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Contribution de l'approche " police de proximité " au développement durable. Cas de Makamba 2011-2012

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par Evrard et Gwladys NDIMURUKUNDO et NICIMBIKIJE
Université Sagesse d'Afrique au Burundi - Licence en sciences économiques et gestion 2013
  

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II.4 Interventions de la GIZ au Burundi

L'agence de coopération internationale allemande opère au Burundi depuis 1975 laquelle date correspond à sa création en Allemagne qui est purement administratif. La raison de la GIZ au Burundi est à la fois historique et politique : historique car la Burundi fut son ancienne colonie et politique à cause de la coopération bilatérale.

Lors de sa création au Burundi, la GIZ intervenait plus dans la planification, la pêche, dans l'agriculture et l'élevage, dans la promotion de l'environnement, dans les infrastructures routières ainsi que dans le secteur de l'eau et assainissement44. La coopération allemande a suspendu ses activités suite à un coup d'état militaire de juillet 1996 et les a repris en 2004 en se focalisant plus sur la prévention des conflits et la stabilisation45. Toutefois, dans leur coopération, la GIZ et le Burundi ont décidé de prendre comme pôle prioritaire d'intervention le secteur de l'eau et de l'assainissement.

L'entreprise publique de droit privé assure la médiation entre la société civile et l'État, et la conciliation dans les conflits d'intérêt dans la société. Au Burundi par exemple, les conflits fonciers entre les refugiés de 1972 et ceux qui sont restés. L'entreprise de coopération allemande fait appel au secteur privé chaque fois que l'occasion se présente et s'avère

44 La GIZ au Burundi-Profil et Prestations.

45 http:// giz-burundi.de/programme eau/2012

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nécessaire. Toutefois, son assistance technique auprès des institutions gouvernementales occupe une place primordiale dans son travail. Elle parraine de vastes démarches de réforme : par exemple au Burundi la réforme de la sécurité à travers le renforcement de la police nationale en partenariat avec le DSS dans les projets «réforme militaire», «reforme de la police» et «renforcement du secteur gouvernance»46. La GIZ soutient aussi l'évolution nécessaire dans le cadre politique, économique et social et réalise également les programmes d'aide d'urgence, financés par la BMZ, n'importe où la misère met en péril la population en situation malheureuse ou délaissée et/ou aux réfugiés.

Au Burundi par exemple, à travers son aide d'urgence, la GIZ se manifeste dans l'aide alimentaire et la prévention des conflits. Récemment, la coopération internationale allemande de développement a élargi sa gamme de prestation de services, qui inclut l'organisation et la mise en oeuvre d'événement de grande envergure (catastrophes naturelles, changement climatique, fléaux, etc.).

Les principaux commettants au Burundi de la coopération internationale allemande sont : le ministère allemand de coopération économique et de développement (BMZ), le ministère des affaires étrangères (AA), le ministère fédéral de l'environnement (BMU). L'entreprise fédérale allemande a des partenaires qui appuient sur place à savoir la coopération technique belge (CTB), le développement du secteur de la sécurité (DSS) et la banque de développement allemand (KfW). Les alliances sont notamment les consultants et les experts tant nationaux qu'internationaux. Par son objectif de développement durable, la GIZ GmbH relève les défis dans nombreux secteurs d'activité et réalise avec l'accord du gouvernement fédéral des missions qui lui sont confiées par d'autres clients et commettants.

La GIZ oeuvre au Burundi à travers les projets et deux programmes cités ci-dessous. Chaque projet de la GIZ a deux thèmes transversaux, le genre et le VIH/SIDA; et ces deux programmes sont ProSecEau et ADLP.

1. Le projet renforcement de la police nationale (RP) pour appuyer les réformes dans le secteur de la sécurité dont deux volets : la construction des postes de police, la

46 La GIZ au Burundi-Profil et Prestation

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police de proximité ainsi que leurs thèmes transversaux à savoir le genre et le VIH/SIDA. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la réforme de la police. La police de proximité a commencé dans la commune pilote de Makamba en 2010, le projet a duré une année. Ce volet `police de proximité' est un moyen de prévention pour restaurer la sécurité et rétablir la confiance entre la population et la police. Cette police de proximité est une nouvelle perception souhaitable vis-à-vis de la population contrairement à la police répressive à laquelle la population faisait face auparavant. Après la commune Makamba, on a fait l'extension du projet dans les communes restantes de la province de Makamba. Le projet RP a un volet de construction de poste de police qui traduit la visibilité de cette police qui se veut être au service et tournée vers le citoyen. Ce volet a permis la construction de postes de Police à Makamba, Rutana, Bubanza et Bujumbura Rural. Le but de la construction de ces postes de police est de permettre à la population de trouver la police en cas de besoin.

2. En plus du projet RP, la GIZ a un autre projet d'aide d'urgence et de transition axée sur le développement qui est un Projet de Prévention des crises et Reconstruction dans Bujumbura Rural (PPCR). Ce projet est parrainé par le Ministère de la solidarité Nationale, des Droits de la Personne Humaine et du Genre (MSNDPHG) et a une phase de trois ans. Il a commencé en 2009, Septembre jusqu' en Août 2012. La contribution allemande dans ce projet s'équivaut à 2.9 millions d'Euro47. Ce projet a commencé en 2009, et représente effectivement la période de dépôt d'arme officiel et d'avènement du dernier mouvement rebelle. Nul n'est sans remarquer qu'après cette période, presque tout, était à reconstruire car la guerre civile qui a sévi le Burundi a tout détruit. Par exemple ce projet effectué à Bujumbura rural s'est fait dans trois communes à savoir Kanyosha, Nyabiraba et Mukike. Un pays en post-conflit surtout en Afrique fait face toujours aux mêmes problèmes : (i) une jeunesse dynamique, (ii) l'accroissement démographique, (iii) insécurité alimentaire, (iv) manque de terres cultivables, (v) femmes et hommes

47 GIZ, Aide d'urgence et de transition axée sur le développement (PPCR)

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vulnérables, etc. Ce projet de PPCR dans ces communes a relevé la situation initiale, les problèmes auxquels ces gens faisaient face mais encore plus les potentialités qu'ils y avaient à exploiter. Ce projet a deux principaux volets. En premier lieu, appui aux revenus et à l'emploi. L'octroi des semences à la population pour la production agricole ainsi que l'aide dans des activités génératrices de revenu dans le but de l'autopromotion (Food/Cash for Work). C'est dans ce but que le thème genre intervenait sans cesse. Il fallait s'assurer que toute femme a eu accès à ces semences et a été aidée financièrement dans ces activités génératrices de revenus. Les femmes sont plus nombreuses avec 51% de la population48. Ensuite vient, en deuxième lieu, le volet appui au développement communautaire (ADC). Là où tout est détruit, il faut montrer à la population que la voie de la paix est possible surtout que le FNL, le dernier mouvement rebelle reconnu officiellement comme parti politique, s'intégrait parmi d'autres partis politiques49 ; certaine de cette population fût parmi ces rebelles. On y rencontre une certaine méfiance entre les partis politiques mais plus encore la méfiance de la population sévie par la guerre. C'est dans ce cadre que le PPCR a mis en place une cohésion sociale en passant par le football pour la paix et la femme était privilégiée. La cohésion sociale50 se manifeste entre les acteurs de l'État, la société civile et le secteur privé par les travaux communautaires dans les infrastructures, protection de l'environnement, et culture. Ce qui traduit une urgence et transition, ce qui a d'ailleurs permis la construction de ponts, trois pistes qui facilitent l'accès aux marchés, l'école, centre de santé, etc.

3. ADLP est l'un des deux programmes de la GIZ qui a une phase de trois ans depuis janvier 2011jusqu'en 2013 décembre. La contribution allemande s'élève à S.Smillion d'Euro51. Il s'effectue dans la province de Gitega et précisément dans les onze communes à savoir : Gitega, Bugendana, Giheta, Nyarusange, Mutaho,

48 FAO, Op. cit, p. 6

49 Ibidem.

50 GIZ, Aide d'urgence et de transition axée sur le développement (PPCR)

51 GIZ, Rapport provisoire ADLP, Bujumbura, février 2012, p. 4.

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Makebuko, Gishubi, Ryansoro, Bukirasazi, Buraza et Taba. Ce programme est parrainé par le ministère de la planification et du développement communal (MPDC) et comporte trois volets y compris un autre projet de l'énergie renouvelable dans le but d'avoir de l'éclairage domestique durable à travers les lampes, les énergies solaires, etc.

Ces volets sont notamment : Promotion de la décentralisation, ensuite la promotion de la gouvernance locale et enfin la promotion de l'économie locale. Si les communes sont performantes et si les autres parties prenantes décentralisées en donnant accès aux services de base comme ressources financières, santé, éducation, eau potable, état civil et autres comme agriculture, artisanat, transformation et tourisme sont performants, aussi, l'objectif de ce programme sera atteint.

L'amélioration des conditions de vie est l'objectif de la promotion de la décentralisation. Ensuite, la performance des capacités de planification, de pilotage et de financement est l'objectif de la promotion à la gouvernance locale. Et enfin, la collaboration entre les communes, les services de l'État, les sociétés civiles dans le cadre du secteur de l'économie ainsi que les organisations c'est l'objectif de la promotion de l'économie locale.

Dans ce programme, on rencontre le plus souvent un manque de connaissances administrative et technique. Il n'y a pas de formations continues à ces gens, la population est jeune ou tout simplement une certaine méfiance qui se manifeste entre les autorités publiques et le secteur privé. Il faut que les gens travaillent en collaboration, et il faut le paiement de l'impôt et rendre compte la richesse des communes en toute transparence suivant la loi communale. Il faut créer, par exemple, les emplois et augmenter les revenus, renforcer des capacités des élus locaux à travers les activités mais encore faire la formation.

4. Un autre projet suivant est celui de Bujumbura plus sûr qui collabore avec le projet RP de la GIZ et de l'agence belge à travers CTB qui sont actifs dans le secteur de la sécurité. Comme toute organisation appuyant le Burundi et même ailleurs s'aligne

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aux stratégies et politiques nationales du gouvernement, Bujumbura plus sûr, c'est un projet d'appui à la prévention de la violence et de la criminalité pour la consolidation de la paix dans la municipalité de Bujumbura. La Mairie de Bujumbura en est responsable dans son objectif d'avoir une capitale paisible et surtout en prospérité52. Il s'effectue en quatre communes : Kanyosha, Rohero, Musaga et Kamenge et a une phase de cinq ans. Il a commencé le 1er novembre 2009 et se clôturera en 2014, le 31 décembre.

Les principaux partenaires de ce projet sont la GIZ Zfd à travers son programme Service Civil pour la Paix et ONU-Habitat à travers son programme Villes Plus Sûres. La stratégie adaptée est : (i) axe sécurité, (ii) axe jeunesse et enfin (iii) axe infrastructure. Dans le premier axe, on identifie les besoins et comme priorité, on revitalise les CMS car ce projet a une approche préventive à travers ces CMS. Par exemple, s'il y a un attroupement de jeunes à Rohero qui fument du chanvre, les CMS doivent le signaler et l'informer le plus tôt possible aux forces de l'ordre ou si un arbre tombe dans la rue, il faut informer les services techniques de la mairie de Bujumbura pour qu'ils puissent l'enlever. Le second axe jeunesse est d'encadrer la jeunesse inoccupée à cause du chômage, de la réintégration des démobilisés, de l'analphabétisme et plus encore le sous emploi. Il faut une étude de l'environnement, ainsi que la mise des structures d'appui aux jeunes et surtout leur inculquer la culture du non violence. Le dernier axe qui est l'axe infrastructure n'est pas encore mis en place mais, c'est un axe qui demande beaucoup de fonds dans l'amélioration de ces infrastructures publiques car, on doit faire l'étude de base qui montre la situation sécuritaire, les groupes à risques qui sont ces jeunes.

5. Le projet eau et assainissement c'est le deuxième programme ProSecEau lequel est au centre des préoccupations et par conséquent, un pôle d'intervention prioritaire. Ce projet comporte six volets dont ce projet même. Ces cinq autres volets sont : (i) Appui au processus de la réforme sectorielle incluant la formulation et la mise en oeuvre de la politique nationale de l'eau, (ii) Appui à la planification stratégique et

52 Mairie, Bujumbura plus sûre

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à la coordination du secteur, (iii) Appui à l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable et de l'assainissement en milieu urbain et rural, (iv) Appui à la gestion intégrée des ressources en eaux, (vi) ainsi le volet transversal de lutte contre le VIH/SIDA dans le secteur de l'eau. Le Burundi a beaucoup de ressources qui sont inexploitées et qui ne sont pas aménagées. Il se pose ainsi un problème d'inégalité de redistribution d'eau53. La moitié de la population n'a pas accès à l'eau ou tout simplement la population a de l'eau malsaine à cause de longues années de guerres civiles, crises et le manque d'investissement dans le secteur de l'eau. Nombreuses sources d'approvisionnement sont en mauvais état et l'eau malsaine cause de graves problèmes de santé; c'est pourquoi le ProSecEau intervient plus dans la réforme sectorielle et la planification stratégique. Le ProSecEau recense les sources afin de les aménager et permet l'exploitation de puits et forages54. L'objectif de ce programme est d'« augmenter de façon durable l'accès à l'eau et à l'assainissement en milieu urbain et rural pour l'amélioration des conditions de vie de la population»55.

6. Le développement organisationnel et dialogue politique, est un autre projet de la coopération internationale allemande aidé par le groupe ressources pour la paix (GRP). Dans un pays tel que le Burundi qui sort de la guerre et qui fait face à de nombreux problèmes, comme tout pays qui passe par ce stade, il a toujours besoin de quelque chose qui pourrait restaurer confiance et surtout bâtir pour un développement durable. À travers des formations, les participants ont reçu des outils d'aide56 qui leur aideront à arriver (1) à la résolution de conflits et à la construction de la paix; (2) au développement et aide humanitaire dans le contexte des conflits; et (3) aux conflits liés à la gestion des ressources naturelles et à l'exploitation des ressources minières; (4) aux droits humains, gouvernance et citoyenneté; (5) à la religion, culture et la paix et enfin; (6) à l'un des deux thèmes

53 Ambassade d'Allemagne à Bujumbura, Op. cit, p. 6.

54GIZ, Voir recensement de 2008 du ProSecEau de la coopération allemande

55 Ambassade d'Allemagne, Op. cit., p. 8.

56 http:// giz.de/développement organisationnel et dialogue politique/2012

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transversaux qui est le genre mais cette fois-ci lié avec conflit. Les filles et femmes perdent confiance à leurs familles, à la société dans laquelle elles vivent et, dès fois, renoncent à la vie car elles ont perdu goût à la vie suite aux violences sexuelles qu'elles subissent pendant la guerre. Elles font face à des traumatismes et problèmes thérapeutiques liés à ces crimes de violence et de mutilations car la culture burundaise ne leur en donne pas le choix et leurs familles respectives ne leur en donne pas la raison. A la fin, elles se retrouvent sans aucun soutien. C'est à ce moment-là que GRP, à travers les projets de paix par son système de suivi et évaluation, intervienne à l'aide et à la participation de la femme dans ses divers droits.

7. Le VITT/SIDA et le Genre sont deux thèmes transversaux de la GIZ qui doivent être inclus dans chaque projet. En fait, c'est dans ce processus que la GIZ et le ministère fédéral de la coopération économique et du développement sensibilisent ses agents et les protègent contre le SIDA. Ce processus qui concerne ce thème transversal est appelé « Mainstreaming SIDA»57. La coopération internationale allemande fait le Mainstreaming interne et le Mainstreaming externe. Interne pour le personnel GIZ afin de les appuyer mais aussi ce Mainstreaming soutient la famille du personnel affectée jusqu'à sa résiliation du contrat ou tout simplement à la fin du contrat. On distribue les préservatifs sur le lieu du travail, on leur fait des formations à propos du SIDA, on leur distribue des questionnaires pour avoir une opinion de ce qu'ils en pensent, par quel moyen de transmission pensent qu'une personne peut contracter cette maladie; lequel moyen de protection pensent être efficace. La GIZ est tenue de ne pas divulguer l'information de la personne malade mais encore plus ne pas la discriminer. Le dépistage est volontaire et gratuit. En ce qui concerne le Mainstreaming externe, il s'agit des groupes cibles et des groupes intermédiaires. On identifie les lieux et les domaines d'intervention dans la localité des projets-GIZ en cours. Par exemple dans le projet construction des postes de police, on engage des maçons qui les construisent. Ces maçons viennent de divers

57 Voir la Présentation du rapport d'ADLP, février 2012, p. 16.

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milieux laissant leurs familles dans leurs villages ou régions. Ces maçons sont des agents à risque de la GIZ en quelque sorte car le jour de la paye, ils prennent de l'alcool et par mégarde ils peuvent contracter le VIH/SIDA car ils trouveraient des femmes dans des bars ou dans les localités proches. A la limite, la GIZ leur distribue des préservatifs à utiliser en cas de non-abstinence et on leur enseigne comment les utiliser et fait de formations et organise des activités de sensibilisation à tous les acteurs concernés.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery