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L'enjeu géostratégique dans l'instabilité au Soudan du sud

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par Niclette BAKAMPA TSHIABA
Université Chrétienne Cardinal Malula - Licence en Rélations Internationales 2014
  

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CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES

Dans ce chapitre, nous allons fournir les éléments explicatifs à travers quelques définitions (section 1) pour nous appesantir ensuite sur une approche conceptuelle en relations internationales (section 2), afin de permettre la compréhension du travail.

Section 1 : Approche définitionnelle

I.1.1 : Instabilité

Ce terme signifie « absence de stabilité », ou « absence de paix durable ». L'instabilité peut être située au niveau politique et se traduire par la fragilisation des institutions politiques du pays. Elle est sociale lorsqu'à la suite des imperfections de l'économie nationale, la misère atteint la société et contribue à la dépravation des moeurs et à l'émergence de diverses antivaleurs qui gangrènent la société. L'instabilité peut être alimentée par des perturbations d'ordre économique, social ou conjoncturel. La situation au Soudan est dominée par l'instabilité généralisée, issue des conflits politiques et ethniques.

L'instabilité, lorsqu'elle n'est pas maitrisée à temps, peut conduire à la guerre et occasionner un chaos parfois total de la situation au sein d'un Etat. C'est dans ce contexte que s'explique la situation actuelle au Soudan marquée par des divisions extrêmes et une certaine descente aux enfers constatée continuellement dans plusieurs domaines de la vie nationale, dans l'un comme dans l'autre Soudan.

I.1.2 : Notion de crise

Il en est de la guerre comme des crises. Mais qu'est-ce qu'on entend par crise ?

La conceptualisation de la crise se heurte à une double difficulté : une difficulté sémantique qui lui donne un caractère insaisissable, et une difficulté liée à l'environnement qui lui confère un caractère utopique et chronique.

Ces difficultés semblent avoir été surmontées par les recherches entreprises il y a une vingtaine d'années, s'interrogeant sur une science des crises ou la crisologie11(*).

1. Les composantes de la crise

Il faut en premier lieu noter que le concept de crise comprend quatre composantes :

- L'idée de perturbation ;

- L'idée de l'accroissement des incertitudes et des désordres ;

- L'idée de rigidification ou le jeu blocage - déblocage - déblocage ;

- L'idée de déclenchement d'activités de recherches des solutions à la crise.

Cette dernière composante fixe parfaitement le cadre théorique de notre problématique.

I.1.3 : Notion de conflit et de guerre

1. Le conflit

Nous définissons, avec le professeur NGONGO N., le conflit comme « une opposition d'intérêt quasi-permanente entre des protagonistes 12(*)».

Selon le dictionnaire Petit Robert, le conflit « est une rencontre d'éléments contraires qui s'opposent13(*) ».

Cette définition est assez large et permet d'établir une différence entre un conflit et une guerre (ou conflit armé). Tout conflit ne conduit pas strictement à un affrontement armé (ou guerre), qui est à considérer comme le degré d'un conflit qui a buté à l'impasse de compromis et aboutit à un affrontement armé ouvert.

Dans les relations internationales, les conflits peuvent être envisagés à trois niveaux : individus, Etats et Communauté internationale. Les conflits internationaux sont principalement guidés par l'impératif « d'intérêt national ».

2. La guerre ou conflit armé

La guerre est, selon M. GOUNELLE, « une activité organisée, menée au moyen d'armes sur décision des autorités étatiques, ayant pour but de contraindre la volonté d'un autre Etat, encadrée par des règles juridiques variées et entrainant un effet homicide spécifique 14(*)».

La guerre est aussi considérée comme « un acte de violence organisée visant à imposer sa volonté à l'adversaire15(*) ».

Les Etats en relations internationales, peuvent envisager la guerre comme moyen de conquête ou comme un instrument pour préserver les intérêts politiques, sociaux, économiques, culturels ou idéologiques.

2.1. Les causes de la guerre

Pour comprendre pourquoi les guerres se déclenchent, il est nécessaire d'établir la différence entre les occasions et les causes de la guerre, d'une part, les causes efficientes et les causes permissives de la guerre, et les causes nécessaires et suffisantes de la guerre, d'autre part.

Si l'occasion d'une guerre est « l'événement qui provoque le début des hostilités, de la manière accidentelle ou triviale, la cause d'une guerre est à l'inverse, « la raison sous-jacente et structurelle par laquelle une guerre devient une possibilité concrète ». Les raisons structurelles ne sont pas suffisantes en soi. La volonté politique se doit d'être présente chez au moins une des parties pour commencer les hostilités.

Les causes efficientes d'une guerre reposent sur des conditions spécifiques à une guerre donnée. C'est ainsi que des forces impérialistes américaines alimentent la violence au Soudan dans le but de renforcer leur emprise sur le pétrole, mais aussi pour le contrôle géostratégique de cette zone en vue d'empêcher la compétitivité avec la Chine.

Les causes permissives sont à imputer à la structure du système international qui, bien qu'il ne pousse pas à la guerre, ne dispose cependant d'aucune structure efficace pour contraindre les Etats à ne pas recourir à la guerre et les autorise de ce fait de manière indirecte16(*).

La Charte des Nations Unies bien qu'ayant prohibé le recours à la guerre dans les relations internationales, reconnait par ailleurs le droit de légitime défense et celui d'intervention humanitaire ou d'intervention armée dans le cadre d'application du Chapitre VII de la Charte, dans le cas où il est constaté une rupture grave à la paix et à la sécurité internationales.

La législation internationale considère un conflit armé comme « tout différend surgissant entre forces armées et impliquant l'utilisation des armes de guerre17(*)». Lorsque le différend n'entraîne pas encore l'intervention de forces armées, il peut être comme un conflit non armé pour lequel la législation internationale et ou la diplomatie prévoit des mécanismes en vue d'un règlement à l'amiable18(*).

En clair, le conflit armé s'applique à des différents types d'affrontement, c'est-à-dire à ceux qui peuvent se produire :

ü Entre eux ou plusieurs entités étatiques ;

ü Entre une entité étatique et une entité non-étatique ;

ü Entre une entité étatique et une faction dissidente ;

ü Entre deux ethnies diverses à l'intérieur d'une entité étatique.

Des conflits ont toujours existé dans le monde : « la nature humaine secrète depuis les origines des antagonismes qui débouchent sur des conflits et de guerre. Ce monde est un monde de division par l'âpreté des conflits porteurs de haines, de querelles fratricides et d'affrontements raciaux, sur fond de résurgence d'un nationalisme exacerbé ; sans oublier la montée en force de fondamentalisme religieux19(*).

Tout en se réjouissant du fait que de nos jours les guerres entre les Etats sont presque désormais inexistantes, l'on déplore toutefois que « les conflits armés qui ont lieu à l'intérieur des Etats sont malheureusement très nombreux, présent pratiquement dans tous les continents et souvent très violents »20(*).

Il est à remarquer que par rapport au passé, il y a de grands changements dans l'identité des victimes et dans la géographie de ces conflits. En effet, la plupart des victimes sont des civils et le lieu des confrontations armées se situe pour beaucoup dans le pays pauvres : « au début du XXIe siècle, la plupart des conflits ont lieu au sein des Etats et la majorité des victimes sont civiles. Le modèle géographique du conflit a évolué au fil du temps, les risques sécuritaires s'étant clairement déplacés vers les pays les plus pauvres. Entre 1946 et 1989, les pays en développement à faible revenu représentaient à peine un tiers de tous les conflits. Entre 1990 et 2003, plus de la moitié des pays et territoires en proie à des conflits violents figuraient dans le groupe des pays à faible revenu. L'Afrique représente aujourd'hui près de 40% des conflits mondiaux ainsi que bon nombre des conflits les plus sanglants de ces quinze dernières années »21(*).

2.2. Sortes de conflits armés

Les Statuts du Comité International de la Croix Rouge et le Droit international nous enseignent qu'il existe plusieurs types de conflits armés auxquels les entités sont souvent l'objet de confrontation. Ainsi, nous distinguons les conflits armés ci-après :

· Le conflit armé international

· Le conflit armé non international

a) Le conflit armé international (CAI)

D'après les Conventions de Genève initiées par le Comité International de la Croix Rouge, on parle de conflit armé international, en cas de « guerre déclarée ou de tout autre conflit armé surgissant entre deux ou plusieurs des hautes parties contractantes, même si l'état de guerre n'est pas reconnu par l'une d'elles22(*) ». Ce concept englobe également « tous les cas d'occupation de tout ou une partie du territoire d'une haute partie contractante, même si cette occupation ne rencontre aucune résistance militaire »23(*).

Ainsi, le conflit armé international peut se définir comme « une situation de rupture d'harmonie dans les rapports entre les Etats, laquelle, traduit divergence de position, un antagonisme structurel d'intérêt appliqué dans des espaces sensibles et ou vitaux 24(*)». Ce qui conditionne la volonté des Etats à recourir à l'emploi de la force, à la négociation ou au règlement juridique pour un dénouement provisoire ou définitif25(*).

b) Le conflit armé non international (CANI)

Le concept de conflit armé non international fait allusion selon HANS PETER GASSER, aux « affrontements entre forces gouvernementales et des rebelles »26(*).

En d'autres termes, le conflit armé non international est synonyme de « guerre civile ». Il se caractérise par l'affrontement opposant les forces armées d'un Etat à des forces armées dissident ou rebelles.

4. Les autres typologies de guerres

Il existe quatre types de guerre :

- La guerre internationale : est celle qui oppose les Etats, les unes aux autres ;

- La guerre civile : est une guerre intérieure à l'Etat, où elle oppose soit les insurgés au gouvernement légal, soit une fraction de la population à une autre ;

- La guérilla : est une forme de guerre caractérisée par le fait que les combattants n'appartiennent pas à une armée régulière, emploient contre un ennemi militairement bien organisé et supérieur, le harcèlement et la surprise pour défendre une cause politique nationale, sociale, religieuse ;

- La guerre révolutionnaire : vise à s'emparer de l'appareil étatique avec l'appui des masses populaires, afin de bouleverser complètement l'ordre politique existant.

* 11 MORIN, E., Pour sortir du vingtième siècle, Ed. Fernand Nathan, Paris, 1981,p. 327

* 12 NGONGO N., Cours de Théories des Relations internationales I, G2 R.I, UCCM, 2009-2010, inédit

* 13 Robert P., Le Robert, Ed. Robert, Paris, 2011, p. 96

* 14 GOUNELLE M., Relations internationales, Ed. Dalloz, Paris, 1996, p. 48

* 15 LUKAMA M., Syllabus d'Introduction aux études stratégiques, L1 R.I, UCCM, 2013-2014, inédit.

* 16 LUKAMA M., Op. Cit., p. 69

* 17GAZZANO A., L'essentiel des Relations Internationales, Ed. Gualimo, Paris, 2010, p. 58

* 18 VERRI, P., Dictionnaire du droit international des conflits armés, Ed. Presse du CICR, Genève, 1998, pp. 36-39

* 19 SCEAM, Lettre pastorale XIIe Assemblée plénière, Octobre 2001, n°12

* 20 JEAN PAUL II, Message journée de la paix, 1er Janvier 2000, n°8

* 21 PNUD, Rapport mondial sur le développement humain, New York, 7 Septembre 2005

* 22 GAZZANO A., L'essentiel des Relations internationales, Ed. Gualimo, Paris, 2010, p. 58

* 23 VIERRI, P., Op.cit, p.37

* 24 LABANA L., Relations Internationales, Ed. P.U.K, Kinshasa, 2009, p. 123

* 25 CICR, Les Conventions de Genève du 12 Août 1949, Genève, CICR, 2004, p.25

* 26CICR, op-cit, p. 39

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