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La gestion du parc automobile de l'état et le déploiement administratif au Togo (1937-1992)

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par Ahogla Egbèssi GBAMEHOSSOU
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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DEUXIEME CHAPITRE

L'APPORT DU PARC AUTOMOBILE AU
FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF AU TOGO
SOUS TUTELLE (1946-1959)

Le second conflit, qui a secoué le monde entier six ans durant (1939-1945) a, par sa complexité, ses exigences et ses dégâts matériels et moraux, accouché le 24 octobre 1945 d'une nouvelle organisation mondiale de maintien de la paix, l'ONU. Cette institution succéda à la Société des nations (SDN) et hérita de bon nombre de ses attributions et de ses organes. Ainsi, le Togo, sous mandant de la SDN, passa sous la tutelle de l'ONU en 194681et confié à la même puissance tutrice, la France, qui tenait, devant cette organisation, la gestion comptable du territoire. Cette métropole qui voulait toujours paraître comme la meilleure puissance colonisatrice du Togo, par sa bonne gestion administrative, a défini dès 1946, un plan de développement économique et social (FIDES) du pays qui prenait en compte l'urgence des moyens humains et matériels de travail conséquents.

On n'en comptait les matériels roulants de transports routiers impératifs pour l'organisation efficace du pays indigent de moyens de trafic ferroviaire. Ainsi, les automobiles devaient être soumises à une bonne gestion et jouer, plus que par le passé, un rôle de taille dans le système de fonctionnement de l'appareil administratif, en assurant la mobilité géographique du personnel au service du pouvoir colonial et le convoi des matériels d'intérêt public d'un point à un autre du territoire à développer. Comment ont-ils joué ce rôle de 1946 jusqu'à la veille de l'indépendance du Togo?

La réflexion qu'il convient de mener dans ce chapitre de notre travail, revient d'abord à exposer les réalisations en matière d'équipements de transport routiers au Togo dans le cadre du FIDES, ensuite à analyser le système de gestion du trafic automobile administratif et, enfin à montrer l'apport de celui-ci au fonctionnement de l'Administration coloniale française au Togo sous tutelle.

81 Cette année (1946), le décret du 3 janvier détacha politiquement le Togo de l'AOF pour le placé sous la responsabilité du Ministère de la France d'outre -Mer, le Gouverneur général gardait, avec le titre de Haut Commissaire de la République, un oeil sur le Togo (Gayibor 2005 : 186).

I- Quelle place pour le transport routier dans les plans de financements du FIDES? (1946-1959)

Les effets de la crise économique des années 1930 ayant suscité la politique de réduction des dépenses publiques, n'étaient pas propices à la poursuite de la politique de dotation des colonies d'équipements entreprise dans les années précédentes. Déjà insuffisantes et vétustes, ceux-ci avaient fait les frais de la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle la quasi-totalité des entreprises économiques dans les colonies était menée dans la logique de l'effort de guerre. En conséquence, au Togo comme partout ailleurs, ces équipements, au terme du conflit, étaient à la limite de l'usure. Il fallait les rétablir pour accroître leur capacité de production. Dans cette logique, dès la fin de la guerre, la France mis sur pied dans ses territoires d'outre-mer un plan d'équipement et de développement économique et social, connu sous le nom de FIDES.

Une place considérable fut accordée aux équipements routiers (infrastructures et matériels roulants) dans les financements de ce plan. Dès lors, le parc automobile togolais devait s'agrandir au même moment que s'améliorait le réseau routier.

1- Un aperçu sur les réalisations routières, jauge du niveau de desserte et de circulation automobile sur le territoire

Le développement économique et social d'un territoire n'est possible si les gouvernés sont coupés des gouvernants. Pour ce faire, les derniers doivent apporter aux premiers un encadrement régulier de proximité. La réussite d'une telle initiative passe inexorablement par une bonne restructuration du territoire par les infrastructures de communication devant permettre une circulation aisée, ou tout le moins acceptable. Auquel cas, la couverture administrative serait limitée sur le territoire.

C'est ainsi que dans la politique de développement du Togo entreprise après le Second Conflit mondial, le réseau routier en situation chaotique, a grandement retenu l'attention de l'autorité coloniale dans les plans de financement du FIDES82. Créé en 1946, il devait fonctionner selon un plan décennal (période de 10 ans). Lancé en septembre 1947, après un an d'exécution, il subit un échec en 1948, conduisant ainsi à l'initiation de deux plans quadriennaux83.

82 Le FIDES étaient alimenté à la fois par le budget métropolitain à hauteur de 55 % et par les budgets locaux à 45 %, Tsigbé (2005 : 70) citant Jean Suret - Canale (1977 : 103).

83 Pour Goeh-Akue et Kouzan (2005 : 462), le changement de plan suite à l'échec est inhérent au manque d'ouvriers qualifiés aux difficultés de transport de matériels de construction à la lourdeur de l'administration et à l'impossibilité de vérification des travaux effectivement effectués, in Gayibor 2005, vol 1, tome 1.

Selon Tsigbé (2005 : 73), sur un crédit total de 2 348 000 000 F CFA accordé au Togo dans le premier plan (1948-1952), 26,2 % étaient consacrés aux seules infrastructures routières (routes et ponts) et 21,8 % dans le second (1954-1958), sur un crédit global de 2 879 700 000 F CFA . L'année 1953 était transitoire. Ces crédits avaient rendu possible le bitumage des routes allant d'Aflao à Hillacondji (55 km) et de Zébé à Anfoin. Elles devaient désormais supporter les véhicules de plus de 25 tonnes. Plusieurs voies ont été construites dont celles d'Anié-Colocopé et Tsévié-Alokouégbé. Des ponts ont été édifiés comme ceux sur le Zio et Chra.

Le Nord du territoire togolais, qui était devenu depuis 1930 une région économique de taille pour l'Administration (pour son intégration économique et sociale), bénéficia de la réfection des réseaux Sokodé-Bassari-Soudou et Sokodé-Bassila, surtout que l'Administration évacuait les produits agricoles de ces régions. Pour supporter le passage des véhicules de plus de 25 tonnes, un pont de 72 m fut construit en 1949 sur la rivière Kara, et dix autres entre Sokodé et Lama-Kara (Tsigbé 2005 : 75-77).

Le réseau routier togolais fut donc amélioré avec les financements du FIDES. Il était de 4 472 Km à la fin du second plan (Tsigbé 2005 : 79) avec plusieurs routes praticables sur toute l'année. Toutefois, malgré cet effort, des régions restèrent encore enclavées surtout entre Atakpamé-Sokodé et dans le Grand Nord. Cet état de fait y limitait à bien des égards la circulation automobile. Les biens d'équipements destinés à ces régions étaient, par ricochet, transportés à tête d'homme (Gayibor 1997 : 140) et au mieux par des engins à deux roues (Vélos et motos). Le nombre de ceux-ci s'était augmenté tout comme les véhicules automobiles avec la politique d'équipements du FIDES.

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