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Stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques: cas des populations autochtones et communautés locales autour du parc national de boumba bek, est cameroun

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par Lionel Constantin FOSSO
Université de Dschang, Cameroun - Master recherche II en Gestion de l'Environnement 2014
  

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2.2.1 Changements climatiques au Cameroun et adaptation

Au Cameroun, bien que les changements climatiques soient de plus en plus perçus comme un enjeu important, les questions de réduction de la pauvreté et de création d'emplois restent les priorités les plus urgentes du gouvernement à l'heure actuelle (Brown et al., 2010). Malgré la prise de conscience des impacts liés aux changements climatiques, l'insuffisance

caractérisée des moyens d'adaptation à ceux-ci est une réalité (Brown et al., 2010). De nombreux facteurs le mettent en évidence : d'abord, l'absence de données climatiques et leur

analyse, l'insuffisance des données sur les solutions d'adaptation, la méconnaissance de l'adaptation parmi les parties prenantes (autorités en charge des politiques d'adaptation et la

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population), la faiblesse des capacités du personnel dans les domaines de la planification, du suivi et de l'évaluation, l'absence de mécanismes de communication et de gestion des informations entre secteurs, l'inadaptation des capacités des institutions, le manque d'intérêt à faire appliquer la loi sur les forêts et l'absence de mesures incitatives favorisant cette application (Tieguhong et Ndoye, 2007 ; Tieguhong et Betti, 2008).

Les actions suivantes permettront de faciliter la mise en place de stratégies d'adaptation, notamment dans le secteur des forêts : effectuer un bilan des risques et de la vulnérabilité, développer la place de la gestion durable des forêts dans l'adaptation aux changements climatiques, améliorer la gestion des forêts et de la biodiversité pour renforcer la résilience et limiter les risques et la vulnérabilité, intégrer pleinement les changements climatiques dans la gestion des forêts, créer un mécanisme de financement plus robuste et plus fiable, agir en faveur du renforcement des capacités et créer des emplois dans les collectivités (Bele et al., 2009).

Au vu de tout ce qui précède sur le changement climatique, le Gouvernement Camerounais a entrepris plusieurs actions dans les différents secteurs de développement économique pour s'accommoder aux changements futurs. Aussi, le Cameroun est fortement concerné par les changements climatiques, en raison du caractère planétaire de ce phénomène, qui nécessite une action internationale.

Le Cameroun appartenant géographiquement au bassin du Congo, le maintien des écosystèmes forestiers dans ce pays revêt une importance extrême, car cette forêt joue un rôle dans la séquestration du carbone et la régulation du climat à l'échelle mondiale. Selon le rapport du PNUD 2012 sur la vulnérabilité, Le Cameroun a établi dans sa communication nationale initiale à la CCNUCC (CN1), un programme détaillé de renforcement des capacités nationales, de transfert des technologies adaptées et de mise en place des mécanismes de compensation et de substitution ; et en 2002, il a adopté le plan d'action national énergie pour la réduction de la pauvreté.

Par ailleurs, le programme d'adaptation aux changements climatique (PACC) s'inscrit dans le cadre de l'initiative « Cool Earth Partnership », lancée par le Gouvernement Japonais qui consacre un soutien de 92,1 millions de dollar américains aux mesures d'adaptation dans 21 pays d'Afrique, dont le Cameroun.

Cependant, pour élaborer une stratégie d'adaptation efficace, il faut comprendre la vulnérabilité du Cameroun aux changements climatiques. Cette vulnérabilité est définie par trois facteurs : la nature du changement climatique, la sensibilité climatique du système ou de

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la zone agro écologique en cause et la capacité de s'adapter aux changements qui en résultent. En raison de la grande diversité géographique, écologique et économique du Cameroun, Afrique en miniature, ces facteurs varient considérablement, tout comme la vulnérabilité aux changements climatiques. Dans de nombreux cas, l'adaptation nécessitera d'accroître la capacité de résistance d'un système afin qu'il soit davantage en mesure d'affronter le stress.

En revanche, la littérature sur la pauvreté et le développement met l'accent sur les conditions sociales, économiques et politiques actuelles: mesure globale du bien être humain qui intègre l'exposition d'ordre environnemental, social, économique et politique à un éventail de phénomènes néfastes (Bohle et al., 1994).

Le GIEC recommande une définition de la vulnérabilité presque exclusivement reliée aux changements climatiques: «degré selon lequel un système ou une communauté est susceptible, ou se révèle incapable, de faire face aux effets néfastes des changements climatiques, notamment à la variabilité du climat et aux conditions climatiques extrêmes ». La vulnérabilité est fonction de la nature, de l'importance et du taux de variation climatique auxquels un système se trouve exposé; de sa sensibilité, et de sa capacité d'adaptation ( www.ipcc.ch/pub/syrgloss.pdf).

Comme le Cameroun est l'Afrique en miniature, le réchauffement y sera probablement plus varié, en fonction des zones agro écologiques. L'augmentation de la température variera dans l'ensemble du pays, et le réchauffement sera plus grand dans certaines régions. On prévoit aussi que le réchauffement variera selon les saisons et fera varier la configuration des précipitations, leur fréquence, la saisonnalité, et causera des événements climatiques extrêmes.

Comme ces changements ne seront pas uniformes dans l'ensemble du pays, les impacts varieront d'une région à l'autre. Il est de plus en plus évident que le changement climatique est en train de se produire. À l'échelle planétaire, la moyenne des températures en surface a augmenté d'environ 0,6 °C au cours du XXème siècle. En outre, le GIEC dans son quatrième rapport a conclu que les précipitations annuelles, les fortes précipitations, la couverture nuageuse et les températures extrêmement élevées augmentent de façon manifeste depuis au moins 50 ans (GIEC, 2007).

Au Cameroun, les ressources naturelles dont les forêts, subissent de fortes pressions. L'agro-industrie, l'agriculture itinérante sur brûlis, l'exploitation forestière et les pratiques de gestion non durables ont des effets néfastes sur le couvert forestier, sur le tissu socio-

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économique et diminuent aussi la résilience de l'environnement en augmentant sa vulnérabilité aux conséquences de l'évolution climatique. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a mis en place plusieurs politiques de gestion durable, dans la mesure où il a pris conscience qu'elles constitueront la meilleure stratégie d'intervention pour contrer l'évolution du climat et les autres problèmes écologiques et socio-économiques qui se posent.

Cette stratégie est conforme aux principes définis par l'article 3 de la CCNUCC, qui stipule que l'élaboration de politiques et de mesures relatives au développement durable par les parties prenantes permettra de protéger les systèmes climatiques contre les perturbations d'origine humaine, et que ces politiques et mesures devront être intégrées dans les programmes nationaux de développement. Les politiques du Cameroun relatives au développement durable sont exposées dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP, 2003), dans le Document de stratégie de développement du secteur rural (DSDSR) et dans le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE). Un Comité National pour le Mécanisme de Développement Propre (CN-MDP) a été mis sur pied en 2006 et est en charge de la règlementation et de la promotion du MDP au Cameroun. Ces politiques se fondent sur les Objectifs du millénaire pour le développement des Nations Unies, les objectifs du NEPAD et les politiques propres aux principaux secteurs d'activité.

Une riposte efficace aux changements climatiques au Cameroun exige une réponse sectorielle intégrée, qui s'appuie sur les fondations jetées par les diverses dispositions législatives existantes dans le domaine de l'environnement et des études approfondies qui feront ressortir les stratégies développées par les populations autochtones et communautés locales (PACL) pour s'adapter et pour gérer les aléas des changements climatiques.

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