WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'éloge du matriarcat dans "la mémoire amputée de Werewere-Liking

( Télécharger le fichier original )
par Arnaud TCHEUTOU
Université de DoualaCameroun - Diplôme d'études approfondies 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

V.2- Le magnétisme irrésistible.

L'attraction féminine se décline en deux points : d'abord l'hommage rendu au personnage féminin, ce qui témoigne l'admiration éprouvée pour lui ; ensuite son charme physique et spirituel. La Mémoire amputée est le prétexte choisi par Werewere-Liking pour saluer la mémoire de toutes les femmes africaines en général et les femmes dynamiques en particulier, leur rendant ainsi un vibrant hommage. Michelle Mielly fait de cette idée le point d'ancrage de l'oeuvre :

« Liking [...] fait de son expérience personnelle un amalgame de celles de nombreuses femmes avec la grand-mère Madja, tout comme Madjo dans L'Amour-Cent vies, le point de repère principal. Madja est la figure de proue de cette généalogie de femmes battantes auxquelles l'auteur rend hommage » (M.A., 13).

notamment à la première section intitulée « Temps O », l'auteur plante le décor en présentant sommairement Halla, les motivations qui l'ont conduite à la réalisation de ce projet et surtout les enjeux. Parmi ces enjeux, il se dessine en bonne place l'hommage rendu aux personnages féminins qui ont accompagné l'existence de l'écrivain depuis son enfance :

« Du fond et tout au long de ma plus petite enfance, images de femmes aimées ou rejetées, méprisées ou affrontées, mais toujours indissociablement plantées sur le bord de ma destinée, comme des panneaux routiers, des signaux lumineux que nul conducteur ne saurait impunément ignorer sans exposer dangereusement sa propre vie. Alors, je pris la résolution d'écrire au gré de ma mémoire, sans lui imposer un ordre ou une préséance, et encore moins, un rythme extérieur » (M.A., 22).

Ces mots constituent les dernières phrases du Temps O. Ils annoncent clairement les couleurs et avisent le lecteur sur les enjeux. Le dénouement de l'intrigue se fait à la section « 48 » par une sorte de bilan. La narratrice revisite quelques personnages actifs qui lui ont été très proches et salue leur mémoire. Que ce soit ceux qui sont restés en vie ou ceux qui ont connu le trépas. Mais elle insiste davantage sur les personnages féminins. C'est comme si, ayant fait parler les mémoires des femmes, ayant ôté le voile sur leur silence, elle pense avoir accompli sa mission. Et qu'à l'heure de la traversée du « Grand Fleuve »79, elle s'en irait en toute quiétude, fière d'avoir arpenté sa trajectoire de bout en bout. Surtout, Halla termine son discours en invitant les Africains à célébrer la femme afin que le continent noir connaisse un avenir glorieux :

« Qu'au coeur de ma terre embrasée par la guerre fratricide des pauvres, je vous nomme encore et encore ô vous tous si près de mon coeur, que je vous chante une dernière fois, en souvenir de mes mères Naja et de mes Tantes Roz

Avant que ne s'endorme ma voix

79 - Joseph Ngoué, Op. Cit., p. 25.

Pourquoi manquerais-je de sérénité ?

[...]

Je crains un plus grand écrasement des femmes mes filles, si toutes les tantes Roz venaient complètement à disparaître, avec nos mémoires amputées, trouées... Une sorte de retour à la traite cache malicieusement son museau derrière des mots qui ne veulent plus dire la même chose. Souvenez-vous, sinon de vos mères, au moins de vos tantes qui ont pu tuer le mal par le silence, et que vogue le futur » (M.A., 412-414)

Liking termine son récit sur une note d'espoir, celle de voir l'Afrique sortir de sa situation de marasme actuelle. Laquelle situation est fortement dénoncée tout au long du récit comme dans ce discours de fin. C'est ce qui justifie la tonalité ambivalente qui se dégage ici. La peur et la mélancolie (« je crains ») côtoient l'espoir et la joie (« que vogue le futur »).

Pendant que la femme est honorée, l'homme ne l'est pas. Au contraire, la narratrice trouve en lui le germe du mal-être de l'Afrique. Il est responsable de toutes les vicissitudes des Africains et plus particulièrement des guerres fratricides incitées ça et là pour préserver des pouvoirs factices, des pouvoirs contre-pouvoir. Halla s'en offusque vivement. C'est pourquoi elle craint que les femmes qui sont porteuses d'espoir en soient de plus en plus victimes et elle en appelle donc à la clémence et à l'humanisme de ces hommes. Qu'ils deviennent humains au moins au nom de leurs mères et tantes à défaut de l'être pour leurs épouses et soeurs :

« Hélas, j'entends un requiem lourd et traînant sur les pas de mes hommes déshumanisés qui s'entredéchirent pour des bribes d'apparences d'un pouvoir sans conscience divine, un pouvoir pire que celui de la jungle, un pouvoir qui dévore sans devoir de perpétuer la vie, qui tue pour tuer, sur commande, un pouvoir de robot » (M.A., 414).

En dénonçant le sadisme des hommes au dénouement du récit, WerewereLiking confirme définitivement que l'homme est foncièrement méchant et que c'est cette idée qui doit être retenue de lui. En revanche, elle consacre, par le jeu

de l'ironie, l'honneur qui est dédié aux femmes et qui doit continuer de l'être. Surtout qu'elles captivent aussi par leur charme. Le personnage féminin exerce une attraction tant sur les êtres humains que sur les génies. Chaque fois que Halla Njokè se retrouve dans la forêt, Yèrè apparaît sous l'apparence humaine. Yèrè est le génie de la forêt qui pousse « sous l'arbre fantôme » (M.A., 158). Cette présentation est faite dans la chanson qui le célèbre :

« `'Yèrè Mbèi Ngock a poussé sous l'arbre fantôme Tel un champignon, Yèrè fils de la pierre Albinos Yèrè vivra comme l'écureuil de l'ancêtre Sénd Biok Grimpant et sautillant le long des branchages

Sans construire un nid sans creuser des terriers Yèrè n'est qu'un passant égaré sur terre

Si tu cherches Yèrè fils de la pierre Albinos Cherche le sous l'arbre fantôme

Où poussent les champignons des retrouvailles de génies `' » (M.A., 158- 159).

Dès que ce génie flaire la présence de la narratrice dans la forêt, il arrive instantanément comme mu par une force attractive. Les rencontres se passent quand Halla vit encore chez son père où Mam Naja, sa marâtre, lui abandonne toutes les tâches domestiques. Le lieu privilégié pour son assoupissement est la forêt qui est non loin de leur case et où elle va régulièrement, prenant avec elle son bébé, une fois que ses parents sont sortis :

« Je ne voulais plus rester là, seule à tenir un foyer auquel les fondateurs eux-mêmes ne croyaient pas. [...] Alors, brusquement, je me suis mise à emprunter le chemin du fleuve dès que mes parents tournaient le dos. Je confiais les deux petits frères à la vieille Rébecca. Mon bébé au dos, je partais m'asseoir sur le vieux tronc d'arbre de la crique aux tambourineuses. Yèrè, que je nommais désormais mon bissima et qui m'appelait son génie des eaux, ne tardait pas à me rejoindre. On aurait dit qu'il sentait ma présence dans ce lieu, où qu'il se trouve dans le village, car je n'attendais jamais plus d'un quart d'heure sans qu'il arrive en courant » (M.A., 156).

Alors que le génie devrait agir sur Halla parce qu'il a des pouvoirs surpassant ceux des humains, il se retrouve agi. Il se dépêche pour aller à sa rencontre comme s'il devrait être châtié au cas où il arrivait en retard. Yèrè courtise même Halla dans le dessein de faire d'elle son épouse. Il ne se contente pas de la fréquenter simplement :

« Il voulait savoir si je l'attendrais. On se marierait [...]. Il prenait mon regard en captivité. On se regardait pendant des moments incroyablement longs. Il prenait ma main et la serrait longuement, progressivement, jusqu'à ce que je lui dise qu'il me faisait mal. Alors il me relâchait en riant. Donc je ne rêve pas, [dit le génie], tu es vraiment humaine et tu es là tout près de moi. Je suis si heureux que je crains de n'avoir plus rien d'autre à découvrir sur cette terre » (M.A., 157).

Mais Yèrè apporte aussi beaucoup au personnage féminin dont il tire profit. Il initie Halla à la phytothérapie et l'abreuve des connaissances historiques, cosmogoniques et ésotériques :

« C'est lui qui le premier a attiré mon attention sur les différences entre ce qu'il appelait les connaissances des blancs et le savoir de nos ancêtres. Il établissait des comparaisons qui me laissaient bouche bée. [...] Il me racontait des histoires anciennes, des mythes, me chantait des épopées comme celles que chantaient les grands aèdes dans la cour de Grand Pa Helly » (M.A., 157).

En dehors de Yèrè, un autre génie vient à la rencontre de Halla. Il s'agit d'un poisson mystique. Mais cette fois-ci, il la trouve en compagnie d'un autre génie. Et cela nous fait penser à un adage : « Qui se ressemble s'assemble ». Un génie ne peut être attiré que par un autre génie. Si Yèrè est attirée par la femme, c'est parce que, à défaut d'être elle-même un génie, elle possède au moins des pouvoirs surnaturels. Le poisson dont le pouvoir mystique semble bien supérieur à celui de Yèrè n'est venu à Halla que quand elle est en compagnie d'un autre génie et qu'elle a même déjà reçu d'autres pouvoirs apportés par ce dernier. Le

génie-poisson apporte, lui aussi, un enseignement et non des moindres. Il enseigne en parabole le mythe du premier monde qui a été englouti par les eaux et que Platon nomme l'Atlantide. Ce mythe est l'histoire cosmogonique de l'Egypte pharaonique et par conséquent de la terre africaine ou même de ce monde dans lequel nous vivons actuellement, s'il est acquis que l'Afrique est le berceau de l'humanité :

« Un poisson qui imprimait des mots dans nos têtes sans cependant émettre des sons. Nous nous étions regardés pour vérifier si chacun entendait bien cette parole muette. Le poisson racontait une histoire à propos d'une terre d'union qui s'appelait Atna ou Atlana » (M.A., 157).

L'appellation « Atlantide » est le synonyme de « Atlana » ou « Atna » selon certains historiens et égyptologues. Mais le monde englouti par les eaux, suite au « Grand Cataclysme »80 que la terre a connu en 9792 avant notre ère, a pour dénomination originelle « Ahâ-Men-Ptah »81 qui signifie « Le premier coeur de Ptah »82, Ptah étant Dieu. L'histoire du Grand cataclysme d'où transparaît cette appellation est parvenue à l'humanité grâce au travail des « Grands Prêtres rescapés »83. Ils avaient pour devoir de la graver sur des pierres pour qu'à jamais les Africains en particulier et les hommes en général sachent d'où ils sont venus :

« Les Grands Prêtres entreprirent de conter leur odyssée en la gravant sur la pierre impérissable. Avant de parvenir sur cette terre devenue l'Egypte, et durant un long et terrible exode, ces religieux avaient guidé les survivants vers la terre promise, sans aucune hésitation possible, vers celle qui deviendrait leur "deuxième coeur" [...]. Il fut demandé un autre effort prodigieux afin d'ériger à nouveau, sur ce site, ce qui deviendrait le complexe des "Combinaisons-Mathématiques-Divines" et des Annales originelles du "Coeur-Aîné" : Ahâ-Men-Ptah, l'Amenta, surnom phonétisé

80- Albert Slosman, Et Dieu ressuscitera à Dendérah, Paris, Robert Laffont, 1980, p. 10.

81- Albert Slosman, Ibid, p. 10.

82- Albert Slosman, Ibid, p. 10.

83- Albert Slosman, Ibid., p.10

de ce qui était depuis si longtemps le Royaume des Ancêtres du Continent perdu »84.

Le récit de l'odyssée d'Ahâ-Men-Ptah pour la « Terre Promise »85, l'Egypte, renseigne sur l'origine des Africains et de la grande et puissante civilisation pharaonique. Au centre de cette genèse se trouve Dieu qui avait décidé de détruire son « premier coeur » à cause de l'impiété de la plupart de ses populations. L'indignation du Pontife Khanepou quand il apprit la nouvelle du roi Khoufou le démontre : « Quelle faute avons-nous commise pour que Dieu permettent pareil sacrilège ? En quoi sommes-nous responsables de la prise du sceptre par les adorateurs impies du soleil ? Devons-nous être punis à cause d'eux ? »86.

La femme se trouve aussi au centre de cette genèse. Nout que Dieu avait baptisée la « mère divine »87 avait été choisie pour porter en son sein le Rédempteur Osiris qui devait sauver ceux qui pouvaient l'être et les conduire à « Ath-kâ-Ptah 88», le « Deuxième-coeur-de-Dieu »89, la Terre Promise, l'Egypte. L'Egypte est donc le lieu où tous les rescapés devaient se retrouver pour bâtir un nouvel empire plus fort et plus puissant que le précédent :

« Le lieu tant attendu et enfin trouvé, fut appelé Ta Mérit en un premier temps : `'Lieu aimé'', appellation qui lui fut conservée jusqu'à ce que le premier roi de la première dynastie unifie le territoire entier en un "deuxième-coeur-de-Dieu" : Ath-Kâ-Ptah, nom qui fut décidé de lui donner des millénaires avant leur arrivée par les survivants d'Ahâ-MenPtah, les rescapés de l'Atlantide, lorsqu'ils promirent de sceller ainsi la seconde alliance avec Ptah. Ce fut d'ailleurs ce nom d'Ath-Kâ-Ptah que les Grecs phonétisèrent en Ae-Guy-Ptos, dénomination reprise en français par Egypte »90.

84- Albert Slosman, Ibid, pp. 101.

85- Albert Slosman, Ibid, p. 10.

86- Albert Slosman, Ibid, p. 177.

87- Albert Slosman, Ibid, p. 182.

88- Albert Slosman, Ibid, p. 182.

89- Albert Slosman, Ibid, p. 182.

90- Albert Slosman, Ibid, pp. 11-12.

L'Egypte a été donc pour les rescapés, la nouvelle terre d'union. Werewere-Liking a raison de s'interroger sur la signification ambivalente de Atlana et de Atna, deux appellations pour un même espace :

« Ce ne peut être que l'un ou l'autre mais pas ces deux noms à la fois, répond mon bissima. Puisque l'un des deux est le contraire de l'autre. Atna comme union et Atlana comme découdre, désunir. Un seul pays ne peut pas porter les deux noms en même temps » (M.A., 157).

En réalité, Ahâ-Men-Ptah assume les deux sens : elle a été la terre toute l'humanité vivait avant le Grand Cataclysme. En même temps, elle a été le lieu de la désunion, des clivages avec deux formes de croyances : le culte de Ptah et le culte du soleil. C'est d'ailleurs cette désunion qui est à l'origine de l'engloutissement. Mais on peut aussi interpréter cette ambivalence comme une sorte d'androgynie qui caractérisait déjà la terre primordiale et dont l'influence se répercute sur le monde actuel. Aucune société ne saurait avoir un seul type d'êtres humains présentant unanimement un même caractère.

Le drame d'Ahâ-Men-Ptah est lié au fait que l'un des caractères et malheureusement le mauvais, l'emportait sur l'autre. Or dans l'ordre des choses, c'est le bien qui doit intégrer le mal pour que l'androgynie soit parfaite. Ceci est l'enseignement que véhicule la narratrice à travers l'évocation de l'histoire d'Atlana. Le génie poisson le confirme lorsque, dans son discours, il démontre l'indissociabilité des deux principes. Il avoue même que sa mission dans l'intrigue est de l'enseigner. Il réagit aux propos de Yèrè qui s'indigne :

« Si tu veux, réplique le poisson, pas en même temps, mais alternativement.

"Atna le soir, quand il faut tout fusionner

Atlana le matin quand il faut dissocier.

Désigner chaque chose, nommer chaque être différemment

Mais soir et matin ne sont-ils pas du même temps

Ce temps où l'on a abusé de sa part de savoir et de pouvoir

Ou bien ce temps où l'on a partagé avec les autres.

On appelle Atna ou Atlana, selon soi-même Dans le même temps.

C'est ce que je suis venu vous dire" » (M.A., 158).

Le choix de la femme en tant qu'être à qui cet enseignement est confié est fort significatif. Elle possède des dons qui lui permettent de saisir la portée de ce message. En plus, elle est l'être par qui le bien ou le mal de l'humanité peut survenir. Il est donc important qu'elle soit incitée à s'élever à l'androgynie afin de comprendre les ambivalences humaines, de mieux les gérer pour que le monde parvienne à la félicité. Le monde doit fonctionner comme une balance en équilibre dont l'un des plateaux porte le mal et l'autre le bien. Voilà l'enseignement fondamental que le personnage féminin doit intégrer pour que réussisse sa mission d'éveil de l'Afrique et de l'humanité tout entière.

Une fois que ce message a été transmis comme par initiation, les deux génies estiment leurs missions terminées. Ayant remis à leur « soldat » l'arme qu'il lui faut, ils estiment le combat déjà réussi. La « traînée lumineuse » (M.A., 158) qui suit le génie-poisson lorsqu'il s'en va et la joie qui parcourt Yèrè au moment de s'en aller, en témoignent :

« Le poisson nous arrache la ligne de pêche que nous tenions ensemble et traverse le fleuve comme une étoile filante. Notre ligne de pêche dessine son parcours comme une traînée lumineuse. Nous regardons avec ravissement et subitement, mon bissima m'embrasse sur la bouche et dit : je suis heureux, si heureux ! Allons, viens, j'ai fini » (M.A., 158).

« Mission terminée »91 dirait Mongo Béti. La femme est désormais affûtée pour son ministère. L'apport des deux génies indique qu'au charisme naturel de la femme, s'ajoutent d'autres forces ésotériques qui font d'elle une grande prêtresse.

91- Titre d'un roman publié par Mongo Béti en 1957.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984