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Applicabilité de la théorie d'intégration dans la sous-région des grands-lacs africains. Cas de la CEPGL

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par John Christoph Jimmy KOMBE KIBUKILA
Université Simon Kimbangu de Bukavu - Licence en relations internationales 2013
  

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1.2. La deuxième guerre du Congo (1998-2003)

Le 2 août 1998, soit 14 mois après la prise de Kinshasa, les alliés des circonstances se séparent dans le déchirement. La rupture est idéologique et elle se manifeste à deux échelons:

Ü Sur le plan international, Laurent Désiré Kabila s'inscrit en faux par rapport à l'image d'ancien révolutionnaire malléable et manipulable à merci que lui prêtaient ses parrains. Il ressuscite ses vieux réflexes de marxiste convaincu et le nationalisme congolais prôné par Lumumba. Peu après sa prise de pouvoir, c'est vers la Chine, Cuba et la Libye qu'il se tourne, prenant à contrepied le projet américain d'un axe des 3K au coeur de l'Afrique38(*).

Ü À l'échelon sous-régional, L.D. Kabila se révèle beaucoup plus attaché à des idéaux nationalistes. Il rejette la tutelle que lui imposent ses voisins et cède aux revendications de la population congolaise qui s'insurge contre la présence de cadres rwandais et ougandais à la tête de l'armée, de la police ou de la diplomatie. Le divorce est consommé. l'Est de la RDC est de nouveau envahi par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi, anciens parrains de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) qui a porté Laurent Désiré Kabila au pouvoir 14 mois plus tôt.

Sans nous retenir, ni sur l'assassinat de LD Kabila le 16 Janvier 2001, ni sur l'éclatement de la rébellion, il fallait plutôt observer le conflit qui a éclaté dans l'Ituri, que la guerre du Congo déborde largement les cadres politiques pour se pervertir dans la prédation et le pillage des ressources naturelles (dont le Coltan très recherché pour ses utilisation dans l'industrie spatiale et les télécommunications...) de ce vaste pays, autant par les États, les multinationales que par les groupes d'individus.

Ainsi, pour la deuxième fois en deux ans, l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi s'investissent pour intégrer par la force la RDC dans le giron de leur zone d'influence. Les armées Rwandaises et Ougandaises s'installent durablement sur le territoire de la RDC, alimentant des zones locales de non-droit par la création de milices ethniques ou de rebellions nationales qui leurs vouent une allégeance sans faille.

L'opinion découvre une organisation militaire paraétatique (certains observateurs parleront d'une armée sans frontière) bien décidée à s'imposer par la force sur l'espace des Grands Lacs africains.

Rigobert Minani résume bien le parcours régional de cette organisation en relevant avec lucidité que « c'est le même état-major militaire qui a mis fin au régime de Idi Amin (Ouganda) qui s'est engagé quatre ans plus tard dans la guerre contre le Rwanda, puis contre Mobutu (Zaïre) ». Il explique ensuite que « le refus par Désiré Kabila de marcher selon les directives de ses protecteurs (Rwanda, Ouganda, Burundi) a été à l'origine de la guerre éclatée le 2 août 1998».

Le Rwanda et l'Ouganda vont ouvertement, et respectivement, participé à la création du Rassemblement Congolais pour la Démocratie puis du Mouvement de Libération du Congo, les deux principaux mouvements rebelles congolais. De l'autre côté, Kinshasa obtient le soutien militaire de l'Angola, du Zimbabwe, du Tchad et de la Namibie ainsi que le support diplomatique du Congo, du Sénégal, du Gabon, du Cameroun, de la RCA et du Soudan. La deuxième guerre du Congo mobilise, entre autres, les efforts de médiation de la RSA, de la Zambie, du Kenya et de la Tanzanie et occupe ainsi pendant presque 10 ans l'Afrique subsaharienne.

2. Le Conflit ethnique au Rwanda

Au Rwanda, le racisme s'épanouit sur un terrain fertilisé de longue date, par la colonisation d'abord. Le colonisateur allemand puis belge s'est en effet appuyé sur l'aristocratie tutsie qui disposé d'une autorité. Elle devient l'intermédiaire de l'administration grâce à l'accès à l'école. La stigmatisation d'une opposition classificatoire simple raciale ou tribale entre Hutus et Tutsis a généré des haines qui resurgiront après les indépendances39(*).

Les Hutus étaient au pouvoir au Rwanda lorsque l'accord de réconciliation entre Hutus et Tutsis a été stoppé par la mort des présidents Rwandais et Burundais. Juvénal Habyarimana avais conquis le pouvoir en 1973 à la faveur d'un coup d'État et instauré un système de quotas pour l'accès aux écoles, aux postes administratifs et militaires, qui privilégiait les Hutus. À partir de 1990, suite aux attaques menées depuis l'Ouganda par des Tutsis et des opposants hutus, la France a dépêche un contingent au Rwanda. La machine génocidaire mise en place par le pouvoir hutu était ainsi appuyée par la France avant que l'étincelle de l'attentat contre Habyarimana le 6 avril 1994 ne mette le feu aux poudres. Le génocide rwandais de 1994 a fait un million de mort et deux millions de réfugiés. Un processus de réconciliation est mis en place alors que le pays continue d'être dépecé par le pillage de ses richesses et demeure scindé avec deux zones de conflictualité au Congo, le Bunia et le Kivu. En 1996, le Rwanda intervient contre le million de Hutus réfugiés au Kivu.

3. La Guerre Civile du Burundi

C'est un conflit ethnique qui éclate au Burundi le 21 octobre 1993 suite à un coup d'État contre Melchior Ndadaye. Comme le génocide au Rwanda de 1994, il est marqué par l'opposition entre Hutus et Tutsis et s'étend au cours de la décennie dans les pays voisins (combats, camps d'entrainement, réfugiés,...). Il se termine durant les années 2000, des violences sporadiques troublant néanmoins l'accord de paix de 200540(*).

Tout a commencé lorsqu'en 1993 sont organisées les premières élections libres et pluralistes au Burundi depuis son indépendance en 1962. La victoire de Melchior Ndadaye, candidat hutu du Front pour la démocratie du Burundi (Frodebu), cristallise les conflits entre les deux ethnies majoritaires, hutu et tutsi, surtout depuis les massacres de 200 000 hutus par l'armée contrôlée par des Tutsis en 1972. Le 21 octobre 1993, le gouvernement est victime d'un coup d'État mené par l'armée (constituée majoritairement de Tutsis). Melchior Ndadaye et plusieurs membres du Frodebu sont tués. Rapidement, des Tutsis se font massacrer par des Hutus, dirigés par des membres du Frodebu, dans le centre, le nord et l'est du territoire. Les Forces nationales de libération, la branche armée du Parti de libération du peuple hutu, et les Forces de défense de la démocratie, deux groupes hutus prennent les armes

Un accord au mois de janvier 1994, sous l'égide de l'ONU, établi un partage du pouvoir entre Hutus et Tutsis. Cyprien Ntaryamira, Hutu, devient Président tandis que le Tutsi Anatole Kanyenkiko devient Premier ministre. La mort de Cyprien Ntaryamira dans l' attentat du 6 avril 1994 au Rwanda complique le processus de paix. Au mois de septembre, le Hutu Sylvestre Ntibantunganya est nommé à la présidence. Les massacres ethniques continuent pourtant, poussant à l'exil les Hutus vivant dans la capitale Bujumbura, tandis que les deux guérillas hutus s'en prennent à des camps de réfugiés tutsis et les FAB aux populations civiles hutus. Les Tutsis reprennent le pouvoir lors de deux coups d'État : en février 1995, Antoine Nduwayo devenant Premier ministre, et le 25 juillet 1996, suite à un massacre visant les Tutsis, Pierre Buyoya devenant Président. En réaction à ce coup d'État, Julius Nyerere impose un embargo, bientôt suivi par les pays voisins du Burundi. Malgré quelques progressions durant l'année 1996, les FNL et les FDD perdent peu à peu leurs bases arrières, suite aux opérations du Rwanda, de l'Ouganda et des Forces armés burundaises contre les camps de réfugiés et de déplacés hutus. En 1998, de nouveaux pourparlers de paix sont entamés sous l'égide du président tanzanien et sud-africain, Julius Nyerere et Nelson Mandela, et le gouvernement s'ouvre aux Hutus. Suite à l'ouverture de ces négociations, il est levé en janvier 1999.41(*)

En août 2000, un premier accord est signé, mais sans les FNL et les FDD. Une nouvelle Constitution, de transition, est promulgué le 28 octobre 2001, établissant une alternance « ethnique » du pouvoir, la présidence et la vice-présidence changeant tous les 18 mois, alternant Tutsis et Hutus. Malgré une activité militaire soutenue de la part des groupes armés hutus, une partie des FNL déposent les armes le 7 octobre 2002 et les FDD acceptent de participer au processus de paix le 8 octobre 2003, un accord final étant trouvé le 16 novembre, et de se transformer en parti politique. Alors que ses militants doivent être intégrés à l'armée régulière, ils continuent à être actifs dans le pays contre les FNL et à recruter. En mars 2003, l' Union africaine envoi une mission de maintien de la paix, chargée du désarmement des groupes armées, pris en charge à partir du 21 mai 2004 par l' ONU dans le cadre de l' Onub. La dernière faction des FNL, menée par Agathon Rwasa entame des négociations en janvier 2004. Un accord de paix est signé le 15 mai 2005. Des violences éclatent malgré ce traité, les FNL étant accusés de renforcer sa branche militaire. Le 18 avril 2009, le chef des FNL, Agathon Rwasa, annonce renoncer à la lutte armée.

* 38 Jean Emmanuel P. op cit. p 124.

* 39 Phillipe Hugon, op cit ; p 152

* 40 Jean E. Pondi, Opcit p 154

* 41 Philippe Hugon, Op cit, p158

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand