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La radiodiffusion au Cameroun de 1941 à  1990

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par Louis Marie ENAMA ATEBA
Université de Yaoundé I (Cameroun) - Master II en Histoire des Relations Internationales 2011
  

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I.2. ORGANISATION ET PORTÉE COLONIALE DE LA RADIODIFFUSION DE LA F.O.M.

Radio-Douala, à l'instar des autres postes coloniaux français d'Afrique, relevait d'une vaste organisation, connue sous le nom du R.T.R.F. Cette organisation couvrait l'A.O.F., l'A.E.F., le Cameroun, Madagascar. Il existait trois catégories de stations : les stations nationales, les stations régionales, les stations locales.

I.2.1. Un relais de la radiodiffusion française

La radiodiffusion du Cameroun avait été créée pour servir les intérêts de la France. Pour ce faire, la France avait mis sur pied un dispositif juridique, et avait placé la radiodiffusion camerounaise sous tutelle de la SO.RA.FOM.

Le réseau territorial de radiodiffusion était très centralisé au Cameroun. Il relevait d'une vaste organisation, directement placée sous le contrôle du gouvernement français, en vertu des dispositions règlementaires de l'époque. En effet, aux termes du décret du 6 février 1947, les questions relatives à la radiodiffusion faisaient partie des attributions du Président du Conseil des Ministres français. Le décret du 6 juillet 1953 portait délégation d'attributions au Secrétaire d'État français à la Présidence du Conseil, chargé de l'Information. En ce qui concerne le réseau territorial, le décret du Président du Conseil des Ministres, portant organisation de la radiodiffusion de la F.O.M., disposait, dans son article premier :

Dans chaque territoire ou groupe de territoires est institué un service de la radiodiffusion placé sous l'autorité du Chef de Territoire et organisé par lui par arrêté pris conformément aux directives du Ministre de la France d'Outre-Mer et soumis à son approbation21(*).

D'autres dispositions de ce texte règlementaire portaient aussi bien sur le statut du personnel que sur le mode de financement des stations de radiodiffusion coloniales. L'exploitation du réseau de stations territoriales était assurée par un personnel relevant du MIN.F.O.M. L'article 4 du même décret précise, dans son alinéa 3 : « Les chefs de services et de stations du réseau territorial sont nommés par arrêté du Ministre de la France d'Outre-Mer, après avis du Secrétaire d'État à la Présidence du Conseil chargé de l'information ». Les autres agents étaient nommés ou affectés, après consultation du Chef du territoire22(*). Les financements étaient obtenus grâce aux crédits inscrits au budget du territoire, au budget annexe ou spécial, institué dans les conditions fixées par le décret de 1972.

Les questions relatives à l'organisation, à l'équipement, et à l'exploitation des stations du réseau colonial de radiodiffusion, incombaient au S.R.F.O.M. En 1956, ce service dépendait de la SO.RA.FOM. Instituée par arrêté du 18 janvier 1956 du MIN.F.O.M., la SO.RA.FOM. avait pour but de « faciliter l'amélioration et le développement de la radiodiffusion dans les territoires d'Outre-Mer, en réalisant l'équipement du Réseau et éventuellement le fonctionnement ». La SO.RA.FOM. avait ainsi concrétisé ses activités dans les domaines des programmes, de la formation professionnelle, et de l'équipement. Ces activités furent poursuivies par l'O.CO.RA. qui l'avait remplacé le 14 avril 1962. En 1969, la D.A.E.C. se substitua à l'O.CO.RA. Par l'adoption et la mise en oeuvre d'un système de centralisation de la radiodiffusion au Cameroun, la France visait, non pas l'épanouissement des populations locales, mais le renforcement de ses méthodes coloniales, destinées à pérenniser son pouvoir.

I.2.2. La radiodiffusion : un moyen de promotion de la colonisation française au Cameroun

Pour perpétuer ses activités coloniales au Cameroun, la France se devait de vaincre l'ennemi allemand, durant la Deuxième Guerre mondiale. D'où la création d'un organisme de radiodiffusion au Cameroun. Ainsi, une fois la guerre achevée, Radio-Douala ferma, mais à titre provisoire.

En introduisant la radiodiffusion au Cameroun, l'administration coloniale française n'envisageait pas d'informer les masses ou les populations locales ; Radio-Douala n'avait ni une dimension régionale, ni une audience nationale. Son but était de donner aux populations des informations sur la guerre23(*). Par la suite, Radio-Douala devait servir de moyen de propagande anti-nazie. Elle avait ainsi incité les populations du Cameroun français à prendre fait et cause pour la France libre. La fin des hostilités suscita la reconversion civile des services de la radiodiffusion du Cameroun, un an après sa brève interruption. Par ailleurs, Radio-Douala devait appartenir à un réseau territorial centralisé, dirigé par le gouvernement de la F.O.M., qui relevait du Secrétariat d'État à la Présidence du Conseil des Ministres français, chargé de l'information.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la radiodiffusion jouait un rôle important au Cameroun. Le Cameroun était ainsi devenu un enjeu pour Vichy et les partisans du Général de Gaulle. La radio était alors le premier moyen de résistance en France. Au Cameroun, la radio a été introduite à Douala, en 1941, pour diffuser les communiqués de la France libre. Les émissions furent interrompues en 1944, en raison de la fin de la guerre en France. Elles ne purent reprendre qu'en 1946. L'auditoire camerounais s'intéressait davantage à la radio, en sorte que, en 1948, il fut réalisé une première inscription de celle-ci au budget du territoire. De ce fait, Radio-Douala était devenue un service reconnu et indépendant. En 1949, elle fut équipée d'un émetteur L.M.T. d'un kW. Cet émetteur fut installé en 1950, et augmenta l'audience de la station. En 1956, Radio-Douala passa sous la gestion de la SO.RA.FOM. 

* 21 Décret du 14 septembre 1954 du Président du Conseil des Ministres français, Archives Nationales de la République du Cameroun.

* 22 Ibid.

* 23 Michel Tjadé Eonè, « L'Audience de la radio au Cameroun, Les publics de Douala : attitude, comportements et opinions », Thèse de Doctorat de 3è cycle en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication, vol.1, juin 1984, p. 481.

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