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L'action humanitaire et la reconstruction: le cas du tsunami indonésien de 2004 et du séisme haitien de 2010

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par Pierre Thibaut BATA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master 2011
  

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Section2 : Les pratiques de l'action humanitaire comme une entrave à la reconstruction.

Lorsque survient dans un lieu donné une catastrophe naturelle de grande envergure, on assiste généralement à un déploiement humanitaire colossal. Parce que spécialisés parfois dans des domaines semblables, ces acteurs humanitaires qui interviennent dans l'urgence dupliquent des interventions similaires dans un même rayon et pour la même population. On parle dans ce cas du défaut de coordination, sans laquelle il serait difficile d'envisager la démarche vers la reconstruction. Aussi, il faut noter que, dans un contexte de crise naturelle où il n'existe pas d'une part une cohésion au niveau politique et d'autre part une fragilité au niveau économique, il est très difficile de réaliser les objectifs de reconstruction (paragraphe

154Thomas KAUFFMANN, « La reconstruction après le tsunami, bilan provisoire », disponible sur http://www.thomas-kauffmann.tk/travelblog/?p=40 (consulté le 30/04/2011).

L'action humanitaire et la reconstruction : Le cas du Tsunami indonésien de 2004 et du Séisme
haïtien de 2010

1). Par ailleurs, l'on a souvent remarqué dans les interventions humanitaires que les acteurs marginalisent ou alors prennent très peu en considération l'apport des populations locales. Et dans la même logique ce sont des modèles de reconstruction parfois inadaptés au contexte qui veulent être imposés bafouant ainsi les considérations culturelles du pays sinistré (paragraphe

2).

Paragraphe 1 : Le défaut de coordination Humanitaire et l'instabilité politico-
économique comme entraves à la reconstruction.

En effet, lorsque la coordination humanitaire (A) est défaillante et le contexte politicoéconomique (B) chaotique, il est difficile d'envisager la réussite de la reconstruction.

A- Le défaut de coordination Humanitaire : un obstacle à la reconstruction.

En effet, face à l'aggravation à la multiplication et à la complexification des situations 10YEcitiiILhs IClurgence nées des catastrophes naturelles ou anthropiques, la nécessité de coordonner l'assistance à apporter aux victimes est devenue en elle-meme une urgence. C'est donc par les résolutions 46/182 du 19 décembre 1991, 47/168 du 22 décembre 1992, 48/57 du 14 décembre 1993 et 49/139 du 20 décembre 1994 que les UN ont entrepris une construction institutionnelle et normative visant à rationaliser les opérations humanitaires et à renforcer le rôle du secrétaire général dans l'aide humanitaire d'urgence et le secours en cas de catastrophes naturelles. On parle à cet effet de la coordination de l'action humanitaire. Elle a pour but de limiter les duplications d'interventions similaires dans un meme rayon d'action et pour la même population. Selon Jean Didier BOUKONGOU, « OaEILIisRc ICVtILeEICIEOa E coordination se justifie également par la réalité selon laquelle, dans une bousculade humanitaire, il peut y avoir un gaspillage de ressources qui peut avoir une grande incidence sur la population assistée à long terme »155.

Au vu de ce qui précède, il apparaît clairement qu'en l'absence d'une véritable coordination humanitaire, l'on ne saurait envisager une réussite de la reconstruction post crise156. Si les fonds reçus excédents et que les actions menées ne sont pas concertées ou coordonnées que faut-il attendre pour la reconstruction ? On l'a vu, l'aide est beaucoup plus efficace quand tout le monde tire à la meme corde. Il s'est avéré dans des cas de désastres majeurs comme l'ouragan Katrina en 2005 ou le séisme d'octobre 2005 au Pakistan que

155Jean Didier BOUKONGOU, Cours de coordination de l'action humanitaire, Master droits de l'homme et Action humanitaire, UCAC/APDHAC, année académique 2010-2011, inédit, p. 3.

156 La gestion de l'urgence étant elle-même défaillante.

L'action humanitaire et la reconstruction : Le cas du Tsunami indonésien de 2004 et du Séisme
haïtien de 2010

malgré la présence de nombreuses organisations humanitaires, les secours n'ont pas pu etre efficaces par manque de coordination ou de logistique. Ce fut aussi frappant dans le cas du tsunami. Dans ce dernier cas particulièrement en Indonésie, et malgré le fait que bon nombre d'observateurs s'arriment à dire que la reconstruction indonésienne a été un succès, nous avons assisté à ce que Pierre MICHELETTI a appelé le « Grand Barnum Humanitaire »157. Une situation qui entraîna notamment l'intervention d'innombrables petites associations aux domaines de compétences parfois aussi diverses qu'approximatives qui révélèrent des difficultés de coordination. Aussi, Le bureau de l'ONU chargé de coordonner l'aide humanitaire a reconnu avoir été vite dépassé : « Il y avait tellement d'organisations qui voulaient aider qu'il n'était pas facile pour elles de trouver un rôle »158. En Haïti également la coordination a eu du mal à se mettre en place159 du fait meme de la pluralité d'acteurs et d'actions non concertées sur le terrain. On aurait dit « une petite compétition entre amis ». En effet, l'importante médiatisation et la vive émotion que cette catastrophe a suscité au delà des simples frontières haïtiennes ont permis, dans les jours qui ont suivis le 12 janvier, d'obtenir une relative assistance internationale en matière de secours d'urgence. Les États se bousculaient alors pour « se tenir aux côtés » des Haïtiens en « cette période difficile »160. Exprimant tour à tour leur « profonde émotion»161, une course à l'assistance a été lancée dans les quelques jours qui ont suivis le séisme. Dans un tel contexte la reconstruction ne peut qu'etre un leurre dans la mesure où, s'il est admis que la reconstruction passe par une bonne gestion de l'urgence, on comprendrait alors que l'échec de cette dernière ne puisse qu'avoir des conséquences néfastes sur la reconstruction. Il est évident néanmoins que, lorsque la coordination est défaillante dans un contexte de crise, c'est parfois le fait de l'instabilité politique et économique qui sévit dans le pays en cause.

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