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La radiodiffusion au Cameroun de 1941 à  1990

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par Louis Marie ENAMA ATEBA
Université de Yaoundé I (Cameroun) - Master II en Histoire des Relations Internationales 2011
  

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II-CHOIX DES BORNES CHRONOLOGIQUES

II .1. 1941 : date de l'ouverture de la radio au Cameroun

En 1939, se déclencha la Deuxième Guerre mondiale. Au début de la guerre, les Français et les Anglais avaient connu des défaites cuisantes. L'une des solutions à la situation des Alliés avaient été la création des radios coloniales. Ces radios leurs permettaient en effet d'être en contact permanent et rapide avec leurs administrations coloniales, en leur communiquant des informations en rapport avec la guerre. D'où la création par la France de Radio-Douala, qui fut alors la première station à émettre au Cameroun. À l'aide de Radio-Douala, les Français pouvaient garantir une meilleure coordination de l'activité coloniale, et assurer la mobilisation des indigènes à leurs côtés, face à la redoutable Allemagne. Voilà pourquoi Radio-Douala avait été considérée comme « un enfant de la guerre ».

II.2. 1990, ANNÉE DE L'EXPÉRIMENTATION DE LA DÉMOCRATIE AU CAMEROUN

En 1989, il survint la rupture de l'Empire soviétique. Dès lors, le monde s'unipolarisa, avec pour idéologie dominante, le capitalisme américain. Le président français d'alors, François Mitterrand, partenaire des Etats-Unis, incita les pays africains, dans son discours prononcé à la Baule, à adopter la démocratie comme système politique. Un mouvement de contestation se développa en Afrique, et renversa la majorité des dictatures. Des lois sur les libertés d'expression et de communication y furent adoptées. Au Cameroun, l'article 1 des dispositions générales de la loi sur la liberté de communication sociale, promulgué en 1990, garantissait la liberté de presse. Aussi assista-t-on à une situation nouvelle, dans le paysage médiatique en général, et la configuration de la radio nationale en particulier. L'objectif majeur de la mise en oeuvre des lois sur les libertés de communication était d'assurer une objectivité certaine de l'information.

III-PRÉSENTATION DU SUJET

Notre sujet est intitulé « La radiodiffusion au Cameroun de 1941 à 1990 ». Au terme de la conférence franco-africaine de Brazzaville de 1944, le Général de Gaulle et ses partisans avaient émis l'idée de « favoriser les progrès politiques, économique et social des pays colonisés jusqu'au moment où ils seraient à même de participer à la gestion de leurs propres affaires »4(*). Mais les administrations coloniales françaises avaient organisé de violentes répressions contre les nationalistes, déterminés à se libérer de l'autorité métropolitaine. Au Cameroun, le gouvernement colonial avait combattu avec acharnement les forces de l'U.P.C. Cela conduisit en 1958 à l'assassinat du leader, Ruben Um Nyobè. Au lendemain de l'indépendance, Ahidjo fut élu Président de la République. La réunification du Cameroun sous tutelle anglaise avec l'ancien Cameroun sous tutelle française en 1961 rendit la radio commune aux deux entités socio-culturelles. En 1962, Ahidjo prit une ordonnance qui consacra la mise en oeuvre de la loi contre la subversion. Ce qui lui permit d'avoir un contrôle strict sur la radiodiffusion du Cameroun. Jusqu'en 1990, la radio nationale était demeurée un médium d'État, et ne pouvait, par conséquent, diffuser des émissions à caractère subversif.

La nouvelle configuration politique qui prit corps, avec l'avènement du multipartisme, modifia considérablement les programmes du P.N. de la C.R.T.V. De 1961 à 1990, la radio nationale du Cameroun s'est voulue un médium destiné à promouvoir le rayonnement de l'État , et à favoriser le bien-être de ses populations, en les tenant informées de l'actualité, et en proposant des émissions susceptibles de moraliser les comportements. Selon le président Ahmadou Ahidjo, la radio se devait de renseigner les populations camerounaises sur les efforts que déployait le gouvernement pour atteindre le but qu'il s'était assigné : la formation de la nation camerounaise5(*). L'étude de la radio nationale concerne aussi ses stations locales.

* 4 Charles de Gaulle, « Discours et messages (1940-1946) », Paris, Levrault, 1946, p.p.9-11

* 5 Ahidjo Ahmadou, Anthologie des discours, 1957-1979, Dakar, Nouvelles éditions africaines, 1980, p.185.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld