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La radiodiffusion au Cameroun de 1941 à  1990

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par Louis Marie ENAMA ATEBA
Université de Yaoundé I (Cameroun) - Master II en Histoire des Relations Internationales 2011
  

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II.2. LA RADIODIFFUSION COMME FACTEUR DE DÉCOLONISATION DU CAMEROUN

En tant que moyen de transmission de la pensée colonialiste française, la radiodiffusion du Cameroun avait contribué au renforcement du nationalisme indigène, et favorisé l'indépendance du pays.

II.2.1. La conception de la métropole

 

La Constitution française de 1946 avait fait du Cameroun un territoire associé à L'Union Française. L'Union Française était en effet une communauté de peuples et de civilisations. Le premier objectif de la radiodiffusion était donc de permettre aux territoires d'Outre-Mer d'avoir une exacte connaissance de l'opinion et de la vie métropolitaine dans ses multiples aspects, et vice-versa. En plus, la radiodiffusion de l'Union Française était vouée à développer dans chacun de ses territoires, que ce soit dans la métropole ou dans l'Outre-Mer, l'esprit communautaire. La radio de l'Union Française se devait donc de la faire connaitre à l'étranger et de favoriser l'éclosion et le perfectionnement des civilisations et des cultures locales. Pour atteindre ces buts, la radiodiffusion s'était donnée pour rôle  d'informer par des émissions politiques, économiques et sociales, d'éduquer dans le respect des cultures et des particularismes locaux, de distraire par des programmes artistiques inspirés du génie français et des folklores autochtones. Sur ce point, la France avait trouvé important de donner aux populations autochtones les moyens techniques de réception (l'organisation de l'écoute collective par exemple). Il était aussi question d'inculquer à l'indigène l'habitude d'écouter. La radiodiffusion permettait de satisfaire les auditeurs issus de la métropole et les autochtones. Dans l'esprit de la France, les masses autochtones regroupaient non seulement les classes « évoluées », mais aussi les populations des villages de brousse. Pour l'administration coloniale française, les auteurs des émissions culturelles devaient être proches des indigènes. Voilà pourquoi les émissions en langues vernaculaires étaient la principale préoccupation de la radiodiffusion de l'Union Française ; le but étant de « créer une communauté cohérente de peuples de civilisations différentes».

Les émissions culturelles en langues autochtones n'excluaient pas des émissions de même nature en français, celles-ci complétant celles-là, éduquant les populations évoluées du territoire. Le gouvernement français estimait que les conseils radiophoniques sur l'hygiène de l'habitat ou du corps étaient plus efficaces que ceux qui leur étaient proposés par d'autres procédés. Des cours de langue française en langues indigènes y étaient alors prévus, de même que des causeries sur l'hygiène, la puériculture, la technologie agricole, l'orientation professionnelle, le syndicalisme, la coopération, et des émissions à caractère artistique, musical et folklorique intéressant les indigènes. Comme l'affirme Daniel Abwa, la France n'avait jamais envisagé son départ du Cameroun35(*). Voilà pourquoi elle avait mis sur pied des institutions qui avaient vocation à pérenniser sa mainmise sur le Cameroun ; ce dernier étant considéré comme un territoire stratégique, particulièrement riche en ressources naturelles.

La concrétisation des missions assignées par la France à la radiodiffusion du Cameroun avait favorisé l'éclosion d'une véritable pensée nationaliste locale.

II.2.2. Un facilitateur de l'éclosion de la pensée nationaliste locale

Nous avons mentionné plus haut que la radiodiffusion du Cameroun avait été créée pour asseoir la domination française sur le pays. Aussi, l'administration coloniale française avait-elle mis sur pied des mesures destinées à compromettre le nationalisme camerounais. C'est ainsi que l'U.P.C., créée le 10 avril 1948 par Ruben Um Nyobe et ses acolytes, s'était vue refuser tout accès à la radiodiffusion du Cameroun, car, pensaient les autorités coloniales, elle était susceptible de révolter l'opinion local. Bien plus, seuls les Français pouvaient exercer au sein de la radiodiffusion camerounaise, compte tenu du fait que très peu de nationaux étaient lettrés36(*), et les intellectuels locaux étaient animés par le souci de restaurer la souveraineté du pays37(*), position que ne partageait pas l'administration coloniale. Les sévices infligés aux Camerounais en quête de souveraineté internationale, doublés des manipulations orchestrées par la radiodiffusion, avaient conduit les dirigeants de l'U.P.C. à amplifier leurs revendications et à sensibiliser davantage l'opinion sur la nécessité d'une prise de conscience générale du caractère immoral de la colonisation38(*). Soulignons que la radiodiffusion du Cameroun donnait des informations et diffusait des émissions allant dans le sens de la politique française, et se rendait ainsi peu fiable aux yeux des révolutionnaires camerounais. D'où l'importance accordée aux radios étrangères, dont l'écoute était d'ailleurs proscrite : Radio-Pékin ; Radio-Moscou39(*). Par le canal de ces radios étrangères, les partisans de la rupture avec le système colonial obtenaient des informations venant de leurs partenaires étrangers, et des instructions concernant les stratégies à adopter pour venir à bout de leurs « maîtres ». Par la voie de la radio, les révolutionnaires camerounais se renseignaient des politiques françaises et pro-françaises, et harmonisaient ainsi leurs méthodes de revendication40(*).

En accomplissant ses missions éducatives et agricoles, la radiodiffusion avait contribué à l'épanouissement des populations camerounaises. L'éducation par la radio avait permis à une frange de Camerounais de s'abreuver à la pensée occidentale, qui prônait la liberté des personnes et s'insurgeait contre l'exploitation de l'Homme par l'Homme, projet dans lequel s'était investie la colonisation. L'éducation avait aussi enseigné aux Camerounais les règles d'hygiène et l'harmonie sociale, le respect de l'autre et l'ardeur au travail, des valeurs qui conduisaient à l'autonomisation des personnes et à l'amélioration de leur condition par elles-mêmes. La formation aux techniques agricoles avait permis, bien que de façon limitée, d'accroitre les rendements, et d'assurer une alimentation décente aux indigènes. Elle avait également intéressé nombre de Camerounais aux métiers liés à l'agriculture. Ce qui permit aux indigènes d'obtenir des bénéfices consistants à cette période, et de s'approvisionner, sans difficultés, en quelques commodités essentielles41(*).

La radiodiffusion avait donc favorisé les progrès des indigènes. L'indépendance du Cameroun sous tutelle française en 1960 avait suscité la nationalisation de sa radiodiffusion. Dès lors, les pouvoirs publics devaient faire de la radio un facteur du développement politique, économique et socio-culturel de la nation.

CHAPITRE II

L'APPORT DE LA RADIODIFFUSION APRÈS LES INDÉPENDANCES (1960-1990)

Le Cameroun francophone, indépendant dès le 1er janvier1960, se devait de nationaliser sa radiodiffusion, de rompre ses liens directs avec la France, ancienne métropole coloniale, de renforcer et consolider sa souveraineté, qui n'était encore que théorique. De ce fait, la radio nationale était destinée à asseoir l'unité et le développement économique et social du pays, conformément aux idéaux du Président de la République Amadou Ahidjo.

I-LA RADIODIFFUSION COMME MOYEN DE CONSOLIDATION DE LA SOUVERAINETÉ NATIONALE

Les programmes de la radio nationale du Cameroun étaient destinés à renforcer sa souveraineté politique, économique, sociale et culturelle. Ladite souveraineté était la concrétisation de l'indépendance théorique accordée au pays en 1960, et était conditionnée par son unification totale et sa croissance économique.

I.1. Les prévisions gouvernementales

Au lendemain de l'indépendance, le Cameroun fait face à des défis multiples. Le premier défi des pouvoirs publics est la lutte contre la misère et le sous-développement42(*). Les mass-médias, et plus singulièrement la radio, avaient un rôle nouveau. Il est communément admis que « celui qui détient l'information détient la clé du pouvoir » et que « ce qui est vrai pour le pouvoir l'est aussi pour le développement ». Après l'indépendance et de la réunification, le gouvernement camerounais avait attribué pour mission à la radio nationale de renforcer et consolider la souveraineté de l'État. Ce d'autant plus que la radio était le moyen d'information le plus accessible à la population, ainsi que le confirme Mankiewicz :

La radiodiffusion est, sinon, le plus accessible des moyens d'information. Grâce à la diversité de leurs modèles, dont beaucoup sont portatifs, les postes de radio permettent l'audition des programmes dans toutes sortes de conditions, chez soi, dans un lieu public, pendant des heures de loisir, le travail ou en voyage, l'écoute individuelle ou collective43(*).

I.1.1. L'actualisation de la culture politique des auditeurs

Au terme d'une étude sur les relations entre l'information et le pouvoir, B. Lempen aboutit à la conclusion suivante : les moyens d'information doivent encourager chez l'individu un comportement de confiance dans les autorités. Selon Lempen, l'action de l'information ne peut être confiée qu'à des organismes à qui l'État a explicitement attribué une mission de service public. L'État est en effet un gage de sécurité, un garant de la protection. Il assure le bien-être de ses citoyens, et leur donne accès aux commodités essentielles, capitales pour la stabilité physique, matérielle et financière. L'État est le meilleur employeur, car il éloigne de la précarité professionnelle. Les médias, par une intense activité de propagande et de vulgarisation de l'action publique, ont le devoir d'informer la population de la gestion de la chose publique. Parce que d'accès facile, la radio contribue considérablement à cet important projet de société. L'efficacité de l'administration est fonction du niveau d'adhésion des masses. Car le gouvernement agit en vue de l'amélioration de la condition des administrés. Relais par excellence de l'information issue des services étatiques, la radio doit tendre à intéresser le peuple dans sa majorité au sens de la nation. Par sa mission d'éducation et de formation, la radio apprend à la population les fondements de la citoyenneté et de l'éthique sociale. La stabilité de l'État en dépend. Toute forme d'organisation sociale résulte du consentement du peuple. En effet, ses dirigeants sont l'expression de ses choix. Ils officient en ses lieux et places. Le peuple doit ainsi respect et soumission à ses représentants. C'est la raison pour laquelle la radio nationale excluait de ses programmes des intervenants se refusant à collaborer avec le régime. Voilà pourquoi le gouvernement avait fait de Radio-Cameroun un médium national.

Après l'indépendance, la radio devait promouvoir la politique du gouvernement. Cela tenait compte des enjeux politiques et géostratégiques d'alors, à savoir consolider l'indépendance du Cameroun, en lui assurant un développement avéré, dans le respect de la règlementation internationale. La radio nationale se devait ainsi de promouvoir l'image du Cameroun à l'étranger. Pour ce faire, elle devait informer les auditeurs nationaux et internationaux des projets structurants du gouvernement et des moyens nécessaires pour leur réalisation. Elle devait également promouvoir l'image du Cameroun à l'extérieur, en vue d'attirer les investissements étrangers, et d'assurer l'aide au développement destinée aux pays pauvres. La radio était ainsi considérée comme un tremplin ; elle était le moyen de communication le plus efficace de cette période ; elle était d'accès facile et rayonnait sur un périmètre large.

Afin de concrétiser la nationalisation de la radiodiffusion, les pouvoirs publics camerounais avaient interdit les critiques à l'égard du Gouvernement, en adoptant des méthodes de censure rigoureuses et des lois contre la subversion. Ainsi, la radio nationale avait été implantée à Yaoundé, siège des institutions politiques du Cameroun ; les radios locales en servant de relais. Les journalistes de la radio nationale étaient alors tenus d'éviter les critiques, au risque de se voir condamnés par les autorités compétentes. Les émissions à caractère satirique étaient quasi inexistantes, et l'intervention directe à la radio était sélective. Les programmes de la radio prévoyaient des émissions en français et en anglais. Cela était la matérialisation du bilinguisme camerounais. En effet, en 1961, le Cameroun francophone s'était réunifié avec le Cameroun anglophone. L'E.S.I.J.Y. née au début des années 1970 avait vocation à former des journalistes devant être employés dans des structures nationales. Ceux spécialisés dans le journalisme radiophonique étaient recrutés au sein de la radio nationale. L'admission à l'E.S.I.J.Y. respectait les principes de quotas, ce qui permettait une représentativité effective de toutes les régions au sein de l'institution. Les recrutements à la radio nationale tenaient compte des mêmes principes44(*).

I.1.2. La promotion de la stabilité économique du pays

Le rôle de l'information à but formatif avait été défini au Cameroun en mars 1969 par le président Ahidjo, lors du congrès de l'U.N.C. à Garoua. Ahidjo affirma en effet :

L'information doit revêtir les formes d'une véritable éducation populaire; les objectifs à atteindre étant d'une part d'avoir peu à peu à mener les esprits à une juste compréhension des problèmes du monde moderne et aux joies d'une authentique culture nationale, d'autre part à développer chez nos compatriotes une conscience aussi claire que possible du rôle que chacun peut et doit jouer dans la construction de la nation45(*).

D'après Ahidjo, l'information devait permettre aux Camerounais de prendre conscience de leur citoyenneté, d'éveiller et d'enrichir leurs facultés de discernement et de jugement, de favoriser l'évolution de la collectivité, d'aider à former une opinion publique camerounaise éclairée, et ouverte aux cultures extérieures. L'information officielle du Cameroun se devait donc de « combler le fossé entre les responsables à tous les échelons et l'exécution des programmes de développement économique et social ». La place de la radio y était importante46(*).

La radiodiffusion, après l'indépendance, était le moyen d'information le plus développé et le plus sollicité au Cameroun. Cela tenait au fait que très peu de Camerounais avaient la culture de la lecture, et ceux qui s'intéressaient à la presse écrite ne disposaient pas de moyens financiers conséquents pour s'en procurer47(*). En plus, la radiodiffusion avait inclus dans sa grille des programmes des émissions en langues nationales qui parvenaient à un auditoire consistant, car peu d'indigènes étaient lettrés à cette époque48(*). La radiodiffusion était donc consacrée à la promotion du progrès économique et social du Cameroun, en fonction des plans nationaux de développement. Elle était le reflet de l'écho de la nation, « pour tous ceux qui exprimaient sa vitalité et sa richesse ». Elle traduisait une manière de vivre, une pensée commune, un art collectif des Camerounais49(*).

La radiodiffusion camerounaise ne devait perturber l'ordre public ou compromettre l'expression de la volonté nationale. Elle devait fournir aux Camerounais les moyens de « vivre le temps de leurs loisirs », à travers les sports et les spectacles. Elle devait assurer la distraction destinée notamment à l'enrichissement culturel. La radiodiffusion du Cameroun devait donc, après l'indépendance, créer un climat favorable au progrès national, et développer des connaissances spécialisées. Elle devait « donner le goût du changement, créer un climat nécessaire à la construction de la nation ». En rappelant aux Camerounais les objectifs nationaux et les succès de l'État, elle pouvait contribuer à intégrer les minorités disparates, les communautés isolées, les groupes repliés sur eux-mêmes, les Pygmées entre autres. De ce fait, les pouvoirs publics camerounais donnaient un privilège soutenu à radio. En effet, la radiodiffusion représentait un instrument de persuasion et de formation de la conscience nationale. Elle stimulait la participation des citoyens à un même destin, et jouait un rôle capital dans la consolidation du régime de démocratie gouvernementale, inspiré et animé par la doctrine et l'action de l'U.N.C50(*). La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, proclamée le 10 décembre 1948, par l'Assemblée générale des Nations Unies, stipulait : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion, d'expression ».51(*) Ce droit comprenait la liberté de recevoir et de communiquer les informations. Il existait une législation qui régissait l'usage des moyens d'information. L'information était donc un droit de l'Homme. D'où la nécessité de développer au Cameroun un système de radiodiffusion.

Après l'indépendance, les pouvoirs publics camerounais avaient adopté le principe du « développement autocentré », dépendant des idéaux et des besoins nationaux. L'économie du Cameroun était alors basée sur les activités rurales. Le développement était étroitement lié aux activités rurales. Le développement rural était basé sur l'agriculture, activité dominante en Afrique. Il concernait aussi l'artisanat, les petites et moyennes entreprises, et les complexes agro-industriels, installés en dehors des centres urbains. Le développement rural nécessitait des programmes d'action en faveur de la santé publique. Il existait des régions fertiles qui étaient peu peuplées ou désertes, du fait des maladies qui les rendaient insalubres. Le développement rural concernait aussi la construction des infrastructures de déserte, des routes susceptibles de sortir les campagnes de leur isolement, des programmes d'électrification, d'adduction d'eau, la construction des moyens de stockage et de commercialisation des récoltes, la constitution du réseau nécessaire à la distribution des crédits.

La radio était aussi la voie d'expression de la publicité. Son rôle était de séduire le public afin de vendre ses espaces aux annonceurs. La publicité informait, en stimulant la consommation et la concurrence.

I.1.3. La contribution à la préservation de l'équilibre social

Pour préserver l'harmonie au sein de la nation, le gouvernement camerounais s'était employé à éduquer et à former les masses. Cette éducation et cette formation pouvaient être en partie l'oeuvre de la radio. La radio pouvait aussi divertir les Camerounais, les mobiliser en toute confiance autour des objectifs nationaux. Le rôle de formation de la radio prenait une importance capitale dans les pays en voie de développement où toute transformation collective des mentalités et des attitudes était conditionnée par l'action des moyens d'information. La radiodiffusion transmettait des sons et véhiculait des contenus destinés à un public dense. L'éducation était en effet l'action par laquelle des connaissances étaient transmises. Elle pouvait être formelle au cas où elle se pratiquait dans le cadre institutionnel de l'école. Elle pouvait aussi être informelle. Dans ce cas, l'éducation avait un sens large52(*). Ignacy Waniewigz l'exprime de façon claire, en ces termes : 

L'éducation a toujours pour objectif fondamental de libérer l'homme des entraves de l'ignorance et de la frustration, de promouvoir sa quête de vérité et de liberté, et de fournir aux individus doués la possibilité d'employer plus pleinement leurs aptitudes53(*).

L'éducation était ainsi fondamentale, en raison de sa fonction sociale. Elle permettait à l'Homme de connaître son environnement et de s'y adapter, en utilisant de façon maximale ses potentialités. Après l'indépendance, le gouvernement camerounais décida d'alphabétiser considérablement le pays. Moyen d'information le plus utilisé, la radio pouvait informer chaqu'acteur de la société des nouvelles techniques agricoles et des règles d'hygiène. L'information avait donc vocation à « encourager les populations à aller à l'école, à consulter des experts »54(*). Par l'éducation des masses populaires, la radio visait la formation au civisme, la formation intellectuelle. Elle devait contribuer par des programmes appropriés à l'élévation de la conscience nationale des citoyens, de leur sens de responsabilité et du devoir envers eux-mêmes, leurs familles, et envers la nation. De ce fait, elle devait permettre l'accroissement des connaissances des citoyens afin d'en faire des agents actifs du développement. Dans le monde en effet, la diffusion des cultures déterminait les rapports de force entre les nations. L'action de la radio nationale devait alors aider le Cameroun à conquérir son identité. La radio nationale devait alors contribuer à bâtir la personnalité camerounaise. À cet effet, le message de la radiodiffusion du Cameroun devait être tiré des origines et des profondeurs de la culture locale. Le message de la radio nationale devait tendre vers les objectifs suivants: la mobilisation des hommes pour la construction nationale; la préparation des citoyens au changement qui devait accompagner le développement; le renforcement de l'unité nationale.

Après l'indépendance du Cameroun, une large majorité de la population nationale était analphabète. En 1973, Albert Mbida l'avait souligné en ces termes: « Tout le monde ne sait pas lire au Cameroun »55(*). Pourtant, les citoyens camerounais avaient droit à l'information, aux conseils. Au Cameroun en effet, peu de personnes connaissaient les règles d'hygiène, les précautions susceptibles de garantir une productivité agricole consistante. Des milliers d'habitants vivaient dans des villages reculés et difficiles d'accès. Il revenait ainsi à la radio de donner aux Camerounais des informations du pays, fussent-ils éloignés des centres urbains. Il était de la compétence de la radio d'apprendre à ces personnes des méthodes de travail des plantations de café et de cacao. La radio se devait de leur apprendre à protéger la faune, leur inculquer la nécessité de payer l'impôt, et leur communiquer les attentes des responsables politiques vis-à-vis d'eux. Le rôle de la radio camerounaise consistait aussi en la diffusion des idées, en la propagande. Il consistait en outre en l'éducation civique et politique. En plus, la radio devait servir de moyen de lutte pour la réalisation des programmes économiques, et pour l'amélioration de la production. Elle avait également pour fonctions la stimulation de l'action du parti unique, la vulgarisation des lois et des instructions gouvernementales, l'incitation à l'application des mesures prises par les autorités. La mission d'information de la radio nationale avait été définie par le Président de la République Ahmadou Ahidjo, au lendemain de l'indépendance du Cameroun sous tutelle française. En effet, selon Ahidjo, la radio nationale avait vocation à mettre les citoyens au courant de ce qui se passait et se faisait tant au Cameroun que dans le monde. L'objectif était d'intensifier les liens de solidarité entre le peuple camerounais et les autres peuples du monde. Il s'agissait de mettre à la disposition de chaque citoyen une relation objective de l'événement, d'ouvrir les esprits à une juste compréhension des questions nationales et internationales.

Dans ce cas, la mission de la radio nationale consistait à édifier le Camerounais nouveau, doté d'une capacité de discernement avérée, et prêt à jouer efficacement son rôle d'agent actif d'accélération du processus de progrès. Ceci dans la mesure où un citoyen bien informé était nécessairement plus conscient des grands enjeux de développement national, plus responsable dans les attitudes, et plus apte à assumer ses engagements vis-à-vis de la nation. L'accomplissement de cette mission informative n'était possible que si la radio faisait montre d'un traitement qualitatif de l'information. Les progrès du pays en matière de démocratie en dépendaient, comme l'affirmait le Président de la République, Paul Biya : « le degré de maturité d'une démocratie se mesure à la qualité des informations dispensées par sa radio »56(*). Rappelons qu'après son indépendance et sa réunification, le Cameroun aspirait au plein exercice de sa souveraineté nouvellement acquise. Celle-ci était fonction du niveau d'instruction du peuple, car ce dernier ne pouvait jouir de sa souveraineté que s'il était bien informé.

L'éducation par la voie de la radio était loin d'être formelle. Elle était plutôt un tremplin, un moyen par lequel l'individu le moins instruit accédait à des connaissances susceptibles de l'édifier, afin qu'il eut des reflexes primaires d'un homme civilisé. En raison de ses contraintes en matière de gestion du temps, la radio ne pouvait assurer un rôle d'éducation fondamental. À travers des interventions des spécialistes, elle conseillait, stimulait l'envie d'ascension sociale, taisait les comportements déviants, et encourageait l'excellence. Il existait des institutions dont la vocation était d'éduquer les citoyens, de leurs inculquer des valeurs morales qui fondaient la vie en société. L'école classique pouvait dont s'investir à resocialiser les personnes égarées. Cela nécessitait un travail de fond, ne pouvant être accompli au bout de quelques minutes ou de quelques heures d'émissions sur les ondes de la radio. Voilà pourquoi Daniel Anicet Noah conçoit que la radio est un moyen d'éducation libre:

La radio n'est pas un instrument d'éducation de contrainte. L'éducation d'apprentissage a lieu dans les des milieux de contrainte. La radio est plutôt un instrument de liberté. À la radio, il existe un carré noir. Si l'auditeur n'y est pas éloigné, il va s'y intéresser. Si on l'en rapproche, il aura accès au message véhiculé. Il peut alors accéder au message, tout comme cela peut s'avérer impossible. Or l'éducation, en tant qu'institution, dispose des moyens et des facultés de contraindre ses acteurs à se soumette57(*).

Au Cameroun, il était indispensable que par des discussions s'élaborent des compromis afin de résoudre des problèmes majeurs. Un consensus minimal s'imposait, conditionnait l'harmonie recherchée par le gouvernement. Le forum des débats était animé par la radio. La radio reliait les individus aux groupes, contribuait à la coopération.

Il était prouvé que la population camerounaise était majoritairement rurale et « illettrée »58(*). Il existait une différence notoire dans les taux d'alphabétisation des campagnes et des villes. La colonisation s'étant employée à déconstruire le typiquement camerounais, il était question, après l'indépendance, de réhabiliter les valeurs culturelles locales. Pour concrétiser le développement du Cameroun, il convenait de lui fournir une matière culturelle lui permettant d'avoir la claire vision à suivre. La culture africaine était liée à la langue. En effet, la langue d'un peuple ou d'une communauté reflétait ses valeurs, ses traditions, ses coutumes, sa façon de concevoir le monde qui l'entourait, et sa relation avec lui-même. La radio était l'un des principaux véhicules de l'information. Seuls quelques lettrés camerounais pouvaient accéder à l'information, car diffusée en français ou en anglais. Jusqu'à l'époque post-coloniale, très peu d'émissions radiophoniques étaient diffusées en langues locales. Les populations se considéraient alors comme des exclues de la chose moderne. Leurs doléances se résumaient en ces termes: « les politiciens, les journalistes, avec ces idées de Blancs, parlent la même langue. Et nous ?»59(*) 

D'une génération à la suivante, l'héritage du groupe était transmis. Il s'agissait des visions du passé, du présent, de l'avenir. Chaque individu avait besoin qu'on lui inculque ce qui se faisait, ce qui ne se faisait pas, ce qui se pensait, ce qui ne se pensait pas. Ainsi, pour l'Homme ordinaire, il n'existait pas de sujet dont la radio ne parlait pas. La radio donnait des rapports rapides sur des événements se produisant dans l'environnement immédiat. Son rôle était de diffuser l'information, après l'avoir sélectionnée.

À la radio, les émissions de divertissement était destinées à évader, afin de faire prendre conscience aux auditeurs (citoyens camerounais) du patrimoine culturel national. Aussi la radio devait-elle être récréative grâce à des émissions culturelles attrayantes. En accordant le repos et la détente, elle devait contribuer à l'enrichissement spirituel et moral de l'auditeur. La mission de divertissement ou de distraction, selon A. Ahidjo, ne consistait nullement en la vulgarité ; la radio avait vocation à animer les populations camerounaises, à leur fournir des programmes adaptés aux nécessités de développement, à leur expliquer les actions de l'État, à susciter leur participation active à la construction nationale.

Les missions assignées à la radio nationale du Cameroun avaient incité à sa régionalisation, l'objectif ultime étant la diffusion de ses émissions sur toute l'étendue du territoire.

I.2. Un événement inédit : la régionalisation de la radio

En 1962, Radio-Buea fut créée. Radio-Buea était en effet la troisième station provinciale de la radio camerounaise. Par la suite, le processus de dissémination de la radiodiffusion s'arrêta au Cameroun. Il reprit en 1978. L'ambition avouée de Monsieur Ahidjo, alors Président de la République, était de « réaliser un conglomérat de tribus, une nation une et indivisible ». À son avis, la radio nationale du Cameroun devait être le socle sur lequel devait se bâtir l'unité nationale.

I.2.1. Les raisons de la dissémination

Le processus de dissémination de la radiodiffusion au Cameroun avait repris avec la création de Radio-Bertoua en 1978, et de Radio-Bafoussam en 1980. La dissémination de la radiodiffusion du Cameroun était liée aux contextes politiques, économiques et sociaux.

La dissémination de la radiodiffusion du Cameroun était liée à la superficie du pays, qui s'évaluait à 475 000 km² environ. En plus, le Cameroun présentait un relief accidenté, qui limitait les possibilités de transmission de l'information par les ondes. En effet, dans certaines régions du Cameroun, les reliefs étaient constitués de hautes terres et de basses terres. Les hautes terres étaient rencontrées à l'Ouest et au Nord, et les basses terres dans la côte et le plateau sud-camerounais. Les basses terres représentaient des zones d'ombre de la radio, car les ondes étaient bloquées au niveau des zones de hauts reliefs, en raison de la faiblesse des émetteurs. Bien plus, le Cameroun se caractérisait par sa diversité économique, sociale et culturelle. Les événements et considérations politiques à forte incidence culturelle, à savoir la réunification, en octobre 1961, du Cameroun francophone, avec le Cameroun anglophone, et son unification, le 20 mai 1972, font aussi partie des mobiles de dissémination de la radio nationale. En effet, dans le contexte de la réunification, le Cameroun devint un État fédéral. Dès lors, il y existait deux États fédérés : l'État fédéré du Cameroun francophone et l'État fédéré du Cameroun occidental. Suite à son unification, le Cameroun devint un État unitaire. La radio nationale devait alors se conformer à ces réalités.

La dissémination de la radio nationale était un motif de satisfaction des besoins du public. Sa nécessité avait été définie en ces termes, dans les 3e et 4e plans quinquennaux de développement, lors de l'inauguration de la station de Bamenda: à l'élaboration du 3e plan, l'objectif qui avait été de doter chaque province d'une station de radiodiffusion, compte tenu des besoins spécifiques en informations, devait se poursuivre au cours du 4e plan, par la construction de la station du Nord-Ouest». La régionalisation de la radiodiffusion au Cameroun s'inscrivait dans un débat culturel qui datait de l'époque coloniale. Dans un État en quête de modernité, à l'instar du Cameroun, il urgeait d'informer les citoyens. Au cas contraire, le gouvernement risquerait de promulguer des lois, de signer des décrets et des arrêtés inutiles. Une double information législative, l'une à l'usage du public moyen, et l'autre juridique et technique, à l'usage des spécialistes, était nécessaire.

I.2.2. Des étapes difficiles

Le Cameroun avait connu une radio émergente pendant les années 1950. Cela était le reflet d'une vie politique démocratique, impulsée par plusieurs courants de pensée et des partis politiques.

Dès l'indépendance, le gouvernement camerounais s'était attelé à promouvoir la paix et la stabilité du pays. En effet, le Cameroun avait été le théâtre de la guerre civile à partir de 1954. La

tendance radicale de l'U.P.C. de Félix Moumié et Um Nyobè avait alors pris le « maquis »60(*). Ce « maquis » ne s'estompa qu'en 1971, avec la fusillade en public d'Ernest Ouandié, le dernier porte-étendard de l'U.P.C. Le pouvoir politique, installé à Yaoundé en 1958, s'est employé à contrôler le Cameroun, contrasté culturellement pour plusieurs raisons: le clivage entre le Nord, musulman et animiste, peu scolarisé et faisant bloc avec quelques élites, et le Sud, chrétien et animiste, plus scolarisé, et davantage pourvu en infrastructures. À ce clivage, s'ajoutait l'opposition entre la communauté francophone et celle anglophone. La tâche prioritaire du pouvoir politique était de consolider l'unité nationale, et de s'imposer pour durer. Aussi fut-il amené à livrer une vive bataille contre les autres formations politiques, et les médias par lesquels s'exprimaient ces dernières. Les courants politiques, dans le contexte du jeune État du Cameroun d'alors, étaient formés sur des bases tribales et régionales. Combattant l'autre formation politique, le parti dominant s'insurgeait contre le tribalisme et le régionalisme. Inaugurant la maison de la radio en janvier 1965, Ahmadou Ahidjo, alors Président de la République, avait déclaré:

Notre information ne peut se permettre de refléter les clans et les intérêts, les factions et les chapelles. Il y a des pays où la radio joue un rôle considérable dans les affaires de la nation. Puisse-t-elle être ainsi chez nous, tournant le dos à la subversion et au mensonge, mais orientée vers le bien et le salut public61(*).

Lors de la cérémonie d'inauguration de l'émetteur de 30 kW de Nkomo (Yaoundé), le 17 mai 1962, le Président Ahidjo résumait le rôle de l'information sur « la promotion de la prise de conscience nationale et le développement de la communauté ». L'inauguration du nouveau centre d'émission à Buea en 1967 était également une occasion pour Ahidjo de renforcer l'unité nationale. Cette insistance sur l'unité et le consensus était une marque du refus du régionalisme. C'est ainsi que 16 années se sont écoulées, de l'inauguration de Radio-Buea en 1962 à celle de Radio-Bertoua en 1978. Ensuite, l'existence éventuelle d'une presse libre était considérée comme dangereuse pour l'unité nationale. Il était aussi question de « susciter l'enthousiasme et l'adhésion des masses, pour ce qui était des tâches politiques, économiques et sociales, de fournir au peuple des moyens de détente instructifs ». Dans les années qui ont suivi l'indépendance, la régionalisation de la radio n'était pas à l'ordre du jour.

La radiodiffusion du Cameroun avait produit des effets non négligeables au niveau local et international. Ces effets se sont traduits par la promotion de la politique du gouvernement, et le renforcement du patriotisme de ses citoyens.

* 35 D. Abwa, Commissaires et Hauts-commissaires Français au Cameroun, Yaoundé, Presses de l'Université Catholique d'Afrique Centrale, 1998, p. 51.

* 36 Ondoa Ondoa Augustin, 71 ans, Enseignant retraité, Yaoundé, 26 janvier 2010.

* 37 Ayant acquis des notions de liberté dans les écoles européennes, les intellectuels camerounais aspiraient à libérer le pays de la domination coloniale.

* 38 Entretien avec Augustin Ondoa Ondoa, 71 ans, Enseignant retraité, Yaoundé, 26 janvier 2010.

* 39 Eroumé Joseph, 61 ans, Professeur d'ENIEG du Cameroun, Yaoundé, 05 janvier 2010.

* 40 Ondoa Ondoa Augustin,...05 janvier 2010.

* 41 Document de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique (A.C.C.T.), Vers une radio rurale locale africaine , Paris, n° 2818, 1993, p.16.

* 42 Le sous-développement est entendu comme le déséquilibre entre la croissance trop faible des ressources et la croissance trop rapide de la population. Un pays est dit sous-développé lorsqu'il ne parvient à subvenir aux besoins fondamentaux de ses hommes. Il se caractérise alors par la misère et la pauvreté généralisées.

* 43 Mankiewicz, La Radio-Télévision au Service de l'éducation des adultes : les Leçons de l'expérience mondiale, Paris, UNESCO, 1972, p.33.

* 44 La population du Cameroun, au lendemain de son indépendance, était majoritairement analphabète. Il existait des régions mieux lotis en équipement éducatifs que d'autres. Ce qui entrainait une alphabétisation poussée de certaines d'entre elles (la région du Centre par exemple) au détriment des autres (la région du Nord par exemple). Cela entrainait des risques qu'il n'y ait à des postes de responsabilité que des ressortissants des régions les plus avancées en matière d'alphabétisation. D'où l'adoption par le Président Ahidjo du système d' « équilibre régional » qui tendait à assurer une meilleure représentativité de toutes les régions, et à taire les idées de révolte, ce d'autant plus que la politique du Gouvernement consistait à cette période en la recherche de l'unité du pays .

* 45 Ahmadou Ahidjo, Anthologie des discours politiques, T. 2, Paris, Les nouvelles éditions Africaines, 1980, p. 918.

* 46 M. Tjadé Eonè, Radio, publics et pouvoir au, p.132.

* 47 Journal de portée nationale, dont la dénomination avait cédé place à la « Cameroon-Tribune ».

* 48 Augustin Ondoa Ondoa, 71 ans, Enseignant retraité, Yaoundé, 26 janvier 2010.

* 49 M. Tjadé Eonè, Radio, publics et pouvoir au, p. 133.

* 50 Discours prononcé par Ahmadou Ahidjo, lors de l'inauguration des nouvelles installations de Radio-Cameroun à Yaoundé, le 3 janvier 1980.

* 51 Assemblée Générale des Nations-Unies,  Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, in A. Mbida, Radio-Cameroun et son auditoire : la rupture, Mémoire de D.S.J., Yaoundé, Université de Yaoundé, Octobre 1973, p. 28.

* 52 IKELLE Rose, « Les émissions éducatives de Radio-Cameroun : quels problèmes et quel impact? Le cas du poste national », Mémoire de Maîtrise en Sociologie, septembre 1995, p.4.

* 53 I. Waniewics, La Radio-Télévision au service de l'éducation des Adultes : les leçons de l'expérience mondiale, Paris, UNESCO, 1972, p. 11.

* 54 M. Tjadé Eonè, Radio, publics et, p. 50.

* 55 A.Mbida, « Radio-Cameroun et son Auditoire : la rupture », Mémoire de Licence en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication, E.S.I.J.Y., Yaoundé, octobre 1973, p.4.

* 56 P. Biya, discours de politique générale, congrès de l'UNC, Bamenda, 1985.

* 57 Entretien avec Daniel Anicet Noah, 58ans, Enseignant de journalisme à l'E.S.S.T.I.C., et consultant international, Yaoundé, 15 octobre 2010.

* 58 Entretien avec Raphael Tah, 62 ans, Cadre au Comité Central du R.D.P.C., Yaoundé, 5 janvier 2O1O.

* 59 Agence de coopération culturelle et technique, « Vers une radio rurale africaine », n°2818, Paris, 1993, p.19.

* 60 Terme utilisé par les Français pour désigner les ténors de l'U.P.C. évoluant dans la « clandestinité », après son interdiction en 1955.

* 61 Amadou Ahidjo, in l'A.P.F., « Bulletin d'Afrique », n°5795, 1er octobre 1965, p.7.

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