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La gestion du parc automobile de l'état et le déploiement administratif au Togo (1937-1992)

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par Ahogla Egbèssi GBAMEHOSSOU
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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2.2- Les collectivités locales

Le territoire togolais indépendant est structuré en 1960, en unités territoriales placées sous la tutelle du Ministère de l'Intérieur. Elles fonctionnaient à base des moyens, dont les automobiles mis à leur disposition par l'Etat ou qu'elles ont acquis sur leur propre budget.

153 JOT du 16 juin 1967, décret n° 67 /114 du 18 mai 1967 portant attribution du Ministère de l'Intérieur et réorganisation du Ministère de l'Intérieur, op. cit., pp. 285-286.

154 Ibidem.

-La région

La réorganisation administrative du Togo indépendant en 1960 par la loi n° 60-4 du 10 février155 accoucha de quatre Régions (Maritime, des Plateaux, Centrale et des Savanes). Il s'agit là d'une touche des nouvelles autorités ayant la compétence de la gestion du pays. Chacune de ses structures territoriales était contrôlées par un Inspecteur. Les attributions des quatre inspecteurs de région étaient fixées par le décret n° 60-37 du 7 mars 1960156.

Ainsi, ils étaient chargés de contrôler le fonctionnement et la gestion des services techniques et financiers des circonscriptions et des communes dans les limites de leurs divisions territoriales respectives. Ils étaient à ce titre, les représentants directs de chacun des ministres dans leurs régions. Ils pouvaient en outre, être chargés d'enquêtes et de missions. L'énormité de leurs tâches sur des zones géographiques étendues amena l'Etat à leur donner en affectation permanente à partir de 1962 des véhicules de fonction157. Ils effectuaient, comme l'exigeaient leur cahier de charge, des tournées dans leurs régions pour contrôler les activités des services administratifs et des organes territoriaux (circonscriptions et postes administratifs) qui étaient sous leur tutelle. Il arrivait que ceux-ci, en cas de besoins, s'attachent le service des véhicules dont disposaient les Inspections de région.

En effet, le Chef de circonscription d'Atakpamé a réquisitionné l'automobile d'immatriculation RT. 0829-A de l'Inspection d'Atakpamé en début de l'année 1965, au moment où la sienne était en panne158.

-Les circonscriptions et postes administratifs

Dans les derniers mois précédent l'indépendance du Togo le 27 avril 1960, le Gouvernement décida de rebaptiser les unités territoriales du Togo.

Ainsi, les appellations de cercle et de subdivision datant de la période coloniale française furent respectivement replacées par les dénominations de circonscription et poste administratif par la loi du 10 février 1960. On comptait désormais, dix-sept circonscriptions

155 JOT du 1er mars 1960, loi n° 60-4 du 10 février portant réorganisation administrative de la République du Togo, pp. 159-160.

156 JOT du 1er avril 1960, décret n° 60-37 du 7 mars 1960 fixant les conditions de nomination et les attributions des Inspecteurs de régions et de Chefs de circonscriptions, pp. 243-244.

157 JOT du 16 mai 1962, décret n° 62- 75 du 4 mai 1962 réglementant l'utilisation des véhicules administratifs ainsi que l'octroi des indemnités pour l'achat de véhicule, op. cit., pp. 292-294.

158 ANT-Lomé, 2 APA Atakpamé add., dossier 109, retrait de permis de conduire, immatriculation des véhicules et engins routiers, fixation, le nombre de plaques CC et CC à attribuer aux véhicules automobiles des Ambassades et Consulats, réglementation de circulation, location du carburant et lubrifiant, 1947-1964.

au Togo. Lors de la Conférence des Commandants de cercle et chefs de circonscription en août 1958, il était décidé d'accorder une décentralisation en faveur des circonscriptions159.

En effet, le chef de circonscription devenait le conseiller technique et le contrôleur financier dans cette unité gérée par les populations elles-mêmes. Cette décentralisation aurait été limitée par les attributions des Comandants de cercles (exécution de la politique définie par le Gouvernement) qui étaient dévolues au chef de circonscription à partir de 1960 avec la renomination des unités administratives. Les déplacements que faisaient les Chefs de circonscription160 dans le cadre de leurs missions étaient assurés par les véhicules de fonctions mis à leur disposition à partir de 1962 sur décret présidentiel161. Tous ceux qui étaient nommés à ce poste en recevaient pour leurs tournées et missions. En matière de transport, ils étaient habiletés à recevoir et à autoriser les demandes de réquisition de moyens de transport automobile ou ferroviaire administratifs y compris même celles de la SGGG, dans les limites de leurs unités géographiques respectives. En témoigne une avalanche de demandes adressées aux Chefs de circonscription d'Atakpamé et les feuilles de déplacements établies dans les années 1960162.

Chacune de ces structures territoriales avait son budget sur lequel elle opérait ses dépenses de déplacement. Il était décidé à la Conférence des Commandants de cercle et Chefs de circonscription du 8 septembre 1959 et dirigée par le premier ministre Olympio, d'accorder des indemnités de déplacement aux membres du comité exécutif (élus) des circonscriptions du territoire togolais163. Certaines circonscriptions, du fait de leur étendue ou importance, étaient renforcées par des postes administratifs dirigés par des Chefs. Ceux-ci jouaient le rôle de Chef de circonscription dans leurs unités.

Les Chefs de postes administratifs étaient eux aussi dotés de véhicules de fonctions depuis 1962 comme leurs supérieurs hiérarchiques immédiats. Représentants l'Etat, ils devaient veiller à l'application des décisions et mesures du gouvernement, surveiller les différents services à travers des tournées et visites de travail dans le ressort de leurs collectivités respectives.

159ANT-Lomé, 2 APA cercle d'Atakpamé, dossier 195, procès verbal de la conférence des commandants de cercle et des chefs de circonscription, 1959.

160 En circulation routière dans leurs unités administratives respectives, les Chefs de circonscription faisaient flotter le drapeau national placé au devant de leur automobile, ce qui n'était pas permis aux Chefs de postes administratifs, M. Assimiou, entretien du 19/ 10/ 2010 dans son bureau au Garage central administratif.

161JOT du 16 mai 1962, décret n° 62- 75 du 4 mai 1962 réglementant l'utilisation des véhicules administratifs ainsi que l'octroi des indemnités pour l'achat de véhicule, op. cit., pp. 292-294.

162 ANT-Lomé, 2 APA cercle d'Atakpamé, dossier 188, demandes de réquisition de transport adressées au Chef de circonscription, 1962-1969.

163ANT-Lomé, 2 APA cercle d'Atakpamé, dossier 195, procès verbal de la conférence des commandants de cercle et des chefs de circonscription, 1959.

A chaque poste administratif étaient accordés des crédits annuels de fonctionnement et de maintenance des véhicules assurant la mobilité de ses biens et de ses agents de service. En exemple, de 1963 à 1965, le poste administratif de Kévé était doté sur son budget pour effectuer ces dépenses, d'un crédit total de 340 000 F CFA soit 120 000 F CFA en 1963, 120 000 F CFA en 1964 et 100 000 F CFA en 1964. Quant à sa ligne budgétaire en matière de déplacement, elle était, pour ces trois ans, respectivement de 60 000; 48 000 et 55 000 F CFA164.

Les Chefs de circonscription et les Chefs de postes administratifs pouvaient utiliser leurs véhicules privés pour les besoins de service contre des indemnités, à condition de renoncer à leurs automobiles de fonction conformément aux dispositions de l'article 7 du décret n° 62-75 du 4 mai qui les en avait doté. La situation est loin d'être la même au niveau des collectivités essentiellement urbaines.

-Les communes

Depuis l'époque coloniale mandataire, il existait des communes au Togo. Contrairement aux autres collectivités, elles n'avaient pas connu de changement d'appellation. Elles étaient administrativement dirigées par un Conseil élu. Elles disposaient de leur propre budget annuel sur lequel étaient effectuées leurs dépenses y compris celles de transport.

Ainsi, les communes payaient des véhicules pour le transport de leur personnel et pour désengorger les villes des ordures ménagères, donc pour assurer la voirie.

Elles menaient d'autres initiatives liées au trafic routier. Dans cette logique, le Conseil municipal de la plus importante des communes du Togo, commune de Lomé, avait-il créé le 22 octobre 1960, par délibération n° 12, la Régie municipale des transports urbains (RMTU) Losso (2008 : 125). A en croire cette auteure, cette société publique de transport était souvent réquisitionnée par l'Administration lors des manifestations officielles, alors qu'elle devait assurer exclusivement le transport quotidien des citadins. Ce détournement de la RMTU de son champ d'action a contribué à sa dissolution en 1982, pour inefficacité.

Contrairement aux régions, circonscriptions et postes administratifs, les communes prenaient en charge presque entièrement le transport lié à leur fonctionnement.

164 ANT-Lomé, 2 APA cercle de Tsevié, dossier n°42 : poste administratif de Kewé, canton de l'Awé, problème de chefferie dans les villages,...,1958-1966.

Les véhicules ont joué un rôle déterminant dans la bonne marche de l'administration territoriale au Togo indépendant, assurée par le Ministère de l'Intérieur, département de tutelle des collectivités "décentralisées". Qu'elle soit effective ou théorique, la décentralisation doit être accompagnée de la déconcentration des services pour une gestion ou administration de proximité.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery