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L'influence de l'alimentation hydrique de la vigne sur l'expression foliaire des maladies de l'esca et du black dead arm

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par Jean Dufouleur
Institut Universitaire de la Vigne et du Vin - Licence des Sciences de la Vigne 2011
  

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2.1 Suivi du régime hydrique de la vigne

2.1.1 Notion de potentiel hydrique

Selon Riou et al., (1997), la notion de potentiel hydrique permet de comparer les états hydriques des milieux physiques (sol et ses différentes strates) et biologiques (plante et ses différents organes), et de déterminer le sens de circulation de l'eau. Le potentiel hydrique (exprimé en mégapascals ou en bars) est une grandeur négative, qui représente l'énergie de la liaison de l'eau avec un milieu (le potentiel de l'eau libre étant égal à zéro). L'eau se déplace dans le sens des potentiels décroissants. Le potentiel hydrique de l'air est presque toujours plus bas que celui du sol, ce qui explique que les plantes soient traversées par un courant d'eau ascendant. Le potentiel hydrique dans les feuilles dépend de celui du sol et des résistances12 au transfert de l'eau à travers la plante.

2.1.2 Principe de la chambre à pression de Scholander et techniques de mesure

D'après Payan et Salançon (2003), la méthode de référence utilisée actuellement pour étudier la contrainte hydrique de la vigne se réalise à l'aide de la chambre à pression (ou « bombe ») mise au point par Scholander et al. en 1965. Le principe consiste en l'application d'une pression sur les parois du limbe d'une feuille insérée dans une chambre hermétique, via un gaz inerte, jusqu'à ce que la sève contenue dans la feuille exsude par la section du pétiole. La pression exercée, lue sur un manomètre, correspond alors au « potentiel hydrique régnant dans la feuille. Selon le mode opératoire (heure de la mesure, ensachage de la feuille au préalable ou non), la chambre à pression permet de suivre plusieurs indicateurs physiologiques. Ainsi, plusieurs applications ont été définies (Van Leeuwen et al., 2003) :

- le potentiel hydrique foliaire (ØF) : mesuré sur une feuille au cours d'une journée ensoleillée, sa valeur ne représente que le potentiel hydrique de la feuille prélevée, à l'instant de la mesure.

- le potentiel hydrique foliaire de base (ØB) : il correspond au même potentiel hydrique foliaire, mais il est mesuré cette fois juste avant le lever du soleil. En fin de nuit les stomates sont fermés, la transpiration est bloquée, et la mesure reflète l'état d'hydratation de la plante entière, en relation avec l'état de l'eau dans le sol (teneur en eau).

- le potentiel hydrique tige (ØT) : il est mesuré au cours d'une journée ensoleillée, sur une feuille qui a été recouverte par un sachet étanche et opaque pendant au moins une heure avant la mesure : à l'obscurité les stomates de la feuille se ferment, et le potentiel hydrique de la feuille s'équilibre avec le potentiel hydrique du rameau entier (tige) qui la porte. Cette mesure permet d'approcher l'état hydrique de la plante entière en cours de journée (qui est sous la dépendance de de la capacité de fourniture racinaire autant que de l'intensité de la demande climatique au moment de la mesure). Selon Choné et al., (2000), il s'agit de l'indicateur le plus précis dans le cadre d'un suivi de la contrainte hydrique subie par la vigne, et c'est celui-ci qui a été utilisé dans le cadre de cette étude.

