WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Determinants de la mortalité intra-uterine en rdc

( Télécharger le fichier original )
par Josué BEGU MBOLIPAY
Université de Kinshasa - Licence en démographie 2011
  

sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

11

Département des Sciences de la Population et du développement /Démographie/FASEG/Unikin

Déterminants

de l'issue malheureuse de la grossesse en

République Démocratique du Congo

Analyse des données de l'EDS 2007

BEGU MBOLIPAY Josué

2

Déterminants de la mortalité intra-utérine en République Démocratique du Congo

I. INTRODUCTION

Dans cet article, nous nous proposons d'étudier la mortalité intra-utérine, autrement appelé l'issue malheureuse de la grossesse (IMG) en RD Congo. Ce terme (IMG) que nous aurons à utiliser dans cette étude traduit simplement le contraire d'une naissance vivante. C'est donc le qualificatif attribué à la variable (dépendante) de l'étude qui est constituée des éléments qui sont l'avortement et la mortinatalité.

Après cette introduction générale où seront abordés la problématique de l'étude et la revue de la littérature, le deuxième point sera consacré à la méthodologie et sources de données, le troisième point présentera les principaux résultats de l'étude et enfin le quatrième point discutera les résultats.

1. Problématique et revue de la littérature

L'avortement est une pratique ancienne de régulation de la fécondité, utilisée bien avant l'apparition des méthodes de contraception (Guillaume, 2004). Il est pratiqué, dans tous les pays quel que soient le niveau de développement, la qualité des programmes de planification familiale mises en place ou encore le cadre juridique en vigueur.

Tout laisse croire que cette pratique ne trouvera jamais d'alternative comme souligne la déclaration de Tbilissi (1990) qui stipule que «s'il est possible de faire reculer sensiblement le nombre d'avortements grâce à des programmes de planification familiale efficaces, l'IVG continuera malgré tout d'être pratiquée pour diverses raisons notamment la faible « acceptance » de la contraception1 et les taux d'échecs liés à cette dernière» (Gbetoglo, 2003).

Les avortements pratiqués dans des conditions dangereuses constituent une atteinte à la santé en matière de reproduction. L'OMS estime à environ 80.000, le nombre de femmes qui meurent chaque année des suites d'un avortement dangereux dans les pays en développement (Thonneau, 2001). Cependant, pas moins d'un tiers des cas de mortalité et morbidité maternelles pourraient être évités si toutes les femmes avaient accès à la contraception moderne susceptible de réduire les grossesses non désirées (Fnuap, 1998).

Les organisations internationales, à travers des conférences, forums et colloques, ont reconnu et admis que l'avortement était un véritable problème de santé publique. Déjà, en 1967, l'Assemblée Mondiale de la Santé avait déclaré dans une de ses résolutions que l'avortement posait un sérieux problème de santé (W.H.A., 1994). Ainsi, la Conférence sur la maternité sans risque organisée à Nairobi en 1987 s'est principalement focalisée sur la conscientisation de l'opinion internationale sur le problème de l'avortement en cherchant à réduire la mortalité et la morbidité maternelles2.

1 Les échecs de la contraception renvoient à l'efficacité réelle et non théorique d'une méthode contraceptive.

2 Il convient de noter que l'objet principal de cette conférence était axé sur la santé maternelle.

3

Déterminants de la mortalité intra-utérine en République Démocratique du Congo

Guttmacher Institute3 estime à 44 millions le nombre d'avortements provoqués par an dans le monde. Ce qui correspond entre 20 et 32 avortements pour 100 grossesses connues (The Allan Guttmacher Institute, 1999). La pratique de l'avortement est illégale dans la plupart des pays en développement, ce qui explique le recours fréquent à l'avortement clandestin ou à risque, c'est-à-dire, pratiqués dans des conditions d'hygiène et de sécurité insuffisantes. Près de 15 millions d'avortements de ce type sont pratiqués chaque année dans ces pays, soit 97% du nombre total dans le monde (Guillaume, Op.cit.).

Par contre, dans les pays où l'avortement est légalisé, l'intervention se fait dans des bonnes conditions et dans une institution sanitaire.

D'après L'OMS, la majeure partie de ces avortements est enregistrée en Afrique de l'Est et en Afrique de l'Ouest (WHO, 2004 ; Guillaume, Op.cit.). Les différences régionales s'expliquent par la diversité des cadres juridiques. A titre d'illustration, la Tunisie et l'Afrique du Sud autorisent l'avortement à la demande4. En outre, les femmes recourent beaucoup plus à l'avortement pour mettre fin aux grossesses non planifiées pour plusieurs raisons telles que : cas de mésententes, grossesses pré maritales, refus de paternité, partenaires occasionnelles, grossesses adultérines, etc.

Les conséquences liées aux avortements clandestins ou à risque sont nombreuses, et souvent «mal appréhendées ». En effet, de nombreuses femmes à travers le monde risquent leur vie et leur santé pour mettre un terme à une grossesse non désirée.

Selon Guillaume, l''avortement cause une part importante de ces décès maternels (7 à 19%) et ce poids est sous-estimé dans un contexte d'illégalité de l'avortement. Outre les décès qu'occasionnent ces avortements à risque, on peut également relever les problèmes de santé chronique allant jusqu'aux incapacités permanentes ou à la stérilité. Les femmes qui avortent clandestinement souffrent des complications obstétricales telles que les hémorragies, les infections, les troubles d'hypertension, l'irrégularité de la menstruation, les perforations utérines, la stérilité, le tétanos, les troubles psychologiques, etc. (Kitenge, 2010).

C'est grâce à la CIPD que l'on à reconnu que l'extension et l'amélioration des services de planification familiale étaient le meilleur moyen de limiter le recours à l'avortement et que, dans les pays où cette pratique est légale, elle devait être pratiquée dans les bonnes conditions de sécurité. De plus, les femmes souffrant de séquelles de ces avortements devraient recevoir les soins appropriés (CIPD, 1994).

La pratique de l'avortement clandestin est en nette croissance de nos jours dans le Monde. En RDC, peu d'études ont été réalisées sur la pratique de l'avortement en raison de son caractère illégal, de sa perception sociale et de son interdiction par plusieurs religions et traditions. Les décès obstétricaux directs représentent environ 75% de tous les décès maternels dans les pays en développement. Parmi ces décès, les complications consécutives à

3 C'est une organisation internationale spécialisée dans la recherché en santé de reproduction. Créée en 1968 par Alan F. Guttmacher (1898-1974).

4 En France, toute femme peut bénéficier d'une interruption volontaire de grossesse si elle s'estime placée en situation de détresse. Ce sentiment de détresse est une exigence légale, mais celui-ci est à la seule appréciation de la personne concernée et celle-ci ne peut-être contestée (Vitraulle, 2006).

4

Déterminants de la mortalité intra-utérine en République Démocratique du Congo

un avortement non médicalisé représentent 19% (Fnuap, 2001). Ce taux est estimé à 13% en 2005 à l'échelle mondiale, soit une grossesse sur huit (OMS/UNICEF, 2007). Malgré ces indicateurs de santé maternelle, l'avortement est toujours resté un sujet marginal dans les débats sur la réduction du nombre des décès liés à la grossesse.

Le manque d'informations et la précocité des rapports sexuels justifient cet état des faits dans la mesure où les jeunes filles sont davantage exposées aux grossesses non désirées. En R.D.C, l'âge médian aux premiers rapports sexuels chez les femmes varie entre 16 ans dans la province Orientale et 18 ans au Sud-Kivu et dans la ville de Kinshasa (EDS, 2007).

Il convient de noter que, les catégories les plus exposées aux avortements sont celles des adolescentes et des femmes âgées de 40 ans et plus. Selon Dackan et al. (1990), l'avortement pratiqué illégalement est plus fréquent chez les jeunes femmes, particulièrement chez les célibataires âgées de moins de 18 ans. En effet, c'est dans ce groupe que l'on rencontre les proportions les plus importantes de grossesses non souhaitées. Guillaume (2000), rapporte pour sa part que les avortements n'épargnent pas les femmes mariées.

La stratégie pour résoudre ce dilemme des avortements passe non seulement par la vulgarisation de la contraception mais aussi par la légalisation de l'acte afin de réduire les risques des complications en générale et de mortalité maternelle en particulier.

En ce qui concerne la mortinatalité, il est important de signaler que cette dernière est effective en RDC tel que confirmée par l'étude de Kabali (2009). L'auteur déclare : « les enquêtées ont accouché d'une proportion importante de mort-nés, soit 55% chez les femmes décédées et 33% chez les survivantes. Si ce taux est important parmi les femmes avec complications obstétricales sévères, Nzita (1986) avait déjà enregistré 23 pour mille des mort-nés parmi 26,329 accouchements dans les neuf grandes maternités publiques à Kinshasa ».

Par ailleurs, une étude menée en Tanzanie par MacLeood et Rhode (1998) montre que 15% de naissances étaient des mort-nés et 24% des foetus étaient décédées avec leurs mères. A ce sujet, Jahn et al. (2000), dans leur étude, en milieu hospitalier au Népal ont estimé le niveau de la mortinatalité à 70 pour mille.

La question principale de cette étude porte sur les facteurs explicatifs de l'issue malheureuse de la grossesse en RDC ?

La recherche des facteurs explicatifs de l'issue malheureuse (les avortements et les mortinatalités) en RDC se justifie à la fois au niveau international et au niveau national ; elle présente un intérêt politique, socioéconomique et sanitaire.

Ainsi, cette étude vise deux types d'objectifs. Un premier objectif général devrait être atteint à plus ou moins long terme tandis que les objectifs spécifiques sont attendus au terme de la rédaction de ce présent rapport scientifique.

Déterminants de la mortalité intra-utérine en République Démocratique du Congo

L'étude se fixe comme objectif général de mettre à la disposition des acteurs publics ou privés des indicateurs permettant d'améliorer des stratégies, politiques et programmes afin de lutter contre l'avortement provoqué et la mortinatalité. Chercher à atteindre cet objectif lointain commence par les objectifs spécifiques suivants :

a. Déterminer l'ampleur de l'issue malheureuse de la grossesse en RDC ;

b. Identifier les facteurs explicatifs de l'issue malheureuse de la dernière grossesse en RDC.

Dans les lignes qui suivent, nous nous proposons de vous présenter les proportions des avortements selon qu'ils sont légaux ou illégaux, ressortir la région où il est plus pratiqué dans le monde et enfin énumérer les types d'interventions requises pour éviter les mortinaissances.

sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore