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Politique coloniale de lutte contre le paludisme. Cas de l'ancienne province de Léopoldville (1888-1960)

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par Leslie SABAKINU LUKWIKILU
Université de Kinshasa RDC - Licence en sciences historiques 2011
  

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INTRODUCTION GENERALE

0.1. Choix et intérêt du sujet

Les maladies ont de tous temps marqué l'histoire des sociétés humaines, avec leurs lots de bouleversements, elles sont indissociables de l'évolution de l'espèce humaine1. Cette question est d'autant plus importante au regard des répercussions que ces maladies entrainent dans la vie de l'homme. De ce fait, l'historien GRMEK pense que «les maladies revêtent une importance primordiale en tant que phénomène affectant la vie économique, les mouvements démographiques et les moeurs »2.

L'histoire de la santé et des maladies a été longtemps perçue comme un secteur sous-analysé, un terrain en friche en Afrique3 car durant longtemps les aspects politiques, économiques et démographiques ont été mis en avant par les historiens4. Cette affirmation est confirmée par l'historien BERTSHY, S., qui constate le caractère tardif et épars des recherches proprement historiques des maladies. Retard qu'il attribue d'une part au fait que s'engager dans une recherche historique sur les maladies suppose des connaissances techniques préalables, notamment en médecine, en biologie, écologie5, etc. Pourtant, ce continent offre toute une possibilité d'étude dans ce domaine. En effet, de tous les maux auxquels la population africaine doit faire face, la question des maladies occupe la première place et ne cesse d'alimenter de nombreux débats. L'étude des maladies qui affectent la population africaine trouve son importance du fait que les

1 RAOULT, D., « Épidémies et maladies infectieuses dans l'histoire », in Les Café Histoire-Actualité, p.3. 2GRMEK, M.D., « Préliminaires d'une étude historique des maladies », in Economies-Sociétés-Civilisations, XXIV(1996)6, p. 1474.

3BERTSHY, S., « La santé en Afrique, un objet d'histoire marginalisé ? Bilan et perspectives de recherche », in 2ère rencontre du Reseau des études africaines en France, 2006, p. 1-5.

4 SENDRAIL, M., Histoire culturelle de la maladie, Paris, éd. Javot, 1948, p. 13.

5 BERTSHY, S., Art.Cit, p. 3.

maladies sont responsables non seulement du taux élevé de mortalité au sein de la population, mais aussi elles contribuent au faible développement du continent. Face à ce constat, E. M'BOKOLO appelait à des recherches qui « ne se contenteraient pas de faire l'histoire des maladies mais se préoccuperaient aussi de situer la place de ces maladies dans l'histoire et dans leur rapport avec les facteurs économiques, sociaux et démographiques »6. A cet effet, l'une des maladies causant le plus de ravages en terme économique et démographique en Afrique au Sud du Sahara s'avère être le paludisme.

Déjà, dès le début de la colonisation au XIXe siècle, le paludisme suscita un vif intérêt de la part des autorités coloniales non seulement parce qu'il fut l'un des obstacles à la pénétration européenne et à la conquête coloniale7, mais aussi à cause des victimes qu'il faisait en terme de mortalité et morbidité dans une Afrique considérée comme « tombeau de l'homme blanc ».

Etant l'une des causes essentielles de mortalité chez la population africaine et surtout européenne, cette maladie a été aussi à la base de la diminution des activités de la maind'oeuvre, provoquant ainsi un certain ralentissement de l'accroissement économique des colonies. D'où la nécessité pour les pouvoirs publics de mettre en place une politique sanitaire susceptible de réduire la prévalence de cette maladie.

Si durant l'époque coloniale, le paludisme fut au coeur des débats, aujourd'hui encore cette maladie ne cesse de susciter de nombreuses questions, au regard des ravages qu'elle provoque tant du point de vue de l'intensité que du point de vue des fréquences d'apparition. Cela étant, l'intérêt de l'étude d'une telle maladie n'est plus { démontrer aujourd'hui dans la mesure où les dispositions sanitaires mis en oeuvre par le pouvoir colonial peuvent nous servir de référence pour pouvoir améliorer la politique sanitaire actuelle. De plus, il s'agit d'interpeller les décideurs politiques, les professionnels de santé sur la gravité du paludisme dont l'étendue et les conséquences de cette endémie est sans précédent en Afrique subsaharienne. C'est ce qui fait dire {

6 M'BOKOLO, E., « Histoire des maladies. Histoire et maladies : l'Afrique » cité par DELAUNAY, K., Faire de la santé un lieu pour l'histoire de l'Afrique : essai historiographique, p. 5.

7 Van RIEL et JANSSENS, P.G., « Lutte contre les endémo-épidémies », in Livre Blanc, Bruxelles, ARSOM, tome II, 1962, p.919.

l'historienne Karine Delaunay qu'il est nécessaire d' « envisager l'histoire des maladies et de la santé dans une approche sociale, économique et politique en Afrique»8.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci