WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'impact de l'état du lieu théàątral sur la pratique et la consommation du théàątre au Cameroun: le cas de Yaoundé

( Télécharger le fichier original )
par Cyril Juvenil ASSOMO
Université de Yaoundé 1  - Master 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III. Définition des concepts clés

III.1. Lieu théâtral

La décomposition de ce mot, permet de dégager successivement deux substantifs : « lieu » et « théâtre ». Il peut donc s'en dire de prime à bord que le lieu théâtral est « le lieu pour le théâtre ». En effet, le lieu théâtral constitue tout lieu, permanant ou non, qui accueille des représentations théâtrales. Ainsi au milieu du XXe siècle, des spécialistes tels que Denis Bablet, et Pierre Larthomas12(*) proposaient déjà des définitions de ce concept. Cependant, toutes leurs définitions peuvent se résumer d'abord dans la pensée d'Anne Ubersfeld pour qui :

Le lieu théâtral est défini par son rapport physique et architectural avec l'ensemble de la cité ou de la ville (lieux théâtraux : le théâtre grec, l'amphithéâtre romain, le théâtre de Vicence, l'Opéra de Paris) par ses caractéristiques matérielles de rapport entre scène et salle, et par son rôle socioculturel à chaque fois particulier dans la cité.13(*)

Et ensuite chez Patrice Pavis qui viendra plus tard clarifier cette définition ubersfelienne. Chez Pavis, le lieu théâtral représente : « le bâtiment et son architecture, son inscription dans la cité ou dans le paysage, mais aussi le site non prévu pour une représentation, où la mise en place a choisi de s'installer »14(*). Mais pour cerner véritablement les différentes facettes du lieu théâtral, il s'avère nécessaire de recourir à Denis Bablet, qui est on ne peut plus clair lorsqu'il déclare que :

le lieu théâtral, il est banal de le rappeler, ce n'est donc pas seulement le « théâtre » auquel nous sommes habitués, ce peut être la place publique où l'on dresse temporairement une estrade autour de laquelle va se grouper une foule, le parvis d'une cathédrale, le stade où se donne une représentation, le mur auquel on adosse un tréteau, un parc, une cour d'usine, un hall, un gymnase ou un terrain vague. C'est la représentation qui donne au lieu son caractère théâtral15(*).

L'analyse de la définition de Bablet permet donc de distinguer deux conceptions du lieu théâtral. Il peut ainsi dans un premier temps être un cadre permanent, c'est-à-dire un édifice exclusivement dédié à la pratique de cet art ; dans un second temps il est cadre non permanent, c'est-à-dire occasionnel, à chaque fois qu'un tout autre lieu sert de réceptacle du spectacle, alors que sa fonction originelle est autre. En se penchant principalement sur les cadres permanents (ce qui est notre approche principale du lieu théâtral dans ce sujet), le lieu théâtral revêt l'image d'une grande salle, un joyau architectural construit principalement pour la réception des spectacles théâtraux. De façon imagée, Pavis revient pour proposer une illustration d'un théâtre. Ainsi, dans un édifice théâtral : « on observera la disposition des espaces intérieurs (salle, scène, dégagements, foyers, etc.) et extérieur (terrasse, hall et cour d'entrée) »16(*).

Nous suivrons donc les modèles définitoires de ces trois auteurs. La raison principale étant que la pratique théâtrale en Afrique en général, et au Cameroun en particulier s'inspire en grande partie des préceptes occidentaux. Aussi userons-nous dans cette recherche plusieurs termes plus ou moins synonymes afin de désigner le lieu théâtral : « théâtre », « édifice théâtral », « salle de théâtre » et même « salle de spectacle ». Ceci permettra principalement d'éviter la répétition et sierra mieux au contexte dans lequel nous évoluerons. Contexte qui se caractérise par « un flou obscur » au niveau des caractéristiques énoncées dans le modèle pavisien.

Mais qu'à cela ne tienne, nous étendrons ce concept, qui dans le présent travail englobera dans le second chapitre, non seulement les salles de théâtre qui sont les espaces de diffusion, mais aussi les salles de répétition qui sont quant à elles des espaces dédiés à la phase de création. La raison de cette extension sémantique est simple. Le théâtre pour pouvoir se représenter dans un espace, a tout aussi besoin d'un autre pour pouvoir se créer. Et ces deux espaces réunis, jouent un rôle de complémentarité dans la pratique théâtrale.

* 12 Respectivement dans les ouvrages de Denis BABLET et Jean JACQUOT (Ed.), Le lieu théâtral dans la société moderne, Paris, Editions du CNRS, 1969 ; et de Pierre LARTHOMAS, Technique du théâtre, Paris, Puf, Coll. Que sais-je ?, 1992.

* 13 Anne UBERSFELD, Lire le théâtre II L'école du spectateur, Ed. Belin, 1996, p.50.

* 14 Patrice PAVIS, L'analyse des spectacles, Paris, Armand Colin, 2005, p.140.

* 15 Denis BABLET, « La remise en question du lieu théâtral au 20è siècle », in Le lieu théâtral dans la société moderne, Paris, Editions du CNRS, 1969, p.13.

* 16 PAVIS, op. cit.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo