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Le corps du schizophrène face à l'injection de neuroleptique

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par Sylvie D'HULST
IFSI Pamiers - I.D.E. 2008
  

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3.2.7 Le Pharmakon

Un autre élément entrant en compte dans la réalisation de l'injection intramusculaire de neuroleptique a été relaté lors des entretiens. Cet élément peut-être facilitant ou problématique. Il s'agit de la connaissance du produit par le patient. Ceci peut-être une aide car le patient sait que les neuroleptiques ont pour fonction d'apaiser des symptômes envahissants. Les soignants constatent fréquemment la demande du « si besoin » par le patient lui-même lorsqu'il se sent très « envahi ». Les soignants ont parlé à ce propos d'injection de neuroleptique qui devient contenante ; s'est également posé la question de la part du rituel. Mais il y a le « revers de la médaille », et je fais référence ici à la notion de Pharmakon citée dans le pôle théorique (page 12). Certains patients appréhendent ces effets secondaires ; nous devons alors être attentif à leur apparition, à leur tolérance, et à l'impact que cela peut avoir sur l'acceptation de l'injection (code de la santé publique, article R.4311-5, page 10). Les effets secondaires dont se plaignent le plus souvent les patients sont la prise de poids (posant plus problème aux femmes), la baisse de libido (posant plus problème aux hommes), et la fatigue après l'injection. A ce sujet, je trouve assez paradoxal le fait de ne pas se soucier de son corps, mais de se préoccuper de son poids. Peut-être qu'il ne s'agit pas des mêmes personnes, ou du même stade de la maladie.

3.2.8 La ponction

Mais si l'injection ne semble pas poser d'importantes difficultés aux patients, il semble par contre que les ponctions sanguines puissent-être très mal vécues. La symbolique du sang, le fait que le patient voit le geste peuvent fréquemment s'ajouter à un délire de persécution ou à des hallucinations corporelles déjà présents (impression qu'on lui enlève une partie de son corps par exemple) ; à tel point qu'il arrive souvent dans les services de soins intensifs que ce soin soit reporté. Contrairement à ce je pensais, lors d'une injection intramusculaire dans la fesse, le fait que le patient ne voit pas le geste ne semble pas être une gêne (en accentuant un délire de persécution...). Au contraire, ainsi il ne voit pas l'aiguille. (Il est vrai comme me l'a rappelé une des infirmières, que les patients en général, même non psychotiques, n'aiment pas forcément regarder ce geste). Je suppose toutefois que le patient doit avoir confiance dans le soignant ; ce qui expliquerait d'ailleurs qu'un patient du CMP avait refusé que moi-même, étudiante infirmière qu'il n'avait de plus jamais vue, lui fasse l'injection. Le fait que le patient demande que l'injection soit faite par un soignant en particulier a d'ailleurs été relaté dans la moitié des entretiens ; homme ou femme, ceci ne semble pas être forcément un critère de « sélection » ; l'habitude là encore ? Ou la confiance ?

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