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La dédollarisation de l'économie congolaise: evaluation du processus

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par Benny Leba
Université de Kinshasa - Licence en Economie 2014
  

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AVANT-PROPOS

La formation universitaire a pour objectif de doter l'étudiant des connaissances et aptitudes lui permettant d'être utile à la société, et de résoudre les problèmes majeures qui surgissent au cours de la civilisation.

Ainsi, ce travail qui marque la fin du deuxième cycle à la faculté des sciences économiques et de gestion est le fruit d'une formation assidue sur le plan intellectuel. Sa concrétisation ainsi que sa rédaction est le résultat de beaucoup d'efforts consentis par plusieurs personnes envers lesquelles nous voudrions adresser nos remerciements.

Nous adressons nos remerciements au professeur TSHIUNZA MBIYE Omer et au chef des travaux LUANSANGU MUHETA Paul qui, en dépit de leurs multiples occupations ont accepté d'apporter leurs touches de maitre à la rédaction de ce travail, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude et de notre parfaite considération.

Nous adressons nos remerciements au corps professoral de la faculté des sciences économiques ainsi qu'aux cadres scientifiques dont les enseignements nous ont permis d'atteindre ce niveau, nous nous adressons particulièrement à l'assistant Rémy NGEWAMPADIO qui a toujours disposé du temps nécessaire pour répondre à nos questions.

Nos sentiments de profonde gratitude se tournent vers la Banque Centrale du Congo où les experts étaient disposés à répondre à toutes nos questions, particulièrement notre frère, ainé scientifique et ami Greg TSHIAMALA pour l'enrichissement de ce travail.

Nous pensons à nos compagnons de lutte avec qui nous avons sué sang et eau pour atteindre ce but : Jeaexi MUKALANGAY, Doréa LEDU (mon voisin), Michel IKONGE, Walter NSONGOLO, Gloria AKANI, Daniel MWEMBO, Dadou SHAY, Akim NGANI, ainsi que toute la promotion de la deuxième licence économie monétaire dont j'ai été la dirigeante.

Nous n'oublions donc pas nos amies biologiques par ordre de leurs noms : BALULA Grace, BUKASA Liliane, KATENDI Joujou, MBENGO Candy, KUKANINA Geoclanie, MAFUTA Becky, MBUYI Régine, NGUARI Rachel.

Nous remercions aussi nos frères et soeurs pour leur assistance : MOKABAY Roberto, MINIMBU Elvira, OFULA Ruth, IZANGA Anderson, KAKONKE Jack ainsi que toute la communauté des anciens de Bonsomi.

Que tous ceux qui nous portent dans leurs coeurs ne nous tiennent pas rigueur car ils ne sont pas cités cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas aimés ou sont oubliés, c'est plutôt faute de temps et d'espace.

INTRODUCTION GENERALE

1.  PROBLEMATIQUE

La République Démocratique du Congo, Etat souverain depuis 1960, a connu différents moments de rebondissement dans son histoire. Elle a connu des périodes glorieuses mais aussi des moments de basse conjoncture.

Sur le plan monétaire, le pays a réalisé plusieurs reformes depuis son accession à l'indépendance, lesquelles n'ont toujours pas eu des effets attendus sur la conjoncture économique1(*).

L'économie congolaise, en crise depuis 1974, n'a jamais connu un désordre monétaire tel que celui observé dans les années 1990, avec le déchainement de l'hyperinflation et le dérèglement général des mécanismes des paiements2(*).

Dans l'optique de vouloir mettre fin à ce disfonctionnement croissant de l'économie, le gouvernement avait initié en 1993 notamment, une reforme monétaire dont le trait majeur était le remplacement des « zaïres » par des billets dénommés « nouveaux zaïres ». Contre toute attente, l'on a assisté, dans certaines parties du pays, au rejet total de cette nouvelle monnaie légale au profit des anciens billets qui venaient d'être démonétisés3(*).

Cette reforme a été opérée dans un contexte d'instabilité politique attestée par les pillages des années 1991-1993 et, a occasionné la destruction de l'outil de production et la détérioration de l'environnement des affaires.

Cette situation avait eu des effets néfastes sur l'économie qui est entré en récession, laquelle récession s'est maintenue pendant près d'une décennie. Sur le plan monétaire, on a assisté à une méfiance accrue des agents économiques dans la détention de la monnaie locale. Ces agents ont préféré conserver leurs avoirs liquides dans une monnaie stable (pour la plupart le dollar américain) ou dans d'autres valeurs refuges (bijoux, immobiliers, etc.). Ce recours au dollar comme monnaie refuge a été simplement le début de la dollarisation qui avait donc commencé à prendre de l'ampleur.

Cette mentalité, basée sur l'utilisation du dollar dans toutes les transactions économiques, s'est ancrée dans le comportement des agents au point d'en faire une seconde nature. C'est ce qui a conduit le pays à une perte progressive de sa souveraineté sur le plan monétaire et à la perte de profit du seigneuriage pour la Banque centrale, surtout avec la signature de l'Ordonnance-Loi n°004/2001 du 31 Janvier 2001 donnant cours légale à la circulation des devises étrangères sur le territoire national4(*).

Depuis 2002 l'économie a retrouvé le sentier d'un taux de croissance positif du produit intérieur brut, le taux de change et d'inflation ont été progressivement stabilisés: le taux d'inflation (le plus faible d'Afrique)5(*) soit 1,07% en 2013 contre 9976% en 1994-, un taux de change stable depuis 20096(*) contre une dépréciation moyenne annuelle d'environ 99% sur la décennie 1990 et une stabilité politique de plus en plus rassurante. Toutefois, le taux de dollarisation de l'économie demeure encore très élevé, il a été de 85% en 20137(*) alors que ce taux était de 84% en 19948(*).

Cependant, la stabilisation progressive du cadre macroéconomique depuis une décennie n'a pas suffit à redonner la confiance en la monnaie nationale, le roi-dollar a continué à régner et influencer le choix des agents économiques en matière de détention de monnaie. Le taux de dollarisation a augmenté de 72% en 2002 à 85% en 2013. La persistance de la dollarisation voire son accentuation, ont amené le gouvernement à mettre en place des mesures spécifiques pour parvenir à dédollariser l'économie nationale.

En définitive, la dollarisation de l'économie congolaise est allée de pair avec la stabilisation du cadre macroéconomique, attesté par des niveaux d'inflation faibles, un taux de change stabilisé et un taux de croissance de l'activité assez soutenu et, dans un contexte de stabilité macroéconomique retrouvée, les exigences de la relance de l'économie via son financement nécessite la mise en place d'un processus de dédollarisation, c'est pour cela que les autorités nationales à travers la Banque centrale du Congo et le gouvernement ont mis en place un train des mesures visant la dédollarisation de l'économie. Dans ces conditions, il y a lieu de se demander ce qui peut bien justifier la décision des autorités, en d'autres termes en quoi la dollarisation nuisait-elle véritablement à l'économie nationale.

Eu égard à ce qui précède, cette étude se matérialise par deux questions, à savoir :

- Quelles sont les raisons fondamentales qui peuvent justifier le processus de dédollarisation de l'économie congolaise?

-  Les mesures prises par les autorités, dans le cadre du processus, répondent-elles effectivement aux causes de celle-ci?

* 1 MUBAKE Michel, fluctuations et croissance économique, notes de cours, Faseg, Unikin, 2012, inédit.

* 2 KABUYA François et MATATA Mapon, espace monétaire kasaien, in Cahiers africains n°41, l'harmattan, Paris, 1999, p.21.

* 3 KABUYA François et YAV Karl, Les leçons de la survivance d'une monnaie déchue, in Zaïre-Afrique n°290, Kinshasa Décembre 1994, p.5.

* 4 Présidence de la république, Journal officiel de la République démocratique du Congo, numéro spécial, Kinshasa, 2002, p.57.

* 5 FMI,  Rapport de mission du fond monétaire international sur les perspectives économiques de l'Afrique subsaharienne, Washington, 2013, p.39.

* 6 BCC,  Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2012, p.185.

* 7 BCC, Condensé d'informations statistiques, Situation monétaire intégrée : calculez par le rapport entre la somme des devises étrangères dans le système bancaire sur le total des dépôts, Mai 2014.

* 8 NGONGA Vincent et MUSUSA, la persistance de la dollarisation au Congo-Kinshasa : manifestation de la complémentarité et de la substitution monétaire (calculez par la même formule ci-haut), in Cahiers économiques et sociaux n°25, Kinshasa, Avril 1999, P.08.

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