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Le rituel sambaani chez les Baatombu de N'Dali

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par Gnon Chantal DARA
Université d'Abomey Calavi - Maîtrise en sociologie 2010
  

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2-3-Impact socio-culturel

Ces religions ont eu d'autres impacts sur la vie et le comportement social des Baatombu. Aujourd'hui, l'ivresse et la méchanceté sont considérées comme des vices dans la société baatonu. Certaines pratiques comme les cérémonies de baptême, de mariage et d'enterrement sont basées sur les lois religieuses. Les institutions sociales furent profondément affectées avec l'introduction du christianisme et de l'islam. La famille large fut la première à être affectée ; famille qui est jadis caractérisée par l'origine commune des traditions, des professions de la résidence et de la propriété terrienne. Les gens préfèrent vivre désormais dans leurs domiciles séparés au lieu du système traditionnel d'enclos.

Les cérémonies d'enterrement chez les musulmans et les chrétiens heurtent les coutumes du Baatonu. Selon M. K, la dernière demeure idéale pour un Baatonu, c'est sa maison familiale. C'est pour cela qu'il préfère enterrer ses morts à la maison ou près de l'enclos au lieu de l'extérieur parce qu'il croit en une communion entre les morts et les vivants. Ce que les chrétiens et les musulmans ne supportent pas qu'on enterre les morts à l'intérieur ou à proximité du domicile. Aussi le christianisme a remplacé la polygamie par la monogamie.

Chapitre 5 : Relation entre les hommes et les bûnu

1- Place des bûnu dans la vie des Baatombu

Les bûnu sont des esprits (simples ou non), créés par Dieu, soumis à Dieu, en parfait accord avec Dieu, ne faisant rien ici-bas sans en avoir demandé l'autorisation à Dieu. Ils sont les ambassadeurs de Dieu dans le monde. Ils protègent l'homme contre la maladie et l'adversité de la nature, et contre les créatures ennemies de l'homme. Ils sont chargés de faire respecter la justice de Dieu auprès des hommes. Ils prennent la cause des innocents, ils protègent les hommes contre leurs semblables malfaiteurs ou méchant. Un bûn peut tuer, mais il ne le fait pas par plaisir comme le ferait un gbeeru. Un bûn ne tuera jamais un innocent, même si on le lui demande. Si on insiste, on risque d'être soi-même frappé. Il est rare qu'un bûn prenne l'initiative de tuer un malfaiteur. Il le fait si la victime d'un malfaiteur vient le lui demander, d'habitude par mort violente. Certains le font par la foudre. On dit qu'avant de tuer un homme, les bûnu vont d'abord dans les cieux demander à Dieu son autorisation, car Dieu est le maître suprême de la vie, et le grand justicier de toutes les causes.

Certains bûnu n'acceptent pas de tuer. On ne dit pas que ceux qui acceptent de tuer sont mauvais, mais plutôt qu'ils sont durs, difficiles, sévères, impitoyables. Quand ils sont en déplacement dans des villages, c'est pour purifier le village et les sorciers prennent la fuite. Ceux qui restent, les bûnu les dénoncent publiquement et les obligent à s'exiler, ou bien ils les suppriment. Le chef peut explicitement inviter les bûnu.

Toute personne qui va en pèlerinage à l'autel d'un bûn, et qui boit l'eau sacrée est immunisée, contre les empoisonnements. Celui qui tente de lui faire du mal risque de mourir. La personne qui a bu à l'eau sacrée doit s'abstenir de tuer pour tout le reste de sa vie, sinon elle-même mourra. Les actes de méchanceté doivent être éliminés de sa vie.

Tout sorcier qui boit à l'eau sacrée est frappé de mort. Le bûnkosso, de par sa fonction de desservant du bûn est immunisé contre les actions des malfaiteurs. Sa vie est protégée par son maître, mais elle devra être saints, comme ceux et celles qui sont voués aux bûnu (sainteté : éviter de nuire au prochain et faire du bien).

La hiérarchie est difficile à établir parmi les bûnu. Dieu seul sait celui qui est le plus grand, et le plus petit. Certains hommes qui, avaient autrefois occupé des places spéciales dans la société sont aujourd'hui honorés comme des bûnu (fondateurs de villages ou de villes).

On peut dire que certaines cérémonies du bûn coïncident avec le culte des morts, mais un culte des morts spécial, dépassant les simples cérémonies de funérailles. Cela rejoint l'idée du culte des saints chez les chrétiens. Mais il n'est pas donné à tout chrétien d'être canonisé. De même, il n'est donné à tout défunt d'être élevé au stade de bûn.

2- Place des bûnu par rapport à Dieu et aux hommes

Chez les Baatombu, Dieu n'a pas d'égal. Dire "les dieux" (comme chez les grecs ou les romains), cela n'a pas de sens chez les Baatombu. Dieu est le seul être incréé. Tout en dehors de lui, est son oeuvre.

Les bûnu sont des créatures de Dieu. Ce sont des esprits, ils n'ont pas de corps. Ils ne jouissent pas de l'omniprésence, mais possèdent le privilège de la présence instantanée. On ne peut pas dire la forme qu'ils ont. On affirme tout de même qu'ils sont mâles et femelles. Les bûnu sont soumis à Dieu et ne sont pas de créatures révoltés comme on l'affirme du Satan de la bible.

Le Baatonune confond pas les bûnu et seetam (diable ou fauteur de troubles). On peut se demander si la notion de seetam (fauteur de troubles) ne viendrait pas de l'islam. Le Baatonu a la notion d'autres esprits qui, s'ils ne sont pas ennemis de l'homme peuvent pourtant être un obstacle à sa sécurité ici-bas. Ils ne sont pas dits explicitement ennemis de Dieu. Le bûn, lui, est non seulement créature de Dieu, mais aussi son ami. Il n'a pas à proprement parler un message à porter de la part de Dieu, il n'est pas chargé d'organiser la vie des hommes. Il est à la fois, pourrait-on dire procureur général de Dieu, et juge délégué de Dieu dans la société des humains. Il n'est pas l'avocat des hommes auprès de Dieu.

Auprès de l'homme, il est le serviteur de la justice de Dieu. Il le fait régner, le fait respecter. Grâce au bûn, l'innocent peut être épargné, le vrai coupable peut être découvert et puni. Inférieur à Dieu, le bûn est supérieur à l'homme. Le culte aux bûnu n'est jamais en concurrence avec celui qu'on pourrait rendre à Dieu. Tout le monde croit aux bûnu. Pourtant les bûnu n'exigent pas de tous les hommes un culte. Il n'y a que les bûnkosso qui soient tenus à l'adoration. Ce culte est facultatif pour les profanes. Si on ne le fait pas, on n'est pas pour autant plus exposer à la colère des bûnuque ceux qui le font. Pour être en bon terme avec les bûnu, il suffit à l'homme de craindre Dieu, d'éviter le mal et de pratiquer la justice. Les actes de charité positifs ne laissent donc pas indifférents les bûnu. Ceux-ci vont même jusqu'à les exiger de ceux qui leur sont consacrés de façon spéciale, comme pour dire : "pour vous, soyez parfaits".

Chapitre 6 :Héritage culturel et le devenir du Sambaani

L'étude effectuée sur le sujet « le rituel Sambaani chez les Baatombu» dans la commune de N'Dali a permis de déceler un ensemble de connaissances relatives au fondement, au déroulement, à l'évolution et à la fonction du Sambaani.La pratique endogène suppose des groupes peu étendus, clos, d'une cohésion parfaite. Malgré quelques tentatives de restauration, son bouleversement parait irréversible dès que l'unité de groupe se détend. Ailleurs l'aspect des chefferies ou des royaumes décline. Les enfants vont à l'école, donc la durée des initiations doit être réduite ; la connaissance des symboles et des mythes du Sambaani se perd, les hommes circulent, vont travailler au loin, abandonnent le contact avec les dieux et les ancêtres, restent dans les villes pour échapper à la tutelle du groupe, ou la secouent lorsqu'ils reviennent. Les jeunes désertent les fêtes et ne respectent plus les interdits à cause de l'école.

Retenons que l'école apporte un savoir différent de celui des anciens, une autre explication des phénomènes, une culture ouverte où rien n'est caché, où tout en principe devrait récompenser le mérite et l'intelligence ; alors que la société ancienne reposait souvent sur le secret et sur l'hérédité. L'individu préfère se dégager ainsi de la contrainte sociale, quitte à perdre réconfort et sécurité. Le Sambaani, aux degrés supérieurs de connaissance ésotériques très complexes, ne peut pas faire face au désir des masses d'accéder à l'autonomie individuelle. Il ne répond ni aux exigences d'une morale personnelle, ni à celle du rationalisme moderne, condition de l'essor technique, ni à celle d'un idéal de progrès, puisque c'est une pratique axée sur la répétition et l'exaltation du passé. Le Sambaani subsiste et résiste là où il est le plus structuré, mais il se désagrège tout autour des villes que dans les régions de passage, ou encore parmi les populations que l'appel de la main d'oeuvre tire de chez Sambaani.Du coup, de peur d'être offensés par les élèves profanes, ces jeunes adeptes ne s'intéressent pas trop à l'école. Nous ne comprenons pas pourquoi la religion traditionnelle qui devrait contribuer au développement du milieu, constitue un handicap pour la scolarisation de certains enfants surtout les filles de la commune de N'Dali. Or, nul n'ignore le rôle capital que joue l'instruction dans le développement de tout pays. Donc, il faut à ces jeunes adeptes une éducation pour concilier religion et école.Les conservateurs essaient de répondre aux nouveaux besoins, mais leur conception du Sambaaniest souvent répétitive et close. Ils servent la plupart de temps d'alternative aux familles et autres organisations traditionnelles dissoutes. La perte des anciennes croyances dans l'individualisme rappelle la situation du paganisme. Cette perte a préparé sans doute le terrain aux religions révélées, islam et christianisme.

En effet, le Sambaanirevêt une importance capitale dans la vie des populations de N'Dali qui, demeure la commune dans laquelle on exécute ce rituel pour implorer le bûn en lui offrant des sacrifices. Ce rituel se pratique presque tous les ans à la fin des récoltes ; moment où les paysans vendent les récoltes. Cependant, l'exécution de ce rituel souffre d'insuffisances aujourd'hui, car ces différentes phases ne sont plus rigoureusement respectées comme auparavant. Par exemple, l'étape de se mirer avant d'aller en brousse a presque disparu. Aussi, au lieu d'aller à la rivière pour le lavage du novice, on préfère le faire au village derrière la maison. Nous constatons que les règles établies par les ancêtres ne sont plus respectées par la nouvelle génération. Le moment choisi pour faire le rituel qui est la saison sèche par les anciens n'est plus valable à cause du changement climatique. Tout moment est valable aujourd'hui, il suffit d'être riche. Il n'est plus un secret pour personne que les réalités climatiques du temps de nos aïeuls qui ont institué ce rituel ne sont plus les mêmes. Ce changement climatique est dû aux caprices de l'homme qui explique les modifications intervenues dans l'exécution du rituel aujourd'hui. Il est donc aisé de comprendre que, contrairement à ce que pensent les prêtres et les adeptes, la force du bûn est aussi limitée. Le bûn est un canal vibratoire servant de liaison entre les hommes et Dieu. Il est puissant, mais il doit parfois cette puissance au « Tim » (gris-gris). Car, les adeptes, les prêtres et les prêtresses du Sambaani affirment que le bûnet le Tim sont indissociables. En effet, ce sont les prêtres qui officient des sacrifices, des offrandes et des cérémonies de leur ressort.N'importe qui ne devient pas adepte par volonté. Mais aujourd'hui c'est le constat. Dès qu'on est tourmenté par des mauvais esprits, on dit que c'est le bûn. Les bûnkosso sont devenus des corrompus et exigent plus de chose qu'avant où tout était symbolique. L'argent a remplacé l'honneur qu'ont les prêtres et prêtresses du Sambaani.

Les coutumes sont aujourd'hui en grande évolution : scolarisation, influence de la ville, de l'islam, du christianisme, changements économiques, politiques. Les couvents sontdes lieux où on fait l'apprentissage du langage du bûn, des danses et des chants. On fait subir aussi aux adeptes du Sambaani les épreuves de la vie spirituelle. Aujourd'hui, les couvents ont perdu leur crédibilité. Au lieu d'être un lieu d'apprentissage, les couvents sont devenus des lieux de commerce.Après des mois d'internement au couvent, les jeunes initiés sont contraints de s'attacher au bûn compte tenu des enseignements qu'on leur a inculqués.

L'islam et le christianisme ont apporté leurs façons de prier les morts. On permet volontiers aux chrétiens et aux musulmans de venir prier pour les morts. On dit que ces prières obtiennent la faveur de Dieu pour que le mort ne soit pas jeté dans le feu. Mais ces prières ne dispensent pas des funérailles traditionnelles qui sont obligatoires.

Le Béninois, mieux encore le Baatonu de N'Dali, bien que détourné par les religions étrangères, reconnait l'existence des religions traditionnelles et n'hésite pas à des moments donnés d'oublier sa configuration et faire un sacrifice ou poser un acte religieux. C'est ce que remarque BEART en affirmant que l'animisme demeure souvent au fond de la mentalité paysanne : « converti à l'islam, au catholicisme, l'Africain ne se sépare guère de ses croyances animiste ». La religion est la vie du Baatonu, comme l'a dit Durkheim c'est le ciment qui unit les différents membres du groupe. Les manifestations de culte, les rites de mariage, de naissance ou les cérémonies d'initiation font appel à tous les membres de la famille et il y a échange.

Tout ne doit donc pas être renié de l'héritage ancestral : bien des formes en seraient à reprendre pour éviter le vide culturel et la vulgarité contemporaine. C'est ainsi qu'en Afrique certains peuples christianisés ont conservé leur pratique.

CONCLUSION

Au terme de cette étude sur le rituel Sambaani dans la commune de N'Dali, la tradition continue de marquer profondément la vie quotidienne des populations de N'Dali malgré la présence des religions étrangères.La manière dont la pratique religieuse s'exprime varie selon les territoires, et chaque peuple à ses croyances propres. Selon les lieux, l'âme ne réside pas dans les mêmes sortes de personnes ou d'objets, et la croyance dans les âmes ou les esprits peuvent s'accompagner d'autres croyances, comme la vénération d'un Être suprême. Chez certains peuples, on considère même qu'il existe plus d'une âme à l'intérieur de chaque être humain. Néanmoins, le culte des ancêtres demeure un point commun essentiel à un grand nombre de ces variantes des religions endogènes. Pour s'attirer les faveurs ou calmer la colère des esprits des défunts, qui sont particulièrement craints, il convient de pratiquer un certain nombre de rites, de sacrifices, d'incantations ou d'offrandes. Les croyants tentent également d'entrer en contact avec les esprits afin d'obtenir toutes sortes de bénéfices (guérison, pluie, fertilité) mais aussi des conseils ou des présages. Le dialogue avec les esprits s'établit par l'intermédiaire d'un prêtre, qui saisissent (le plus souvent par la divination ou la transe) les messages envoyés depuis ce monde parallèle qui, pour les croyants, a la même matérialité que le monde terrestre. La pratique du rituel Sambaani met souvent en oeuvre des objets auxquels est accordée une dimension sacrée.

Les églises et les mosquées s'efforcent tant bien que mal d'enraciner leur message dans des cultures qui leur restent étrangère. L'avènement de ces religions a changé le comportement de la population de N'Dali dans la pratique du rituel de Sambaani. Ces traditions subissent des modifications du fait de la modernité, les rites institués par les ancêtres continuent toujours d'être exécutés dans nos sociétés. Au Bénin, dans certaines localités comme Gbégourou, Sirarou et N'Dali, les populations restent intimement attachées à la religion traditionnelle. Des cadres aussi s'adonnent à ces pratiques. Les uns sur l'injonction de l'oracle, offrent de sacrifices aux divinités afin de les implorer et de jouir de leurs bénédictions ; les autres, en leur qualité de chefs traditionnels sont contraints à des manifestations rituelles. Au quotidien, l'homme doit agir dans le respect de la mémoire de ses ancêtres, il a le souci d'être digne de la droiture et de la valeur qu'ils incarnent. Un comportement mauvais aurait en effet pour conséquence de venir ternir l'image de la famille entière, et donc celle des générations passées. En ce sens, le culte des ancêtres, pour ne pas provoquer la colère par des actions néfastes, joue un rôle de régulation sociale. Les ancêtres représentent en effet les gardiens d'une certaine morale et des règles qui structurent une société donnée. Aussi,le Sambaani s'est également enrichi au fil du temps d'un certain nombre d'emprunts à la religion catholique tel le baptême. L'utilisation de chandelles ou cierges, de cloches est également directement empruntée au catholicisme romain, tandis que les danses, les tambours et le culte des ancêtres proviennent de la tradition africaine.

En effet, le rituel Sambaani apaise les petites querelles qui conduisent souvent aux envoûtements entre les populations. C'est aussi l'occasion des pardons et des règlements des conflits en vue d'une consolidation. Mais aujourd'hui, il est noté une rupture entre le geste religieux et la conviction personnelle du croyant du fait de la modernité et des autres religions. Les moeurs et les interdits instaurés par les ancêtres ne sont plus rigoureusement respectés. Le rituel Sambaani a connu une modification. Or, pour un développement harmonieux d'un pays, il faut que la religion traditionnelle et celle moderne cohabitent. Pour y parvenir, il serait donc souhaitable qu'il y ait un juste équilibre entre les valeurs modernes et les valeurs traditionnelles de manière à préparer les jeunes à devenir des adultes équilibrés, responsables socialement intégré et capable de s'adapter à notre société en profonde mutation et de la transformer pour l'améliorer. Certes, le bûn et le Tim sont indissociables pour la protection et la conservation de nos valeurs traditionnelles. Mais il faut que ces valeurs contribuent réellement au développement de notre pays. Pour cela, il faut que chaque acteur joue sa partition afin de favoriser la conservation de nos identités culturelles et bannir les mauvaises pratiques.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo