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Le corps du schizophrène face à l'injection de neuroleptique

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par Sylvie D'HULST
IFSI Pamiers - I.D.E. 2008
  

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3.2.4 L'incurie

En fait, il apparait qu'en service hospitalier la mise en tenue de nuit ou la toilette peuvent s'avérer plus difficiles qu'une injection. La toilette peut-être d'autant plus difficile que, comme le précise l'infirmière de service de soins intensifs, alors que l'injection de neuroleptique est un geste « relativement facile » à faire accepter car il a pour but d'apaiser le patient, elle trouvait beaucoup plus compliqué d'expliquer le bien fondé d'une toilette à des patients qui ne se sentent pas toujours concernés par les normes sociales, celles qui concernent la vie en collectivité. D'ailleurs, dans l'hypothèse ou je me propose de comparer le vêtement à la peau, comment imaginer enlever cette peau pour se doucher ? Quelle angoisse insoutenable cela doit provoquer ! Et comment expliquer à une personne qui parfois ne reconnait pas son propre corps (cf. la dépersonnalisation et la position schizo-paranoïde), qu'il convient d'en prendre soin ?

Nous retrouvons à ce sujet l'incurie évoquée dans le pôle théorique. Elle est fréquemment observée en CMP et hôpital de jour. L'incurie est plus « visible » dans ces services car les patients vivent chez eux, et ne sont donc pas « contraints » de s'occuper de leur hygiène. L'infirmier d'hôpital de jour a d'ailleurs précisé qu'un des patients venait se doucher chez eux (encouragé par son père), car il était incapable de le faire chez lui ; ce patient n'utilisait d'ailleurs pas de savon ; celui-ci masquait-il ses odeurs corporelles, très importantes pour lui ?

3.2.5 Le délire

Dans le pôle théorique, il m'a été difficile de déterminer quels signes corporels étaient issus de troubles de l'image du corps ou issus du délire. C'est une difficulté que semblent avoir les soignants ; il me semble que dans la schizophrénie, l'image du corps, le délire, la dissociation, le repli, la plainte somatique, tout est mélangé. Finalement, il me parait bien difficile de ranger chaque signe, chaque symptôme dans des catégories. Nous avons souvent besoin de catégoriser afin de mieux comprendre ce qui nous est abstrait ; comment appréhender ce que ressent un psychotique ? Peut-on seulement l'imaginer ?

3.2.6 La douleur et l'anxiété

A ce propos, je n'ai pas d'information très précises quant au ressenti du patient lors de l'injection. Toutefois, les soignants ont évoqué des stratégies mises en place afin de rassurer le patient, j'en déduis que l'anxiété peut-être présente. « Favoriser la détente avant l'injection », « aller vite », « ne pas le laisser en attente », (« seul face à ses angoisses » comme me l'avait dit l'infirmière du CMP dans ma situation de départ), sont les termes qui ont été évoqués à ce sujet. J'ai constaté lors de mes différents stages que l'anxiété lors d'une injection est une réaction commune à beaucoup de patients, psychotiques ou non. Cette anxiété est-elle plus forte chez une personne atteinte de schizophrénie ? Ici, l'infirmier(e) semble y être particulièrement attentif(ve). Je l'explique par le fait que ces personnes ont un comportement émotif particulier qui peut mettre le soignant en difficulté : ambivalence, affects inappropriés... Il convient alors de tenir compte de cette particularité et de prendre en charge une potentielle anxiété afin d'éviter au patient une décharge émotionnelle qu'il aurait du mal à gérer.  Cependant, je n'ai pas eu plus de précision sur la cause de cette anxiété. La peur de la douleur ? À ce sujet, les trois-quarts des soignants notent un rapport particulier à la douleur. Ils évoquent l'insensibilité au chaud et au froid, (ce qui contribue d'autant plus à la superposition de vêtements même en été), l'absence de douleur (lors d'une brulure par exemple), ou la difficulté d'évaluation de la douleur. Une des infirmières est d'ailleurs membre du Comité de Lutte Contre la Douleur et travaille sur une grille d'évaluation de la douleur en psychiatrie.

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