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Les sanctions internationales aux violations des droits de l'homme dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité internationales

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par Arsène TCHAGNA TAKWI
Université de Dschang - Master droit public 2012
  

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CHAPITRE II : SANCTIONS POLITIQUES ET RESPECT DES DROITS DE L'HOMME : UNE COMPATIBILITE PROBLEMATIQUE

Les sanctions politiques mettent en oeuvre une responsabilite collective. Elles sont dirigees contre un Etat et peuvent avoir un impact nefaste sur sa population civile, c'est-A-dire sur les droits fondamentaux de ses citoyens. Comme l'ecrivait le Professeur Hans KELSEN :

« La conduite contraire au droit des organes etatiques appeles a executer les obligations internationales est la condition a laquelle le droit international attache une sanction, sanction qui, en tant qu'acte de contrainte, ne frappe pas les organes qui violent le droit, mais d'autres organes, le peuple, et en particulier le peuple sans armes, par consequent les sujets de l'Etat dont les organes ont viole le droit international, encore que ceux qui sont frappes par la sanction n'aient nullement contribue a provoquer l'acte illicite, ni n'aient jamais ete en mesure de l'empecher *1 91.

Ainsi, les sanctions politiques opérent un deplacement de la responsabilite en visant la victime tout en deculpabilisant l'auteur. Ceci se verifie surtout en cas de violation des droits de l'homme. L'on note alors une incompatibilite entre les sanctions politiques et le respect des droits de l'homme (section 1). Au vu d'un tel echec impute aux sanctions politiques, les organes politiques internationaux ont convenu de faire que g ce qui est legal soit egalement legitime *1 92. C'est dans cette perspective qu'apparait un effort de legitimation des sanctions politiques (section 2).

1 91 Voir KELSEN Hans, g Theorie generale du droit international public ... *, op.cit., P.130.

1 92 Voir DECAUX Emmanuel, g Legalite et legitimite du recours a la force : de la guerre juste a la responsabilite de proteger *, Droits fondamentaux, n°5, janvier- decembre 2005, P.10.

SECTION 1 : LA MISE EN EXERGUE DE L'INCOMPATIBILITE ENTRE LES SANCTIONS POLITIQUES ET LE RESPECT DES DROITS DE L'HOMME

A la suite des violations des droits de l'homme, les sanctions politiques viennent davantage troubler la paix et la sécurité internationales. Dés lors, pour mettre fin a une situation de violations des droits de l'homme, le recours aux sanctions politiques s'apparente a g l'usage de la dynamite D pour neutraliser une mouche1 93. C'est dire que l'incompatibilité entre les sanctions politiques et le respect des droits de l'homme se vérifie tant sur le plan formel que sur le plan matériel. Sur le plan formel, il s'agit de la méconnaissance de l'obligation de respect des droits de l'homme inscrite dans les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme (paragraphe 1). Sur l'angle matériel, il est question des répercussions des sanctions politiques sur les droits de l'homme (paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : La meconnaissance d'une obligation im plicite de respect des droits de l'homme

Les sanctions politiques doivent s'appliquer tout en respectant les droits de l'homme. Les instruments juridiques internationaux le précisent, me-me s'ils ne le font pas de fagon explicite. En effet, les actions coercitives menées par les organes politiques internationaux ne tiennent pas compte de cette obligation tacite. Pourtant, celle-ci est bel et bien prévue tant par la Charte des Nations Unies (A), les textes internationaux relatifs aux droits de l'homme (B), que par les textes internationaux portant sur le droit humanitaire (C).

1 93 Voir WECKEL Philippe, * le Conseil de sécurité des Nations Unies et l'arme nucléaire *, AFDI, vol LII, 2006, P.1 97.

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A- Une obligation issue de la Charte des Nations Unies

Dans son action coercitive de maintien de la paix et de la securite internationales, l'ONU a une g obligation conditionnee de respect des droits de l'homme D1 94. Celle-ci est inscrite dans sa Charte constitutive. En effet, l'article 24, paragraphe 2, in limine de la Charte dispose que le CSNU doit agir g conformement aux buts et principes des Nations Unies D dans l'accomplissement de ses devoirs. C'est dire que le CSNU a l'obligation de se conformer aux buts et principes de la Charte. Parmi les buts et principes des Nations Unies, figure le respect des droits de l'homme. L'article 1, paragraphe 3, de la Charte enonce en particulier l'objectif de developpement et d'encouragement du respect des droits de l'homme. Il est enterine par l'article 55 (c) de la Charte qui reprend le but de promotion des droits de l'homme et dispose que les g Nations Unies favoriseront (...) le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertes fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion D.

L'article 13, paragraphe 1(b), precise encore l'objectif a atteindre en matiere de developpement et d'encouragement au respect des droits de l'homme en confiant a l'AGNU la tache de g faciliter pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, la jouissance des droits de l'homme et des libertes fondamentales D. L'article 62, paragraphe 2, donne un role semblable au Conseil economique et social en lui ouvrant la possibilite de g faire des recommandations en vue d'assurer le respect effectif des droits de l'homme et des libertes fondamentales pour tous D. Enfin, relativement a l'article 76(c) de la Charte, le regime international de tutelle devait g encourager le respect des droits de l'homme et des libertes fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion D.

Ainsi, le respect des droits de l'homme est une obligation primordiale inscrite dans la Charte. L'ONU doit necessairement tenir compte de celle-la

1 94 Voir COUZIGOU Irene, g Le Conseil de securite doit-il respecter les droits de l'homme dans son action coercitive de maintien de la paix ? D, op.cit., PP.111-123.

lorsqu'elle adopte des sanctions, meme si, comme le souligne le Docteur Irene COUZIGOU, a les dispositions de la Charte relatives aux droits de l'homme ne sont pas vigoureuses N1 95. La pertinence de cette affirmation est A relever, etant donne que les dispositions dont il est question parlent de "developper'', de "favoriser'', d' "encourager'' ou de "faciliter'' le respect ou la jouissance des droits de l'homme.

Neanmoins, le droit derive des Nations Unies se consacre aussi a renforcer l'obligation de respect des droits de l'homme. Il s'agit plus precisement d'un certain nombre de resolutions adoptees par l'AGNU et qui explicitent l'article premier de la Charte1 96. Outre le droit derive des Nations Unies et la Charte des Nations Unies, l'obligation de respect des droits de l'homme est aussi prevue dans les instruments relatifs aux droits de l'homme.

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