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Prévision prospective du taux de change IATA (Association Internationale du Transport Aérien)

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par El Mehdi JEDDOU
Université Cadi Ayyad Maroc - Master spécialisé en management financier de l' entreprise 2010
  

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1.1.4.2. Les techniques internes de couverture de change :

En matière de couverture, on établit traditionnellement une distinction entre techniques de couverture externes et techniques internes. Dans la première catégorie, le risque est transféré au marché, à une banque ou une autre institution spécialisée en contrepartie d'une rémunération. Les techniques internes regroupent toutes les autres mesures qu'une firme peut prendre pour éviter la formation d'une position de change ouverte ou en réduire le montant et elles présentent l'avantage de réduire les coûts de transaction. Depuis la suppression des contrôles des changes, le trésorier dispose d'une vaste panoplie de moyens, dont certains ménagent à la firme la possibilité de conserver pour elle les gains de change possibles. Il lui appartient d'évaluer les coûts et les avantages de chacun de ces moyens et de comparer le taux de change garanti aux prévisions de cours dont il peut disposer17. Les techniques étudiées dans cette section sont qualifiées d'internes parce qu'elles sont mises en ~uvre par l'entreprise elle-même pour réduire l'assiette du risque susceptible d'être généré par son activité commerciale. Leur objectif est donc de prévenir l'exposition au risque de change en recherchant un équilibre, devise par devise, des éléments d'actif et des éléments de passif exposés ou en jouant sur les délais de règlement.

1.1.4.2.1. Les modifications de la monnaie de facturation et des clauses d'indexation :

Les facturations en monnaie nationale apparaissent naturellement comme un moyen simple et
efficace d'éradiquer le risque de change de transaction : les variations des cours de change ne

17 A titre d'exemple (bien entendu caricatural) un exportateur s'abstiendra de couvrir à terme sa position créditrice si la devise considérée cote un déport important alors que tout le monde s'attend à sa réévaluation.

peuvent avoir de conséquence sur les recettes futures de l'entreprise. Il est certain néanmoins que cette procédure dépend de la bonne volonté du partenaire (qui prend le risque à sa charge) ou du rapport commercial entre les protagonistes. Certaines transactions sont coutumièrement libellées en dollars (comme, très souvent, les achats de matières premières) et tout changement de monnaie de facturation est alors impossible.

Une telle façon de procéder n'est d'ailleurs pas toujours souhaitable dans la mesure où elle risque d'être monnayée par le partenaire qui tentera de répercuter son coût de couverture sur les conditions commerciales (en exigeant un rabais par exemple). Dans ces conditions, le caractère de gratuité souvent attaché à ce procédé se révèle assez factice ; en fait, la facturation en monnaie nationale peut entraîner des coûts d'opportunité ce qui montre que toute activité de commerce international, même libellée en monnaie nationale, est génératrice d'un risque de change. Ajoutons encore que, pour un exportateur, faire une proposition de prix dans la monnaie de l'acheteur pourra se révéler un atout concurrentiel propre à faire pencher de son côté la balance. Il est également possible de facturer la transaction dans une monnaie tierce, qui ne soit ni celle de l'acheteur ni celle du vendeur. Dans ce cas, chaque partenaire encourt un risque de change d'où l'intérêt des monnaies composites ou panier qui, comme jadis l'écu européen ou aujourd'hui le DTS, sont dotés d'une relative stabilité (Encadré :1 ).

Enfin, parmi les solutions proches, on peut imaginer l'insertion dans le contrat d'une clause de change. Dans ce cas, un codicille prévoit un ajustement de prix lorsque survient une variation d'un certain montant de la monnaie de facturation par rapport à une devise donnée ou par rapporta une monnaie-panier (comme le DTS). Naturellement, les formules contractuelles envisageables en matière de clause de change sont en nombre quasiment illimité : certaines fixent un taux fixe entre la monnaie de facturation et la monnaie de référence de l'exportateur (onde l'importateur) alors que d'autres ne prévoient une adaptation de prix que lorsque la dépréciation (ou l'appréciation) de la monnaie de facturation dépasse un certain seuil. L'indexation des prix peut elle-même être totale (c'est-a-dire du même niveau que la modification du cours de change) ou partielle...

1.1.4.2.2. Le termaillage.

1.1.4.2.2.1.Définition et origine du termaillage :

Le termaillage peut être défini comme tout changement dans le rythme des règlements internationaux et, plus généralement selon la définition de la Banque de France, comme «

l'ensemble des opérations qui se traduisent par une modification des modalités selon lesquelles sont réglées les transactions avec l'extérieur ».Il est la traduction officielle de l'expression anglaise leads and lags (avances et retards) qui provient elle-même de la réaction des commerçants aux perspectives de modifications de taux de change. Dans le cas (le plus fréquent) où la monnaie de facturation d'une transaction est celle de l'un des deux cocontractants, un termaillage judicieux permet à l'un des partenaires de réduire son risque de change (voire de bénéficier d'une variation des cours) sans modifier la position cambiaire de l'autre.

Ainsi, les importateurs engagés en devises étrangères et prévoyant une dépréciation de la

valeur de la monnaie nationale par rapport à la monnaie de facturation auront tendance à accélérer le règlement de leurs achats, c'est-à-dire à en avancer le paiement, pour éviter d'avoir à débourser davantage si la dépréciation escomptée se produit. A l'inverse, les exportateurs placés dans la même situation (risque de dépréciation de la monnaie nationale par rapporta la monnaie de facturation) pourront retarder la perception de leurs créances pour bénéficier d'un gain de change. Des comportements symétriques se produiront si la monnaie nationale est susceptible de s'apprécier par rapport aux devises de facturation des flux commerciaux18.

Dans cette acception, le termaillage se ramène à une modification des clauses contractuelles de règlement : on le qualifiera de termaillage stricto sensu. Toutefois, on peut avoir une conception plus large du phénomène en intégrant :

- La modification du calendrier des transactions commerciales en fonction des perspectives cambiaires (situation de l'entreprise qui accélérerait ses achats de fournitures à l'étranger avant la dépréciation de la monnaie nationale)

- Les changements de monnaie de facturation (par exemple, en libellant le contrat en monnaie nationale lorsqu'on veut s'affranchir du risque de change)

- Le termaillage cambiaire, qui consiste à modifier le calendrier des achats ou des cessions de devises sur le marché des changes (par exemple, un importateur achète à l'avance la devise de facturation et la place en attendant le paiement ou un exportateur retarde la conversion en monnaie nationale du produit en devises de sa vente).

1.1.4.2.2.2. Les conséquences du termaillage :

Sur le marché des changes, les effets du termaillage sont analogues à ceux de la spéculation, se traduisant par un affaiblissement des monnaies discutées et par le renforcement des monnaies dont la hausse est attendue. Le fait (mentionné plus haut) qu'ils soient réversibles ne change rien au fait que, lorsque le termaillage se produit, la banque centrale émettrice de la monnaie attaquée se trouve dans l'alternative d'en laisser fléchir le cours ou d'engager ses réserves de change.

L'évaluation du termaillage est assez difficile à réaliser, car son repérage dans la balance des
paiements ne peut être qu'indirect. Mais si imparfaites que soient les estimations du

18 D'ol la traduction initial du décalage chronologique.

phénomène, son rôle dans plusieurs crises monétaires (dévaluation du sterling en 1967, sortie du franc du « serpent » monétaire en mars 1976) a été déterminant, car une modification de quelques jours des délais de règlement peut conduire à une accélération des achats de devises de la part des importateurs et à un retard des ventes des exportateurs et déséquilibrer fortement le marché des changes. On notera donc, une nouvelle fois, l'importance des phénomènes psychologiques : la crainte d'une baisse des cours incite les entreprises à se protéger (dans le souci légitime de défendre leurs intérêts) en modifiant l'échéancier des transactions de change afférentes à leurs échanges commerciaux, ce qui rend la baisse encore plus inexorable.

1.1.4.2.3. La centralisation de la trésorerie et la compensation des positions de change :

Comme on peut l'imaginer, il se produit quotidiennement au sein des groupes multinationaux des transferts de fonds dont l'origine est à la fois commerciale (règlements entre filiales) et financière (octrois de prêts, remboursements d'emprunts, paiements d'intérêts et de dividendes...)

1.1.4.2.3.1. Le netting ou compensation multilatérale :

Le netting, ou compensation multilatérale des règlements, a pour objet de réduire les paiements à l'intérieur du groupe. Ainsi, si une flotte A détient une créance sur la société B qui appartient au même groupe, elle pourra utiliser cette créance pour honorer sa dette à l'égard d'une troisième firme (du même groupe) C. Ainsi, à la place de deux paiements (de B à A de A à C), une seule transaction financière aura lieu, puisque qu'il suffira à B de payer C pour apurer l'ensemble des créances et dettes. La généralisation de la procédure pour les groupes de taille importante aura pour effet de réduire considérablement les coûts de transaction en minimisant les flux financiers. Elle n'est toutefois possible que si tous les paiements sont dus aux mêmes dates.

Pour mener à bien une telle procédure, il peut être créé un centre de clearing19, qui évalue périodiquement les positions nettes (créances ou dettes) de chaque composante du groupe dans les différentes devises et qui procède (par exemple, une fois par mois) aux appels de fonds pour que les règlements soient effectués entre les filiales.

Une telle façon de procéder permet de rationaliser les règlements à l'intérieur du groupe en
réduisant le nombre et/ou le montant des transferts, d'économiser le coût d'opérations de

19 Une entité existante ou une structure ad hoc, par exemple une banque de groupe.

change et d'éviter des couvertures redondantes.

1.1.4.2.1. la centralisation de la position de change (pooling) :

L'exercice par chaque composante d'un groupe d'une activité commerciale avec des firmes extérieures au groupe conduit à l'émergence, pour chacune de ces unités, d'une position de change spécifique. Ces positions de change peuvent également être centralisées dans une structure financière spécifique (le pool), plus ou moins complètement en fonction de l'autonomie financière laissée à chaque unité. On peut limiter la centralisation en maintenant l'autonomie de chaque unité (qui choisit librement sa stratégie de couverture) en attribuant à un centre unique la charge d'intervenir sur le marché des changes, afin d'augmenter le montant de chaque ordre et de réduire ainsi le coût des couvertures. Mais une forme plus radicale de centralisation consiste à créer un centre de refacturation qui s'interposera entre chaque composante du groupe et la clientèle.

Ainsi, la filiale japonaise d'un groupe américain cherchera à établir les factures inhérentes à ses ventes à des entreprises tierces en yens ; en cas de refusée la part des clients, la filiale facture alors en yens le centre de facturation, ce dernier refacturant les clients dans la monnaie qu'ils ont choisie.

Symétriquement, les fournisseurs suisses (extérieurs au groupe) de la même filiale vont facturer le centre dans leur propre monnaie (ou en une autre devise), celui-ci refacturant la filiale en yens. De cette façon, chaque filiale paie ou encaisse dans sa monnaie et le centre de refacturation (le plus souvent une société financière) assume l'intégralité de la position de change induite par l'activité des entreprises du groupe. L'intérêt de cette centralisation est d'optimiser la couverture et de délocaliser une part du profit du groupe vers un centre de trésorerie situé (généralement) dans un pays à fiscalité favorable.

En règle générale, les entreprises s'efforceront de réduire leur position de change en utilisant les méthodes de couverture interne. Toutefois, lorsque ces dernières sont inutilisables ou ne permettent pas de neutraliser totalement le risque de change, les firmes recourront aux techniques de couverture externes, fournies par des institutions spécialisées et donnant lieu, naturellement, à une rémunération spécifique.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand