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L'UEMOA face au défi de l'intégration sous-régionale

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par Arnaud SEKONGO
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (Abidjan, Côte d'Ivoire)) - Maîtrise Droit Public option Droit Communautaire et Intégration Economique 2013
  

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PARAGRAPHE II : LA COORDINATION DES POLITIQUES SECTORIELLES

L'une des étapes que doit développer les acteurs de l'intégration dans l'espace UEMOA est bien entendu la coordination des politiques sectorielles. En effet, réussir l'intégration passe non seulement par une spécialisation dans la production agricole des Etats membres (A) ; mais aussi et surtout par l'industrialisation : la transformation sur place de nos produits agricoles (B).

A- L'INTEGRATION PAR LA SPECIALISATION DANS LA PRODUCTION

L'intégration sous régionale requiert la mise en oeuvre de tous les acteurs de l'union (les administrateurs, les administrés) d'une culture d'union de nos forces, d'harmonisation de nos politiques commerciales afin que nos produits soient compétitifs sur le marché international. L'UEMOA regorge en son sein huit (08) Etats qui sont spécialisés dans la production et l'exportation de matières premières. Ils y tirent leurs richesses voire leurs économies.

Cependant, pour accroitre une compétitivité, nos Etats doivent appliquer la forme d'intégration qui consiste en la spécialisation dans les différentes productions des Etats membres. Cette forme d'intégration consiste pour chaque Etat membre de s'atteler à produire ce qu'il peut produire c'est-à-dire en fonction de ses capacités sans pour autant empiéter sur la production d'un autre Etat membre. En réalité, chaque Etat doit se spécialiser dans sa production afin que ces produits soient compétitifs sur le marché international.

Réussir donc ce pari revient à lutter en faveur de la discrimination à l'égard des tiers à l'Union et à respecter la pratique du tarif extérieur commun. Il nous faut harmoniser notre politique sectorielle en ce sens afin de permettre aux Etats membres de profiter aisément de la production ou des différentes productions qu'ils peuvent offrir à l'exportation. Il parait inconcevable qu'un Etat membre de l'Union qui n'est pas producteur d'un produit se transforme en pays exportateur de ce produit au détriment des Etats qui sont des véritables producteurs et exportateurs. Cela ne témoigne pas d'une volonté manifeste d'unir nos forces. Il faut pour ce faire, que l'UEMOA permettent aux Etats membres de collaborer, de s'entraider en se spécialisant chacun dans son domaine de prédilection en fonction de ses capacités et en jouant sur l'application stricte du TEC.

B- L'INDUSTRIALISATION : FACTEUR DE REUSSITE DE L'INTEGRATION ECONOMIQUE DE L'UNION

L'UEMOA s'attèle à la promotion de la coopération, de l'intégration régionale et au développement socioéconomique de l'Afrique de l'ouest en mettant en oeuvre des actions pour la création d'un espace économique unique (union douanière, marché commun et union monétaire) au sein duquel les citoyens de la communauté pourront faire des affaires et vivre dans la dignité et la paix, selon les principes de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance. En dépit des obstacles, l'intégration ouest africaine se construit, articulée avec la politique industrielle commune qui constitue l'un des principaux objectifs visés par l'Union. En effet, l'Union doit s'inscrire dans la logique ; celle de la nécessité pour l'Afrique de l'ouest d'une plus grande transformation endogène de ses matières premières, permettant de générer des biens et services à valeurs ajoutées, seule voie pour créer davantage de richesses et de contribuer significativement à la croissance durable, capables d'assurer le développement économique et social durable de la région (création d'emplois, éradication de la pauvreté, etc.).193(*)

La création d'industries de transformation se révèle comme étant la pierre d'angle de réalisation de l'intégration de l'UEMOA. En effet, les pays membres de l'Union comme nous pouvons le constater tirent leurs richesses de leurs sols et leurs sous-sols. L'économie des pays de l'UEMOA repose en générale sur l'agriculture. Cette agriculture demeure le pilier fondamental de développement économique de nos pays. L'attellement au travail de la terre, la richesse du sol et du sous-sol, la qualité des produits leur a permis d'être côtés au plan mondial avec une forte capacité d'exportation de produits agricoles.

Cependant, force est de constater que les Etats membres ont du mal à vivre pleinement de leurs richesses car la transformation de nos produit se fait dans les industries des pays occidentaux. Au vue de cela, nous nous sommes rendus à l'évidence que la transformation de nos produits par nous-mêmes contribuera à développer davantage nos productions et ainsi à les rendre compétitifs sur le marché mondial.

Il faut que l'Union se penche considérablement sur l'industrialisation. Le sol et le sous-sol des pays de l'Union sont très riches et nombreux sont les pays occidentaux qui s'adonnent à son exploitation et à la transformation de ses produits à l'aide de leurs industries de pointe. Ainsi, la transformation de nos propres produits sur place permettra d'accroître l'économie de nos Etats, de mener l'Union vers un développement considérable et de nous permettre de nous mesurer aux différentes économies sur la planète. Dès lors, notons bien que cet idéal ne deviendra réalité que si les Etats de l'Union s'imbriquent réellement entre eux.

L'industrialisation est le vrai moyen qui permet de lutter efficacement contre le sous-développement des pays à « vocation agricole »194(*) car la croissance et le développement ne peuvent que se concevoir autrement que par l'ascension d'un pays dans la hiérarchie de la complexité industrielle qui accroît les débouchés de la production nationale et permet une meilleure utilisation de tous les facteurs de production et notamment les millions de bras qui chôment actuellement195(*).

Il nous faut donc créer au sein de l'Union des industries de base qui permettront la transformation des produits agricoles : il s'agit de favoriser l'articulation agriculture-industrie ; circuit indispensable pour promouvoir le développement économique autonome de l'Union. Il ne sera plus question de choisir entre l'industrie et l'agriculture car une industrie de base bien orientée a pour impact direct le progrès de l'agriculture. La croissance de l'agriculture rime avec la croissance adaptée de l'industrialisation.196(*)

Un autre des points saillants qui pourrait favoriser une bonne route vers l'industrialisation réside dans l'environnement juridique et réglementaire de l'UEMOA. En effet, l'Union se doit de veiller à la bonne réglementation et à la bonne exécution de cette réglementation ; car aucun homme d'affaires ne voudra risquer ses capitaux dans une zone étrangère où l'appareil judiciaire juge en fonction des pots-de-vin ou des pressions occultes.

En outre, l'UEMOA doit penser à mettre en place une institution qui sera chargée de contrôler et de mener à bien le processus d'industrialisation. Sa fonction technique sera de faire des études conduisant la mise en valeur rationnelle des ressources de l'Union dans le cadre d'une planification réelle suivant un modèle propre aux pays de l'Union. Ce programme ainsi institué et développé constituera un pas certain vers l'édification de l'UEMOA. Il permettra à l'Union de discuter d'égal à égal avec les pays internationaux qui viennent y investir d'emblée, transformera l'aide bilatérale qui s'accompagne toujours d'une domination politique et économique en une aide multilatérale qui sera utilisée pour le développement rapide des pays de l'Union ensuite et permettra enfin à l'Union d'imposer sa personnalité libérée de ses liens de dépendance ancestraux197(*).

On dit souvent que « l'Afrique produit mais ne manufacture guère ».198(*) L'UEMOA doit rompre avec cette tendance en favorisant la valorisation et la transformation industrielle de ses ressources agricoles, pastorales, halieutiques et minières. Pour cela, il convient de renforcer les capacités, tant au niveau national que régional des entreprises par une relance de leur compétitivité et la promotion de l'investissement et des exportations avec une volonté d'instaurer un développement durable de la sous-région dans le concept de la mondialisation. Il s'agit aussi de développer des PMI/PME au sein de l'UEMOA par la promotion des investissements et des exportations et signer des partenariats industriels avec les autres organisations sous régionales de africaines.

Selon le Sieur Ngom Ngoudi, c'est par l'industrialisation que l'Afrique peut lutter contre le sous-emploi de ses ressources naturelles et humaines, contre le chômage, contre le sous-développement, contre la pauvreté, contre la misère.

* 193 NGOM NGOUDI, La réussite de l'intégration économique en Afrique, Paris, Edition Présence Africaine, 1971, p. 113

* 194 Idem, p.115

* 195 Idem

* 196 Idem, p. 116

* 197 Idem.

* 198 Idem, p.120

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