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Stratégies indigènes d'adaptation aux changements climatiques: cas des populations autochtones et communautés locales autour du parc national de boumba bek, est cameroun

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par Lionel Constantin FOSSO
Université de Dschang, Cameroun - Master recherche II en Gestion de l'Environnement 2014
  

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1.5. Importance de l'étude

Sur le plan scientifique, les résultats de cette étude contribueront à enrichir la littérature sur les stratégies adaptatives mises en place par les peuples autochtones et communautés locales face au phénomène des changements climatiques.

Sur le plan pratique, ces résultats pourront être utilisés comme ressource dans l'élaboration des stratégies nationales d'adaptation, pour amener les autorités à tenir compte des savoirs traditionnels des peuples autochtones et communautés locales.

1.6 Limites de l'étude

Le temps alloué n'a pas permi de collecter plus de données et s'étendre sur d'autres aspects tels que la dégradation des forêts, les services écosystémiques affectés par les changements climatiques observés, ainsi que les aspects liés aux flux de carbone dans la zone d'étude.

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CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE
LITTERATURE

Le cadre théorique de cette recherche repose sur le fait que les changements climatiques affectent principalement les peuples autochtones qui vivent dans les zones forestières, et sont vulnérables aux effets de ces changements. Cette étude met en perspective des relations entre d'une part la perception des variations entrainant les changements climatiques et l'impact de ces variations sur leurs activités, et d'autre part les méthodes mises en place pour s'adapter aux changements climatiques chez les PACL. Pour ce faire, l'étude part du constat que des stratégies adaptatives aux changements climatiques ne seront appliquées par les peuples autochtones que s'ils perçoivent clairement l'existence du phénomène. Une perception faussée peut conduire à des comportements inappropriés en termes d'adaptation. Par contre, une bonne perception du phénomène peut conduire à de meilleures stratégies adaptatives.

Dans la théorie, les PACL proposeraient de meilleures stratégies d'adaptation si elles étaient basées sur leurs savoirs traditionnels. Plus la méthode d'adaptation sera externe aux us et coutumes des PACL, moins elle trouvera du succès auprès de ceux-ci dans son Adoption. Il est donc important de caractériser les méthodes d'adaptation propres à ces populations et communautés afin de voir, dans la mesure du possible, comment s'en inspirer dans le cadre d'une stratégie d'adaptation durable qui tient compte des savoirs traditionnels des peuples autochtones.

2.1 Définition des concepts

Adaptation : désigne un processus d'ajustement des systèmes écologique, social et économique à un risque climatique constaté ou anticipé, à ses effets et ses impacts. Il représente un changement de procédures, de pratiques et de structures visant à limiter ou effacer les dommages potentiels ou à tirer bénéfice des opportunités créées par les changements climatiques afin de réduire la vulnérabilité de certaines communautés de leur milieu, régions ou activités (Smith, Ragland et Pitts, 1996). La planification et l'intervention, en matière d'adaptation aux changements climatiques, doivent tenir compte de l'incertitude inhérente aux prévisions climatiques et de leurs incidences sur les systèmes naturels et les collectivités humaines.

L'adaptation aux changements climatiques ou au dérèglement climatique désigne les stratégies, initiatives et mesures individuelles ou collectives (entreprises, associations, collectivités, etc.) visant, par des mesures adaptées, à réduire la vulnérabilité des systèmes

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naturels et humains contre les effets réels ou attendus des changements climatiques. Ces stratégies sont complémentaire des stratégies d'atténuation, qui visent à moins émettre de gaz à effet de serre et à restaurer ou protéger les capacités de puits de carbone des écosystèmes ou agro écosystèmes. L'efficacité d'une méthode d'adaptation aux CC est évaluée par le niveau de précision que la méthode offre pour une prise de décision; la capacité de la méthode à aborder les incertitudes liées à l'ampleur des impacts des changements climatiques, à leur répartition dans le temps et l'espace ; la disponibilité des données de la méthode d'adaptation; la disponibilité des ressources pour la méthode d'adaptation (Tadjuidje et al., 2012 ; Tsalefack, 2013).

Aléa : Phénomène, manifestation physique ou activité humaine susceptible d'occasionner des pertes en vies humaines ou des blessures, des dommages aux biens, des perturbations sociales et économiques ou une dégradation de l'environnement (chaque aléa est entre autres caractérisé en un point donné, par une probabilité d'occurrence et une intensité données).

Atténuation : Intervention anthropique pour réduire les sources ou augmenter les puits de gaz à effet de serre.

Capacité d'adaptation : Capacité d'ajustement d'un système face aux changements climatiques (y compris à la variabilité climatique et aux extrêmes climatiques) afin d'atténuer les effets potentiels, d'exploiter les opportunités ou de faire face aux conséquences. »

Climat est définit comme l'ensemble des phénomènes (pression, température, humidité, précipitations, ensoleillement, vent, etc.), qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère et de son évolution (pendant au moins 30 ans) en un lieu donné. Il diffère en cela du terme 'temps'' utilisé pour indiquer l'état de l'atmosphère sur une période courte. La variabilité naturelle du climat est suscitée par les fluctuations dans le temps de l'énergie émise par le soleil ou venant d'autres éléments du système climatique, le positionnement des masses d'air, les éruptions volcaniques, les changements dans la distribution des courants océaniques ou des températures à la surface des mers (TSM), dont l'une des expressions les plus importantes est connue sous le terme ENSO (El Niño - Southern Oscillation). Au-delà de cette variabilité naturelle du climat, on note que depuis le début de l'ère industrielle, la température de la planète montre une tendance à la hausse qui n'est pas expliquée par les raisons évoquées plus haut ; c'est ce qu'on a appelé "changement climatique" (Sighomnou, 2004).

Changements climatiques : Les changements climatiques désignent une variation statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa variabilité persistant pendant

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de longues périodes (généralement, pendant des décennies ou plus). Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels, à des causes externes, ou à des changements, d'origine anthropique, persistants de la composition de l'atmosphère ou de l'affectation des terres (GIEC, 2007). On notera que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans son Article 1, définit « changements climatiques » comme étant des « changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. » La CCNUCC fait ainsi une distinction entre les « changements climatiques » qui peuvent être attribués aux activités humaines altérant la composition de l'atmosphère, et la « variabilité climatique » due à des causes naturelles. (Sawadogo, 2010).

Les changements climatiques désignent également une transformation à long terme du climat d'un lieu donné, d'une région ou de la terre entière. Les changements du climat sont mesurés par les changements qui se produisent dans certaines ou la totalité des caractéristiques associées au climat comme la température, le vent et les précipitations. Une variabilité différente du climat constitue également un changement du climat, même si les conditions météorologiques moyennes ne changent pas (GIEC, 2007). C'est une modification de la moyenne des paramètres météorologiques (température, précipitations, vent) qui définissent le climat ou sa variabilité. Changements qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. Se caractérisent généralement par la modification de l'atmosphère, l'altération de la composition des communautés naturelles, la perte de biodiversité (Tsalefack, 2013).

La variabilité climatique désigne des variations de l'état moyen et d'autres statistiques (écarts standards, phénomènes extrêmes, etc.) du climat à toutes les échelles temporelles et spatiales au-delà des phénomènes climatiques individuels. La variabilité peut être due à des processus internes naturels au sein du système climatique (variabilité interne), ou à des variations des forçages externes anthropiques ou naturels (variabilité externe) (GIEC, 2007).

Communautés autochtones :Les communautés autochtones font référence aux communautés Baka, Bagyeli, Bakola, Bedzang et Mbororo du Cameroun (nomades), dont le terroir est couvert en tout ou en partie par la zone de déroulement du processus ou de l'initiative REDD+, que celle-ci soit dans un campement, dans un village, une ville ou une cité (DNCLIP, 2013).

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Communautés locales : Le terme « communautés locales » est assimilé à des populations autres que les communautés autochtones (Baka, Bagyeli, Bakola, Bedzang et Mbororo) dont le terroir est couvert en tout ou en partie par la zone du déroulement du processus ou d'initiative REDD+, que celle-ci soit dans un village, une ville ou une cité (Bantous, Bangando, Fang beti, Bulu, Bamilékés, etc...) (DNCLIP, 2013).

Les Communautés mixtes sont encore appelées Peuples Autochtones et Communautés Locales (PACL ou Peuples Indigènes) (DNCLIP, 2013).

Consentement Libre Informé et Préalable (CLIP) : c'est l'ensemble des approches, principes, critères et indicateurs qui concourent à obtenir ou non un accord avec les PACL pour la mise en oeuvre des projets, programmes ou études REDD+ visant ces populations (DNCLIP, 2013).

Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) : La Convention a été adoptée le 9 mai 1992 à New York et signée en 1992 lors du Sommet de la terre à Rio de Janeiro par plus de 150 pays et par la Communauté européenne. Son objectif ultime est de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ». Elle contient des engagements pour toutes les Parties. Conformément à la Convention, les Parties figurant à l'Annexe I visaient à ramener les émissions de gaz à effet de serre non réglementés par le Protocole de Montréal à leurs niveaux de 1990 d'ici l'an 2000. La Convention est entrée en vigueur en mars 1994.

Développement durable : Développement qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins.

Prévention : Ensemble des dispositions prises pour prévenir un danger ou un mal susceptible de produire des dommages ultérieurs (DNCLIP, 2013).

Résilience : aptitude d'un système (incluant les écosystèmes), d'une collectivité ou d'une société potentiellement exposés à des aléas à s'adapter, en résistant ou en changeant, en vue d'établir et de maintenir des structures et un niveau de fonctionnement acceptables (Morin, 2008).

Risque : Probabilité et magnitude d'occurrence d'une perturbation ou d'un stress dans une région en un temps donné.

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Savoirs Traditionnels : Ensembles des connaissances des peuples et communautés sur la base de leur environnement et transmis de génération en génération comme une tradition ou une coutume (DNCLIP, 2013).

Sécheresse : Phénomène qui se produit lorsque les précipitations sont sensiblement inférieures aux niveaux normaux enregistrés et qui provoque des déséquilibres hydrologiques importants souvent défavorables aux systèmes de production et aux ressources terrestres. Il y a plusieurs façons de définir la sécheresse (par exemple, sécheresse agricole, sécheresse météorologique et sécheresse hydrologique). On considère une sécheresse sérieuse comme une sécheresse qui se répète de façon prolongée et très répandue qui dure depuis beaucoup plus longtemps que la normale, habituellement une décennie ou plus.

Sensibilité : « Degré d'affectation positive ou négative d'un système par des stimuli (liés au climat). L'effet peut être direct (modification d'un rendement agricole en réponse à une variation de la moyenne, de la fourchette ou de la variabilité de température, par exemple) ou indirect (dommages causés par une augmentation de la fréquence des inondations côtières en raison de l'élévation du niveau de la mer, par exemple). » (Bohle et al., 1994).

Système climatique: un ensemble englobant l'atmosphère, l'hydrosphère, la biosphère et la géosphère, ainsi que leurs interactions (Tsalefack, 2013).

Vulnérabilité : « Degré par lequel un système ou des communautés risquent de subir ou d'être affecté négativement par les effets néfastes des changements climatiques, y compris la variabilité climatique et les phénomènes extrêmes. La vulnérabilité dépend du caractère, de l'ampleur et du rythme des changements climatiques auxquels un système est exposé, ainsi que de sa sensibilité et de sa capacité d'adaptation. » (Kasperson et al., 2000).

2.2 . Revue de la Littérature

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