12 Voir paragraphe 2.4 : Mouvements de l'eau dans le continuum sol-plante-atmosphère (CSPA)

Figure 11 : Schéma du principe de fonctionnement d'une chambre à pression

Un gaz sous pression (a) injecté dans une chambre hermétique (b) contenant une feuille permet une exsudation de sève à l'extrémité du pétiole (c). Lecture de la pression (d). Source : Payan et Salançon (2003)

C D

A B

E

Photo 16 : Mesure du potentiel foliaire de tige

A : chambre à pression de Scholander, avec bouteille de gaz ; B : feuille ensachée ; C : découpe de l'extrémité du pétiole ; D : mise en place de la feuille dans la chambre et injection du gaz ; E : observation à la loupe du ménisque de sève. Source : Dufouleur (2011)

Tableau 4 : Etat hydrique de la vigne selon la valeur des potentiels foliaires de tige (Øt)
Source : Sibille etal. (2007)

Øt (bars) Etat hydrique de la vigne

0 à -5 contrainte hydrique absente à légère

-5 à -8 contrainte hydrique légère à moyenne

-8 à -11 contrainte hydrique moyenne à forte

--11 à -14 contrainte hydrique forte à sévère

< -14 contrainte hydrique sévère

2.1.3 Description et protocole d'utilisation de la chambre à pression

La chambre à pression de Scholander est une enceinte fermée permettant d'exercer une pression sur une feuille13. Reliée à une bouteille d'azote liquide, elle est composée d'un cylindre permettant d'enfermer la feuille dont le pétiole dépasse par le couvercle. Le couvercle de la chambre comprend un joint torique. Celui-ci, serré autour du pétiole, permet d'enfermer la feuille de façon hermétique dans la chambre. Deux vannes permettent de contrôler le débit de gaz entrant et sortant de la chambre. Un manomètre indique l'évolution de la pression à l'intérieur de celle-ci (Figure 11). Quand la pression du gaz appliquée équilibre la pression de la sève dans la feuille, la section du pétiole dépassant du couvercle s'humecte de sève. Il est très important de régler finement la montée en pression du gaz. Dans le cas contraire, on risque de surestimer la mesure en relevant trop tard la pression sur le manomètre, par rapport au moment de l'apparition de la sève.

2.1.4 Dispositif expérimental et mesure du potentiel hydrique foliaire de tige (Øt)

Pour chacune des parcelles suivies et de façon à limiter les effets de bordures, il a été défini une micro-zone d'étude, à l'intérieur de laquelle 12 ceps de référence ont été choisi sur 2 rangs côtes-àcôtes. Les ceps ont été sélectionnés sur les critères suivants : âge adulte (> 4 ans) ; expression végétative correcte ; absence visible de maladie ou de carence. Ils ont été marqués et numérotés.

Les mesures de potentiel de tige ont été effectuées par deux équipes différentes sur un réseau de parcelles de référence géré par le BIVB et par l'IUVV. Elles ont eu lieu en milieu de journée (midi solaire), période pendant laquelle la demande évaporatoire est maximale (ØTIGE MIN). On les a réalisées sur les ceps de références, en sélectionnant des feuilles saines issues de la partie médiane d'un rameau principal. L'ensachage a été réalisé pendant la matinée, au minimum une à deux heures avant la mesure, dans des doubles sacs plastiques opaques et aluminisés en surface. Les feuilles ont été prélevées une par une et juste avant la mesure, en arrachant le pétiole au niveau de son insertion sur le noeud. Le pétiole a été amputé de son extrémité à l'aide d'un cutter bien aiguisé pour ne pas écraser les tissus. Il a ensuite été introduit dans l'orifice du couvercle de la chambre prévu à cet effet. L'application du gaz a été effectuée une fois le couvercle refermé, avec une montée en pression très progressive. Dès l'apparition du ménisque de sève (observé à l'aide d'une loupe), la valeur de la pression régnant dans la chambre a été notée (photo 16).

A partir des résultats obtenus, une valeur moyenne des potentiels a été calculée pour chaque parcelle et pour chaque date de mesures. Pour interpréter ces résultats et caractériser le niveau de la contrainte hydrique subie au cours de la saison, nous avons utilisé les valeurs seuils définies par Sibille et al., (2007) pour les potentiels hydriques foliaires de tige (Øt) (tableau 4).

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