WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques: cas des populations autochtones et communautés locales autour du parc national de boumba bek, est cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Lionel Constantin FOSSO
Université de Dschang, Cameroun - Master recherche II en Gestion de l'Environnement 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

ABSTRACT

The study of the indigenous adaptation strategies to climate changes was carried out from May to October 2014. The main objective was to contribute to the development of adaptation strategies by the amelioration of knowledge on the adaptation strategies developed by indigenous communities (the perceptions on climate changes, their impacts on the activities and the indigenous adaptation methods). As methodology, datas on temperatures and precipitations collected by the CNMC for a minimum period of 30 years have been considered on one side. On the other side, a simple random sampling to select 8 villages over 22 around the National park, and 216 peoples belonging to four different communities (Bakas, Mbimo, Nkounabembe and Mvong Mvong) have been done.

As results, annual means temperature (24.72°C #177;0.59°C) has increased of about 0.5°C on the overall period of 44 years (1971 to 2014) with a significant difference (r=0.801; S=0,001 < p=0.05). At contrary, annual means of precipitations (1574.23 #177;178.97mm) has been stable on a period of 64 years (from 1951 to 2014), even if there is an apparent diminution of about 2.72% per decade from 1951 to 2014 varying from a maximum of 2140.5 mm (decade 2) to a minimum of 1331.5 mm (decade 5). The observed variations on the precipitations datas is not significant (r=0.411, S=0,000 < p=0.05).

Climate change is real and well perceived by indigenous peoples who stated 16 different perceptions: the increasing of heat and an abnormal occurrence of seasons were the mains perceptions stated. They mention the occurrence of extreme climate phenomenon like drought, dryness, floods and storms on a high frequency, which affects their activities. As adaptation strategies in agriculture, indigenous people have increase agricultural diversification and the domestication of wild varieties. A system for the prevision of the beginning and the end of the seasons using traditional knowledge has been developed. For the picking activities, the progressive settling of Baka pygmies has been observed. There is a change in hunting techniques and in the main activities of indigenous people, being farmers or stocks breeders. The traditional methods of fishing techniques have being ameliorated. These indigenous strategies are limited, but the indigenous knowledge is of extreme importance, considering high vulnerability of rural communities with limited resources to adapt. As main recommendation, government must strive to integrate traditional knowledge with scientific practices in order to have sustainable adaptation measures.

Key Words: Perceptions, Climate changes, Adaptation, Traditional knowledge, National Park of Boumba Bek, Indigenous communities.

1

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

1 .1. Généralités

Les changements climatiques demeurent l'une des principales préoccupations de la communauté internationale suite aux aléas climatiques à travers le monde (CCNUCC, 2006a). Selon le quatrième rapport d'évaluation source du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la concentration actuelle du CO2 est la plus forte jamais rencontrée depuis les 420 000 dernières années, et le taux d'accroissement enregistré au siècle dernier est sans précédent depuis au moins 20 000 ans (GIEC, 2007). Par ailleurs, la vitesse du réchauffement observé (plus d'un demi-degré Celsius en un siècle sur le globe) et attendu (de 1,1 °C au mieux à 6,4 °C au pire, en moyenne globale, entre 1990 et 2100) est cent fois plus élevée que la vitesse moyenne des variations naturellement imprimées au climat du globe terrestre (quelques degrés en 10 000 ans chaque fois) (Berger, 2006). Il est ainsi très probable (de 90 à 99 % de probabilité) que le dérèglement climatique provoquera des vagues de chaleur plus longues et plus intenses, avec une élévation particulière des températures nocturnes et que sur de nombreuses régions, les précipitations seront plus intenses et plus variables avec des inondations, tempêtes de vents et des périodes de sècheresse plus longues (GIEC, 2007).

L'Afrique demeure la région la plus vulnérable aux impacts défavorables du changement climatique, et n'a qu'une faible capacité d'adaptation. On estime qu'en Afrique, au cours du XXe siècle, le réchauffement était compris entre 0,26 et 0,5 °C (Hulme et al., 2001). Cette tendance est destinée à se poursuivre, voire à s'intensifier sensiblement, exerçant des effets négatifs sur les moyens d'existence des Populations (Tadjuidje et al., 2012). D'après le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC, 2007), un scénario d'émissions moyennes à élevées impliquerait une augmentation de la moyenne annuelle des températures de l'air superficiel comprise entre 3 et 4 °C d'ici à 2080. Cela signifie l'arrivée de temps durs pour les populations locales qui sont directement tributaires des ressources naturelles pour leurs moyens d'existence, et qui ne possèdent guère d'avoirs ou de connaissances techniques pour s'adapter aux changements à venir (Malhi et Wright, 2004).

Le bassin du Congo, principal massif forestier d'Afrique avec près de 1,8 million de Km2, et deuxième plus grand réservoir de biodiversité forestière au monde après l'Amazonie, subit les effets néfastes des changements climatiques (CSC, 2013). Les forêts du basin du Congo sont extrêmement importantes pour le stockage du carbone atmosphérique rejeté dans le monde entier et pour le cycle global de l'eau à travers le recyclage local de l'eau (Haensler A. et al., 2013). Une évaluation des changements climatiques dans le Bassin du Congo et les

2

scénarii possibles pouvant se produire au cours du 21ème siècle, menée par le Climate Service Center en collaboration avec la GIZ et l'Université de Wageningen, révèle que les changements projetés de la tombée des pluies devront concourir à une diminution générale de la quantité d'eau dans la région et une fréquence relativement élevée des périodes de sècheresse à l'avenir (Beyene T. et al., 2013). La situation géographique du Cameroun, caractérisée par une large gamme de types climatiques et par là d'écosystèmes, fait que certaines régions du pays sont particulièrement exposées aux effets des CC (la région du Littoral et celle de l'Extrême Nord); mais devraient par contre lui donner les possibilités d'améliorer sa résilience (Tadjuidje et al., 2012).

La sécheresse, l'avancée du désert, la baisse des rendements agricoles, les attaques des plantations et du bétail par de nouvelles pestes et maladies, l'aridité des terres agricoles, le changement du rythme des saisons et des régimes des cours d'eau, la réduction du couvert forestier, augmentent la vulnérabilité des populations Autochtones et Communautés Locales Africaines (Gyampoh et al., 2007). Mais celles-ci, notamment au niveau local, s'efforcent de faire face aux changements qu'elles observent, en développant des stratégies indigènes basées sur les savoirs traditionnels transmis de générations en générations (Gyampoh et al., 2007).

1. 2. Problématique

La région de l'Est Cameroun est très importante en termes de biodiversité et de richesse en ressources naturelles. C'est l'une des régions phares pour tous les grands projets au Cameroun, notamment pour l'exploitation minière (l'or de Betare Oya, le fer de Mbalam, la bauxite de mini martap, etc.), les grands barrages hydroélectriques (Lom pangar), et surtout l'exploitation forestière avec plus de 30 sociétés forestières installées. Elle comporte également un grand réseau d'aires protégées parmi lesquels le Parc National de Boumba Bek qui fait face aux pressions des populations riveraines qui vont de plus en plus s'approvisionner dans la réserve en PFNL lorsqu'ils deviennent de plus en plus rares dans les zones tampons (forêts communautaires, ZIGGC, et forêts des villages riverains...).

Cette région compte plusieurs groupes de population autochtone parmi lesquels les Pygmées Bakas qui sont les peuples indigènes les plus représentés dans les milieux forestiers et dont la marginalisation est de plus en plus reconnue au Cameroun. Ces peuples qui jadis se localisaient uniquement dans la zone forestière se retrouvent de plus en plus dans les zones urbaines, abandonnant ainsi leurs savoirs traditionnels au profit de la modernité, ce qui constitue une menace pour la conservation de la biodiversité, mieux entretenue et mieux gérée par les PACL (Gyampoh, et al., 2007).

3

Bien que les PACL mettent en place des méthodes indigènes pour s'adapter aux changements climatiques, basées sur leurs savoirs traditionnels, celles-ci ne sont pas connues des autorités en charge des politiques d'adaptation ; alors qu'elles pourraient servir de base solide pour les stratégies d'adaptation durables.

Le problème central qui se pose dans le cadre de cette étude est que les savoirs traditionnels des PACL qui constituent la base des stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques ne sont pas connus des autorités en charge de l'élaboration des plans d'actions nationaux d'adaptation aux changements climatiques. D'où la nécessitée de déterminer :

Quelles sont les stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques autour du parc national de Boumba Bek ?

L'examen des questions secondaires ci-dessous permet de mieux répondre à la principale :

- Quel est l'ampleur des changements climatiques autour du PNBB ?

- Quelle est la perception des CC par les PACL vivant autour du PNBB ? - Quel est l'impact des CC sur les activités des PACL ?

- Quelles sont les méthodes élaborées par ceux-ci pour s'y adapter?

4

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams