité économique. La méthode du cours historique sera en conséquence abandonnée. CL P. Amis et E. Rospars (2005).

13 Eiteman, Stonehill et Moffett (2004),

gains ou pertes comptables n'ont pas toujours de réalité économique ;

- D'une part parce qu'ils restent virtuels tant que les participations sur lesquelles ils

portent ne sont pas vendues ;

- Et, d'autre part, parce qu'ils sont transitoires et peuvent être compensés par une

modification de la valeur nominale, en monnaie locale, des actifs considérés.

A titre d'exemple, on peut imaginer, pour une firme marocaine, qu'une baisse de l'euro (et donc une perte de change comptable sur la contre-valeur en dirham marocain des actifs réels détenus par cette firme en Europe) sera suivie à moyen terme dans ce pays (comme l'enseigne d'ailleurs la PPA) d'un mouvement de hausse des prix dont bénéficieront les actifs réels. Au total, pour la maison mère, la baisse de l'euro sera neutralisée par la hausse de la valeur (en dirham) de ses actifs européens. Enfin, toutes les méthodes comptables ne sanctionnent que l'incidence de la variation de change sur des valeurs passées d'actif et de passif, enregistrées dans le bilan. Or, les effets principaux concernent les cash flows futurs que seule permet d'appréhender la méthode économique de mesure de l'exposition au risque de change.

1.1.4.1.2. Le risque de change économique :

Il existe une grande divergence entre les pratiques comptables et les réalités économiques en matière d'évaluation de l'exposition au risque de change. Fondamentalement, le risque économique subi par une firme doit s'évaluer par l'ensemble des conséquences, à court et long terme, que des variations imprévues de taux de change peuvent exercer sur la valeur de cette entreprise dont la compétitivité peut être érodée ou stimulée par ces variations. La valeur d'une firme étant traditionnellement calculée par la somme actualisée de ses cash flows futurs, on peut donc mesurer les gains ou pertes de change économiques par la différence entre les valeurs avant et après les fluctuations de taux de change.

Le risque économique est ainsi défini beaucoup plus largement que le simple risque de consolidation ou le risque de transaction examiné supra. Ainsi, une entreprise qui ne produit et ne vend que sur son marché national, à partir d'inputs également acquis sur le marché local, des marchandises facturées et payées en monnaie nationale, peut souffrir des effets d'une concurrence plus vive (non anticipée) des fournisseurs étrangers dont la monnaie s'est

dépréciée14. Bien que n'étant concernée par aucun flux de devises, elle est néanmoins soumise à un risque qui pèsera sur sa valeur. Plusieurs études empiriques établissent qu'il existe une proportion beaucoup plus importante de firmes soumises au risque économique qu'au simple risque de transaction15.

La difficulté est toutefois d'appréhender l'ensemble des éléments qui, suite à des variations de cours de change, sont susceptibles d'affecter la valeur de l'entreprise. Les effets des fluctuations de change peuvent être vastes, indirects et retardés ; ils sont non seulement difficiles à discerner mais leur mesure est très aléatoire car on ignore, a priori, toutes les conséquences que pourra avoir une variation de taux de change sur les coûts de production et sur le produit des ventes (à la fois sur le territoire national et à l'étranger). Il n'est pas certain que des calculs effectués ex post, sur l'impact de précédentes variations de change, puissent être reconduits dans l'avenir et servir de base pour définir le montant du risque économique. En conséquence, on en est réduit à formuler des hypothèses dont le contenu influencera grandement l'évaluation de la position de change.

Les entreprises peuvent gérer et couvrir le risque économique par des méthodes semblables au risque de transaction. Elles peuvent aussi chercher a réduire en amont leur exposition, soit en diversifiant leurs marchés, leurs lieux de production et d'approvisionnement, soit encore en se spécialisant dans des productions peu sensibles aux variations de prix et donc de taux de change (productions << haut de gamme » pour lesquelles le coût ne constitue pas un argument de vente décisif).

1.1.4.1.3. le risque de change de transaction :

Face aux difficultés, tant conceptuelles que pratiques, que pose l'évaluation exhaustive du risque économique, on limite très souvent la couverture de change au risque de transaction, inhérent aux flux de devises à recevoir ou à verser pour des raisons commerciales (importations et exportations facturées en devises) et financières (engagements et prêts). Le calcul de la position de change de transaction peut être partiellement effectué à partir de la lecture de certains postes de bilan, en particulier, en ce qui concerne la position d'origine commerciale, des postes << Clients » et << Fournisseurs » libellés en devises étrangères. Le

14 On considère que seules les variations imprévues de taux de change peuvent dégrader la valeur d'une firme puisque les variations prévues de taux, tout comme celles de l'ensemble des variables économiques auxquelles l'entreprise est soumise, sont déjà incluses dans la valeur courante de l'entreprise.

15 Cf. sur ce point Fontaine et Gresse, << Risque économique », chapitre 6.

poste « Clients » (à l'actif) est générateur d'une position créditrice (ou longue), le poste « Fournisseurs » (au passif) d'une position débitrice (ou courte). Il est aisé, également, de calculer le montant des emprunts et des prêts dont le remboursement doit s'effectuer en devises étrangères. Toutefois, certaines opérations commerciales effectuées par la firme et non encore facturées (commandes prises et passées) peuvent ne pas être inscrites dans le bilan et, de la même manière, les opérations à terme (devises à recevoir ou à livrer) ne figurent que dans le hors-bilan. Il est donc nécessaire d'intégrer l'ensemble de ces éléments à la position précédente pour calculer une position de transaction globale.

Des difficultés supplémentaires peuvent naître de créances ou d'engagements dont on ne connaît pas le montant ni même, dans certains cas, s'ils sont effectifs ou simplement potentiels. Il en va ainsi des ventes sur catalogues à prix ferme en devises dont on ne sait pas, a priori, à quel volume de commandes elles vont donner lieu. Le problème le plus délicat concerne cependant la réponse aux appels d'offres internationaux ; la firme ayant soumissionné se trouve en position de change virtuelle en raison de l'engagement pris vis-à-vis du client Mais une fois le choix effectué au terme de l'adjudication, soit la firme se trouve effectivement en position de transaction (si sa proposition a été retenue), soit son engagement disparaît brutalement.

1.1.4.1.4. le calcul de la position de change :

L'exposition au risque est mesurée, devise par devise, par la position nette après compensation des créances et dettes de même montant et de même échéance. Comme nous l'avons déjà précisé, la position de la firme est ouverte et longue lorsqu'elle détient des créances nettes en devises, courte dans le cas contraire16 ; la position est fermée lorsque les créances équilibrent les dettes : il n'y pas, dans ce cas, de risque de change.

Naturellement, les créances et dettes en devises différentes ne se compensent pas. Une créance en yens dont la contre-valeur est de 100 000 euros n'est pas compensée par une dette en dollars de même montant ; il est aisé d'imaginer qu'un opérateur malchanceux pourrait voir se dégrader simultanément ses deux positions, à la suite d'une dépréciation du yen et d'une hausse (en euro) du dollar. De la même façon, il n'est pas possible de compenser, pour chaque devise, des créances ou des dettes d'échéances différentes : une créance de 100 000 CHF à 6 mois n'est pas neutralisée par une dette de même montant à 3 mois, car lorsque la dette sera remboursée, il subsistera une position longue pour 3 mois. Il faut donc que le responsable

16 Cf. chapitre 1, section 1.1.2.

financier dispose, devise par devise, d'un échéancier de trésorerie régulièrement mis à jour qui établit les encaissements et sorties de fonds prévus afin de prendre les mesures de couverture adéquates. Mais bien souvent en pratique, il est assez difficile à la firme de connaître précisément les dates auxquelles ses paiements seront reçus ; il est alors prudent d'adapter en conséquence la stratégie de couverture.

Les pertes ou gains de change réels, constatés à l'échéance de chaque transaction, seront passés au compte de résultat. Toutefois, le calcul des pertes ou gains latents, inhérents à des transactions non dénouées, pose davantage de difficultés ; les pertes estimées de conversion donnent lieu à la constitution d'une provision pour risque de change, alors que les gains demeurent sans incidence sur le résultat.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery