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La production littéraire tchadienne écrite d'expression française : essai d'analyse sociologique.

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par Robert MAMADI
Université de Ngaoundéré - Master ès Letrres 2010
  

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3. De l'hétérogénéité culturelle à la culture nationale

Le Tchad regroupe sur un même territoire des peuples aux cultures et identités très variées. Plusieurs ethnies, religions et langues y trouvent leur place. Cependant, deux cultures dominantes tentent de diviser le pays en groupes. Il s'agit de la culture judéo-chrétienne au Sud et celle arabo-islamique au Nord. Cette division est devenue très pointue après la colonisation. Car bien avant, chaque groupe ethnique était organisé en empire, en royaume, en chefferie etc., d'où la présence des Mbang, (Bédaya, Baguirmi), de Ngong (Léré), de Doré (Fianga), des sultans (Kanem, Ouaddaï). Ces différents États précoloniaux regroupaient en eux des sous-groupes ethniques fiers d'être sous leur autorité et leur protection. Les lois et les règles de ces groupes et sous-groupes sont du Nord au Sud différentes les unes des autres. Plusieurs personnes pensent que les cultures étrangères sont plus ségrégationnistes que les cultures identitaires locales. Il n'est en aucun cas question d'une symbiose ou d'une homogénéité culturelle à envisager pour arriver à une identité nationale digne de ce nom.

3.1 L'identité culturelle

M. a. M. Ngal définit l'identité comme « un espace intérieur, psychologique, social, non lié nécessairement à la présence physique et géographique sur un territoire national» (Ngal, in Notre Librairie n° 83, avril-juin 1986 : 42). Cependant cette notion renvoie en droit civil à « un ensemble des composantes grâce auxquelles il est établi qu'une personne est bien celle qui se dit ou que l'on présume telle» (Guillien et Vincent, 1990 : 261) Ces éléments comportent le nom, les prénoms, la nationalité et la filiation, etc. La nationalité et la filiation prennent appui sur la culture ethnique et atavique dans un espace donné. C'est pour cette raison qu'elles méritent d'être étudiées pour une culture nationale.

Le dictionnaire du littéraire définit la culture comme « un ensemble de connaissances qui distinguent l'homme cultivé de l'homme inculte, à savoir un patrimoine philosophique, artistique et littéraire» (Aron, et al. 2002 :129). Cette définition met en exergue un certain nombre de connaissances acquises lors de la vie en société et utiles pour le commerce ou l'échange d'idées entre les membres de cette société. Le même dictionnaire propose une autre définition qui prend en compte les valeurs mêmes traditionnelles transmises pour la formation de l'enfant. La culture est « un ensemble des systèmes symboliques transmissibles dans et par une collectivité quelle qu'elle soit, les sociétés primitives y comprises » (Aron et al, 2002 : 129).

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Les valeurs et l'individu qui les acquiert appartiennent tous à une société donnée. La société étant un ensemble d'individus vivant en groupes organisés, ce groupe ne peut être constitué sans institutions, ni lois et règles propres. C'est pour cette raison que dans un pays qui regorge d'une pluralité d'ethnies, on assiste à une diversité de cultures, c'est-à-dire d'institutions, de lois et de règles pour gérer ses sociétés. C'est ainsi qu'au Tchad il y a une hétérogénéité culturelle remarquable. Après l'analyse des diverses structures, il ressort qu'il y a des antagonismes qui ne favorisent pas la vie en société. La conception des cultes, des aliments, des délits, du vestimentaire n'est jamais la même partout. L'identité nationale exige une culture et une littérature nationale comme supports. Comment concilier les diversités culturelles et la culture nationale ? Telle est la question qui sous-tend cette démarche.

Si les cultures locales ne sont pas un obstacle à l'unité, l'influence extérieure divise le peuple tchadien. Les jeunes du Nord gardent les modes vestimentaires, les cultures alimentaires, musicales et religieuses copiées sur le modèle des pays arabes de l'Est où ils sont allés étudier. Ceci contrairement à ceux du Sud qui imitent les valeurs occidentales. Comment concilier ces valeurs antinomiques ? Une symbiose de ces cultures constitue une richesse tant intellectuelle que morale pour un peuple qui aspire à une unité nationale via une prise de conscience collective nationale. Malheureusement, l'école, la religion, la langue, l'administration et les frontières (ou les découpages) ont été imposés.

Eu égard à la recrudescence de la violence dans le monde, l'unification et l'homogénéité culturelle sont envisageables. Les cultures traditionnelles et ethniques prônent toujours des divisions. Ceux qui se sentent marginalisés ou lésés se rebellent contre les autres ethnies ou contre le pouvoir central. C'est là généralement que les conflits armés prennent leur source. Les divisions Nord-Sud, Éleveur-Agriculteur, Chrétien-Musulman s'y abreuvent. Les événements de Bébalem, de Mangalmé et de N'Djaména sont Les exemples de conflits de cultures sur un fond politique.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus